04 - fuite

« Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, principalement quand le monde s'abat sur ceux qu'elle sépare, quand le poids qu'il porte sur les épaules est trop lourd au point qu'il lâche prise et se retrouve, enseveli en dessous de tout. Mais la vie sépare ceux qui s'aiment, quand l'un de d'eux tremble et finit par lâcher prise, après ce sont les autres qui en reçoivent les échos. »


Dylan émergea de sa nuit de sommeil, où il avait plus passé de temps à tourner dans son lit et à réfléchir qu'à dormir. Il grogna alors qu'il appuyait sur le bouton de l'alarme de son réveil, pour la faire taire une bonne fois pour toute. L'envie de balancer l'objet par la fenêtre lui vint mais il préféra oublier cette idée, pour ne pas devoir passer dans un magasin pour en racheter un dans la journée. Il avait autre chose à faire que de devoir racheter un nouveau réveil. Il se redressa ensuite, s'appuyant sus ses avant-bras pour maintenir son corps en place le temps qu'il sort complètement de son sommeil. Il poussa un gémissement rauque et grognon. Il risquait d'être d'une humeur grincheuse tellement qu'il détestait l'alarme de son réveil, cela durerait sûrement toute la matinée. Il vaudrait mieux pour Louis de ne pas se trouver dans les parages s'il ne veut pas se faire tirer les oreilles ou se faire insulter, peut-être. Il sortit du lit, dégageant la couverture de son corps vêtu que d'un boxer. Il avait sûrement du énormément bouger durant la nuit, puisque la couverture était posée correctement sur lui le soir, mais maintenant, elle était totalement en boule et ne cachait qu'une partie de ses jambes et de son bassin. Il soupira et se gratta la nuque avec sa main droite alors que celle de gauche s'occupait de gratter le bas de son dos, juste au dessus de l'élastique de son boxer qui était un tout petit peu descendu durant la nuit. Il entra dans la salle d'eau où il retrouva ses vêtements de la veille, déposé de la même manière.

Il avait pourtant cru entendre quelqu'un entrer dans la salle de bain le soir, mais apparemment si quelqu'un était passé –Louis sûrement puisque Théo était trop petit pour y aller tout seul-, il n'avait strictement rien dérangé. Il passa de l'eau sur son visage, s'en foutait complètement s'il y en avait un peu dans ses cheveux ou sur son torse. Tout ce qu'il voulait c'était d'être rafraîchis mais l'eau dégoulinant de son visage –principalement de ses sourcils- n'était pas suffisant. Il lui en fallait plus et donc, une bonne douche s'imposait grandement. De toute façon, qu'il en avait besoin ou non psychologiquement, il devait comme même en prendre une, comme tous les matins. Il retira le morceau de tissu qui le recouvrait encore pour prendre sa douche, en même pas un quart d'heure il était déjà habillé et en train de descendre les escaliers pour aller dans la cuisine et manger son petit déjeuner. Il passa sa main dans ses cheveux, les plaçant correctement. Il n'avait jamais aimé s'éterniser comme le faisait Louis sous la douche. Si l'eau chaude ou l'eau froide ne fonctionnait pas instantanément quand il entrait dans la douche, c'est que cela n'allait pas marcher cette fois-ci, simplement. Il ne s'attendait pas du tout à voir Louis assit à table avec une tasse de café devant lui, qu'il entourait de ses deux mains et qu'il fixait avec un regard dans le vide. Il passa à côté de lui, l'ignorant totalement au début. Il avait envie de faire comme s'il ne l'avait pas vu et même, qu'ils étaient des étrangers l'un pour l'autre.

Mais même s'ils étaient peut-être des étrangers l'un pour l'autre, ils étaient des étranges amoureux et cela, ni Louis ni lui ne pouvaient le nier. Il ouvra le placard et prit une tasse qu'il déposa sur le plan de travail. Il allait commencer un mouvement pour refermer le placard quand il se dit que cela ne servait à rien de l'ignorer, que c'était au dessus de l'inutilité ; cela n'arrangerait rien au problème aussi gros qu'une montagne qui se dressait devant eux. Il posa ses deux mains, côté de la paume, contre le plan de travail. Seul son pouce et le bas de sa paume –près de son poignet- était sur le rebord ou en dessous de celui-ci, le reste était vraiment sur le plan de travail. Il baissa la tête et ferma les yeux quelques secondes avant de laisser un long soupire lui échapper. Il avait la tête entre les épaules et son dos tendu alors que sa jambe gauche était pliée et la jambe droite à peine pliée. Il sentit une paire d'yeux le fixer –Louis- mais ne détourna pas son corps et ses pensées pour autant. De toute façon le châtain était comme même le centre de toutes ces pensées, habituellement il n'aurait jamais été levé à cette heure-ci, dormant encore sur le canapé mais non ; il était là, assit à cette table, les mains autour de sa tasse de café brûlant à fixer Dylan d'un regard perdu et emplit de détresse plutôt que sa tasse. Le brun foncé entendit des bruits de mouvement et cela l'alerta, au point de mettre tous ses sens en éveille. Il entendit que la chaise bougeait à nouveau, se glissant sous la table.

Il s'attendait à ce que son amant quitte la pièce pour le laisser seul dans ses pensées et ainsi fuir, encore une fois mais rien de cela ne se produisit. Il vit la silhouette aux yeux bleus du coin de son œil droit et tenta de réprimer une grimace qui leur aurait sûrement valut une dispute. Puis, quand il tourna la tête légèrement vers la droite, la silhouette de Louis ne se trouvait plus là. Il cligna des paupières avant de tourner la tête pour qu'elle se retrouve exactement au même endroit qu'elle était auparavant. Dylan sentit les bras musclés de Louis lui entouré la taille. Il se retourna et manqua de mettre une gifle au châtain. Pourquoi avait-il fait cela ? Par amour et pour demander pardon, sûrement. Louis recula, sentant la foudre s'abattre sur lui. Il allait en prendre cher pour le geste qu'il venait de commettre. Il n'avait plus eu de moments pareils depuis des mois et alors que les tensions entre eux étaient encore plus grandes, il fût prit d'un soudain élan de tendresse. Il se racla la gorge, fixant de ses beaux yeux bleus les iris marron d'un bois en pleine saison de l'automne de son amant. La colère qui avait commencé à montée, c'était dissipé au fur et à mesure que leur regard continuait de se croiser. Louis sentit son corps se liquéfier sous l'intensité que prenait le regard de Dylan, il ne s'y attendait pas du tout. Y aurait-il encore de l'amour pour lui ? Il ne savait pas vraiment dire si le brun foncé avait encore des sentiments pour lui, mais il devait accepter que cela pourrait être le cas, malgré tous les coups bas et toutes les erreurs qu'il avait commise autant dans le passé que dans le présent, mais aussi celles qui arriveront dans le futur.

Il détourna le regard avant de reposer à nouveau la prunelle de ses yeux sur ceux de son amant, qui le regardait toujours de cette même façon ; un mélange d'intensité, de rage, de tristesse, de regrets, de doutes, de colère, de bonheur, d'amour, de tendresse et de pardon. Il aimait bien ce mélange, sauf si c'était pour lui et que cela venait de Dylan, mais il n'y avait que lui pour avoir tous ses sentiments et émotions dans un même regard. Il passa sa main dans ses cheveux avant de se mordre la lèvre inférieure et d'y passer sa langue dessus. Il fondit sur Dylan, sans comprendre vraiment ce qu'il se passait. Il avait encore un élan de tendresse soudain, mais cette fois-ci une bonne dose d'amour s'y était mêlée. Il ne pouvait pas avoir un tel regard de la part de son homme sans ne rien faire du tout, en restant les bras ballants. Il déposé tendrement ses lèvres sur celles du brun foncé aux yeux amandes en mettant ses mains sur chaque hanche du jeune homme plus âgé que lui de quelques mois. Il sentit le corps de son amant se détendre entre ses bras et il prit même part au baiser –ce que jamais aurait cru Louis de la part de Dylan vu la situation entre eux pour le moment. Le plus jeune sentit les mains du plus âgé contre la peau de ses hanches les pressant contre son corps. Ils étaient dans une petite bulle qui menaçait d'exploser à tout moment parce que ça n'allait pas être un baiser qui arrangerait tout à l'histoire entre eux ; l'enfer ne fait que commencer.

Louis et Dylan auront bon s'embrasser pendant encore longtemps, bientôt cela ne sera plus suffisant pour tenir un soi-disant un équilibre, mais aussi, ils remarqueront que cela n'avait jamais servit depuis le début de leurs tensions. Ils étaient totalement perdus et ils risquaient de laisser passer leur dernière chance de sauver leur couple et leur équilibre, mais aussi Théo qui ne pourra pas rester dans l'ignorance encore très longtemps. Y arriveront-ils seulement ou est-ce déjà une peine perdue ?

« Si l'amour avait des ailes, il volerait partout dans le monde et prendrait avec lui tous les cœurs perdus dans ce monde, pour les réunir ensuite dans le ciel, ainsi il transformerait deux cœurs brisés en un seul cœur en bon état. Mais l'amour n'a pas d'ailes et ne peut donc voler à la rescousse de tous les cœurs perdus, brisés, anéantis, poussiéreux, morts, éteints, décédés, mourants, achevés, trahis ou encore pulvérisés. »

« Si seulement mon cœur ne pouvait battre que quand tout allait bien, que quand je suis heureux, que quand le bonheur était là et qu'il n'y avait pas trop de problèmes. Comme ça, je ne sentirais plus la douleur et la peine dont mon cœur est le propriétaire. Si seulement je pouvais mourir quand mon cœur, mon âme et mon esprit n'iraient pas bien et vivre uniquement quand ils seraient bien.
-Dylan »

« Toute ma vie ne fait que tourner autour de toi. J'aimerais tellement que mon cœur ne t'appartienne pas autant que cela, qu'une partie soit encore mien mais c'est ça l'amour ; tout votre le cœur, dans son entièreté appartient à la personne qu'il a prit et quand il vous lâche, il ne vous reste plus que des larmes pour pleurer. L'amour ça détruit et soigne en même temps, jusqu'à ce que vous n'avez plus rien à soigner ou plus rien à détruire.
-Louis »

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