Chapitre 22 : Je te hais.

   Les seuls sons qui parvenaient à être traités par le cerveau de Sans étaient les battements violents de son coeur et sa respiration saccadée. Cette question que Frisk venait de lui poser semblait être la pire chose qu'on ne lui ait jamais demandée.

Sans : Suzy...Elle est...

Frisk : Sans...? Pourquoi ça te met dans cet état ?

La brune avança d'un pas vers le skeleton avec inquiétude tandis que Cerym préférait rester silencieuse, le regardant curieusement.
Celui-ci se tint la tête avant de répondre le plus intelligiblement possible.

Sans : Suzy...est morte. I-il n-n'y...a rien à savoir de plus.

Cerym : Elle n'est pas juste morte.

Frisk se tourna vers sa camarade qui avançait calmement vers le duo.

Frisk : C'est-à-dire...?

Cerym : Si j'analyse les informations qu'on a en main, Suzy n'est visiblement connue de personne, et encore moins de Frisk.

"As-tu déjà pensé à un monde..."

Cerym : La seule personne qui nous l'a introduite est une étrange femme qui se révélait être un Gaster Follower.

"...où tout est exactement pareil..."

Frisk baissa la tête, confuse.

Frisk : Son nom était en jaune...et le seul "enfant" jaune de mon âge que je connais est Monster Kid dont on ne connaît effectivement pas le nom. Je ne sais pas grand chose de lui d'ailleurs...Il ressemble toujours un peu à un enfant et son sexe est indéfinissable.

Sans : Suzy n'est pas l'enfant jaune.

Le squelette se tenait toujours la tête, tremblant et frôlant la crise de panique.

Cerym : Suzy ne peut pas être Monster Kid pour une raison simple. Elle n'est pas juste morte, elle n'existe pas.

Frisk : Comment ça ?!

Sans gémit nerveusement en fermant les yeux, son esprit envahi par l'horreur.

"...excepté que tu n'existes pas ?"

L'humaine aux yeux verts baissa la tête avec perplexité.

Cerym : Non seulement aucun de vous ne la connaît, mais même les joueurs ne peuvent pas savoir qui elle est. Elle n'existe pas dans les fichiers du jeu.

"Tout fonctionne parfaitement...
"

Cerym : Mais Gaster la connaît puisqu'un de ses Followers a été capable de parler d'elle.

"...sans que tu sois là. "

Les pupilles de Frisk se dilatèrent, venant de se rappeler de quelque chose de très important.

Frisk : Ça me rappelle cet enfant étrange qui parlait de Gaster !

Cerym : Le Goner Kid...? Frisk...il ne parlait pas de Gaster...

"Ha...ha...Cette idée me terrifie."

Sans recula de quelques pas, comme s'il ne voulait pas en entendre d'avantage.

Frisk : Pourquoi tu dis ça ? C'est exactement ce qui est arrivé à Gaster, non ?

"S'il-te-plaît, oublie tout ça. Oublie-moi..."

Cerym : Bien sûr que non ! Ce monde ne peut pas fonctionner parfaitement sans lui ! S'il n'avait jamais existé, le CORE et le True Lab n'existeraient pas non plus. De plus, Gaster est trouvable dans les fichiers du jeu. Pas Suzy. De plus, les FUN values des Gaster Followers sont 61, 62 et 63. Elles sont placées juste avant celle de Gaster. En revanche le Goner Kid n'est pas appelé "Gaster Follower" et ses FUN values sont situées de 91 à 100, juste à côté de la Clam Goner dont les valeurs sont situées entre 80 et 89. Autrement dit, Goner Kid et Clam Goner sont liés à Gaster, mais n'ont rien à voir avec les Gaster Followers.

"Don't forget."

Frisk tilta, réalisant enfin l'évidence.

Frisk : Le Goner Kid...ne parlait pas de Gaster mais de...

"Please...don't forget me..."

Sans : Suzy...

"Do you remember me, Sans ?"

Le skeleton tomba sur ses rotules, se tenant toujours nerveusement la tête.

Frisk : Je me souviens de ce que j'ai vu avant que le Goner Kid ne disparaisse. J'ai vu l'arrière de son corps...Il n'était pas normal...

Cerym : C'est-à-dire ?

L'humaine pencha curieusement la tête.

Frisk : Ce que je voyais, c'était la silhouette d'une petite fille avec un noeud rose. Et une cage thoracique.

Cerym : Sans a dit que Suzy n'est pas l'enfant jaune...alors ça signifie...

Frisk : Que si ce n'est pas le jaune, c'est l'autre. Le Goner Kid.

Le squelette se mit alors à éclater de rire nerveusement, presque hystériquement.

Sans : Vous avez bien deviné ! Suzy...Suzy a été effacée de toutes les timelines possibles !

Frisk : Comment ça a pu arriver...?

Sans releva la tête, le regard plein de haine. Jamais sa bien-aimée n'avait pu observer autant de mépris dans son regard.

Sans : À cause de Gaster.

La brune recula de quelques pas, terrifiée par la pupille jaune brûlante de son petit-ami.

Cerym : Ce serait pas mal que tu te calmes. Tu fais peur à Frisk. Je crois... Et tu devrais nous expliquer, ça ira plus vite. J'ai l'impression que tu caches encore énormément de choses.

Sans resta mutique un long moment avant que son regard ne revienne à la normale et qu'il ne se mette à rire, s'asseyant en tailleur. Il semblait plus calme.

Sans : Heh. C'est sûr que j'vous dois bien ça, vu que vous en savez un peu trop...

Il prit une grande inspiration devant les deux humaines qui se fixèrent, troublées.

Sans : Suzy était notre soeur à moi et Papyrus.

Frisk : QUOI ?!! VOUS AVIEZ UNE SOEUR ?!

Malgré l'absence de son ÂME, la jeune fille ressentait clairement une intense surprise.

Sans : Heh. Si on veut ouais...Elle était plus jeune que moi, mais plus âgée que Pap's.

Frisk : La Clam Goner a dit qu'elle doit avoir approximativement mon âge...

Sans : À peu près ouais...Elle...elle n'aimait pas beaucoup notre père. Parce qu'il était toujours occupé et qu'il ne s'occupait jamais de nous...

Frisk : Quelque chose me chiffonne.

Sans leva la tête vers Frisk d'un air neutre, mais toujours souriant.

Sans : Quoi ?

Frisk : Goner Kid avait pris l'apparence de Monster Kid. Et je viens de me rappeler de quelque chose.

Elle marqua un temps de pause avant de reprendre.

Frisk : Pendant ma première route Génocide, Monster Kid a voulu me-- ... convaincre Chara d'arrêter et a parlé du fait qu'il avait raconté mes exploits à sa soeur. Et c'est pas la première fois qu'il en parle. Quand j'étais petite et qu'il m'a rencontrée, il m'a demandé de l'insulter pour qu'il ne se sente pas mal de me détester comme Undyne me détestait. Du coup, je l'ai effectivement insulté même si je n'aimais pas ça. Et il m'a répondu que c'était le même genre d'insultes que lui disait sa soeur.

Sans : Ok mais...où tu veux en venir...?

Il ricana bêtement.

Frisk : Monster Kid n'a pas de soeur. Tout le monde le sait. Même Undyne. Tout le monde lui parlait de ses parents, mais c'est tout. Je me dis alors que ce n'est pas un hasard que le Goner Kid ait pris l'apparence de Monster Kid. La seule explication logique est que Suzy était la soeur de Monster Kid et que d'une certaine manière, il se souvient encore d'elle. En plus, la Clam Goner a dit que quand Undyne est morte, elle avait senti une perturbation dans l'aura voisine et elle parlait de Suzy. Or Undyne est l'héroïne de Monster Kid. Ce qui prouverait que Suzy est sa soeur.

Sans : Et c'est vrai.

La confusion s'accentuait chez Frisk qui saisissait de moins en moins la situation. Sans se mit à ricaner.

Sans : Panique pas comme ça ! Ta logique tient debout !

Cerym : Mais si Suzy était seulement la soeur d'un monstre lambda comme Monster Kid, ça n'aurait pas de sens que deux entités comme la Clam Goner et le Goner Kid soient liées à Gaster...Pas vrai...?

Le squelette se mit à rire doucement.

Sans : Vous voulez une histoire intéressante, très intéressante ? Va falloir venir avec moi au True Lab.

Frisk : Ah bon...?!

Sans : Tu sauras qui est vraiment Gaster et ce qu'il a fait.

Cerym posa une main sur l'épaule de Frisk en souriant amicalement.

Cerym : C'est ce que tu voulais non ? Allons-y !

La brune se contenta d'hocher la tête en réponse avant de rejoindre son petit-ami, suivie par sa nouvelle amie.

Sans : Hehe ! Bon bah personne ferme les yeux hein !

Puis il se téléporta avec les deux filles dans une salle du True Lab, non loin de la DT-Extractor. C'était une salle remplie de documents et de tubes à essai brisés. Et de liquides visqueux. Frisk était en train de contempler la salle dans les moindres recoins tandis que Cerym était en train d'observer des documents.

Frisk : Je n'ai jamais été dans cette salle auparavant !

Sans : Heh. Normal ! Elle était plutôt bien cachée ! C'était la salle personnelle de G.

Frisk : Vraiment ?!

Sans : Ouaip. Maintenant...

Il s'installa sur une vieille chaise poussiéreuse, joignant ses mains entre ses genoux d'un air extrêmement sérieux et grave.

Sans : J'vais tout vous raconter dans les moindres détails.

Les deux humaines s'observèrent avant de s'installer à leur tour sur une vieille table juste en face du skeleton.

Sans : Comme je vous l'ai dit, Suzy était notre soeur. Mais elle détestait Gaster. Un jour, elle est devenue très amie avec Monster Kid dont les parents vivaient aussi à New Home. Et comme Gaster était trop souvent absent et m'obligeait à m'occuper tout seul de Pap's qui était très petit et elle, elle a développé une forte haine envers lui qui faisait que ses rares présences la gonflaient au plus haut point. Heh. Faut dire qu'elle avait un caractère de cochon ! Et malgré le fait qu'elle nous aimait énormément Pap's et moi, elle a décidé de rester vivre chez Monster Kid.

Frisk : Donc c'est pour ça qu'il la considère comme sa soeur.

Sans : Yep. Seulement...

Le skeleton baissa la tête, son sourire faiblissant et son regard devenant terriblement triste et sombre, serrant fortement ses mains entre elles.

Sans : Les monstres sont incapables de tomber malade. Mais...quand ils sont sur le point de mourir, ils restent couchés, immobiles et inconscients. On dit que ces monstres sont "tombés". Et c'est exactement ce qui est arrivé à Suzy.

Les deux humaines fixèrent le squelette, sous le choc. Ce dernier poursuivit son récit.

Sans : Les parents de Monster Kid ont évidemment paniqué et l'ont immédiatement ramenée auprès de Gaster qui était Scientifique Royal afin qu'il trouve une solution. C'est là que notre descente aux Enfers a commencée...

Le skeleton serra un peu plus les mains en ravalant sa salive, commençant à trembler légèrement.

Sans : Il chercha un moyen de traiter cet état. Il a alors débuté des recherches sur les ÂMES humaines avant de comprendre que la Détermination était une substance qui leur permettait d'outre-passer la Mort. Mais il ne pouvait pas se permettre de faire des tests directement sur Suzy sans savoir ce qu'elle pouvait encourir...alors...

Frisk écarquilla les yeux, abasourdie.

Frisk : Ne me dis pas...

Son bien-aimé leva la tête vers elle avec un sourire sinistre.

Sans : Il a créé la machine à extraire la Détermination et a débuté les expériences qui ont donné naissance aux premiers amalgamis.

Cerym : Et il a fait passer ça auprès d'Asgore et Alphys pour des expériences visant à créer un monstre qui pourrait briser la barrière, c'est ça ?

Sans : En effet. Et des expériences qui visaient à sauver les monstres "tombés". Mais tout ça était faux. Il...il a sacrifié tous ces monstres uniquement dans le but de ne pas tuer Suzy accidentellement.

Frisk : C'est horrible...mais du coup, qu'est-il arrivé à Suzy...?

Le skeleton eut un tic nerveux des yeux, hésitant longuement à répondre. Sa voix était brisée et tremblante.

Sans : Ça a été un échec.

Frisk : Que...s'est-il passé...?

Le squelette se mit à trembler plus intensément, respirant de plus en plus bruyamment parce qu'il retenait des larmes. Et parce qu'il retenait des larmes, il se mit à sourire. Il fixait le sol, tremblant et souriant bêtement alors que ses yeux et sa voix désiraient tout simplement pleurer.

Sans : Malgré tous ses précédents tests, malgré le fait qu'il était persuadé de réussir, le mélange contenant de la Détermination que Gaster a injectée à Suzy l'a transformée elle aussi en amalgami...

Frisk : Oh...mon dieu...

Cerym : Il a fait quoi du coup...?

Sans : Il...Il a créé le CORE pour amasser une grande quantité d'énergie magique. Puis...il a travaillé sur...sur une machine à Reset...

Frisk : La machine dans ton atelier !

Sans hocha la tête, parvenant à peine à former des mots de manière correcte.

Sans : Il a alors alimenté cette machine avec l'énergie magique amassée par le CORE et a tenté de s'en servir sur Suzy pour la ramener dans son état avant qu'elle ne "tombe". Mais...

Sentant les larmes couler doucement sur ses joues, Sans serra fermement son short en élargissant son sourire jusqu'à l'extrême, comme s'il essayait de continuer vainement à vouloir cacher son profond désespoir.

Sans : La machine était instable et...et...

Il posa une main sur sa bouche, commençant à sangloter.

Sans : Suzy a été effacée de toutes les timelines et worldlines possibles et imaginable. Comme si elle n'avait jamais existé. Et elle n'existera plus jamais...

Frisk posa une main sur sa poitrine, dérangée par ce qu'elle venait d'entendre. Malheureusement, elle ne parvenait pas à être triste pour son bien-aimé, mais elle faisait de son mieux pour faire comme si c'était le cas car elle désirait réellement le réconforter.

Frisk : Oh...Sans...

Elle s'approcha de lui, se mettant à genoux pour prendre délicatement les mains de son bien-aimé fermement agrippées à son short. Il se mit alors à rire, mais c'était clairement forcé.

Sans : Il...il a alors cherché encore et encore un moyen de la ramener. Mais il n'y parvenait pas...alors un jour, il a décidé de fusionner le peu de Détermination qu'il lui restait sous la main avec l'énergie magique du CORE pour alimenter sa machine. Et il a tenté de Reset lui-même...et sa création...l'a...

Cerym : Brisé entre l'espace et le temps.

Sans : Haha...hahaha...hahaha !

Frisk observa avec inquiétude son bien-aimé qui se mit à rire d'une manière plus hystérique que jamais car ses rires étaient mélangés avec ses sanglots.

Sans : Vous vous rendez compte ?!! Il nous néglige et oblige notre soeur à fuguer, la laissant agoniser loin de sa famille !! Et au lieu de la laisser mourir paisiblement, ce crétin persévère et la transforme en abomination en la laissant souffrir encore plus avant de complètement effacer son existence de nos vies ! Laissant tout le monde l'oublier !! Hahaha ! Et comme si ça suffisait pas, il a fallu qu'il se mette dans un état similaire ! EN PLUS DE NOUS AVOIR ENLEVÉ NOTRE SOEUR QUE TOUT LE MONDE A OUBLIÉE, IL NOUS A AUSSI ENLEVÉ NOTRE PÈRE, NOUS ABANDONNANT SEULS LIVRÉS À NOUS-MÊME !! HAHAHA ! C'EST VRAIMENT HILARANT VOUS TROUVEZ PAS ? LA VIE EST BIEN FAITE NAN ?!

Frisk : Tu ne l'as pas oubliée, toi.

Se calmant peu à peu, le squelette finit par plonger son regard dans celui de sa bien-aimée, son sourire toujours figé sur son visage alors que les larmes continuaient d'affluer.

"don't forget."
"je ne dois jamais l'oublier."
"je ne peux pas oublier..."

Frisk : Tu n'as pas oublié Suzy toi. Et Monster Kid non plus. Ça veut dire qu'il y a sûrement un moyen de la ramener !

Le skeleton serra les dents malgré son sourire, sa pupille droite brillant d'un bleu ardent.

Sans : Bien sûr que non ! J'ai déjà tout essayé ! Mais si même un génie comme Gaster n'a pas réussi, comment tu veux que MOI j'y arrive ?! J'ai amené cette foutue machine dans mon atelier et j'ai essayé encore et encore de la tester, mais rien ! Y'avait rien à faire !! Je...je...

Frisk : C'est pour ça que tu l'as cassée...? Que tu as décidé de tout abandonner ? De...devenir fainéant ?

Sans posa à nouveau son regard sur l'humaine, continuant de sourire bêtement tandis que ses larmes traduisaient l'opposé.

Frisk : C'est pour ça que tu prends toujours tout à la légère ? Que tu te fiches de tout ? Que...tu ne crois plus en rien...?

La brune baissa tristement la tête avant de reprendre.

Frisk : Tu sais...il y a 10 ans, lorsque Asriel a possédé les ÂMES de tous les monstres de l'Underground, j'ai pu voir les émotions refoulées de tout le monde. Même les tiennes...

Le squelette sursauta légèrement.
Frisk : "Pourquoi ne pas juste abandonner ?" ...C'était ce que ton ÂME perdue m'a demandé. "Ça n'en vaut pas la peine", "on sait tous les deux comment ça va finir"...Tu as certes décidé de croire en moi, mais tu avais perdu espoir en ce monde depuis longtemps, pas vrai ? Tu n'aimais plus rien, tu n'avais goût à rien. Tu acceptais les choses telles qu'elles étaient...C'est pour ça que tes statistiques sont toutes à 1 ? Parce que tu as abandonné ?

Elle releva la tête vers son petit-ami avec beaucoup de sérieux.

Frisk : Quand tu souris en permanence et que tu fais des blagues...en réalité tu te forces, pas vrai...? Comme tu es en train de te forcer à sourire en ce moment même alors que ton ÂME crie à l'aide...

Le skeleton baissa la tête, les orbites vides avant que son sourire de façade ne disparaisse.

Sans : Heh...tu sais...sourire et blaguer est un bon moyen d'essayer d'oublier qu'on est malheureux...et de le cacher.

Il resta muet un temps avant de reprendre.

Sans : Tu sais ce que signifie le nombre de dégâts que tu fais à un monstre en le tuant...?

Frisk : Si je me rappelle bien, moins il a envie de se battre, plus il reçoit de dégâts...donc...sa non-volonté de combattre...?

Sans se mit à ricaner doucement, les larmes ne cessant de couler.

Sans : C'est ça.

Frisk : Sans...

La brune serra les mains de son bien-aimé.

Frisk : De tous les monstres que j'ai tués...tu es celui qui a reçu le plus de dégâts...et c'était un nombre astronomique en plus...

Sans : Heh...hehehe...je...je voulais vraiment pas me battre...je veux plus me battre...

Il fixa le sol avec tristesse avant que Frisk ne le prenne dans ses bras, le serrant fermement contre elle.

Frisk : Sans...S'il-te-plaît, ne garde plus ce genre de choses pour toi...Quand tu es triste, dis-le moi au lieu de te cacher derrière un sourire.

Le skeleton resta silencieux, se contentant simplement de ricaner faiblement en gardant sa dulcinée contre lui. Après avoir retrouvé ses esprits, il posa son regard sur Cerym qu'il n'avait pas entendue depuis un moment. Et il put constater que c'était parce qu'elle était bien trop occupée à étudier les documents qui étaient éparpillés sur l'ancien bureau de Gaster. Au départ, il n'en fut pas bien inquiété, alors il préféra prendre la parole sur le ton de la blague car il avait visiblement très envie de rendre l'atmosphère moins pesante.

Sans : Heh, ma grande, tu risques pas de comprendre grand chose !

L'humaine aux yeux verts se tourna alors dans sa direction, continuant de feuilleter les papiers qu'elle avait en main.

Cerym : Effectivement, de ce que je vois, il avait fait des études sur les ÂMES humaines, les traits magiques, la Détermination et une machine à voyager dans le temps...

Le skeleton écarquilla les yeux, choqué.
Bien qu'en réalité, c'était plutôt de l'inquiétude.

Sans : T-tu sais lire le Wingdings ?!

La jeune femme posa un regard neutre sur Sans et sa petite-amie qui venait de se retourner vers elle.

Cerym : Bah oui...C'est juste une police de caractères où un symbole correspond à une lettre. C'est encore plus facile que d'apprendre une nouvelle langue !

Sans fronça les arcades sourcilières, de plus en plus inquiet à l'idée que Cerym puisse découvrir toutes les recherches que poursuivait l'ancien Scientifique Royal.
Mais il se mit alors à rire, retrouvant à nouveau sa nonchalance habituelle avant d'adresser un clin d'oeil à l'humaine.

Sans : Si t'es capable de comprendre cette langue, ça t'intéresserait sûrement de voir mon atelier ?

Cerym lâcha les papiers qu'elle avait en main, se mettant à sourire joyeusement.

Cerym : Oh carrément ouais ! Je veux voir cette fameuse machine !

Sans : Heh. No problemo.

Il prit alors délicatement le visage de Frisk entre ses mains, lui souriant chaleureusement.

Sans : On va pas dire que j'vais super bien mais...ne t'inquiète pas pour moi. Ok ? J'vais nous téléporter.

Frisk : Ok !

La brune se releva doucement, laissant son précieux squelette descendre de sa chaise tandis que Cerym se rapprochait de lui. Ce dernier posa ses mains sur le bras des deux humaines avant de se téléporter dans son atelier, laissant à Cerym le soin de tout admirer et de fouiller tous les tiroirs. Et après cinq minutes de fouilles et d'observation, elle tomba sur ce fameux album photo.

Cerym : Mh...Sans avait des potes scientifiques donc ? Cool !

C'est alors que Frisk tilta avant d'arracher violemment l'album des mains de son amie qui s'exclama.

Cerym : Hey !! Je le regardais !

Frisk : Je viens de me rappeler d'un truc !

Elle glissa un doigt derrière la couverture avant d'en sortir un affreux dessin sur lequel était inscrit "don't forget". Le visage de Sans s'assombrit horriblement, détournant le regard.

Cerym : Ce dessin est dégueulasse quand même...

Frisk : Don't forget...Ce n'était pas pour Gaster mais pour Suzy ?! Et c'est ton écriture !

Le squelette bégaya nerveusement.

Sans : O-oui...

Frisk : Alors sur ce dessin...Ce n'est pas toi, Gaster et Papyrus...?

Cerym : Il y a une personne plus grande que les deux autres alors j'imagine que c'est Gaster derrière...

Frisk : Et Suzy est un des deux enfants...?

Sans : C'est juste un dessin de personnes que je ne dois pas oublier.

Frisk fut surprise de voir à quel point il avait été agressif dans sa réponse. Le skeleton enfonça ses mains dans ses poches, se terrant dans le mutisme.
Cerym le fixa longuement avant de murmurer sans même se rendre compte quelque chose qui étonna grandement Frisk.

Cerym : Il nous cache quelque chose de plus gros...

Frisk : Q-quoi...?

La brune se retourna alors vers Sans qui était en train de remonter silencieusement les escaliers sans même attendre les deux humaines.

Cerym : Il est évident qu'il nous cache le plus gros...il y a trop de trucs illogiques dans tout ce qu'il a raconté depuis le début.

Frisk : Donc...il nous ment encore...?

Cerym tourna le visage vers son amie avec une expression incroyablement sérieuse.

Cerym : Ouais.

Elle baissa la tête, pensive, avant que Sans n'interpelle amicalement avec un sourire les deux humaines du haut des escaliers.

Sans : Vous venez ? On a besoin de sommeil ! Surtout moi heh.

Il ricana nonchalamment, comme si de rien n'était. Cerym l'observa curieusement avant de sourire, répondant gentiment au squelette tandis que Frisk commençait à monter les escaliers.

Cerym : Ouais non, je vais retourner au labo pour faire d'autres recherches !

Le skeleton fronça les arcades sourcilières, fixant avec insistance la jeune femme qui venait de rejoindre Frisk en haut des escaliers.
Il semblait fermement opposé à cette idée.

Sans : Quoi ? Ça t'a pas suffi, ce que t'as vu ?

Cerym : Hey, prends pas cet air-là ! C'est quand même mon droit de vouloir en savoir plus sur cet endroit ! Ce serait vraiment con qu'un truc dont ma soeur pourrait être au courant m'échappe !

Sans : J'ai tellement de questions à te poser...

L'humaine passa alors nonchalamment à côté du skeleton pour ouvrir la porte puisqu'il ne semblait pas résolu à le faire lui-même.

Cerym : Cool, ça m'évitera de devoir y répondre !

Elle sortit alors dehors, commençant à s'étirer pendant que Frisk la rejoignait, fixant longuement son amie avec perplexité. Sans, de son côté, était en train de fermer la porte à clé en grommelant.
Ceci étant fait, il se dirigea vers les deux humaines avec son sourire habituel.

Sans : J'suis vraiment crevé...

Frisk : Rentrons nous réchauffer.

Elle sourit légèrement à son bien-aimé qui élargit son sourire en retour, prenant délicatement la main de sa belle.

Sans : Heh. Ok !

Cerym : C'est vrai qu'on se les gèle sévère dans cette ville...

Et sans même attendre ses deux camarades, l'humaine aux yeux verts avança jusqu'à la porte d'entrée avant de l'ouvrir et de s'immiscer à l'intérieur de la maison sous le regard décontenancé de Sans.

Sans : Elle rentre comme ça chez les autres sans demander la permission...?

Frisk : J'ai fait la même chose il y a dix ans tu sais ?

La brune ricana légèrement.

Sans : Elle a même pas refermé derrière elle cette andouille ! Le froid va entrer dans la maison !

Il se dirigea alors avec Frisk à l'intérieur, constatant avec étonnement que Papyrus était debout malgré l'heure tardive et qu'il semblait bien réveillé puisqu'il était tranquillement en train de discuter avec Cerym.
Le grand squelette leva la tête vers son frère avec un sourire.

Papyrus : Oh frangin ! Frisk ! Vous étiez donc réveillés aussi !

Sans : Heh. Ouais. Mais on va aller se coucher parce qu'on est vraiment crevé là !

Il ricana bêtement, se mettant même à bailler.

Papyrus : Qu'êtes-vous donc allés faire à une heure aussi tardive ?

Sans sursauta avant de sourire nerveusement, embêté par cette question.

Sans : O-oh rien d'important Pap's ! Et toi ? Tu dors p--

Papyrus : Vous étiez encore derrière la maison...?

Papyrus fixait son grand frère d'un air plutôt...différent. Son sourire s'était légèrement estompé. De son côté, Sans devenait de plus en plus nerveux.

Sans : T-tu veux dire quoi par-là...?

Pendant ce temps, les deux humaines étaient en train de les fixer curieusement. Sentant le malaise s'installer de plus en plus, Cerym préféra prendre la parole, le sourire aux lèvres.

Cerym : Bon, bah moi je vais visiter le reste de l'Underground et faire un tour au labo ! Vous feriez mieux d'aller vous coucher les gars, il est vraiment très tard !

Frisk : Je viens avec toi.

Sans : Quoi ?!

Le skeleton tourna le regard avec outrance vers la brune qui restait à côté de son amie, cette dernière lui souriant chaleureusement.

Cerym : Si tu veux !

Sans : Non ! C'est hors-de-question ! Elle reste avec moi !

Papyrus : Sans, pour l'amour de Dieu laisse Frisk faire ce qu'elle veut ! Elle n'est pas ta chose !!

Le petit squelette leva lentement la tête vers Papyrus, complètement déboussolé. C'était la première fois qu'il avait entendu son petit-frère hausser la voix.

Sans : P-Pap's...?

Cerym : Frisk, allons-y.

Frisk : Q-quoi ? Tu es sûre ?!

Cerym : On ne ferait qu'envenimer les choses si on reste là. Surtout dans ton état actuel.

Elle sourit calmement à son amie qui hocha la tête en réponse. C'est alors que Sans interpella violemment Cerym avant qu'elle ne quitte la maison.

Sans : Toi !! Qu'est-ce que t'as fait à mon p'tit frère ! Il n'était pas comme ça avant !

Papyrus : Sans, ne rejette pas la faute sur elle !

Ce dernier tourna à nouveau la tête vers son petit-frère, confus.

Sans : M-mais tu...

Puis il balança son regard sur les deux humaines qui venaient de partir sans un mot.

Sans : HEY !! J't'ai posé une question !

Mais Cerym continuait d'avancer sans se soucier de lui, le sourire aux lèvres. Frisk l'observait curieusement avant de finalement prendre la parole.

Frisk : Pourquoi tu ne lui as pas répondu...?

Cerym : Oh ! Bah parce qu'il semblait sacrément vénère ! Et puis il est évident que je n'ai rien fait à Papyrus. C'est pas à moi de lui fournir toutes les réponses ! C'est quand même son petit-frère !

La brune continuait de la fixer, toujours aussi perplexe, avant que les deux humaines n'atteignent la River Person direction Hotland.
Une fois arrivées, Frisk se décida enfin à poser la question qui était la raison pour laquelle elle avait voulu suivre Cerym.

Frisk : Qu'est-ce que tu penses que Sans nous cache...?

Cerym : Hein ?

La jeune femme tourna les yeux vers Frisk, l'air innocent.

Frisk : Tout à l'heure. Tu as dit qu'il y avait des choses illogiques dans ses explications. C'est quoi...?

La jeune femme aux cheveux noirs se mit à pouffer de rire avant de répondre avec un sourire idiot.

Cerym : J'ai dit ça moi ? Je m'en souviens pas !

Frisk : Pardon...?

La brune cligna plusieurs fois des yeux, perdue.

Cerym : Après, ce mec est trop chelou ! Je veux dire, un squelette qui mange et boit, j'ai jamais vu ça ! Ça part où tout ça ?!

L'humaine prit un air faussement sérieux.

Cerym : Sans parler du fait qu'il puisse avoir un sens de l'équilibre et entendre sans oreille interne ni tympans ! Mmmh. Ça cache forcément quelque chose !

Frisk : Tu...tu peux pas être plus sérieuse...?

Cerym : J'aurais peut-être dû lui demander de regarder sous son pull pour voir ce qu'il cache...

Frisk : Pardon ?!

La brune prit un air terriblement offusqué s'apparentant à de la jalousie.

Cerym : Tu crois qu'il peut physiquement pisser...?

Frisk : CERYM !!

La jeune fille était rouge comme une pivoine, probablement d'énervement ou d'embarras. L'humaine aux yeux verts éclata de rire avant de chaleureusement prendre la parole.

Cerym : Tu vois que tu peux encore ressentir ! Même si c'est des émotions négatives ! Ça fait du bien non ?

Frisk contempla son amie silencieusement avant de se mettre à sourire légèrement.

Frisk : C'est vrai. Et l'air de rien, je crois que ça m'a un peu amusée.

Cerym : Sûrement grâce à la Détermination qu'il reste en toi !

Elle se mit à ricaner à nouveau avant que la brune ne se stoppe, pointant du doigt une silhouette familière encapuchonnée dans une longue cape sombre qui était cachée à l'entrée d'une caverne non loin devant elles.

Frisk : Regarde là-bas, c'est pas le Riverman ?

Cerym posa son regard sur l'individu, troublée.

Cerym : En...effet ?

Frisk : Ça me rappelle que dans une des timelines précédentes, à un moment son bateau n'était plus là et lui était aussi absent ! J'imagine que Sans avait raison en disant qu'il prend des pauses ! Mais...que fait-il ici, caché comme ça ? On dirait qu'il cherche quelque chose ou quelqu'un...

Les deux humaines fixaient l'individu avec insistance avant que ce dernier ne remarque enfin leur présence, sursautant à cause de la surprise.

River Person : Oh ! Putain d'merde !

Il s'empressa de prendre la poudre d'escampette en s'enfonçant à l'intérieur de la caverne sous les regards médusés de Frisk et Cerym.

Frisk : Je rêve où il vient de...

Cerym : Balancer deux gros mots ? Ouais...

Frisk : C'est étrange quand même...C'est pas son genre de dire des insultes...et sa voix avait l'air...différente ?

L'humaine aux yeux verts haussa alors les épaules avec un sourire bête.

Cerym : C'est pas moi qui peux savoir en tout cas ! Mais c'était plutôt marrant ! Bref, on devrait y aller !

Frisk : D-d'accord !

Les deux filles se mirent à nouveau en route pour se diriger vers le laboratoire du Docteur Alphys.

Frisk : Et du coup, c'est quoi comme infos que tu veux trouver ?

Cerym : Mh...Tout ce que je peux ? C'est que comme ça qu'on peut avoir une longueur d'avance. Et si ça peut me permettre de comprendre plus de choses sur Sans, ce serait cool !

Elle sourit calmement à son amie avant de reprendre.

Cerym : Tu vois, ce que vous appelez magie ici, les joueurs voient ça autrement !

Kitten : Pour nous, ce ne sont que des attaques scriptées provenant tout droit des fichiers de sauvegarde~

Cerym se stoppa instantanément tout comme Frisk, cette dernière se tournant avec horreur vers leur interlocutrice qui se tenait debout non loin d'elles, bras croisés et le sourire aux lèvres.
De son côté, sa soeur paraissait tout aussi souriante.

Kitten : Alors ça pour une surprise. Tu as réussi à me trouver ?

Cerym : Haha ! J'ai un don pour ça !

L'humaine aux yeux verts ricana avant de prendre à nouveau la parole.

Cerym : Tu veux pas me rendre ma tablette ? C'est pas que j'en ai vraiment besoin, mais j'y tiens beaucoup !

Kitten sortit alors la fameuse tablette de son inventaire, son sourire ne s'affaiblissant guère.

Kitten : Tu es venue juste pour ça ?

Cerym : Ouiiiii...? Et pour te ramener à la maison aussi. Je te laisserai saccager autant de peluches que tu veux ! C'est toujours mieux que de faire ça sur des personnes vivantes !

Kitten : Tsk.

La jeune femme aux yeux écarlates fronça les sourcils, fortement irritée par cette remarque hautement sarcastique, ce qui n'empêcha pas sa soeur de continuer sur sa lancée.

Cerym : J't'achèterai même des cookies si tu rends son ÂME à Frisk !

Kitten haussa la voix d'un air agacé, cette dernière lançant la tablette tout droit vers la tête de Cerym qui la réceptionna de justesse.

Kitten : C'est Chara qui possède son ÂME, et je te souhaite bonne chance si tu comptes vraiment la récupérer !

Cerym : Toutes ces années de basket m'auront servies ! LOL !

Kitten : Tu m'écoutes quand je te parle ?!

Cerym, qui était en train de vérifier sa tablette sous tous les angles afin de s'assurer qu'elle n'était pas endommagée, répondit d'un air peu intéressé.

Cerym : Oui oui...

Sa soeur serra les poings, sa colère s'intensifiant face à la nonchalance de Cerym.

Kitten : Tu m'énerves tel--

Cerym : Et donc du coup, je suppose que c'est grâce à toi que Chara a pu obtenir un corps physique ? Parce qu'objectivement, je pense que son vrai corps n'est plus vraiment en "bone" état !

Elle leva les yeux vers Kitten avec un sourire calme. Cette dernière se mit à ricaner vicieusement, répondant à cette question avec orgueil.

Kitten : C'était un jeu d'enfant de me servir de son sprite pour lui créer un corps !

Cerym : Huh. Ça s'appelle du hack tu sais ? Chara n'est pas supposée être vivante.

Kitten : Tout comme les monstres ne sont pas supposés vivre ici. Cette timeline est déjà très altérée de base !

Cerym haussa les épaules avec indifférence, conservant son sourire calme.

Cerym : Et alors ? Tant que Frisk reste dans une timeline Pacifiste, je vois pas où est le problème ! Mais toi, il a fallu que tu viennes fourrer ton nez et tout gâcher !

La jeune femme à l'écharpe rouge fronça les sourcils, son sourire ayant disparu tandis que celui de sa soeur s'élargissait.

Kitten : Je n'ai fait que remplir mon rôle de joueuse et accomplir le souhait de Chara !

Frisk : Ça aurait été plus simple si je l'avais tuée depuis le début...

La brune baissa la tête sous le regard horrifié de Cerym qui resta néanmoins calme.

Cerym : Frisk, tu...

Kitten : Haha tu vois ? Même elle est de mon avis ! Le meurtre reste toujours la meilleure soluti--

Cerym : Toi tu fermes ta grande gueule, je parle à Frisk là !!

Elle s'était retournée vers Kitten avec le regard plein de colère et avait haussé la voix pour la première fois.

Kitten : Tch ! Tu--

Cerym : Si Frisk parle comme ça, c'est parce qu'elle n'a plus d'ÂME ! Son jugement est altéré !

Puis elle se tourna vers Frisk avec un air préoccupé.

Cerym : Frisk, tuer n'est jamais la solution, surtout ici. Et puis tu sais très bien que c'est en la tuant que Kitten a pu te corrompre !

L'humaine se tourna à nouveau vers sa soeur, le visage incroyablement sérieux.

Cerym : De plus, tu ne peux pas défier l'autorité d'un joueur. Kitten voulait tuer tout le monde elle-même dans le but de te briser, et inconsciemment tu n'as pas eu d'autres choix que de la laisser faire malgré toi.

Kitten ricana longuement avant de prendre la parole.

Kitten : Et pourtant Frisk m'a tuée au bout du compte~

Elle lança un regard vicieux vers cette dernière qui baissa la tête.

Frisk : C'est vrai. Au final, je ne suis peut-être pas si Pacifiste et gentille que ça...

Cerym : Bien sûr que si tu l'es !

Frisk releva la tête vers son amie qui lui adressait un sourire chaleureux.

Cerym : Même si ce monde est basé sur des règles de jeu vidéo, il fonctionne exactement comme le monde réel ! On dispose uniquement de deux choix : tuer ou ne pas tuer. Si tu es restée dans une timeline Pacifiste de ton propre chef, ça signifie que le joueur qui t'a influencée dans ta première route était un joueur Pacifiste ! Grâce à lui, tu es devenue gentille ! Tu as été, tu es, et tu seras toujours une fille Pacifiste !

Cerym posa à nouveau les yeux sur sa soeur, son sourire disparaissant.

Cerym : Ça explique comment tu as pu lutter aussi longtemps contre Kitten en choisissant de ne pas la tuer. Si tu as fini par le faire, c'est uniquement parce qu'elle a une influence néfaste puisqu'elle est Génocidaire.

Frisk : Je...comprends mieux...

La brune sourit légèrement d'un air satisfait.

Cerym : Tuer n'a jamais été la solution pour résoudre un conflit. C'est comme si tu étais à l'école, qu'on te harcelait tous les jours, et que tu tuais la personne qui te harcèle. Y'a que les psychopathes irréfléchis pour faire ça !

Elle adressa un sourire hautement sarcastique à Kitten qui serra les poings, agacée.

Kitten : C'est que des conneries ! C'est légitime de vouloir tuer ceux qui nous ont fait du mal ! Si j'ai pris la vie des êtres chers de Frisk, c'était normal qu'elle prenne la mienne en retour !!

Cerym : Redescends sur terre bordel ! On est pas dans un jeu ! Même si ça y ressemble, on est quand même dans la vraie vie ! Tu t'imagines sérieusement tuer à la Surface un gars random qui a buté, je sais pas moi, ton p'tit-ami ? Déjà, dans le pire des cas, c'est lui qui te tuerait avant ! Et quand tu meurs, c'est Game Over pour toujours ! Et dans le meilleur des cas, la police te chope et tu finis en taule parce qu'on a des lois et une morale pour la plupart d'entre nous ! Et ici, y'a peut-être pas de flics, mais y'a les Gardes Royaux, et surtout Sans pour te juger et te botter le cul !

La jeune femme aux yeux verts soupira afin de retrouver son sang-froid.

Cerym : Après, c'est sûr qu'ici tu peux tuer impunément. Mais tu auras le mérite de devenir un monstre ! Si Frisk t'avait tuée volontairement, elle se serait abaissée à ton niveau !

Kitten : Et alors ? Qu'est-ce que ça peut changer si ça peut la soulager ?!

Cerym : Peut-être que toi, ça te procure du plaisir à faire ça. Mais ça signifie que t'es vraiment une psychopathe.

Elle se mit à sourire calmement.

Cerym : Frisk est une personne gentille. Et tuer n'est pas un geste anodin. La culpabilité et les remords l'auraient rongée chaque instant de sa vie. Et puis...Frisk est beaucoup plus courageuse que toi !

Kitten tiqua nerveusement de l'oeil.

Kitten : Pardon...?

Cerym : Haha ! C'est que tuer et haïr autrui, c'est la solution la plus facile ! Celle des lâches et des animaux ! Mais Frisk...Elle fait toujours le choix le plus difficile à faire. Elle a pardonné à chaque monstre qui l'a tuée je ne sais combien de fois. Elle est restée gentille avec tout le monde. Elle a voulu t'épargner alors que tu as tué tout les siens. La voie de la Clémence est toujours la voie la plus difficile à prendre.

Son visage se fit bien plus doux et chaleureux, son sourire s'élargissant.

Cerym : C'est aussi le choix que j'ai fait avec toi. Malgré tout ce que tu as fait et tout ce que tu fais encore, je te pardonnerai toujours. Parce que tu es ma soeur et que je t'aime !

Frisk leva la tête pour contempler son amie avec un simulacre d'admiration.
De son côté, Kitten se mit à enrager comme jamais.

Kitten : FERME-LA ESPÈCE D'HYPOCRITE !! J'AI ASSEZ PERDU DE TEMPS AVEC TOI !

Cerym se mit à rire, chose qui étonna fortement Frisk, avant de reprendre la parole calmement.

Cerym : Ok ok ! Alors si on met la partie "leçon de morale" de côté, si Frisk tue ne serait-ce qu'une seule personne, elle nique sa route Pacifiste et passe dans une route Neutre ! Et les changements de timelines, c'est pas cool tu vois ? Plus, son LOVE augmente et ça c'est encore moins cool !

Frisk : T-ton langage s'il-te-plaît...

Cerym prit un air faussement choqué terriblement exagéré.

Cerym : Oh putain d'merde, ça m'a échappé dis-donc !

Elle éclata de rire en voyant Frisk la dévisager avec consternation. C'est alors que Kitten passa à côté des deux humaines d'un air neutre, ne daignant même pas leur jeter un coup d'oeil.

Kitten : Je m'en vais. T'as récupéré ta tablette, t'es contente maintenant non ? J'ai du boulot à faire.

Cerym : Tu veux aller rejoindre Chara ? Aww, mais tu peux pas la manipuler, c'est pas un personnage jouable !

Kitten se retourna vers elle avec un sourire malsain.

Kitten : Ce n'est pas compliqué de manipuler une personne instable mentalement~

Cerym : Ça c'est à cause de son LOVE très élevé ! Je suis certaine que Chara était tout aussi gentille que Frisk avant...eh bah...toi.

Cette dernière tourna la tête vers Cerym avec stupéfaction.

Frisk : Comment tu peux dire ça aussi facilement ?!

Cerym : Bah...elle est restée dans ton corps pendant 10 ans et n'a tué personne !

Frisk : M-mais elle a empoisonné son père et a ri !

La jeune femme aux yeux émeraude ricana.

Cerym : Frisk, ce n'était qu'une enfant ! Les enfants ne deviennent pas des psychopathes génocidaires ! Ça arrive seulement à partir de 15 ans ! Haha !

Frisk : (Elle a une manière vraiment très inquiétante de dire ce genre de choses avec le sourire...)

Cerym : Et puis t'as déjà sans doute remarqué comment ça marchait ici !

Frisk : D-de quoi tu parles...?

Cerym se mit à rire malicieusement avant de hausser les épaules en faisant un clin d'oeil.

Cerym : Sans, il sourit et blague en permanence pas parce qu'il est juste un bout-en-train ! Il fait ça pour cacher la douleur ! Je parie que tous les monstres de l'Underground ont vécu ainsi pour supporter leur condition ?

La brune tilta, comprenant enfin la réalité de ce monde.

Frisk : Maman qui a supporté la solitude et le deuil grâce aux blagues de Sans, Undyne qui sourit même face à la Mort, Snowdrake qui faisait des jeux de mots depuis la mort de sa mère alors que son père lui répétait qu'il n'était pas drôle...

Elle écarquilla les yeux, venant de se souvenir d'un détail troublant.

Frisk : M-mon interface de combat ! Souvent...suivant mes ACTions, j'ai vu des phrases étrange... "Je ne peux m'empêcher de rire" alors que ce n'était pas moi...et à un moment, quand j'ai combattu l'amalgami qui était la mère de Snowdrake, j'ai lu..."Tu ris. Tu continues de rire. Tu ris tellement que tu ne peux plus t'arrêter. Des larmes commencent à couler sur ton visage ...quoi ? Tu n'as pas fait ça...?"

Cerym sourit joyeusement.

Cerym : Ça veut dire que Chara était ta narratrice dans le "jeu" !

Frisk : Q-quoi ?!

Kitten : "Tu es horrible", "Pourquoi tu existes ?", "...quoi, tu n'as pas dit ça ?" sont les lignes de narration si tu fais de choix de te moquer de cet amalgami. C'est suffisant pour prouver que Chara est une personne horrible, non ?

Elle fronça les sourcils en jetant un regard irrité à sa soeur.

Cerym : Pas du tout ! Chara ne pouvait pas parler directement, c'était un...fantôme ? Elle a juste dit ce qu'elle était persuadée que Frisk avait dit, parce que c'est certainement des choses que les humains ont répétées à Chara ! Sinon elle n'aurait pas dit "Quoi, tu n'as pas dit ça ?" Et j'ai un truc simple qui prouve que Chara n'est pas méchante et ne riait pas pour se moquer mais pour oublier son chagrin.

Frisk : Ah bon ?!

Cerym : Bah déjà, verser des larmes alors qu'on rit n'a pas de sens ! Surtout que c'était les siennes, pas les tiennes, puisqu'elle a dit "Quoi, tu n'as pas fait ça ?"

Frisk : C'est vrai...à aucun moment où ma boîte de dialogues disait que je riais ou pleurais je le faisais vraiment...

Cerym : L'autre preuve, c'est Migospel.

L'humaine lança alors un regard à sa soeur avec un sourire.

Cerym : Ma soeur le connaît très bien car c'est un monstre qui n'apparaît que dans le Mode Difficile, tout comme Parsnik et un autre je crois.

Frisk : Le "Mode Difficile" ?!

La brune fixait son amie avec confusion, cette dernière se frottant l'arrière de la tête d'un air embêté.

Cerym : Je t'expliquerai peut-être les détails plus tard mais...en gros quand Kitten est arrivée ici et a commencé à manipuler ta SAUVEGARDE, elle a utilisé ton nom pour activer ce mode qui est décrit comme "faisant de ta vie un Enfer"...

Elle lança un regard plein de reproches à Kitten qui détourna le regard en riant fièrement.

Cerym : Breeef. Les phrases que Migospel a dites et dont tu m'as parlées n'étaient pas pour lui. C'est un mime. Il mimait la personne qu'il avait en face de lui.

Frisk : C'est pour ça que ce qu'il disait était aussi étrange...? Mais ça ne me ressemblait pas...!

Cerym : Parce qu'il ne te mimait pas toi, mais Chara.

Frisk : Il pouvait la voir ?!

Encore une fois, Cerym se frotta l'arrière de la tête.

Cerym : Ça aussi c'est compliqué...mais avant Kitten, ta SAUVEGARDE avait le nom de Chara...BREF ! Tout ça pour dire que les "J'adore rire" et tous ses sourires quand il était avec un monstre était une personnalité de façade puisque lorsque Parsnik était parti, il a radicalement changé. "Ils sont partis", "Ils ne peuvent pas s'inquiéter pour moi", "Rire cache la douleur", "Ils ne doivent pas me voir comme ça"...C'est clairement Chara qu'il imitait. Tu t'es jamais demandée pourquoi elle est venue dans l'Underground ?

Frisk baissa la tête, pensive.

Frisk : Asriel m'a dit que ce n'était pas pour une raison très joyeuse et...qu'elle haïssait les humains plus que tout.

Cerym : Alors c'était bien ce que je pensais...

Elle baissa la tête, semblant réfléchir.

Frisk : Quoi donc...?

Cerym : C'était pour se suicider.

L'humaine releva la tête vers sa camarade avec un air grave.

Cerym : À 8 ans, on ne hait pas les humains sans raison. Elle était harcelée, sûrement violentée. Elle a fini par les haïr, et a voulu mettre fin à ses jours en faisant cette chute qui était supposée être mortelle.

Frisk : Je comprends mieux pourquoi Maman a caché tous les couteaux et enroulé dans du tissu tous les objets pointus dans le salon...pour pas que Chara fasse une bêtise...alors...quand Chara riait après avoir empoisonné Asgore...

Cerym : C'était un rire nerveux à cause de la culpabilité ! Elle agit très probablement comme Sans. Elle riait et blaguait quand elle n'allait pas bien !

Frisk : Mais...et quand Asriel disait qu'elle faisait des sourires effrayants ?

L'humaine à l'écharpe rouge ricana.

Cerym : Un sourire forcé est toujours flippant ! Quelqu'un qui a vécu dans le bonheur comme Asriel ne peut pas comprendre ce genre de concept !

Kitten tapa nerveusement du pied, de plus en plus agacée.

Kitten : C'est bien beau tout ça, mais elle a manipulé son propre frère pour aller tuer les humains !

Frisk : C'est vrai ! Elle lui a fait croire que c'était pour briser la barrière et il est mort par sa faute !

Cerym soupira, croisant les bras.

Cerym : Si c'était vraiment le cas, elle aurait tué Asriel et directement absorbé son ÂME pour la fusionner avec la sienne. Elle n'aurait pas choisi de se donner la mort de la manière la plus lente et douloureuse possible pour faire croire à ses parents à une maladie plutôt qu'à un suicide pour moins leur faire de peine. Vous savez quels sont les symptômes d'empoisonnement avec des boutons d'or...?

Frisk : Eum...non ?

Kitten : Dis toujours, ça a l'air marrant !

La brune jeta à Kitten un regard plein de jugement, cette dernière affichant un sourire en coin.

Cerym : Sensations de brûlure atroces dans l'oesophage et l'estomac, diarrhées ensanglantées, nausées, vomissements, cloques dans la bouche. Je vois mal une gamine de huit ans s'infliger ça juste pour aller tuer des humains !

Frisk fixa Cerym, perdue dans ses pensées.

Frisk : Asriel a dit qu'elle n'était pas la meilleure des personnes...

Cerym : Ça veut pas dire qu'elle était mauvaise ! Mais je t'accorde le fait qu'elle est sûrement un peu névrosée et bipolaire puisqu'elle a réussi à se faire influencer par Kitten et à tuer elle-même des monstres. Mais...à la fin de ta seconde route Génocide, elle t'a bien conseillé une autre voie, Frisk ?

Frisk : Elle parlait d'une route Pacifiste alors...?

Cerym : Sûrement, vu qu'elle est persuadée que tout est de ta faute...genre...C'est facile de la blâmer alors que tout est de la faute de Kitten !

Frisk : Alors...Chara était gentille depuis le début...?

Cerym : Ça, on le saura qu'en lui demandant directement ! Mais avant ça, on doit la sauver !

La jeune femme posa ses poings sur ses hanches, souriant avec assurance.

Kitten : Pff. Si tu crois que tu peux résoudre tous les conflits par la gentillesse, c'est que t'es toujours aussi stupide.

Cerym : Oh mais j'ai jamais dit ça ! Mais il y a des gens qui deviennent méchants parce qu'ils sont tristes et en détresse ! Alors je veux les aider ! Et les gens qui sont vraiment mauvais bah j'les ignore, tout bêtement ! Mais...personne ne devient mauvais par pur plaisir...toutes les mauvaises personnes souffrent.

La jeune femme se fit alors surprendre par une sonnerie de téléphone. Celle du téléphone de Frisk. Cette dernière s'empressa de le sortir de sa poche avant de décrocher, le portant à son oreille.

Frisk : Allô ?

Sans : H-heh...F-Frisk ?

La brune s'étonna de l'entendre avec une voix aussi paniquée.

Frisk : Sans ? Que se passe-t-il ?

Sans : Heh...je...je suis avec Pap's là tu vois...j'me sers de son téléphone et...eum...on est à la maison là tu vois et...eum...on entend de l'agitation dehors...beaucoup d'agitation. Et...on sait tous les deux d'où ça vient. Tu vois ce que j'veux dire ?

Papyrus : Sans ! Pourquoi je ne peux pas aller voir ce qu'il se passe ?

Sans : Pap's je t'ai dit non !! C'est beaucoup trop dangereux !

Frisk : Oh mais Kitten est avec nous pourtant !

Sans : C'est pas d'elle dont je par--...attends, quoi ?!

Kitten : Saluuuut !

Elle ricana fièrement pendant que Frisk lui lançait un regard noir.

Frisk : C'est...compliqué. Mais du coup tu parles de Chara ?

Sans : Peut-être...mais pas que...

Il marqua un temps d'hésitation, comme s'il voulait éviter de trop en dire devant Papyrus.

Sans : Je l'ai vu.

Frisk : Quoi ?!! Comment ?!

Sans : Ça j'en sais rien, mais j'ai besoin de toi pour garder Pap's à la maison. Vous y serez tous les deux en sécurité.

Papyrus : Mais Sa--

Sans : C'est non négociable.

*Click*

Frisk fixa longuement son téléphone, ayant du mal à penser correctement.

Cerym : On a pas de temps à perdre, on doit foncer !

Frisk : D-d'accord mais...et Kitten ?!

Cerym : Oh elle ?

L'humaine aux yeux verts lança un regard sombre vers sa soeur avec un grand sourire calme et résolu.

Cerym : Elle sait très bien ce qu'elle risque si elle essaie encore de ruiner cette timeline en ma présence.

Kitten : Tch...Comme si tu me faisais peur--

Cerym : Bien ! Sur ce allons-y on doit se grouiller de choper "Chara"mel !

Elle se retourna brusquement en tapant des mains tout en commençant à avancer sous le regard irrité de Kitten qui ne supportait pas d'avoir été ignorée.

Kitten : Je te hais !!

Cerym : Tiens j'ai eu l'impression d'entendre mon estomac crier famine...

Frisk rejoignit alors sa camarade, ricanant légèrement.

Frisk : C'est mal d'ignorer ta soeur comme ça !

Cerym : Pfft ! J'vais pas lui faire le plaisir de lui accorder l'importance qu'elle recherche désespérément, cette sociopathe ! Ça va lui donner une mini leçon ! J'suis pas sa psy !

Frisk : Tu es...vraiment particulière !

Cerym ricana légèrement.

Cerym : C'est pas la première fois qu'on me le dit !

Les deux humaines se dirigèrent promptement vers la River Person afin de se rendre le plus rapidement possible à Snowdin. Durant la traversée, Frisk posa une question fort intéressante au passeur.

Frisk : Dis, tout-à-l'heure, c'était toi devant la grotte ? Qu'est-ce que tu faisais là ?

Mais l'individu resta mutique au grand dam de l'humaine qui soupira.
Une fois arrivées à Snowdin, les deux femmes s'empressèrent de gagner la maison des skele-bros, entrant sans même frapper avant de refermer derrière elles. Elles purent alors constater que Sans se tenait debout devant son petit frère qui croisait les bras en détournant le regard, assis sur le canapé.

Frisk : Vous...vous êtes disputés ?

Sans : Heh. Trois fois rien, t'inquiète. Gardez Pap's ici, moi j'y vais !

Son petit frère se leva alors d'un bond d'un air plein de déception.
Papyrus : Laisse-moi venir avec toi ! Tu as dit que c'était trop dangereux ! Tu as besoin de quelqu'un pour te protéger !

Sans : Non Pap's !! J'peux pas te laisser y aller !

Papyrus : Mais c'est mon rôle de Garde Royal de te--

Sans : Mais tu n'es même pas Garde Royal !

Papyrus : BIEN SÛR QUE SI JE LE SUIS !!

Le grand squelette venait de hausser violemment la voix sous le regard hagard de son frère.

Papyrus : QUE ÇA VOUS PLAISE OU NON, JE SUIS GARDE ROYAL ! JE ME CONTREFOUS DE TON AVIS ET DE CELUI D'UNDYNE !!

Sans : P-Papy...?

Papyrus : ET SI TU POUVAIS ME FAIRE LE PLAISIR DE CESSER DE CRIER, ÇA M'ARRANGERAIT ! JE NE SUPPORTE PAS TA VOIX, ÇA ME CASSE LE CRÂNE !!

Sans fixait son frère, complètement déboussolé. Il ne comprenait pas. C'était la première fois qu'il le voyait hurler, qu'il l'entendait parler ainsi.

Sans : D-désolé Papy...je...je veux juste pas que tu...que tu voies...

Papyrus : Tu sais très bien ce qu'il se passe dehors, pas vrai ?

Encore une fois, Sans fut fortement ébranlé d'entendre son frère parler aussi sèchement. Il était complètement différent. Il ne souriait plus comme il le faisait d'habitude.

Papyrus : J'ai aussi vu cet homme en noir très étrange.

Sans : Je...je veux juste que tu me laisses régler ça. Tout rentrera dans l'ordre après ça, ok Papy ? Après on mangera de bon spaghettis ! Heh !

Il sourit chaleureusement à son petit frère, mais...

Papyrus : Arrête de me parler comme à un débile qui ne comprend jamais rien !!

Sans sursauta, de plus en plus confus.

Sans : C-c'est pas ce que je voul--

Papyrus : Cet homme dehors...C'est lui Gaster ?

Le petit squelette écarquilla les yeux, sous le choc.

Sans : O-où est-ce que t'as entendu c--

Papyrus : C'est lui, mon père ?

Il fixait d'un air neutre son grand frère qui semblait se décomposer sur place.

Sans : Cette nuit...tu ne dormais pas...? Tu nous as entendus...?

Papyrus : En effet. J'ai entendu le principal. Même quand tu parlais avec Cerym dans la cuisine, je vous espionnais.

Sans : M-mais je comprends pas...J'ai lu ton histoire et...Je m'étais assuré que tu t'étais endormi !

Papyrus : Je t'ai juste trompé en ralentissant ma respiration. Tu as sérieusement déjà vu quelqu'un s'endormir en moins de 20 secondes...?

Sans baissa la tête, désorienté. Papyrus se mit alors à ricaner faiblement avant de reprendre.

Papyrus : Dormir ? Haha. Comment tu veux que je dorme ! Je suis insomniaque ! Mais tu étais sûrement trop occupé avec tes MERVEILLEUX amis chez Grillby's pour t'en rendre compte.

Il lança alors un regard qui déplut fortement à Sans. Car son regard était rempli de mépris. Ce dernier prit la parole d'une voix tremblante.

Sans : P-Papy...? Q-qu'est-ce qui t'arrive...?

Papyrus : Haha ce qui m'arrive ?! Tu ne l'as jamais remarqué ?! Sûrement parce que vous me prenez tous pour un imbécile innocent et niais à souhait qui est incapable de comprendre les choses et qui ne mérite pas qu'on lui dise la vérité !!

Il serra les dents avec énervement.

Papyrus : Vous me mentez en permanence ! TU m'as menti toute ma vie !! Mes spaghettis sont les meilleurs ?! Mon oeil ! Frisk a pleuré la première fois qu'elle les a mangés ! Mais je cuisine ce truc dégueulasse parce que c'est la seule chose que le bon à rien que je suis sait faire !

De leur côté, les deux humaines fixaient le grand squelette sans savoir quoi dire ou faire.

Papyrus : Undyne, elle, me considère comme un faiblard à cause de ma gentillesse ! Et elle me prend aussi pour une petite nature puisqu'elle a été jusqu'à me donner de faux espoirs en m'entraînant pour rien et en me faisant croire que je vais être un vrai Garde Royal ! Alors qu'au fond, elle ne croit pas en moi ! PERSONNE ne croit en moi ! Je ne suis rien aux yeux des autres !

Sans : C-c'est faux ! Je--

Papyrus : Ah oui ?! Tu veux qu'on compte le nombre de fois que tu m'appelles par mon prénom devant les autres ? Aucune !! Tu m'appelles toujours "ton frère" ! Ou Pap's, ou Papy ! Undyne m'appelle "le frère de Sans", et les villageois m'appellent "le grand squelette un peu bruyant" !

Il serra les poings, avançant d'un pas vers son frère qui restait silencieux, sous le choc.

Papyrus : Oh ! Par contre toi, tu es tellement cool ! Tu es "Sans, le squelette qui fait des blagues amusantes" ! Tout le monde t'adore, surtout chez Grillby's ! Juste avec des blagues stupides, tu as gagné l'amour de tous ! Alors que tu es une loque !

Sans : P-Pap's...

Papyrus : Tu ne fous rien de tes journées !! Ni ton travail, ni même les tâches ménagères ! Et moi, je me casse le coccyx tous les jours pour toi ! Alors que je n'en suis pas capable !!

Le grand squelette lança un regard vers l'humaine aux yeux émeraudes qui conserva une expression neutre.

Papyrus : Cerym m'a comprise, elle ! J'ai...J'ai l'impression qu'elle est comme moi...je sais pas pourquoi mais je le sens...

Il posa à nouveau un regard plein de reproches sur son frère.

Papyrus : Tous les jours, je me force à jouer un rôle que je n'ai pas ! "Le grand Papyrus", mon oeil ! Je ne suis qu'un minable en vrai ! Je m'efforce de rester gentil en permanence avec des personnes qui se moquent éperdument de moi ! Comment j'ai pu m'imaginer un seul instant qu'un type aussi cool que Mettaton pourrait s'intéresser à un type comme moi ?! Et pourtant j'essaie, je fais des efforts, je joue la comédie, je souris, réconforte et aide tout le monde ! Et au final, personne ne prête attention à moi ! Alors que toi, toi qui te contrefiche de tout et de tout le monde, qui est fainéant et ne rend service à personne, on t'adule juste pour des jeux de mots ?! Je ne comprends pas...Ça n'a aucun putain de sens !!

Le grand squelette attrapa un vase qu'il lança violemment contre le mur sous le regard horrifié de Sans qui recula d'un pas.

Papyrus : Tu sais frangin. Je te hais. De tout mon coeur. Je t'ai toujours haï, et je te haïrai toujours !

Le petit squelette eut le souffle coupé, fixant avec effroi son frère dont les larmes coulaient à flot sur ses joues sans même que ce dernier ne le réalise.

Papyrus : J'ai toujours vécu dans ton ombre alors que tu es une personne horrible. Tu mens constamment à tout le monde ! Tu fais semblant de t'intéresser à des gens dont tu n'en as rien à faire ! Alors que moi, j'ai aimé sincèrement tout le monde au début, même toi !

Il lança un regard dédaigneux à Sans qui sursauta.

Papyrus : Mais comment je peux continuer à aimer des personnes qui ne m'aiment pas...?

Sans : Mais Papy ! Je t'aime !

Papyrus : Non Sans. Je l'ai bien remarqué. Tu ne m'as jamais vraiment regardé. Tu dis que je suis cool juste parce que tu penses que ça flatte mon amour propre. Mais tu ne sais rien sur moi. Si tu avais vraiment eu de la considération pour moi, tu ne m'aurais pas menti sur mon propre père, ni sur cet atelier sous la maison. Tu aurais compris que je me déteste et que je n'ai pas d'amour-propre à flatter. Tu ne me donnerais pas un surnom que je déteste.

Sans : Q-quoi...? M-mais...tu adorais quand je--

Papyrus : Depuis que je suis petit, tu m'appelais "Papy" alors que je détestais ça. Mais quand je te le disais, tu ne m'écoutais jamais. Tu ne m'as jamais "regardé". Comme si...comme si je ne suffisais jamais. Comme s'il y avait quelque chose de plus important pour toi. Un vide. Et je n'ai jamais été suffisant pour le combler...Tout ce que je sais faire...c'est tout ruiner. Ruiner les vies de tout le monde.  Personne ne voulait de moi. Et je n'ai jamais réussi à être la personne que tout le monde voulait que je sois. Que TU voulais que je sois...

Il leva tristement la tête vers le plafond, pensif.

Papyrus : Tu sais...ces dernières nuits, quand j'arrive enfin à m'endormir, je fais un cauchemar étrange. Une humaine me tuait.

Sans gémit de surprise, perturbé par cette révélation.

Papyrus : Et quand je me tournais vers toi alors que mon corps devenait poussière, je te voyais sourire et rire.

Sans : P-PAP'S JE--

Papyrus : Quel genre de frère sourit à la mort de celui-ci, mais pleure à celle de sa petite-amie ?

Frisk : Papyrus, il n'a pas--

Le grand squelette tourna la tête vers la brune avec un sourire triste.

Papyrus : Nyeh. C'est ironique quand même. Je m'étais enfin fait une amie qui m'aimait comme je suis et qui ne me sous-estimait pas...et mon frère fainéant, hypocrite et je-m'en-foutiste a réussi à me l'enlever et va sûrement un jour se marier avec et faire des enfants ! Haha waouh, félicitations frangin ! Faut croire que je n'en vaux vraiment pas la peine et que je n'arriverai jamais à avoir ne serait-ce que le quart de ce que tu as !

Le grand squelette se dirigea vers la porte.

Papyrus : Si tu veux bien m'excuser, j'ai mon boulot de pseudo Garde Royal à accomplir, et un père à saluer. Et ne me dis pas que c'est dangereux. Parce que...

Il lança par-dessus son épaule un regard las et rempli d'indifférence à son frère.

Papyrus : Même si je meurs, ça changera quoi ? C'est pas comme si j'allais manquer à quelqu'un.

Il ouvrit alors la porte avant de lancer une dernière remarque.

Papyrus : Oh, une dernière chose, Sans. Je ne suis pas stupide au point d'essayer de résoudre un horoscope.

Ceci étant dit, il passa la porte puis referma derrière lui, laissant son frère bouche-bée.

Frisk : J-je comprends mieux pourquoi il m'a remercié quand je l'ai tué...

Cerym : Et qu'il a bêtement accepté un câlin alors que c'était évident que tu voulais le tuer...

Frisk : Il avait compris pour la poussière...il voulait juste...mourir puisque sa seule amie l'avait trahie selon lui...

Sans, qui était en train de fixer silencieusement la porte, se tourna lentement vers les deux humaines avec un sourire sans vie, fixant Cerym d'un regard rempli de confusion et de détresse.

Sans : C'est...Kitten qui a provoqué ça...?

La jeune femme lui répondit calmement d'un air terriblement affligé et désolé.

Cerym : Non...elle ne peut qu'influencer Frisk...

Sans : Alors...heh...tu...tu peux sûrement m'expliquer ? Puisque...tu m'avais mis en garde et...et que Pap's a affirmé que toi et Frisk l'avez compris...vous...vous avez vu un truc qui m'a échappé...?

Les deux humaines se fixèrent un temps avant que Frisk ne prenne la parole en premier.

Frisk : Quand j'avais rencontré Papyrus, je l'avais effectivement pris pour un idiot vu sa façon de parler et sa manière de combattre...au début. Mais j'ai vite vu qu'il était beaucoup plus intelligent et vicieux que ce qu'il laissait croire...

Sans : Comment ça...?

Frisk : Il...il a profité du fait que je le sous-estimais et m'a porté un coup en traître...sa première attaque était une série d'attaques bleues...alors j'ai baissé ma garde en pensant qu'il était idiot. Et sans prévenir, il a utilisé sa magie de gravité et m'a porté un coup sans que je puisse comprendre, et il a fait un jeu de mots en me disant "Tu es BLEUE maintenant". Il avait été sarcastique. Et...C'est pas tout. Il avait été le seul monstre à être capable de se stopper en plein milieu d'une attaque quand il ne me restait que 1 HP. Même Maman me tuait par accident...il a une force de concentration phénoménale.

Sans : Je comprends mieux pourquoi Undyne disait qu'il était redoutable et très fort mais...trop gentil.

Cerym soupira longuement avant de prendre la parole.

Cerym : Papyrus est autiste. C'est pour ça qu'il est capable de se concentrer ainsi dans des moments extrêmement délicats pour une personne normale.

Sans : Au...quoi ?

Le squelette fixait la jeune femme, désorienté.

Cerym : C'est un handicap et il se trouve que je suis aussi autiste. Du coup, j'ai rapidement vu chez lui tous les symptômes que j'ai en commun.

Sans : C'est-à-dire...?

Cerym : Il n'arrive pas à comprendre les codes sociaux. Ni les émotions que reflète une expression faciale. Il ne comprend pas le second degré, les sous-entendus, les métaphores, le sarcasme et l'ironie, ni l'humour. Et il interprète très mal certains gestes ou mots. Il prend tout au sens littéral. Et il ne comprend pas non plus le langage non-verbal.

Sans écarquilla les yeux, surpris.

Sans : C'est pour ça qu'il s'énerve quand je fais des jeux de mots ?! Parce qu'il ne les comprend pas toujours ?!

Frisk : Et que même quand je flirtais avec lui pour qu'il m'épargne, il a cru que j'étais amoureuse de lui ?! Et quand je lui ai dit que je n'avais aucune qualité, il a dit que je correspondais à tous ses standards...

Cerym : Les autistes ont une très mauvaise estime d'eux-même parce qu'ils ont conscience d'être étranges et...différents. Et ils sont souvent dépressifs...

Elle croisa les bras avant de reprendre.

Cerym : Les autistes ont beaucoup de mal à comprendre ce qui les entoure parce qu'ils fonctionnent uniquement grâce à la logique. Papyrus n'essayait pas de résoudre l'horoscope, mais d'en comprendre la logique. Haha ! Même moi je n'arrive pas à comprendre comment on peut penser que l'alignement de certaines planètes puissent influer sur notre avenir !

Elle ricana bêtement.

Cerym : Aussi, des trucs extrêmement compliqués sont vraiment très facile pour nous, mais des trucs réalisables par des gamins de 5 ans sont trop durs pour nous.

Sans : C'est pour ça qu'il trouve le Junior Jumble plus compliqué que les mots-croisés...

Cerym : Après, les autistes ont des centres d'intérêt restreints particuliers voire inhabituels et qui deviennent vite une obsession...

Frisk : Les spaghettis et les puzzles...

Cerym : Si Papyrus ne s'améliore pas en cuisine, c'est primo à cause du manque d'indications claires et précises, et ensuite à cause de troubles moteurs qui le rendent maladroit. Voilà pourquoi il porte des moufles. Pour justifier sa maladresse.

Sans baissa la tête, la culpabilité commençant à le ronger.

Cerym : Ensuite, les autistes doivent suivre la même routine chaque jour, sinon ils se sentent très mal. Voilà pourquoi il a besoin d'une histoire pour dormir. Pas parce qu'il a besoin de l'histoire, mais parce qu'il est habitué.

Sans : C'est vrai que toutes les journées de Pap's sont les mêmes...Il continue de patrouiller dans Snowdin alors que ça n'a aucun sens...et il planifie toujours tout à l'avance si sa routine est modifiée...

Cerym : Les autistes sont aussi maniaques du rangement, perfectionnistes et accordent beaucoup d'importance aux moindres détails.

Le squelette serra les poings.

Sans : Il me forçait toujours à ranger à un endroit précis les chaussettes que je laissais traîner et se plaignait quand je les rangeais pas au bon endroit.

Cerym : Font des gestes répétitifs quand ils sont nerveux.

Frisk : Ça ne dérangeait pas Papyrus de me suivre et de retourner sur ses pas encore et encore quand je m'amusais à rentrer et sortir de la cuisine en boucle...

Cerym : Ne supportent pas les bruits forts et les cris.

Sans : Il panique dès que quelqu'un hausse la voix...

Cerym : Ne comprennent pas les émotions et les interprètent mal.

Sans : Il croit que quand on hausse la voix c'est qu'on est en colère...

Frisk : Et que quand on se dispute c'est qu'on ne s'aime plus...C'est sûr que d'un point de vue purement logique ça pourrait se tenir...

Cerym : Ont horreur du changement.

Sans : Il n'a jamais enlevé son déguisement d'Halloween et refusait de le laver...et il garde toujours ses vêtements "Cool Dude" en dessous...

Frisk : Et il continue de dire "le Roi Asgore" alors que Toriel est Reine...

Sans : Je suppose que ça explique aussi comment il a pu penser que Toriel était une deuxième Asgore...Parce qu'ils se ressemblent...

Cerym hocha la tête en réponse.

Cerym : Et les autistes ont une manière très particulière de parler...Ils parlent avec un langage très soutenu, avec une voix monocorde et...ils parlent très fort. Et même s'ils parlent comme des "idiots" parce qu'ils ne comprennent pas les choses, ils sont beaucoup plus intelligents que la moyenne et ont souvent un talent particulier.

Le squelette plaqua ses mains sur ses yeux, désespéré.

Sans : Comment j'ai pas pu le voir ?!

Cerym : Quand on ne connaît pas on peut pas savoir Sans...ce handicap est spécial et peu visible.

Sans : Il y a d'autres symptômes ?!

Cerym : Oui mais...Je veux pas en parler parce que c'est les moins glorieux...

Sans : Dis-les moi quand même !

Il leva la tête vers l'humaine d'un air résolu. Cette dernière haussa les épaules en soupirant.

Cerym : Les autistes deviennent nerveux très facilement et stressent beaucoup. Ça peut leur déclencher des crises de panique, des crises de pleurs incontrôlables et souvent...Des crises de rage et de violence. Dans ces moments-là comme la plupart du temps, ils ne supportent pas le contact physique. Ils ne supportent pas le contact visuel non plus et fuient souvent le regard des autres. Quand ils font une crise, ils ont tendance à s'auto-mutiler en se tapant la tête contre un mur ou en se griffant. J'imagine que c'est aussi pour ça qu'il porte des moufles... Enfin...Le plus grave c'est qu'ils ne comprennent pas les émotions parce qu'ils ne ressentent pas ou peu. Ils n'ont pas de capacité d'empathie ou alors elle est sélective et très déficiente. Du coup...ils sont souvent obligés de jouer la comédie en imitant les autres pour paraître normaux. C'est...pour ça que Papyrus a toujours un air théâtral et un ricanement terriblement exagérés. Pour cacher qu'en réalité sa voix doit être monotone et dénuée d'émotions... Et un autiste ne ment jamais. Il dit toujours ce qu'il pense même si ça ne plaît pas aux autres parce qu'il est incapable de savoir ce qui se dit et ce qui ne se dit pas et pourquoi. Et il est naturellement gentil mais...il déteste ne pas comprendre les choses et...les injustices et le mensonge le révoltent.

Le skeleton posa une main sur ses yeux d'un air consterné, se mettant à rire nerveusement.

Sans : Hahaha...et moi je l'ai toujours pris pour un con...je lui ai menti et j'l'ai toujours traité comme un débile...j'suis le pire frère possible !

Il baissa la tête en versant des larmes, le sourire crispé.

Sans : J'aurais vraiment foiré sur tous les plans ! Ma vie n'a été qu'une succession d'échecs ! Je vaux pas mieux que G...C-comment j'ai pas pu le voir plus tôt ?!

Cerym s'accroupit alors devant Sans pour le prendre dans ses bras afin de le réconforter.

Cerym : Ce n'est pas ta faute. C'est certainement un handicap inconnu chez les monstres. Ma mère ne savait pas non plus ! Et pourtant je lui en voulais pas parce que je sais qu'elle ne pouvait pas savoir ce que j'avais ! Et pourtant elle a fait de son mieux pour m'élever et a tout sacrifié pour moi ! J'ai très certainement gâché la vie de ma soeur. Je suis sûre que tu as aussi fait de ton mieux pour lui et que tu n'as jamais cessé de l'aimer.

Sans : Non...loin de là...

Cerym : Sans...?

L'humaine se releva pour faire face au skeleton qui essuya ses larmes avant de sourire bêtement.

Sans : Et donc du coup...t'as la même chose ? Heh...Ça se voit même pas...

Cerym : Oh...on peut dire que je m'adapte bien !

Sans : J'comprends mieux ce que tu entendais par "calculer un QI de manière normale". Ça veut dire qu'il n'est peut-être pas vraiment de 114...

Cerym : En effet ! Je suis extrêmement intelligente dans certains domaines, mais on pourrait considérer que je suis très con dans d'autres à cause de mes déficiences ! Mais j'ai des facilités dans les domaines scientifiques grâce à mon sens logique et ma mémoire exceptionnelle ! Einstein était autiste lui aussi !

Sans : Qui...?

Cerym : Laisse tomber !

La jeune femme ricana tandis que le squelette baissait la tête, troublé.

Sans : Tu...tu savais que ça allait finir comme ça...?

Cerym : Non...je pensais pas qu'il en était au stade de te haïr...je me doutais juste qu'il n'était pas dupe et jouait la comédie et qu'il avait compris que lui et moi on était pareil. Et puis...je préfère éviter de dire des choses dont je ne suis pas sûre à 100 %. Parce que tu te serais braqué et tu m'aurais détesté vu que tu ne me fais pas confiance...

Sans releva alors la tête vers Cerym pour lui adresser un sourire chaleureux.

Sans : Dis pas ça ma grande. Après tout ça...j'commence à te faire confiance ! T'es honnête, et t'es vraiment une fille bien ! Même si t'es handicapée, ça se voit que tu fais de ton mieux et que t'as bon fond !

La jeune femme fixa longuement le skeleton, surprise, avant de sourire joyeusement.

Cerym : Merci beaucoup !

Sans : Au fait, où t'as eu cette écharpe rouge ? Elle est de la même couleur que celle de Papy...

Cerym : Oh ça ?

L'humaine posa alors une main sur son écharpe avec un sourire radieux, baissant la tête d'un air pensif.

Cerym : Je l'ai eue d'un être qui m'était très cher...

Sans : "Était"...?

Le skeleton la fixait curieusement.

Cerym : Ne perdons pas plus de temps. Si tu es inquiet pour Papyrus, on doit vite aller le rejoindre pour le protéger de Chara.

Sans : C-c'est vrai !

Il hocha la tête d'un air résolu avant de saisir les deux humaines par une manche et se téléporter devant la forêt de Snowdin. Et le spectacle qu'il put observer était plutôt étonnant et dérangeant.
Trois personnes en dehors de Papyrus étaient présentes depuis un bon moment.
Chara et Gaster se faisaient face sous les regards abasourdis de Undyne et Papyrus.
C'est alors que la masse ténébreuse se tourna vers les nouveaux arrivants avec un sourire.

Gaster : Sans. Et l'humaine. Je vous attendais~

Puis il fixa longuement Cerym avec curiosité. De son côté, Sans se plaça instantanément devant sa bien-aimée afin de la protéger.

Papyrus : Alors...C'est lui mon père ? Le gentil Monsieur qui était là quand j'étais petit...?

Sans : Il est dangereux Pap's, éloigne-toi !!

Gaster : Tu oses dire ça, alors que de ce que j'ai compris, tu as beaucoup fait souffrir ton frère ? Mais je pense qu'au fond tu t'en moques éperdument.

Sans serra les dents, le regard empli de rage.

Sans : LA FERME !!

Pendant ce temps, Undyne fixait Chara, médusée.

Undyne : Comment est-ce possible...? Tu es...tu es morte !

Chara : Je sais~ Je t'ai manquée ? Haha. J'imagine que non.

Frisk : CHARA !

L'enfant posa le regard sur son interlocutrice, perdant son sourire.

Frisk : C'était toi...depuis le début...tu m'aidais pas vrai ? Tu es ma narratrice n'est-ce pas ? Cette voix qui décrivait mon environnement...l'environnement que tu connaissais très bien !

Flowey : Tu ne l'as remarqué que maintenant...?

Les deux filles tournèrent la tête vers la petite fleur qui venait de sortir de la neige.

Flowey : Eh bah ! T'es aussi perspicace que l'ordure souriante qui prenait son frère pour un imbécile !

Sans : Attends...t'étais au courant ?!

Le skeleton fixait Flowey avec stupéfaction.

Cerym : Ça commence à devenir un bordel monstre ici...

De son côté, Gaster se mit à ricaner, fixant Sans avec intérêt.

Gaster : Les événements prennent une tournure vraiment très intéressante.

Cerym : Je suis d'accord !

Sans : Mais t'es de quel côté toi ?!

L'humaine aux yeux verts ricana d'un air idiot en réponse.

Flowey : Évidemment ! Tu crois que c'était pour quoi que je venais le voir dans sa chambre pour le complimenter ?! J'étais le seul à qui il osait se confier ! Parce que je pouvais pas le juger ! Et lui...ne m'a jamais jugé non plus...

Cerym : (Les autistes sont incapables de juger quelqu'un...)

Papyrus : Nyeh hehe ! Normal ! Nous sommes amis ! Et je suis le président de ton fan-club !

Le grand squelette ricana fièrement devant un Flowey qui eut un sourire embarrassé.

Chara : On dirait bien qu'il reste encore un peu d'Asriel en toi.

La petite fille fixa tristement la fleur dorée.

Flowey : Et c'est pour ça que je sais que tu es quelqu'un de bien au fond, Chara. S'il-te-plaît...Il est encore temps d'arrêter...

Il observait l'enfant d'un air suppliant avant que cette dernière ne se mette à rire.

Chara : Arrêter ?! Mais pour quoi faire ?! Vous êtes tous des traitres !! Après ma mort, tout le monde m'a oubliée et remplacée par...Frisk ! Maman l'a traitée comme sa fille, lui a donné MA chambre et m'a remplacée pour mieux m'oublier ! Même toi ! Tu as dit qu'elle est l'amie que tu avais toujours souhaité avoir !!

Flowey sursauta, son regard reflétant une certaine culpabilité.

Flowey : Non je...je voulais pas...

Chara : Et pourtant, j'ai quand même aidé Frisk ! Je lui ai décrit tout ce qu'elle croisait ! Mais elle s'en moquait ! Quand je lui ai montré mes jouets dans notre chambre, elle s'en fichait ! De mes dessins aussi ! De tout ! Alors que j'essayais de la faire rire avec des jeux de mots, des blagues pendant les combats ! Je suis sûre que t'as même pas fait gaffe quand j'ai nommé la tarte de Maman "Butt.Scot" !

Frisk : Alors qu'en route Génocide elle s'appelait juste "B.Scotch"...

Chara : Et ce flashback avec Asriel qui t'a permis de le sauver, tu crois qu'il sortait d'où ?!!

La brune baissa la tête, venant de réaliser un détail important.

Frisk : De tes souvenirs...même l'écran de Game Over...C'était la dernière phrase que Asgore t'avait dite avant que tu ne meures...

Chara : ÉVIDEMMENT !! TU ME DOIS TOUT ! ET TOI TU NE M'AS JAMAIS MONTRÉ DE RECONNAISSANCE !!

Frisk : Cerym...

Cerym : Mh...?

Cette dernière tourna curieusement la tête vers son interlocutrice.

Frisk : Tu as dit que les jeunes enfants ne sont pas en âge d'être des psychopathes mais...si c'est ma narratrice...J'ai jamais trouvé qu'elle parlait comme une enfant.

Cerym : Comment ça...?

Frisk : "Je vois deux amoureux se fixer au bord du chaudron des Enfers. Souhaitent-ils tous deux la mort ? Car leur amour finira en Enfers." ...Sans parler de son discours à la fin de Routes Génocides. Et sa manière de parler en général. Même maintenant.

Cerym : Je vois...

C'est alors que Sans leva une main en direction de Chara, sa pupille droite brillant d'un jaune ardent.

Sans : Si je la tue, on en aura enfin fini avec cette histoire !

Flowey : N'Y PENSE MÊME PAS !!

Chara : Huhu. Tu attaquerais l'ÂME de ta chérie ?

La petite fille fit alors apparaître l'ÂME de Frisk dans sa main sous les regards tétanisés de Papyrus, Undyne et Sans.

Undyne : Chara...qu'est-ce que tu as fait ?!

Chara : Hahaha ! J'ai simplement récupéré mon dû ! Après tout, Frisk me doit la vie~

Frisk : Quoi ?!

L'assemblée fixait la petite fille avec une intense confusion. Cette dernière se mit à rire d'un air hystérique avant de reprendre.

Chara : C'est vrai que vous ne pouviez pas savoir ! Il y a dix ans, lorsque Frisk est tombée ici, sa chute lui a été mortelle~

La principale intéressée eu un spasme, sentant des frissons d'horreur parcourir son dos.

Undyne : Quoi ?! Tu veux dire que Frisk est...

Chara : Tout à fait. Et elle n'avait pas la "Détermination" nécessaire pour revenir à la vie. Alors je lui ai tout simplement fait don de...mon ÂME ! Ainsi, j'ai pu me réincarner en elle !

Undyne : Mais c'est impossible !! Un humain ne peut pas absorber d'ÂME humaine !!

Sans : Si...il ne peut pas les faire fusionner, mais il peut l'absorber...ce qui signifie que Frisk a toujours vécu avec deux ÂMES qui cohabitaient en elle...C'est grâce à l'ÂME de Chara qu'elle a gagné le pouvoir de Reset...

Flowey : Et ça explique comment la Détermination de Frisk a pu surpasser la mienne...et qu'elle a toujours eu beaucoup plus de Détermination que les autres humains qui sont venus ici...

Sans : Elle avait...la Détermination de deux personnes...C'est pour ça qu'elle pouvait avoir accès aux souvenirs de Chara...et que cette dernière pouvait communiquer avec elle au travers des boîtes de dialogues...

Le petit squelette baissa la tête, sous le choc.

Chara : HAHAHA ! Et encore ! J'ai tellement d'autres choses à vous apprendre ! Notamment sur Sans~

Gaster : Tu n'en auras pas besoin.

La masse ténébreuse avança d'un air menaçant vers le groupe avec un rictus malsain.

Gaster : J'en ai plus qu'assez de tes fariboles. Je vais régler ce problème à MA manière puisque vous semblez être dans une impasse.

Il lança un regard sournois vers Frisk qui sursauta, effrayée.

Sans : I-il compte s'en prendre à Frisk !!

Undyne s'interposa, bloquant l'approche de Gaster avec sa lance.

Undyne : Je sais pas qui tu es, mais tu toucheras pas à mes amies !

L'ombre esquiva aisément les assauts de la guerrière qui fut étonnée de réaliser qu'il était intouchable.
C'est alors que Papyrus accourut rapidement vers son amie, faisant apparaître un os bleu dans chaque main.

Sans : P-Pap's ?!

Papyrus : Même s'il s'agit de mon père, je ne peux le laisser blesser mes amies !

Après avoir dit cela avec un immense sérieux, le valeureux squelette sauta dans les airs afin d'abattre ses os sur son géniteur. Mais ce dernier se protégea avec un bouclier de ténèbres avant de le renvoyer au loin, puis il fit apparaître deux énormes mains afin de parer les coups d'Undyne. Mais Papyrus n'avait pas dit son dernier mot, ayant lancé durant son vol une série d'os pointus vers Gaster qui sourit avec satisfaction avant de les bloquer avec une main.

Gaster : Tu es effectivement très fort, Papyrus.

Il utilisa alors sa magie de gravité pour immobiliser le squelette au sol.

Papyrus : Ngh...e-et mince !

Puis Gaster se chargea de bloquer toutes les lances d'Undyne qui se déchaînait sur lui telle une furie, lui en renvoyant une majeure partie.
Il profita alors d'un moment d'inattention de la guerrière qui commençait à fatiguer pour envoyer brutalement cette dernière contre un arbre.

Undyne : Ngaah..!

Papyrus : Undyne !!

Sans fit soudainement apparaître deux Gaster Blasters, mettant son père en joue.

Sans : TOI !!

Le regard empli de haine, il tira sur l'ombre. Mais cette dernière se mit à sourire avant d'avancer vers son fils à travers les lasers à la plus grande stupéfaction de ce dernier.

Gaster : Tu ne peux blesser quelque chose d'intangible, Sans. Je te l'ai déjà dit.

Il se pencha alors vers le skeleton qui représentait le dernier rempart protégeant Frisk et Cerym, et indirectement Chara et Flowey. La masse sombre tendit une main vers son fils qui le fixait, tétanisé par l'angoisse.

Gaster : Viens avec moi, Sans. Je pourrai ainsi te rendre ce que tu as perdu. Combler ce vide qui est en toi. Te rendre tes espoirs perdus. Tu veux la revoir, n'est-ce pas ?

Sans : S-Suzy...

Comme hypnotisé, le skeleton leva lentement une main, prêt à saisir celle de son père avant qu'une voix ne le tire de ses rêveries.

Frisk : SANS NE L'ÉCOUTE PAS !! IL EST EN TRAIN DE TE MANIPULER !!

Sans : De me...

Cerym : Réveille-toi mec !!

Sans secoua brusquement la tête afin de se ressaisir avant de serrer les dents, sa pupille droite brillant plus intensément.

Sans : C'est vrai !! Je vais pas me laisser avoir par un taré comme toi ! J'ai été ta marionnette depuis beaucoup trop longtemps mais c'est fini maintenant !

Gaster pencha la tête curieusement, toujours avec le sourire.

Gaster : Non...? Mh. Tant pis.

Il haussa les épaules avant de soulever son fils dans les airs avec sa psychokinésie, ainsi libre de s'approcher des trois humaines sous les regards horrifiés de Undyne, Papyrus, Flowey et...Sans.

Cerym : Oh c'est pas bon ça...

Papyrus : FRISK !! CERYM !!

Undyne : Frisk !!

Flowey : CHARA !!!

Sans : GASTER NE FAIS PAS ÇA !! PITIÉ !!

Gaster : Voilà qui devrait éluder la question.

Frisk put sentir les larmes de son petit-ami tomber sur son front tandis qu'elle fixait avec terreur au même titre que Chara et Cerym le scientifique qui avançait une main vers le visage de la brune.
Ce fut la dernière sensation qu'elle put sentir avant que ce ne soit le néant total.

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