Chapitre 25 : Don't forget.
Le lendemain matin, Kris et Cerym furent réveillées par Toriel qui venait d'ouvrir les rideaux en grand, ce qui eut pour effet de faire siffler l'humaine aux yeux verts comme un chat. La maman chèvre leur indiqua alors que le petit-déjeuner était prêt avant de quitter la chambre, laissant une Kris déboussolée s'asseoir doucement en se frottant les yeux.
Kris : Ugh...je me sens pas super bien...j'ai très mal à la tête...et dans la poitrine...
De son côté, Cerym s'était assise en tailleur, fixant d'un air neutre sa camarade avant de prendre la parole.
Cerym : Un rouleau compresseur t'es passé dessus pendant la nuit !
La brune lança un regard noir à son amie qui rit bêtement en retour.
Cerym : En vrai, j'ai été obligée de te faire perdre connaissance en te frappant sous les poumons !
Kris dévisagea l'humaine aux cheveux noirs avec stupeur tandis que cette dernière conservait son visage innocent et imperturbable.
Kris : Pourquoi t'as fait ça ?! Il s'est passé quoi ?!
Cerym : C'est Chara ! Ou autre chose...Ça a pris possession de ton corps, arraché ton ÂME pour la balancer dans la cage à oiseau puis ça a fait apparaître un couteau dans ta main en te faisant sourire comme une psychopathe ! Alors je t'ai assommée et rendu ton ÂME et t'as dormi !
La brune resta longuement silencieuse, fixant avec perplexité et inquiétude sa comparse qui avait raconté tout cela avec une spontanéité saisissante.
Cerym : Quoi...? Pourquoi tu me regardes comme ça ? J'ai dit la vérité !
Kris : Et tu prends la chose vraiment calmement...
Cerym : Paniquer ne servira à rien !
Kris : On parle probablement de Chara ou quelque chose d'encore plus dangereux...
L'humaine à l'écharpe haussa les épaules après avoir réfléchi.
Cerym : Dans notre situation, rien ne pourra servir à quoi que ce soit. Alors j'imagine que paniquer pourra être utile au final.
Kris plaqua violemment sa main contre son visage, à la fois affligée et désemparée de constater qu'en sortant quelque chose d'aussi idiot, Cerym avait au final entièrement raison. Elle savait qu'en l'état actuel des choses, rien ne pouvait être fait.
Cerym : Du coup, on panique ou pas ?
Kris : La ferme Cerym...
Cerym : C'était méchant ça ! J'essayais juste de dédramatiser la chose ! Au final tu te tiens devant moi en parfaite santé mentale et je t'ai sauvé le cul cette nuit hein !
La jeune femme prenait un air faussement offusqué avant que Kris ne prenne gentiment la parole, souriant chaleureusement à son amie.
Kris : Je sais.
La brune s'approcha alors lentement de sa camarade, se mettant à genoux devant elle pour la prendre doucement dans ses bras.
Kris : Merci Cerym. Vraiment.
Cette dernière se mit alors à rire, prenant à son tour Kris dans ses bras.
Cerym : De rien, c'est normal ! On est amies non ?
Kris : C'est vrai !
Après avoir mis fin à l'accolade, les deux humaines se sourirent mutuellement avant que Kris ne se remémore quelque chose d'important.
Kris : J'avais oublié de faire un truc hier !
Cerym : Et c'est quoi ?
La jeune femme pencha curieusement la tête.
Kris : Vérifier mon inventaire ! Pour voir si j'ai conservé mes équipements !
Cerym : Hey ! Mais c'est que t'es maligne !
Kris fusilla du regard son amie qui riait bêtement. Puis elle ouvrit son inventaire, vérifiant celui-ci.
Kris : Oh tiens...
Cerym : Quoi ?
Kris : J'ai juste un Crayon d'Halloween.
Cerym : C'est sûrement ta "Spookysword".
Kris : Tu penses ?
Cerym esquissa alors un sourire amusé.
Cerym : Le descriptif de la première épée que tu avais quand on est arrivé dans ce monde sombre, c'était "une épée en bois avec un coeur renforcé en carbone". C'est clairement la description d'un crayon à papier !
Kris : Eh bah...t'as vraiment tout remarqué !
La brune ricana brièvement, presque admirative face à son amie.
Cerym : Haha ! Remarquer les moindres détails est une fonction intégrée dans mon cerveau mal programmé !
Kris : Haha je sais oui ! C'est vraiment très utile d'ailleurs !
Souriant joyeusement, Kris continua d'examiner son inventaire, trouvant une boule de détritus, avant de tomber sur quelque chose de très étrange.
Kris : Wow...Cerym...
Cerym : Mh ?
L'humaine aux cheveux noirs se pencha vers l'inventaire de la brune, conservant toujours son sourire.
Kris : Tu te rappelles de l'homme derrière l'arbre qui m'a donné un Oeuf qui ne servait à rien ?
Cerym : Pas la peine de continuer, je l'ai sous les yeux ! Effectivement, c'est curieux qu'il y apparaisse toujours depuis ton retour ici...
La jeune femme cala son menton entre son pouce et son index, pensive.
Cerym : D'autant plus que ce qui est étonnant, c'est qu'il ait pu traverser cette dimension sans être affecté, contrairement au crayon dans ton inventaire. Mh...
Puis après quelque secondes de réflexions...
Cerym : Jette-le.
Kris : ...pardon ?
La brune fixait son amie avec insistance, outrée.
Cerym : Tu peux rien faire avec ! Alors jette-le !
Kris : Pour quoi faire ?!
Cerym : Juste pour voir ce qu'il se passe !
Cerym haussa les épaules en riant sous le regard consterné de sa camarade qui s'exécuta malgré tout puisqu'elle ne pouvait rien faire d'autre avec cet Oeuf.
* (Quel Oeuf ?)
Kris : Wow...
Cerym : Heeeey cet oeuf est super cool !
Kris : T'es fière de toi ? Il est plus dans mon inventaire !
Cerym : Ça dépend. Je risque quoi si je réponds "oui" ?
Elle ricana plus intensément lorsque Kris poussa un long râle de désespoir.
Cerym : Retournons chez Asgore avant d'aller chez Sans !
La brune releva la tête vers sa comparse, confuse.
Kris : Pourquoi ?
Cerym : Il y avait un oeuf dans son frigo. Je crois...
La brune dévisagea son amie, perplexe.
Kris : Cerym...il n'y avait pas d'oeuf dans son frigo...juste un pot contenant un seul cornichon...
L'humaine aux yeux verts fixa alors longuement sa camarade avant de froncer les sourcils comme pour tenter d'exprimer quelque chose. Kris soupira, se résignant.
Kris : On ira chez Asgore après les cours oui.
Cerym arbora alors un air horrifié qui inquiéta légèrement Kris.
Cerym : C'est vrai que ce truc existe toujours !
Kris : De quoi...?
Cerym : Les cours ! Et le placard de Narnia ne pourra pas nous sauver cette fois !
La brune fixa longuement son amie avant de finalement lui poser une question qui lui titillait l'esprit.
Kris : Tu allais toujours en cours à la Surface ?
Cerym ricana longuement avant de répondre.
Cerym : À 21 ans ?
Kris : Oui...C'est toujours faisable à cet âge.
Cerym : Haha je sais, mais j'ai arrêté !
Kris : Pourquoi...?
Elle pencha curieusement la tête devant la jeune femme qui leva son regard émeraude vers le plafond avec un sourire, pensive.
Cerym : C'est une perte de temps. Ça l'a toujours été.
Kris : Tu n'aimais pas l'école...?
L'humaine aux cheveux noirs ricana brièvement avant de tourner la tête vers son amie avec un sourire.
Cerym : C'est pas vraiment ça ! Ça ne me dérangeait pas tant que ça. Ça me perturbait. Je suis handicapée, Frisk ! Tu crois que ça donnait quoi, une malheureuse gamine au cerveau défaillant entourée par d'autres enfants et adultes parfaitement normaux et capables de comprendre ? J'étais soit trop stupide pour les profs, soit trop intelligente. Ou alors trop insolente, trop chiante et capricieuse. Ou alors trop vicieuse. Ou trop fainéante. Et pour les autres gamins, j'étais juste trop bizarre. Et moi, au milieu de tout ça, je ne comprenais juste pas. Parce que j'étais tout simplement "moi". Je faisais ce qui me semblait être juste. Je ne voyais pas ce que je faisais de mal. Mais malgré tous mes efforts, je n'ai jamais pu être la personne qu'ils voulaient que je sois.
Kris baissa tristement la tête, s'imaginant alors l'enfer qu'a pu vivre Cerym durant sa vie entière. Cette dernière se mit à rire, tapotant chaleureusement la tête de la brune.
Cerym : Fais pas cette tête ! Je te l'ai dit, c'est pas comme si ça me dérangeait vraiment ! Ça me perturbait juste ! Ça me rendait confuse ! Mais quand j'étais gamine, j'avais une capacité phénoménale à prendre du recul sur les choses. Je comprenais parfaitement que le problème venait des autres ! Qu'ils ne me comprenaient pas. Et qu'ils n'essayaient même pas de comprendre. Qu'ils n'étaient ni logiques, ni rationnels. Mais...
La jeune femme leva la tête, son sourire s'affaiblissant légèrement.
Cerym : Je ne me comprenais pas non plus. Dès que j'étais en âge de penser, en côtoyant les autres je voyais bien qu'un truc clochait chez moi. Alors, à force d'entendre tout le monde me répéter que j'avais un problème, j'ai effectivement fini par croire que le problème venait de moi et que tout était toujours de ma faute...C'est sûr que si j'avais su plus tôt ce que j'avais, ça m'aurait facilité la vie et évité bien des tracas haha !
Kris : Tu ne savais pas que tu étais autiste...?
L'humaine à l'écharpe ferma les yeux en ricanant avant de poser le regard sur son amie, toujours avec le sourire.
Cerym : Non. J'ai cherché encore et encore, pendant des années. J'ai cru à des maladies mentales, ou de la psychopathie. J'ai appris que j'avais ce handicap uniquement cette année, grâce à une personne très imminente qui me comprenait. La troisième personne qui me comprenait vraiment.
Kris : M-moi aussi je te comprends Cerym ! Sache qu'en aucun cas je te trouve bizarre ou autre !
La brune se précipita vers son amie afin de la prendre dans ses bras. Cette dernière resta figée un temps avant de serrer à son tour Kris contre elle.
Cerym : Je sais. Tu es trop naïve pour ça !
Kris gonfla les joues, lâchant brusquement sa camarade qui riait longuement d'un air sarcastique.
Kris : Je croyais que les gens comme toi n'avaient pas d'humour et ne comprenaient pas le sarcasme ?!
Cerym : C'est pas parce que je le comprends pas que je sais pas en faire ! Et on a de l'humour ! Il est juste particulier !
Cerym ricana longuement tandis que Kris sortait de la chambre, ne voulant pas plus s'attarder sur ce moment gênant.
Les deux humaines prirent alors leur petit déjeuner, et la brune fut fortement surprise de voir sa camarade manger pour quatre comme si sa vie en dépendait. En revanche, ceci semblait hautement amuser Toriel qui riait d'un air attendri.
Ceci étant fait, les deux humaines furent escortées par la maman chèvre jusqu'à la voiture, cette dernière les emmenant directement à l'école. Et après que Toriel ait salué Kris avec une étreinte chaleureuse avant de rejoindre sa salle de classe, les deux acolytes tombèrent rapidement sur Susie qui les attendait près des casiers. La fille dinosaure leur adressa un large sourire avant d'avancer vers elles.
Susie : Bah alors Kris ? On a encore le droit aux câlins de sa maman ?
Kris : Toi...
Cerym : T'es jalouse ? Si tu veux un câlin ça peut s'arranger !
La jeune femme afficha un grand sourire vicieux à l'adolescente qui rougit de honte.
Susie : N-nan ça ira ! J-j'aime pas les câlins !
Susie leur passa alors rapidement à côté avec un sourire crispé, s'engouffrant dans le couloir menant au placard de Nar-- à balai.
Susie : Bref ! On avait dit qu'on retournerait dans ce monde chelou !
Cerym prit un air embêté, venant de se remémorer un détail important.
Cerym : Oh j'ai oublié de lui dire !
Kris : De lui dire quoi...?
Susie : MAIS QU'EST-CE QUE...
La fille dinosaure venait de s'exclamer depuis l'intérieur du placard, incitant les deux humaines à la rejoindre en courant. Elles purent alors constater que le placard était allumé et était d'une taille parfaitement normale.
Susie : Pourquoi ça fait pas comme hier ?!
Cerym : Parce qu'un trou de ver a une probabilité quasi-nulle de se rouvrir au même endroit.
Susie : QUOI ?! C'EST QUOI ÇA ?! ET POURQUOI ?!
Cerym soupira.
Cerym : C'est une anomalie, Susie ! Une "pliure" dans la courbe espace-temps qui fait se rejoindre deux points qui n'étaient pas censés être liés ! Cette singularité ne peut pas se reproduire une deuxième fois ! Ça voudrait dire qu'il faudrait que le trou noir et le trou blanc s'ouvrent tous deux pile au même endroit, au même moment !
Susie : Et pourquoi c'est pas possible ?!
La jeune femme aux yeux verts se frotta le visage, exaspérée de voir que Susie ne prenait même pas la peine de réfléchir d'elle-même.
Kris : Le continuum espace-temps est infini, Susie...ce qui signifie qu'il y a une infinité de possibilités.
Cerym : Exact. C'est pour ça que c'est impossible. Enfin quasiment.
Susie : Tu le savais ?!
La fille en violet se tourna vers Cerym, visiblement désemparée.
Cerym : Je m'en doutais en effet.
Susie : Pourquoi t'as rien dit hier alors ?!
Cerym : J'ai oublié.
Kris et Susie fixèrent longuement leur camarade avec perplexité, cette dernière les fixant d'un air neutre.
Cerym : Quoi ? En plus, je voulais pas le dire vu que j'étais pas sûre ! Je voulais qu'on vérifie la véracité de mon raisonnement par nous-même ! Il paraît que la vérité peut blesser les gens, surtout sans preuves tangibles !
Susie : "Il paraît"...?
L'adolescente fixait l'humaine aux cheveux noirs suspicieusement, cette dernière ne comprenant tout simplement pas.
Susie : Pourquoi tu parles d'une manière aussi chelou ?
Cerym : Quoi, ce n'est pas le cas ? La vérité ne blesse pas l'ego des gens ? Pourtant tu l'as mal vécu quand Ralsei t'a dit que t'avais empiré la situation !
Susie soupira en voyant l'air pur et innocent qu'arborait son amie, cette dernière venant même de pencher la tête.
Susie : Si...si t'as raison. Désolée. Je me suis emportée pour rien. Juste parce que cette situation me...déçoit. On dirait bien qu'on va pas pouvoir y retourner...fait chier...
De son côté, Kris avait soupiré de soulagement car elle avait craint que les choses ne dégénèrent.
Cerym : DU COUP ON S'EST FAITE ARNAQUER ?!
La jeune femme avait un air horrifié, ce qui troubla Susie.
Susie : De quoi tu parles...?
Cerym : DES DÉLICIEUX GÂTEAUX DE RALSEI !!
Susie : OH MON DIEU C'EST VRAI.
Cerym : RALSEI NOUS A MENTI.
Susie : CARRÉMENT OUAIS !
Cerym : THE CAKE IS A LIE !
Susie : OUA-- attends, quoi ?
La fille dinosaure fixait sa camarade avec perplexité.
Cerym : C'est un scientifique très intelligent qui a écrit ça un jour pour nous prévenir que le gâteau était un mensonge !
Kris : J'imagine que c'est encore une référence...
La brune ricana bêtement, ne cherchant pas à s'attarder sur la question. Mais il était certain qu'elle appréciait de plus en plus l'extravagance de son amie Cerym.
Après avoir conclu au fait qu'il était impossible de retourner dans ce monde sombre, le trio était directement allé en salle de cours, se faisant "sermonner" par la professeur Alphys au sujet de leur absence d'hier et de leur retard de ce matin. Mais la présence intimidante de Susie eut raison de la colère de l'otaku.
Leur journée de cours fut fort instructive pour Susie et Kris car Cerym posait en toute innocence diverses questions douteuses du genre "Est-ce qu'un cercle peut-être considéré comme un parallélogramme avec une infinité de faces" ou encore "Peut-on mourir si tout l'oxygène de la pièce était remplacé par des pets", ce qui eut pour effet de faire penser au reste de la classe qu'elle était aussi stupide que Temmie.
Après avoir quitté la salle de cours, Cerym ricana longuement, ce qui étonna fortement ses deux camarades qui l'observèrent curieusement.
Susie : Pourquoi tu ris...? Berdly a passé sa journée à te traiter comme une débile !
Cerym : C'est justement ça qui me fait rire ! Sait-il seulement que les pets contiennent du méthane ? Et que ce gaz est potentiellement mortel à forte dose ? C'est eux les idiots, pas moi ! Huh. Ça m'attriste qu'Alphys n'ait même pas pu répondre à cette question ! Et que j'ai réussi à la perdre avec mes histoires de cercles.
Susie : Tu veux dire...que tu testais Mrs Alphys ?!
Cerym se tourna vers Susie avec un large sourire.
Cerym : Ouais !
Susie : Tu es vraiment vicieuse...
Kris : Tu voulais vérifier si Mrs Alphys avait un esprit scientifique ?
Cerym : Ouaip !
Susie : Mais pourquoi...?
L'humaine au yeux verts esquiva alors le plus habilement du monde cette question en changeant totalement de sujet, optant pour quelque chose de plus intéressant.
Cerym : Vous saviez que les vaches sont les êtres vivants qui libèrent le plus de méthane quand elles pètent ?
Susie : Eum...nan.
Cerym : Ça veut dire que les vaches sont des armes de destruction massive fortement létales ! Ce sont les créatures du diable !
Étonnamment, Susie préféra se taire définitivement, perturbée par l'humour de Cerym tandis que de son côté, Kris ne pouvait plus s'arrêter de rire.
Avant de quitter l'école, les deux humaines indiquèrent à Susie leurs prochaines occupations de fin d'après-midi, puis après quelques minutes durant lesquelles la fille en violet tournait autour du pot pour s'exprimer, cette dernière déclara avec gêne sa volonté de venir avec elles. Les deux humaines acceptèrent volontiers, ce qui semblait avoir fait plaisir à Susie malgré son comportement de cactus. Puis cette dernière les informa qu'elle partait chercher à manger.
Kris et Cerym en déduirent qu'elle voulait faire bonne impression auprès de Papyrus.
En route vers la boutique de fleurs d'Asgore, Kris se stoppa soudainement, tournant la tête vers une route au Sud.
Kris : Hey...on a pas été visiter cette partie de la ville hier, si ?
Cerym : En effet !
Kris : Allons-y !
Les deux humaines s'engouffrèrent alors dans cette allée, atteignant un terrain vague. Elles aperçurent un peu plus loin un monticule, et plus elles s'en approchaient, plus elles pouvaient entendre un son très grave et surtout extrêmement dérangeant. Les deux acolytes avancèrent jusqu'au monticule, trouvant une grande porte rouge recouverte de lière et surtout verrouillée. Cela ressemblait fortement à l'entrée d'un bunker.
Kris : C'est étrange...tu penses que cette porte cache quoi ?
La brune se tourna vers Cerym qui fixait curieusement la porte, touchant le lière comme une enfant.
Cerym : Je sais pas, mais ce son est atroce et me retourne l'estomac...
Puis tout à coup, elle tilta, comme si elle venait de réaliser quelque chose, sortant rapidement son téléphone de sa poche de short.
Kris : Qu'est-ce que tu fais...?
Cerym : Attends...
Après plusieurs secondes, la jeune femme lança un enregistrement qui se révélait être un enregistrement qu'elle venait tout juste d'effectuer du son qui s'échappait du bunker.
Kris : Qu'est-ce que tu essaies de faire ?
Cerym : Un truc intéressant.
Après une rapide manipulation, elle lança un enregistrement qui ressemblait en tous points au son de l'entrée numéro 17.
Kris : Wow ! Tu l'as accéléré ?!
Cerym : Yep. Et tu sais de combien de pour-cents pour obtenir ce résultat ?
La brune dévisagea son amie avec surprise et émerveillement.
Kris : 66 % ?
Cerym : 666 % ! Comme le chiffre du Démon qu'il est haha !
De son côté aussi, Cerym fixait son téléphone avec émerveillement.
Kris : Tu es un génie d'avoir pensé direct à faire ça !
Cerym : Tu trouves ? Beaucoup d'autres personnes y auraient certainement pensé aussi.
Kris : Bah ce seraient aussi des génies !
L'humaine à l'écharpe ricana, trouvant Kris tout simplement adorable sans pouvoir se l'expliquer.
Cerym : Bon allez ! Allons chez Asgore pour cette histoire d'oeuf !
Kris : Oui !
Les deux comparses s'éloignèrent alors du bunker, se dirigeant tout droit vers la boutique de fleurs d'Asgore. Elles passèrent plusieurs minutes à discuter avec le papa chèvre qui semblait toujours fort heureux de voir Kris, puis elles se rendirent dans l'arrière boutique afin d'interagir avec ce fameux réfrigérateur.
Tandis que Cerym observait curieusement les sept fleurs sous cloche représentant les couleurs des ÂMES humaines plus Flowey, Kris venait d'ouvrir le réfrigérateur afin de mieux inspecter son contenu.
* (Tout ce qu'il y a à l'intérieur, c'est un pot contenant un seul cornichon.)
* (...)
* (Tu y places aussi l'Oeuf que tu portais.)
La brune tiqua, fortement surprise.
Kris : Wow...mais je l'avais jeté !
Cerym : Mh...Très intéressant...
Kris sursauta en se tenant la poitrine lorsqu'elle entendit son amie qui s'était exprimée juste à côté d'elle alors qu'elle n'avait même pas remarqué la présence de cette dernière.
Cerym : Ouvrons à nouveau le frigo !
Kris : J'y comptais bien !
L'humaine ouvrit alors le réfrigérateur pour la seconde fois.
* (Il y a deux oeufs dans le réfrigérateur.)
Kris : Hey mais...! T'avais raison en fait ! Il y avait un autre oeuf ! Pourquoi je l'ai pas vu avant ?!
Cerym haussa bêtement les épaules, pensive et surtout préoccupée.
Cerym : Va savoir...
Elle se gratta alors l'arrière de la tête avant de sourire à nouveau.
Cerym : Allons-y ! J'ai vu ce que je voulais voir ! Tu voudrais pas faire attendre notre ami Sans, charmant comme il est~ ?
Kris : Oh. Ne m'en parle même pas...
La brune soupira à côté de sa camarade qui riait d'un air hautement sarcastique.
Kris : Heureusement que c'est pour son adorable petit frère qu'on fait ça...
Cerym : C'est sûr qu'aider Papyrus est plutôt une tâche réjouissante !
La jeune femme sourit joyeusement, rejoignant Kris qui passa la porte avant de redescendre les escaliers. Les deux humaines dirent alors au revoir à Asgore qui offrit une accolade chaleureuse à Kris, puis elles sortirent de la boutique, marchant tout droit vers leur point de rendez-vous.
Lorsqu'elle furent arrivées à l'épicerie, Sans se tenait devant cette dernière alors qu'il avait pourtant précisé qu'il ne se serait pas là. Posant son regard sur les deux humaines, le squelette se mit à ricaner.
Sans : Eh bah ! La ponctualité c'est pas votre fort !
Kris adopta un air terriblement offusqué, répondant au quart de tour.
Kris : Excuse-moi ?! Tu ne nous as même pas donné d'horaires !
Le skeleton détourna le regard en haussant les épaules, élargissant son sourire.
Sans : Ah ouais ? Ah ouais c'est vrai. Mais bon. C'est aussi de votre faute, vu que vous m'avez pas dit à quelle heure vous alliez venir !
Il fit alors un clin d'oeil moqueur au duo, ce qui agaça de plus en plus Kris.
Sans : Ça fait un bail que j'vous attends pour rien du coup !
Kris avança d'un pas, fortement irritée et prête à gifler le squelette mais elle fut rapidement bloquée par Cerym qui de son côté faisait preuve d'un sang-froid inégalé puisqu'elle souriait à Sans, et elle semblait parfaitement détendue. Cette dernière prit alors doucement la parole avant que Kris ne s'emporte.
Cerym : Haha sûrement ! Désolée ! Mais c'est plutôt étonnant que tu sois ici pour nous sermonner alors que tu t'étais suffisamment vanté du fait que tu ne serais pas là~
L'humaine à l'écharpe élargit son sourire tandis que Sans en fit de même.
Sans : Heh. C'est vrai. Mais j'ai réalisé qu'il fallait bien quelqu'un pour vous ouvrir puisque mon p'tit frère s'est enfermé à l'intérieur. Et c'est certainement pas lui qui va vous ouvrir alors.
Kris : Pourquoi ça ?
Le skeleton répondit succinctement tandis qu'il sortait son trousseau de clé de sa poche, avançant vers la porte de sa maison.
Sans : Oh. Il a son caractère.
Il ouvrit la porte, puis invita les deux humaines à entrer, ces dernières observant les moindres recoins de la maison. Elles purent alors constater qu'elle ressemblait en tous points à celle des skele-bros de leur monde, mais en bien plus propre et ordonnée. Elle était aussi plus remplie et lumineuse. Plus vivante.
Sans : Papyrus !! Descends ici, j'ai un truc à te montrer !
Les deux filles entendirent tout à coup une porte se déverrouiller à l'étage. Elles s'attendaient alors à revoir leur Papyrus joyeux et théâtral habituel mais...la personne qu'elles virent descendre des escaliers se trouvait être loin de leurs espérances. Ce Papyrus était très différent de celui qu'elles connaissaient. Il portait un pull à manches longues blanc banal et un jean gris, ainsi que des chaussettes blanches. Il tenait aussi un Rubik's Cube dans ses mains. Mais ce qui perturba le plus Kris, c'est qu'il semblait complètement inexpressif et indifférent. Le grand squelette s'asseya alors en plein milieu des escaliers d'un air las après avoir eu une vue d'ensemble sur ce qu'il se passait, commençant à jouer avec son cube.
Sans enfonça ses mains dans ses poches avant de prendre la parole.
Sans : Regarde qui j't'ai amené ! Des nouveaux amis !
Papyrus : Je n'ai pas besoin d'amis Sans.
La brune fut plutôt choquée de voir que ce Papyrus se tenait aux antipodes de celui qu'elle connaissait. Mais de son côté, Cerym ne fut pas le moins du monde étonnée par ce qu'elle voyait.
Sans : Heh. Mais tu les connais même pas !
Papyrus : Et j'en ai aucune envie.
Sans : Pourtant tu devrais !
Le skeleton tourna malicieusement le regard vers les deux humaines en ricanant bêtement.
Sans : Il paraît que ce sont des bébés idiots ! Tu devrais bien t'entendre avec eux !
Kris tiqua nerveusement d'un sourcil, excédée par cette remarque sarcastique. Mais elle avait surtout été fortement dérangée de voir Sans aussi cinglant et vexant envers son propre frère.
Papyrus : Toujours aussi charmant frangin.
De son côté, le grand squelette continuait de résoudre son puzzle à une vitesse ahurissante, restant imperturbable.
Cerym se mit alors à prendre la parole innocemment, mais Kris remarquait bien que son amie se contenait du mieux qu'elle pouvait. La brune réalisa alors que Cerym était la plus énervée des deux, ce qui semblait normal. Car elle et Papyrus se ressemblaient énormément. Par conséquent, l'humaine à l'écharpe parvenait à ressentir de l'empathie pour lui.
Cerym : Tu n'aimes pas ton frère, Sans ?
Le skeleton ricana alors en réponse, roulant des yeux.
Sans : Oh si ! Surtout quand il fait ce genre de caprice !
Il haussa les épaules, se dirigeant vers la sortie.
Sans : Bref. J'ai une tonne de trucs à faire ! Alors amusez-vous bien hein !
C'est alors que Cerym élargit son sourire, arborant un air faussement innocent avant de répondre au squelette.
Cerym : Merci Sans ! On va bien s'occuper de TON frère pendant que tu restes debout à rien faire devant ton épicerie fermée à quelques mètres d'ici !
Kris tourna soudainement la tête vers Papyrus qui venait d'étouffer un rire tandis qu'il s'amusait à faire des "+" sur toutes les faces de son cube.
Sans : Hehe. Mais moi au moins, j'ai une épicerie, pendant que mon p'tit frère reste cloîtré H24 dans sa chambre en faisant mumuse avec des puzzles et des jeux-vidéos. J'me demande bien lequel des deux arrive à nous faire vivre dans un endroit aussi confortable et qui coûte la peau du cul !
Soudainement, Papyrus et Cerym s'exprimèrent à l'unisson le plus spontanément du monde, comme si un lien télépathique les unissait.
Papyrus : Tu n'as pas de peau puisque tu es un squelette.
Cerym : T'as pas de cul, t'es un squelette !
Pour la première fois depuis leur rencontre, Papyrus détacha son regard de son cube pour observer Cerym qui le fixait en retour, les deux se souriant mutuellement, chose qui semblait attendrir Kris mais ennuyer Sans qui ouvrit la porte.
Sans : Heh. Génial. Vous allez vraiment bien vous entendre !
Il fit alors face à Susie qui avait les bras bien remplis, cette dernière commençant à transpirer face au squelette.
Susie : B-b'jour M'sieur ! Je veux dire...rebonjour ! Je...j'suis une pote à Kris et Cerym et...euh...je leur ai proposé de traîner avec votre frère...avec...Kris et Cerym...ensemble !
Sans se mit à ricaner longuement d'un air sarcastique.
Sans : On va dire que j'ai compris l'idée ouais. T'as l'air d'être une fille charmante ! Heh.
Papyrus : Je dénote du sarcasme frangin.
Sans : Moi ? Naaaan jamais !
Le skeleton laissa Susie entrer avant de passer la porte à son tour, saluant à peine le groupe.
Sans : Amusez-vous bien les gars !
Papyrus : Merci, toi aussi frangin.
Le grand squelette recommença à jouer avec son cube tandis que son grand frère refermait derrière lui, verrouillant à clé sous le regard inquiet de Susie.
Susie : Il nous enferme ?!
Papyrus : C'est pour éviter que je m'échappe.
Susie : Que tu...Hey...vous vous êtes engueulés ? Parce que c'était genre...super froid quand il t'a parlé.
Papyrus : Une dispute ? Nan. C'est tous les jours comme ça.
Susie : Tous les...jours ?
Fortement confuse, la fille dinosaure alla poser ses sacs de nourriture sur la table basse.
Kris : T'as acheté tout ça où ?
Cerym : En supposant qu'elle ait bien acheté tout ça.
Susie : HEY !
L'adolescente violette avançait vers Cerym en serrant les poings.
Susie : J'ai acheté ça à l'épicerie juste à côté ! Sans a dit que c'était fermé mais qu'il pouvait faire une exception pour une fille aussi "distinguée que moi".
Cerym : Il a clairement été sarcastique...
Kris : Il a ouvert son épicerie pour toi ? Il l'avait aussi fait pour maman...faut croire qu'il n'est pas vraiment fainéant...
La brune baissa la tête, surprise de voir un Sans propriétaire d'une épicerie et qui travaillait.
Papyrus : Mon frère, fainéant ? Nan. Il est loin d'être fainéant. Il travaille sérieusement pour nous faire vivre.
Susie leva la tête vers le grand squelette qui était assis au milieu des escaliers, les yeux braqués sur son puzzle.
Susie : Dis, tu veux pas lâcher ce truc ? Mec, c'est pas poli de pas regarder les gens qui te parlent ! Tu t'es même pas présenté !
Papyrus stoppa alors immédiatement son activité, détournant le regard en remuant nerveusement ses orteils, commençant à paniquer. Se sentant terriblement mal pour lui, Cerym prit instantanément la parole afin de le rassurer.
Cerym : E-enfin t'es pas obligé hein ! Prends ton temps !
La fille dinosaure fixait curieusement les deux humaines, ne comprenant pas leur réaction. Pendant ce temps, Papyrus se recroquevillait plus sur lui-même, continuant de fuir le regard de ses invités surprise.
Papyrus : N-non. Cette fille a raison. La politesse, c'est très important.
Il soupira avant de reprendre la parole d'un air neutre.
Papyrus : Je m'appelle Papyrus.
Susie : Cool. Moi c'est Susie !
Kris : Et moi F...Kris !
Ces deux-là souriaient gentiment au squelette même s'il ne les regardait pas. Soudainement, Cerym alla s'asseoir en bas des escaliers, se présentant d'un ton jovial.
Cerym : Et moi c'est Cerym, pour te servir ! Enchantée !
C'est alors que pour la première fois, Papyrus se mit à sourire en coin d'un air amusé.
Papyrus : T'as été vachement sarcastique avec mon frère tout-à-l'heure !
Cerym : Je sais !
Susie : En fait, notre amie ici-présente a une maladie qui fait qu'elle dit des trucs stupides juste pour voir ce qu'il se passerait.
Cerym : ( ・ิω・ิ)
Le grand squelette se mit à ricaner avant de répondre.
Papyrus : Tant mieux, un peu de sarcasme lui fera pas de mal. C'est cool de le remettre à sa place de temps en temps.
Susie : C'est vrai que ton frère est...spécial. Tout à l'heure dans l'épicerie, il m'a mis vachement mal-à-l'aise !
Papyrus : Hehe. Mon frère fait souvent cet effet aux gens.
Kris : Pourquoi ton frère est comme ça...?
La brune fixa curieusement Papyrus qui soupira, haussant les épaules.
Papyrus : Va savoir. Il est peut-être aigri.
Cerym étouffa un rire, prenant par la suite la parole.
Cerym : On m'a déjà dit que je l'étais haha !
Papyrus : Il me l'a déjà dit aussi alors que ça ne fait aucun sens.
Il se tourna alors vers Cerym, lui souriant légèrement. Cette dernière rit gentiment en retour.
Susie : N'empêche...pourquoi il a demandé à des lycéens de s'occuper de lui alors que c'est clairement un adulte...?
Papyrus : Pourquoi parler de moi à la troisième personne alors que je suis juste là...?
Il observa Susie avec confusion, cette dernière détournant le regard, à la fois perplexe et gênée.
Susie : Je...parlais à Kris et Cerym...
Cerym : Il est trop mignon !~♡
Le principal concerné par cette remarque rougit légèrement en baissant la tête d'un air gêné.
Papyrus : J-je suis pas mignon...
Kris : Tu as quel âge ?
La brune sourit chaleureusement au grand squelette qui fuyait son regard, anxieux.
Papyrus : 19 ans.
Cerym : Effectivement, t'es un adulte, mais tu restes deux ans plus jeune que moi ! MWA HA HA !
La jeune femme rit d'un air théâtral tandis que Papyrus esquissa un sourire en coin.
Papyrus : Certes, mais tu es quatre ans plus jeune que mon frère.
Kris : Oh ! Donc Sans a 25 ans ? Cool !
La brune ricana joyeusement avant que Susie ne prenne la parole sèchement.
Susie : Si t'as 19 ans, pourquoi il demande à des ados de 15 ans de "traîner" avec toi ?! T'as pas d'études, ou un travail ? Des amis ?!
Papyrus serra alors brusquement ses mains sur ses genoux, complètement perdu et son regard reflétant une intense angoisse.
Papyrus : P-pourquoi elle me regarde comme ça ? P-pourquoi elle crie ? J-j'ai fait quelque chose de mal ?!
La fille en violet arbora un air surpris, mal-à-l'aise d'avoir fait paniquer le squelette ainsi. Mais elle le fixait aussi très curieusement.
Kris : Oh Papyrus non, tout va bien !
Cerym : T'inquiète pas, t'as rien fait de mal.
L'humaine aux cheveux noirs monta de quelques marches pour s'asseoir juste en dessous du squelette, posant une main sur son bras. Mais ce dernier frémit, retirant immédiatement sa main de son genoux. Cerym se mit à sourire d'un air coupable.
Cerym : Désolée !
De son côté, Susie ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas pourquoi Cerym et Kris agissaient aussi étrangement avec lui. Elle ne saisissait pas non plus pourquoi Papyrus était aussi...bizarre.
L'adolescente violette soupira, se frottant l'arrière de la tête avec embarras.
Susie : Écoute Papyrus...j'suis désolée. Je voulais pas te crier dessus tu sais ? C'est juste que je pige pas ton frère.
Papyrus leva la tête vers son interlocutrice avec un léger sourire.
Papyrus : C'est pas grave. Je t'en veux pas !
Puis il leva la tête vers le plafond d'un air indifférent avant de reprendre la parole.
Papyrus : Et pour répondre à ta question, c'est parce que j'ai énormément de difficultés avec les interactions sociales, et il le sait. Mais...il ne veut juste pas s'occuper de moi.
Kris : Comment ça ?!
Susie : Mais pourquoi ? T'es son frère !
Le duo dévisageait Papyrus avec une grande inquiétude tandis que ce dernier baissa la tête vers son cube, ses yeux reflétant une certaine tristesse.
Papyrus : C'est justement ça le problème je crois...je lui fais honte. Il me trouve trop bizarre et trop capricieux. Il ne me supporte juste...pas du tout.
Le grand squelette remua nerveusement les orteils, détournant le regard.
Papyrus : Je crois qu'il me déteste.
Susie avança d'un pas vers Papyrus, visiblement effarée par ce qu'elle venait d'entendre.
Susie : QUOI ?! MAIS D'OÙ ?! POURQUOI ?! JUSTE PARCE QUE TU VEUX PAS SORTIR ?!
Le grand squelette se mit à trembler en gémissant, posant ses mains sur ses cavités auditives en fermant les yeux.
Cerym : Ne crie pas Susie. Il n'aime pas ça. Et si Sans le trouve bizarre, c'est parce qu'il est autiste.
Le visage de la fille dinosaure s'adoucit d'un coup, cette dernière étant plutôt étonnée par cette révélation. Elle se tourna alors vers Kris qui observait Papyrus d'un air désemparé.
Susie : Tu es aussi au courant...? C'est pour ça que vous étiez autant à ses p'tits soins...?
La brune hocha la tête positivement avant de répondre.
Kris : Dans son cas, c'est plutôt évident en fait...
Susie : Mais comment vous savez ce qu--
Papyrus : Tu sais ce que j'ai parce que tu es comme moi, pas vrai ?
Le grand squelette s'était tourné vers Cerym avec intérêt, affichant un sourire plein d'espoir. Cette dernière ricana, souriant à son tour.
Cerym : En effet. J'imagine que nous avons dans une certaine mesure la capacité de nous reconnaître entre nous en prêtant attention à nos particularités inhérentes à notre handicap.
Papyrus ricana brièvement d'un air amusé.
Papyrus : Alors toi aussi tu t'exprimes dans un dialecte plus soutenu ?
Cerym : Haha oui !
Susie : Wow...
L'adolescente violette prit appui contre la rambarde des escaliers, les fixant tous deux avec un sourire en coin.
Susie : C'est pour ça que j'trouvais Cerym vachement chelou des fois !
Kris : C'est votre manière naturelle de parler...?
Les deux autistes se fixèrent longuement avant de répondre à l'unisson.
Cerym : Oui ?
Papyrus : Oui...?
Susie : Mais alors pourquoi vous parlez en mode cool ?
Kris : Surtout Cerym qui n'arrête pas de jurer...
La principale intéressée se mit à rire fièrement, laissant Papyrus répondre à cette interrogation.
Papyrus : J'avais pas le choix. Pour paraître moins bizarre, j'ai dû apprendre à imiter les autres pour adapter mon langage à celui des gens aussi distingués et courtois que toi Susie.
Susie : HEY ! C'EST CENSÉ VOULOIR DIRE QUOI ÇA ?!
Le grand squelette ricana longuement, adressant un sourire amical à la jeune fille.
Papyrus : Rien de méchant. Je trouve que tu es une fille vraiment très, très intéressante.
Susie se mit à rougir, prise de court et embarrassée par cette affirmation.
Susie : M-moi ? P-pourquoi ?!
Papyrus : Heh. Parce que normalement, les gens de ton espèce ont toujours une grande bouche et sont les premiers à juger les gens comme moi. Mais toi, tu l'as pas fait. Tu étais même horrifiée par le comportement de mon frangin. T'as même pas sourcillé quand t'as appris ce que nous sommes, Cerym et moi.
La fille dinosaure se gratta la joue d'un air gêné, détournant le regard.
Susie : Pourquoi j'aurais fait ça ? C'est pas vot' faute...vous avez jamais demandé à être comme ça...
Cerym : Haha ! Elle est cool notre Susie nan ?
L'humaine à l'écharpe rit joyeusement tout comme Papyrus.
Papyrus : Haha ! C'est vrai ! Et fascinante aussi !
Susie enfonça alors sa tête dans ses épaules en rougissant, bras croisés.
Susie : C-c'est bon, ça suffit vous deux ! J'suis pas si cool que ça !
Kris : Et Sans est courant pour ton handicap ? Parce que son comportement est assez étonnant...
Le squelette posa son regard sur Kris qui l'observait d'un air bienveillant.
Papyrus : Il est pas au courant non.
Kris : Oh mais...Pourquoi ? Ça améliorerait nettement votre relation !
Papyrus : Pas selon mon père. Il a dit qu'il ne voulait pas forcer Sans à m'aimer. Il a juste demandé à mon frère d'être patient, et que s'il m'observait suffisamment longtemps en essayant de me comprendre sans me juger, il finirait par comprendre tout seul la vérité. Selon mon père, si Sans ne me supporte pas tel que je suis, il ne me supportera pas mieux juste parce qu'on a mit un mot pour définir ce que j'ai.
Cerym : C'est un raisonnement qui tient la route...
Kris : Après tout, Sans est très intelligent...et pourtant...
Papyrus : Mon père le pensait aussi très intelligent.
Papyrus fixait ses camarades avec un air innocent.
Kris : Il est arrivé quoi à ton père...?
Papyrus : Il est mort il y a longtemps.
Le grand squelette avait annoncé cela d'une manière si neutre et sèche que cela avait réussi à perturber Susie qui prit rapidement la parole.
Susie : Ça te fait pas mal d'en parler...?
Papyrus : Bien sûr que si ça me fait mal.
L'adolescente sursauta en ayant entendu la voix brisée du skeleton dont les larmes commençaient à perler sur son visage inexpressif.
Papyrus : Ça me fait beaucoup de peine. Même si je n'arrive pas à le montrer. J'aimais beaucoup mon papa, et lui aussi m'aimait beaucoup. Même si ça ne se voyait pas forcément. Je le sentais qu'il m'aimait ! Qu'il nous aimait tous les deux ! Gaster savait toujours comment me parler et me calmer.
Cerym : Il...est arrivé quoi à ton père exactement ?
Kris et Susie furent assez étonnées de voir leur amie exprimer autant de tristesse et de compassion alors qu'habituellement, la seule expression qu'arborait en permanence cette dernière était la joie, peu importe les circonstances.
Papyrus : Ses expériences l'ont tué. Les scientifiques n'ont pas voulu nous en dire plus. Mais...
Le squelette essuya ses larmes avant de reprendre.
Papyrus : Je suis sûr qu'il n'est pas vraiment mort...qu'il est juste...coincé ailleurs ! Je le sens ! Et un jour, il reviendra pour nous ! Et on sera heureux comme avant !
Susie : Comment tu peux affirmer ça avec certitude...?
L'adolescente fixa curieusement Papyrus avant que ce dernier ne tourne la tête vers elle, lui adressant son premier sourire radieux depuis leur rencontre.
Papyrus : Je le sais, c'est tout ! Je le sens jusqu'au plus profond de mon âme ! Parce que...papa m'a dit que l'amour qui nous unissait tous les trois était plus fort que tout ! Et même s'il n'est plus là, l'amour ne meurt jamais ! Alors...Je sais qu'il reviendra ! Et je serai toujours là pour l'attendre ! Toujours !
Susie dévisagea un temps Papyrus avant de lui adresser un sourire chaleureux, lui répondant d'une voix douce.
Susie : Ouais. J'suis sûre qu'il reviendra pour le fils génial que tu es.
Papyrus : Moi...génial ?
Le squelette pencha curieusement la tête, confus et honteux.
Papyrus : Mais je suis pas génial...je suis différent...je suis bizarre et ennuyant...et trop bruyant aussi...et je suis une plaie...mon frère me le dit tout le temps ! Je suis qu'un gros nul...je déteste ce que je suis...
C'est alors que la fille dinosaure s'empressa de monter les escaliers d'un pas ferme et résolu à la plus grande surprise de Kris qui observait sa camarade se baisser vers Papyrus pour l'empoigner par le col, le levant vers elle. Le squelette fixait la jeune fille d'un air tétanisé, tremblant de tout son corps.
Papyrus : J-j'ai dit quelque chose de mal ?! Pa...pardon ! J-je recommencerai pas ! P-pitié, me tape pas !
Susie : A-arrête ça !
Le skeleton fut alors surpris de voir Susie froncer les sourcils d'un air désespéré, les larmes aux yeux. Il pencha la tête avec confusion.
Papyrus : Tu...pleures ? Pourquoi ? J'ai dit un truc qui t'a rendue triste...?
Susie : Oui !
La fille dinosaure renifla, ne lâchant absolument pas son emprise.
Susie : Papyrus ! Arrête de dire ce genre de trucs ! Je veux pas t'entendre dire que t'es un nul et que tu te détestes ! Tu es quelqu'un de génial ! Tu es juste...différent...Mais c'est pas parce que t'es différent que tu vaux moins que les autres ! N'écoute pas ton frère ni qui que ce soit !
Elle lâcha alors Papyrus pour soudainement le prendre dans ses bras, le serrant fermement contre elle à la plus grande surprise du grand squelette. Ils faisaient tous deux à peu près la même taille.
Papyrus : Susie...? Qu'es-tu en train de faire ?
Susie : Un câlin abruti !
Papyrus : Oh. Ça a une utilité particulière...?
Susie : À te montrer que je t'apprécie beaucoup !
Papyrus : Oh. Intéressant...
Il leva alors les bras pour à son tour étreindre Susie.
Papyrus : Tu es comme moi, pas vrai ? On t'a toujours dit plein de choses méchantes, et tu as fini par te détester et perdre confiance en tout et tout le monde. C'est pour ça que tu pleures et que tu te sens aussi concernée par mon cas ? Que tu as de l'empathie pour moi ? Personne ne t'aimait non plus, avant ?
La jeune fille violette renifla.
Susie : Ne dis pas de conneries. J'suis trop cool pour être atteinte par les moqueries de gamins.
Papyrus ricana brièvement.
Papyrus : Alors on sera "trop cool" à deux dans ce cas.
Le squelette se mit à sourire chaleureusement, ses yeux pétillants pour la première fois et reflétant du bonheur tandis qu'il serrait un peu plus l'adolescente contre lui comme s'il voulait lui exprimer quelque chose.
Papyrus : Je t'apprécie beaucoup aussi, Susie.
La fille dinosaure enfouit un peu plus sa tête dans le cou de Papyrus, pleurant silencieusement comme si elle venait d'être soulagée d'un poids qui pesait sur elle depuis bien trop longtemps. Kris les observait tous les deux avec un air attendri, essuyant des larmes qui avaient coulé sur ses joues à cause de l'émotion.
C'est alors que le trio fut surpris par un gémissement, se tournant tous trois vers Cerym qui depuis tout ce temps s'était recroquevillée sur elle-même, le visage enfoui dans ses mains pour pleurer abondamment.
En effet, le discours de Papyrus au sujet de son père avait déjà fortement bouleversé et ému l'humaine au point de la faire sangloter en silence, et la suite des événements avait accentué l'émotion qui la submergeait.
Papyrus s'accroupit auprès d'elle d'un air paniqué.
Papyrus : O-oh non ! Je l'ai faite pleurer elle aussi !
Kris : Tu as fait pleurer tout le monde Papyrus...
Papyrus : O-oh vraiment ?! J-je suis désolé !
Ne sachant pas vraiment quoi faire, il finit par poser maladroitement une main sur la tête de Cerym qui se calma un peu.
Papyrus : Tu vas bien ? Dis quelque chose !
La jeune femme leva alors la tête vers lui avec un sourire bête, essuyant ses larmes.
Cerym : Désolée, c'est juste que le discours de Susie était émouvant. Et ce que t'as dit sur ton père m'a vraiment...touchée ? Je sais pas comment te le dire...je suis...fière de toi ?
Papyrus : "Fière de moi" ?
Le skeleton ricana nerveusement en détournant le regard, rougissant fortement.
Papyrus : Haha ! Dis pas n'importe quoi ! T'es juste perturbée parce que t'as de l'empathie pour moi !
Kris : Elle peut ?
Cerym et Papyrus tournèrent la tête vers la brune qui les dévisageait curieusement.
Kris : Cerym m'a dit que les autistes sont presque incapables d'en exprimer !
Papyrus leva les yeux au ciel, pensif.
Papyrus : C'est assez vrai dans une certaine mesure.
Cerym : D'une manière générale, on est incapable de se mettre à la place des autres. C'est pour ça qu'on se retrouve souvent déphasé par rapport aux autres, parce qu'on ne les comprend pas. Ça m'arrive encore souvent de ne pas comprendre pourquoi quelqu'un pleure par exemple ! Et ça peut m'irriter.
Papyrus : Je sais que le pleur est l'expression de la tristesse, mais j'arrive rarement à déterminer la cause parce que je ne parviens pas à me mettre à la place de la personne en face.
Toujours en fixant le plafond, le squelette plissa le regard, son visage reflétant de l'affliction.
Papyrus : J'arrive même pas à distinguer des larmes de joie à celles de tristesse, ou encore différencier les rires des pleurs parce que le son est similaire.
Cerym : En gros, on ne sent rien de manière générale ! On sait que c'est mal, qu'il y a un problème, mais ça nous fera pas ressentir de "pitié" ou autre !
Susie : Dur...
Kris : Mais c'est horrible !
Les deux adolescentes fixèrent les deux neuro-atypiques d'un air désemparé, se sentant mal pour eux.
Papyrus : Mais il existe des exceptions.
Le squelette baissa la tête vers les deux jeunes filles avec un large sourire.
Papyrus : On reste capable d'aimer ! Et quand on aime, on aime infiniment plus qu'une personne normale.
Cerym : On est capable de ressentir, mais notre cerveau est "déréglé", donc on ne ressent pas aux bons moments. Et comme notre cerveau déconne, on a pas de "filtre" émotionnel comme vous, donc nos émotions sont exacerbées et on n'arrive plus à réfléchir de manière rationnelle. Quand on est triste, ou stressé, on va pleurer de manière incontrôlée pendant des heures. Quand on est en colère, on pourrait tuer. Ou nous faire du mal à nous-même. Quand on aime, c'est de manière démesurée.
Papyrus : Et je sais que j'aime mon frère énormément. Tout comme j'aimais mon père. Ou...
Il se tourna vers Susie en lui souriant gentiment.
Papyrus : Les gens qui sont comme moi ! Ou qui ont vécu les mêmes expériences. Et qui m'aiment comme je suis !
La fille dinosaure lui sourit chaleureusement en retour, ricanant brièvement.
Susie : Évidemment, tête d'os !
Kris : Les gens qui sont comme toi ?
Cerym : En général, dans n'importe quelle conversation on finit par tout ramener à nous car pour essayer de comprendre une situation ou quelqu'un, on est obligé de faire un parallèle avec nos propres expériences. Du coup, on arrive à ressentir beaucoup d'empathie pour les personnes autistes comme nous, ou celles qui ont vécu des choses similaires à nous.
Papyrus : C'est pour ça que j'ai senti que Susie est comme moi sur beaucoup d'aspects. Elle aussi était seule, rejetée et dénigrée. Comme moi ! Du coup, je comprends parfaitement ce qu'elle ressent et je me sens connecté à elle d'une certaine manière !
Susie détourna le regard, embarrassée.
Susie : Donc...tu as de l'empathie pour moi ? Heh. Merci. J-je suppose...
Kris : C'est cool que vous soyez capables de ressentir des choses pour autrui ! Même si c'est à votre manière !
Papyrus : "L'empathie est quelque chose de mystérieux. Quelque chose d'inné, mais dont les formes peuvent varier. Comme un langage. C'est ce qui rend ce concept si fascinant et merveilleux à la fois." C'est ce que mon père a souvent dit. Même si je ne m'exprime pas toujours bien, ou que je ne le montre pas forcément, il y a des personnes auxquelles je tiens énormément. Mon père, Sans. Vous.
Le squelette sourit gentiment au trio qui sourit en retour.
Susie : J'veux bien que tu aimes ton frangin et tout mais...lui, il te le rend pas forcément. Et pourtant, tu continues de l'aimer ?
Papyrus baissa la tête, pensif.
Papyrus : Ça dépend. Bien sûr, parfois ça m'arrive de le haïr. Mais je sais que mon jugement est altéré quand je fais des crises de nerfs.
Il soupira, gêné par cette discussion, avant de penser à quelque chose en fixant son cube, lui donnant l'occasion de changer de conversation. Le skeleton leva brusquement la tête vers Cerym, les yeux pétillants devant l'humaine qui ne comprenait pas son attitude.
Papyrus : J'y pense, si tu es comme moi, alors tu aimes forcément les puzzles !!
La jeune femme ricana bêtement, nerveuse.
Cerym : Heh. C'est un de tes intérêts restreints ça ?
Papyrus : En effet ! Et les tiens, c'est quoi ?
Le squelette dévisageait Cerym avec un immense intérêt, cette dernière détournant le regard, de plus en plus nerveuse.
Cerym : La...physique quantique je dirais déjà...peut-être...et...les animes surtout. Et le dessin.
Papyrus : Cool ! Hey ! T'as déjà résolu un Rubik's Cube ?
Cerym : Papyrus...je ne...
Papyrus : Combien de secondes il te faut pour le terminer ?!
L'humaine à l'écharpe ferma les yeux, comme si elle souffrait d'entendre ce genre de questions.
Cerym : Je ne fais pas de puzzles Papyrus.
Papyrus : O-oh vraiment ? Pourquoi ?
Le grand squelette fixait sa camarade avec déception, cette dernière s'efforçant de le regarder pour lui répondre calmement.
Cerym : Je n'ai pas envie, c'est tout.
Papyrus : Mais tu devrais essayer ! Celui-ci est amusant !
Cerym : Non, Papyrus.
Papyrus : Mais regarde ! Je peux te montrer si tu veux !
Il s'avança vers l'humaine en lui tendant son cube, cette dernière lui lançant alors un regard hargneux en donnant un coup violent dans le cube, le visage empli de frustration et d'affliction.
Cerym : JE NE FAIS PAS DE PUZZLES !!
Kris et Susie observèrent leur amie avec étonnement car c'était la première fois qu'elle avait hurlé et s'était mise en colère. Et de son côté, Papyrus la dévisageait, tétanisé par la peur et l'incompréhension.
Cerym : Je...je...
Ayant réalisé son geste, l'humaine aux yeux verts se frotta nerveusement le visage avant de sourire bêtement au skeleton, son regard reflétant une certaine souffrance.
Cerym : Je...suis désolée haha...! J-j'ai un mauvais souvenir avec les Rubik's Cubes...Avec les puzzles.
Papyrus : Pourquoi ça...?
Il ramassa son cube comme pour se rassurer avant de se rapprocher de son amie, la fixant avec un air désolé.
Cerym baissa la tête, le sourire crispé.
Cerym : Il...il te faut combien de "secondes" pour résoudre ce truc...?
Papyrus : 45 environ...et...toi ?
Cerym : C'est justement ça le problème !
La jeune femme fixa ses mains en ricanant bêtement.
Cerym : Je n'en suis juste pas capable ! Quand j'étais petite, j'en avais un. Et je n'ai jamais réussi à le résoudre !
Papyrus l'observa avec étonnement.
Papyrus : C'est curieux...intelligente comme tu es, ça devrait facilement être à ta portée.
Cerym : Non justement !
L'humaine soupira, conservant son air calme.
Cerym : Je suis stupide ! Je suis loin d'être intelligente ! Normalement, pour les gens comme nous, les puzzles et les calculs ne sont qu'une formalité ! Mais pas pour moi ! Je n'ai jamais réussi à résoudre ce truc ! J'ai vite abandonné l'idée de le faire parce que je sais que j'en suis incapable ! Même pour les calculs, il me faut parfois presque 20 minutes pour les faire ! Je...je suis un échec ! Je suis complètement stupide et...et je...
Elle poussa un léger cri en sentant la main de Papyrus frapper l'arrière de sa tête. Cerym leva le visage vers ce dernier qui la fixait d'un air blasé et hautement réprobateur. Le sourire de l'humaine se crispa à cette vue.
Cerym : H-hey...C'est quoi ce regard...?
Papyrus : Tu te limites complètement en plus de te t'auto-déprécier, pas vrai...?
Susie : J'avoue ! Meuf, tu parles comme Papyrus il y a 5 minutes !
La fille dinosaure avança devant Cerym, la fixant d'un air tout aussi blasé.
Susie : Tu penses que t'es conne ? Tu sors ça d'où ? Comment tu peux dire ça alors que t'es vachement calée en physique machin ?
Cerym : Physique quantique.
Susie : ON S'EN TAPE !
Kris : Susie a raison sur ce qu'elle a dit précédemment ! Tu peux pas être stupide en sachant tout ça !
Cerym : J'ai juste lu des livres...
Cerym détourna le regard, gênée.
Susie : Et alors ? Moi aussi j'peux en lire des bouquins sur ça ! Ça veut pas dire que j'vais piger pour autant !
Kris : C'est vrai ! Ta soeur a dit-elle même qu'elle n'avait rien compris au contenu de ta tablette ! Et ta tablette contient des explications du niveau de physiciens !
La brune sourit avec enthousiasme à sa camarade qui ne semblait pas plus convaincue.
Papyrus : Tu as dit tout à l'heure que tu avais vite abandonné avec le cube. Au bout de combien de temps au juste ?
Cerym détourna le regard en rougissant légèrement, honteuse.
Cerym : Une minute environ...
Susie : ...sérieux...?
Papyrus : Et t'as résolu combien de faces ?
Cerym : J-je sais plus trop, ça remonte...
Papyrus : Nous avons une mémoire quasi-encyclopédique, Cerym.
La jeune femme à l'écharpe grogna, de plus en plus embarrassée.
Cerym : Presque toutes, mais il y avait toujours un carré de la mauvaise couleur qui traînait sur quelques faces...
Susie : Oh...dur.
Papyrus : T'avais quel âge ?
Cerym : Entre...4 et 5 ans il me semble.
Kris : Ah !
Susie : Oh bah putain...
Kris : Quelle mémoire, aussi...!
Papyrus fronça les "sourcils" en soupirant, tendant son cube à l'humaine.
Papyrus : T'es sûre que tu veux pas réessayer...?
Cerym : N-non je veux pas !
Elle fixa le skeleton avec un air horrifié comparable à celui d'un enfant en panique. Papyrus soupira à nouveau.
Papyrus : Voilà ce que mon frangin appelle chez moi un "caprice". J'étais comme toi quand j'étais plus jeune...
Susie : Pourquoi il appelle ça un "caprice" ? On voit clairement qu'elle est stressée !
Kris : Et traumatisée aussi...
Papyrus se tourna vers Cerym avec un air préoccupé. Comme s'il était inquiet pour elle.
Papyrus : Hey. Tu sais jouer aux échecs ?
Cerym : Oui, mais je sais pas gagner.
La jeune femme observait son interlocuteur qui se leva, se dirigeant tout droit vers sa chambre.
Papyrus : J't'ai juste demandé si tu savais y jouer !
Au bout de quelques secondes, le squelette sortit de la pièce avec un plateau d'échec au plus grand dam de Cerym, sous les regards amusés de Kris et Susie, cette dernière ricanant longuement.
Susie : Eh bah ! Tu fais pas les choses à moitié mec !
Papyrus : Moi ? Jamais !
Le skeleton ricana, s'installant à côté de Cerym avec son plateau, commençant à disposer les pièces.
Cerym : Génial. Qui veut se dévouer en premier ? Kris ou Susie...?
Le skeleton se mit alors à ricaner vicieusement, lançant un regard amusé à sa camarade humaine.
Papyrus : Nan. Pour plus de challenge, c'est moi que tu vas affronter !
La jeune femme aux yeux verts soupira, peu enthousiaste à cette idée.
Cerym : Si tu veux.
Elle fixa alors son plateau avant que la confusion ne s'empare de son esprit, ce qui troubla fortement Papyrus.
Papyrus : Attends...Tu connais pas les règles...?
Cerym : Non.
Papyrus : Comment tu pouvais jouer alors ?!
Cerym leva innocemment la tête vers son ami avant de répondre tout bêtement.
Cerym : Je jouais sur tablette et les cases s'illuminaient pour m'indiquer où les pièces pouvaient être bougées !
Le skeleton rit.
Papyrus : Je suis sûr que tu peux t'en rappeler dans ce cas !
Cerym : Ok.
La partie put alors sérieusement commencer sous les regards admiratifs de Kris et Susie. Et elle finit par se conclure au bout de huit minutes.
Papyrus : Échec et mat.
Cerym : Raaah ! Je t'avais dit que je pouvais pas gagner !
La jeune femme se frotta les cheveux, déçue tandis que Papyrus la fixait avec consternation.
Papyrus : Cerym, tu as quand même réussi à me prendre une bonne partie de mes pièces et à conserver ta Reine 5 minutes. Et tu m'as mis en échec deux fois. Tu as le niveau de mon frère même s'il m'a jamais battu.
Cerym : Huh...
Papyrus : C'était contre qui que tu perdais ?
Cerym : L'ordinateur.
Kris et Susie se tournèrent brusquement vers leur amie avec confusion.
Susie : Attends t'es sérieuse ?!
Cerym : Oui ?
Kris : Mais un ordinateur est programmé pour instantanément calculer les meilleurs coups possibles !!
Cerym : Et...?
La jeune femme dévisageait innocemment la brune qui soupira d'exaspération face à son déni.
Papyrus se mit alors à sourire gentiment à Cerym.
Papyrus : Objectivement, tu pourrais faire bien mieux ! T'es plutôt balèze ! Je veux dire, t'as carrément effectué un Roque alors que tu connais même pas les règles !
Cerym : J'ai juste imité l'ordinateur quand je le voyais faire ça...
L'humaine baissa innocemment la tête, pensive sous le regard hagard de Susie.
Susie : Vous êtes vraiment spéciaux, tous les deux...
Papyrus : Ouais je sais, Sans me le dit souvent.
La fille dinosaure secoua alors les mains avec panique.
Susie : J-j'voulais pas le dire dans ce sens-là !
Papyrus se mit à ricaner malicieusement avant de se tourner vers Cerym, lui souriant chaleureusement.
Papyrus : Tu sais, tu pourrais faire largement mieux si tu te limitais pas autant. Tu te déprécies trop et tu finis par te mettre la pression toute seule inutilement. Résultat, le stress t'empêche de réfléchir et tu fais des erreurs, ou alors tu passes beaucoup trop de temps sur un truc ! Crois-moi, j'ai fini par comprendre ça grâce à mon frère ! Plus il me gueulait dessus, plus je perdais mes moyens et enchaînait les bourdes, et plus je le décevais !
Susie : Mec, dis pas ça...C'est pas ta faute, c'est lui l'abruti !
Le squelette leva alors la tête au plafond, perdu dans ses pensées et toujours avec un sourire en coin tandis que Cerym le fixait curieusement.
Papyrus : Alors maintenant, je l'ignore quand il m'engueule ! Ses remarques me passent au dessus du crâne. Enfin, du moins je fais genre ! Ça doit probablement le gonfler encore plus, mais au moins ça m'évite du stress inutile !
Susie dévisageait son nouvel ami d'un air affligé.
Susie : Mec...ton frère est vraiment pas cool avec toi tu sais ? Tu devrais vraiment pas être aussi passif avec lui...
Kris : Susie a raison...Sans te traite vraiment mal...Il ne s'occupe même pas de toi...
Papyrus : Je sais...
Le skeleton baissa la tête vers son cube, commençant à remuer les orteils comme s'il était nerveux.
Papyrus : Susie...Est-ce que...
Papyrus posa alors son regard sur la fille dinosaure d'un air désemparé et confus.
Papyrus : Est-ce que tu crois que tout le monde peut changer...? Même...les gens méchants ?
Susie se racla la gorge, à la fois surprise et gênée par cette question.
Susie : P-pourquoi tu me demandes ça à moi ?
Papyrus : Eh bah...Tout à l'heure, tu m'as demandé si je continuais d'aimer mon frère malgré...son attitude. Tu ne semblais pas comprendre pourquoi je le défendais.
Le squelette se gratta le crâne, comme s'il cherchait comment formuler adéquatement sa pensée, avant de reprendre.
Papyrus : Bah...tu vois...moi je suis du genre à penser qu'il y a toujours du bon chez les gens. Même ceux qui agissent méchamment. S'ils sont méchants, c'est qu'ils ont forcément une raison qui les y obligent ! C'est sûrement pareil chez mon frère...même s'il me déteste probablement comme je suis, je suis sûr qu'il y a du bon en lui.
Le squelette baissa la tête, l'air fortement attristé.
Papyrus : Mais quand je disais ce genre de choses à mon père, il me regardait bizarrement, comme s'il ne comprenait pas...
Il leva les yeux vers Susie, le regard empli de désespoir et de confusion.
Papyrus : Est-ce que...j'ai tort de penser comme ça ? Est-ce que je suis bête ou cassé...?
Susie alla rapidement s'asseoir à côté du skeleton dont la voix retenait des larmes, posant délicatement une main sur son épaule. Le grand squelette fixa alors sa camarade dans les yeux, cette dernière lui adressant un sourire chaleureux et un regard empli de bienveillance.
Susie : Nan. T'es ni bête, ni cassé. Ton père a pas compris sûrement parce que c'est dur de penser comme ça pour lui ! Mais...
L'adolescente détourna le regard, toujours le sourire aux lèvres avant de plonger à nouveau son regard dans celui de Papyrus, souriant à pleines dents.
Susie : J'pense vraiment que même la pire des personnes peut changer ! Que tout le monde peut devenir une bonne personne, s'ils essaient juste !
La jeune fille ricana bêtement, rougissant légèrement devant son ami qui la contemplait avec admiration.
Susie : Après tout...j'en suis la preuve vivante ! Tout ça grâce...à un bon pote qui pensait comme toi et qui a cru en moi jusqu'au bout. Deux bon potes...et...
Elle tourna la tête vers Kris et Cerym qui lui sourirent chaleureusement en retour.
Susie : Alors...Pap's, n'abandonne jamais tes convictions. T'es quelqu'un d'infiniment gentil, et les mecs comme toi, c'est rare !
Papyrus : Mon papa me le disait souvent aussi !
Susie baissa alors la tête, se grattant bêtement la joue avec son index sous le regard troublé de Papyrus.
Susie : Et puis...j'pense pas que ton frère te déteste vraiment.
Le grand squelette pencha la tête curieusement.
Papyrus : Ah bon ?
Susie : Ouais. J'veux dire, il te laisse vivre ici en ne faisant rien alors que t'es un adulte ! Il pourrait facilement te foutre dehors en te laissant livré à toi-même !
Kris : C'est vrai ! Et il travaille pour que vous puissiez vivre tous les deux ! Il te nourrit, il t'a aussi acheté tous tes puzzles et vêtements !
La brune sourit au squelette avec enthousiasme.
Cerym : Et puis surtout, il ne t'a pas laissé dans ta solitude. Il s'est soucié de te trouver des amis, même si c'est avec méthode peu orthodoxe !
Susie : Hey c'est vrai ça ! Bien vu !
Papyrus dévisagea tour à tour ses trois camarades avant de sourire joyeusement, visiblement satisfait par ces arguments.
Papyrus : C'est vrai ! Haha, peut-être que vous avez raison !
Susie : Et puis...
Le grand squelette se tourna curieusement vers l'adolescente violette, cette dernière le fixant d'un air solennel.
Susie : Même si un jour tu finis seul, rejeté de tous, sans nul part où aller...N'oublie jamais Papyrus qu'il y aura toujours des gens qui t'aiment et qui seront TOUJOURS là pour toi. Comme ton père t'aimait tel que tu es. Papyrus, quoi qu'il arrive, on est tous potes. JE suis ta pote. Rien pourra changer ça.
Papyrus : Tu me le promets...?
Susie : J'te le promets !
Papyrus : Alors on va serrer nos petits doigts ?
Susie : Que...?
La fille dinosaure dévisagea Papyrus, troublée.
Papyrus : C'est un truc que j'ai vu à la télé ! Les gens qui se promettent quelque chose se serrent le petit doigt ! Ça n'a aucun sens, mais ça a l'air cool et important alors je veux le faire ! Pour être sûr que tu mens pas !
Susie ricana bêtement.
Susie : Ok s'tu veux !
La jeune fille tendit alors son petit doigt pour attraper celui de Papyrus, souriant tendrement à ce dernier.
Susie : Je te promets qu'on sera ensemble pour toujours.
Papyrus : Et je ne l'oublierais jamais !
Le squelette fut alors surpris de voir les doigts de Kris et Cerym se joindre au sien, ces dernières souriant joyeusement.
Kris : Et ça vaut aussi pour nous !
Cerym : Vrai !
Le trio se massa autour du grand squelette afin de lui faire un câlin groupé. Ce dernier finit alors par laisser s'échapper un ricanement de bonheur significatif.
Papyrus : Nyeh he he~♡ !
"Mh...alors c'est ce qu'on ressent quand on fait un câlin...? Quel sentiment agréable !"
Le groupe passa par la suite plusieurs heures à jouer à des puzzles et des jeux-vidéos en grignotant, dessiner ou encore discuter de tout et de rien, Papyrus et Susie se découvrant de nombreux points communs.
Lorsque le soir fut venu, un bruit de clé se fit entendre, Sans rentrant enfin de sa journée de travail. Après avoir refermé derrière lui, il avança dans le salon avant d'appeler son frère pour l'inciter à descendre.
Sans : J'suis rentré ! Y'a pas eu de mort j'espère ? T'as mordu personne au moins ?
Après avoir lancé un rire sarcastique, Sans fut surpris de voir le quatuor descendre les escaliers, tous très guillerets.
Papyrus : Ils vont bien. Merci de t'inquiéter de leur santé frangin.
Sans dévisagea alors suspicieusement le groupe, de plus en plus étonné.
Sans : T'as pas essayé de te faire la malle...?
Papyrus : Non.
Sans : T'as rien cassé ?
Papyrus : Non plus.
Sans : T'as frappé personne ? Ni pleuré ?!
Susie : Mec, tu devrais arrêter de lui parler comme à un fou sorti de l'asile...
Le petit squelette se tourna vers l'adolescente, son sourire ayant laissé place à un air irrité.
Sans : Excuse-moi ma grande, mais mon adorable petit frère a des soucis de self-control. Alors je me pose des questions sur son état mental ouais !
Cerym : Excuse-moi ?!
L'humaine fixa Sans avec un regard plein de haine avant que Papyrus ne se mette à soupirer en détournant le regard d'un air las, se mettant à nouveau à jouer avec son cube.
Papyrus : Laisse tomber, mon frangin a toujours été stupide et son esprit est incroyablement étriqué.
Excédé par cette réflexion, Sans donna un violent coup dans le puzzle, ce dernier se brisant contre le sol, ce qui terrifia Papyrus au point que ce dernier ne se mette à trembler et à gémir.
Papyrus : Hh...hhh...hh...
Sans : Tu ME traites d'idiot ?! Tu oses sérieusement comparer notre niveau d'intelligence ?! J'ai eu tous mes diplômes haut la main, MOI ! Alors que toi, t'as abandonné tes études au lycée !! Tu oses dire que j'ai l'esprit étriqué ?! Tu fais des caprices en permanence ! Tu refuses de faire des trucs juste parce que ça te dérange ! T'as 19 ans, et tu continues de chialer dès qu'un truc va pas dans ton sens, ou alors tu insultes ou tu frappes et casse tout ! Tu te comportes comme un morveux pourri-gâté !! Tu refuses même de faire les tâches ménagères et tu t'enfermes H24 dans ta chambre pendant que MOI, j'me fais chier tous les jours à gagner ma croûte avec une stupide épicerie pour TE nourrir alors que je pourrais être dans un labo en train de faire des recherches super cool comme notre père le faisait !! Tu as ruiné mes rêves juste à cause de ton égoïsme et t'es même pas foutu de le capter !! Alors je pense que pour déterminer le plus intelligent des deux, y'a pas photo !
C'est alors que Papyrus fondit en larmes, se mettant à exploser de colère et de frustration.
Papyrus : C'EST PAS MA FAUTE ! Je le fais pas parce que je peux pas ! Je sais que si je fais le ménage, je vais me blesser ou casser un truc !! Et ça va t'apporter encore plus de problèmes et tu vas encore plus me crier dessus ! Et j'ai dit que tu étais stupide et étriqué parce que tu veux pas me comprendre ! C'est pas ma faute ! Je suis juste cassé dans ma tête ! Papa a dit que c'était pas ma faute !!
Le squelette se mit à genoux devant les morceaux de son cube brisé, continuant de pleurer en fermant les yeux, se griffant nerveusement les os des bras.
Papyrus : Hh...hhh...p-pourquoi t'as cassé mon puzzle...? C-c'était mon préféré...tu me l'avais offert pour mes 11 ans ! Hh...h...hh...
Sans : Pourquoi t'as pas mis tes gants...?
Le petit squelette poussa alors un cri de surprise lorsque Susie le souleva violemment par le col avant de le plaquer contre le mur, donnant un coup de poing à Sans qui trembla en gémissant de douleur, fixant avec terreur l'adolescente qui le fixait d'un regard plein de rage.
De leur côté, les deux humaines s'étaient précipitées auprès de Papyrus, faisant tout leur possible pour réconforter celui-ci et l'empêcher de se faire du mal.
Sans : Q-qu'est-ce que...?!
Susie : COMMENT AS-TU PU ?!
Sans : H-hey je...je voulais pas...je me suis emporté et--
Susie : RETIRE TOUT DE SUITE CE QUE T'AS DIT SUR MON POTE SALE ENFOIRÉ OU J'TE JURE QUE J'TE FAIS BOUFFER LE SOL !!
Kris : Susie...
Sans dévisagea Susie, confus.
Sans : Ton..."pote" ?
Susie : T'AS PAS LE DROIT DE LUI DIRE ÇA ! IL FAIT TOUS LES JOURS DE SON MIEUX MALGRÉ SES DIFFICULTÉS ! C-COMME MOI ! IL MÉRITE PAS D'ÊTRE TRAITÉ COMME ÇA ! IL EST FORT LUI !! T-tellement fort...tellement plus que moi je ne l'ai été...
Le petit squelette tourna alors le visage vers Kris et Cerym, ces dernières ayant apaisé Papyrus en le couchant sur leurs genoux.
Sans : Vous êtes tous...ses "amis" ?!
Susie : Oui ! Il mérite d'avoir des amis ! C'est un mec extraordinaire, et si personne ne l'a vu, moi oui !!
Papyrus : S-Susie, s'il-te-plaît, arrête de faire du mal à mon frère...il a compris...!
La fille se tourna d'un air désespéré vers son ami tandis que Sans prit la parole avec toujours autant de surprise.
Sans : Vous êtes les premières personnes que je lui présente qui ne le trouvent pas bizarre...!
Le skeleton se mit à fermer les yeux, affichant un léger sourire.
Sans : Alors il y avait de l'espoir...papa avait raison.
Il rouvrit alors les yeux, posant le regard sur Papyrus, élargissant son sourire.
Sans : J'suis content que t'aies enfin réussi à te faire des amis, Papy.
Soudainement, le regard confus de son petit frère se transforma en un regard qui reflétait un intense bonheur et une profonde émotion, ce dernier semblant avoir été touché par les paroles de son précieux grand frère.
De son côté, Susie relâcha Sans qui se frotta la joue en ricanant bêtement, essuyant le sang qui coulait de sa cavité nasale.
Sans : Heh. T'as une sacrée droite ma grande ! Eum...Susie c'est ça ?
Toujours agacée, l'adolescente s'efforça tout de même de rester polie pour Papyrus.
Susie : Ouais...
Le skeleton adressa alors un clin d'oeil à la jeune fille, ricanant légèrement.
Sans : Heh. T'es franche, et en plus tu t'es battue comme une lionne pour défendre mon frère. Du coup...j'imagine que tu reviendras le voir demain avec tes potes, pas besoin de demander la permission hein ?
Susie : J'viendrai le voir tous les jours ! Et j'fais pas ça pour toi ! Pas vrai les gars ?!
Susie se tourna vers les deux humaines qui hochèrent vivement la tête en signe d'accord. Sans se mit à ricaner, enfonçant ses mains dans ses poches.
Sans : Quel caractère de cochon ! Pas étonnant que tu t'entendes aussi bien avec mon frère.
Susie : Toi...!!
Sans : Allez, filez d'ici avant que vos parents vous grondent ! Vous êtes toujours que des gamins hein !
Kris : Oh c'est vrai ! Maman va me tuer si je rentre après 21 h !
La brune se frotta la tête en riant nerveusement sous le regard amusé de Cerym.
Le trio salua chaleureusement Papyrus, et ce dernier gratifia même Susie d'un câlin spontané, chose qui surprit grandement Sans.
Puis tout le monde rentra chez lui, et Kris et Cerym se couchèrent après un bon dîner.
Le lendemain matin, au réveil, Cerym s'étonna de voir Kris aussi silencieuse et cathartique. La brune répondait aux questions et souriait, mais elle paraissait préoccupée.
Son attitude troubla aussi Susie durant leur journée de cours, mais comme Kris affirmait que tout allait bien, aucune de ses deux amies voulurent insister.
Mais tout s'expliqua lorsque le trio avait rejoint la maison de Papyrus après les cours.
Sans étant absent, Susie avait toqué à la porte. Papyrus lui ouvrit joyeusement, invitant ses amis à entrer.
Mais Kris était resté immobile, tête baissée. Ses deux amies se tournèrent alors vers lui, désorientées.
Susie : Kris...?
Papyrus : Tu as mal en quelque part...?
Kris : E...rreur...une...erreur...impossible...
Susie : Kris ?!
Kris leva alors la tête vers Susie, un large sourire malsain aux lèvres, révélant une pupille rouge tandis qu'il avait fait apparaître un couteau dans sa main sous le regard effaré de la jeune fille violette qui recula d'un pas.
Kris : Tu crois...que c'est suffisant...?
Susie : K-Kris...de quoi tu parles là ?!
Kris : Tu...penses que tu peux tout réparer en jouant les saintes avec lui ?!!
Kris se précipita vers Susie, couteau en avant, cette dernière fermant les yeux en couinant de terreur. Elle put alors soudainement entendre Papyrus se placer devant elle, résolu à la protéger.
Papyrus : Tu ne feras pas de mal à ma meilleure amie !!
Susie : PAPYRUS NON !!
Un autre hurlement retentit quelques mètres plus loin. Sans était sorti de son épicerie. Ce dernier se mit alors à courir vers son frère en tendant une main vers celui-ci d'un geste désespéré.
Mais il était beaucoup trop loin.
Sans : PAP'S !!
Quand Susie et Sans croyaient que tout était perdu, quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'à la dernière seconde, Cerym s'interposa, laissant la lame du couteau s'enfoncer dans son avant-bras pour ensuite saisir fermement le poignet de Kris avec son autre main. La jeune femme ferma l'oeil un temps à cause de la douleur tandis que son sang gouttait sur le sol.
Cerym : Hehe...Ça y est. Je pense enfin avoir tout compris !
Papyrus : Oh mon dieu Cerym !
Susie : Cerym ça va ?!
L'humaine se tourna vers ses deux camarades avec un sourire crispé, tentant d'étouffer la douleur audible dans sa voix tandis que Kris essayait d'arracher son couteau en vain.
Cerym : Tout va bien les amis !
Tout à coup, une masse ténébreuse se forma juste derrière Kris. Une silhouette qui ne laissa pas Papyrus sans réaction.
Susie : Qu'est-ce que c'est que ça ?!
Cerym : On va pouvoir...rentrer à la maison...
Susie : C-comment ça, rentrer ?! Vous partez ?! Qu'est-ce que tu racontes ?!
Cerym sourit bêtement, de plus en plus fébrile à mesure qu'elle perdait du sang.
Cerym : J'ai résolu le puzzle. On doit rentrer maintenant...!
Susie avança d'un pas vers son amie, larmes aux yeux.
Susie : N-nan ! T-tu peux pas faire ça ! M-me laissez pas seule ! P-pas encore ! P-pitié...Je n'ai que vous !!
Cerym : Tout va bien se passer Susie. Tu n'es plus seule ! Tu as Papyrus ! Ralsei et Lancer ! Kris.
Tandis que Gaster enveloppait les deux humains dans son manteau de ténèbres, Cerym adressa un dernier sourire chaleureux et empli de tristesse à Susie qui était en train de sangloter.
Cerym : Merci. Merci pour tout Susie. Merci pour tout ce que tu m'as apporté. Je ne t'oublierai jamais. Et...désolée de pas pouvoir tenir notre promesse !
Susie essuya ses larmes qui ne cessèrent de couler avant que Papyrus ne prenne enfin la parole après avoir avancé de quelques pas à côté de Susie.
Papyrus : Papa ?!
Gaster et Papyrus se contemplèrent de longues secondes sans un mot.
Papyrus : Papa...c'est toi...?
La silhouette ténébreuse élargit alors son sourire en fixant le squelette pendant quelques secondes avant de disparaître.
Papyrus : Papa...reviens s'il-te-plaît...tu me manques...
...
...
LE KARMA
PEUT PARFOIS ÊTRE TRÈS CAPRICIEUX.
LORSQUE NOUS CONSTRUISONS QUELQUE CHOSE
OBTENONS DES CHOSES PRÉCIEUSES
DES PERSONNES QUE L'ON AIME
ET QUI NOUS AIMENT EN RETOUR
LORSQUE NOUS FAISONS DES PROMESSES
QUE NOUS OBTENONS LE BONHEUR.
LE KARMA VIENT SANS PRÉVENIR
ET NOUS ENLÈVE TOUT CE QUE NOUS CHÉRISSONS.
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