Chapitre 2 : Surface.
"Je suis déçu."
Frisk restait bloquée sur ces paroles qui se bousculaient inlassablement dans sa tête. L'idée d'avoir déçu Sans la terrifiait. Elle ne cessait de se répéter qu'elle avait fait quelque chose de mal, qu'elle avait tout fait rater. Mains plaquées sur le sol, elle finit par serrer ses poings. Ses pupilles dilatées finirent par reprendre un peu d'éclat tandis que la jeune fille retrouva un peu de sa lucidité.
"Je ne peux pas abandonner. Je ne peux pas abandonner maintenant. J'ai la DÉTERMINATION avec moi. Je dois aller le voir ! Je dois lui demander !"
L'amour qu'elle portait à Sans était-il faible au point de lâcher prise maintenant et se morfondre ?
"Bien évidemment que non !! Je ne vais pas lâcher prise juste parce qu'il m'a dit ça !"
Il était vrai qu'elle ne pouvait pas abandonner pour si peu. Après tout, enfant elle avait accompli de nombreux miracles grâce à sa DÉTERMINATION. Elle était même parvenue à raisonner Asgore et surtout Flowey. À force de ressasser ces souvenirs, il devenait de plus en plus inconcevable pour l'humaine de ne pas se battre pour une chose qui lui tenait tant à coeur.
"Je suis déterminée."
Après s'être longuement parlée à elle même à voix haute depuis tout le temps où elle avait enfin retrouvé ses esprits, elle se décida enfin à se relever. Elle épousseta ses genoux puis bascula sa tête de droite à gauche, commençant à se demander quel chemin Sans avait emprunté. Le château était effectivement très grand, le squelette aurait pu aller n'importe où. Vraiment n'importe où. Cette idée provoqua un certain état de panique chez la jeune fille qui rejoignit bien rapidement la salle principale en courant, ce qui alerta évidemment tous les invités. On lui posait toutes sortes de questions portant surtout sur son air affolé et sur le fait que Sans s'était soudainement volatilisé. Mais Frisk ne s'en préoccupait pas, ou du moins elle n'entendait rien. Les seules choses qu'elle parvenait à entendre étaient les battements rapides de son coeur et le brouhara constant dans son esprit, avec des tonnes d'idées embrouillées, des phrases et des questions.
"Mais où a-t-il bien pu aller ?!"
C'était sa principale interrogation pour le moment. L'humaine fouilla chaque chambre, chaque salle de bain et même chaque toilette. Elle arpentait chaque couloir de ce grand château au pas de course. Elle était épuisée mais continuait quand même à chercher. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre du temps car chaque secondes la rapprochait de l'éventualité que Sans quitte le château pour aller on ne sait trop où dans l'Underground.
Les recherches intensives ne donnèrent malheureusement aucun résultat satisfaisant. Et Frisk avait exploré toutes les pièces de cette bâtisse. Elle n'eut d'autre choix que de stopper sa course effrénée, ne sachant plus où aller. Tout en reprenant son souffle le plus difficilement du monde, la jeune fille passait en revue toutes les possibilités en les écartant les unes après les autres jusqu'à ce que l'une d'entre elle fasse tilter Frisk tel un éclair de génie.
"La sortie ! Non. Les sorties !"
Le château possédait effectivement deux sorties possibles. La première était tout simplement l'entrée qui donnait sur le chemin de New Home. Et la brune s'empressa de s'y diriger toujours en courant. Une fois sortie, elle vérifia une partie du chemin en scrutant le terrain tout autour d'elle. Mais elle ne vit pas l'ombre du skeleton. Elle entra à nouveau dans le château dans le but de vérifier le dernier endroit possible, plus paniquée que jamais. En effet, si Sans ne se trouvait pas à cet endroit là, tous les espoirs de Frisk s'effondreraient. Mais l'humaine était certaine qu'il y serait. C'était pour elle comme une évidence. Il ne pouvait pas en être autrement.
Frisk pénétra dans le jardin de fleurs dorées qui représentait le chemin menant à la dernière sortie du château. Une fois arrivée à destination, l'humaine, exténuée par cette course folle s'était repliée sur elle même, ses mains prenant appui sur ses genoux afin de reprendre du mieux qu'elle pouvait son souffle. La respiration saccadée, elle releva tout de même la tête. Et ce fut la bouffée d'air frais pour Frisk, un immense soulagement.
Sans contemplait les fleurs dorées. Il tourna la tête vers Frisk sans un mot, l'observant simplement. La jeune fille se releva complètement, fixant Sans tout aussi silencieusement que lui. Le squelette finit par rompre le silence.
Sans : Heh. C'est quoi cette tête ? On dirait que t'as traversé tout l'Underground en courant !
Comme à son habitude, il prenait absolument tout à la rigolade avec son air moqueur.
Frisk : Je...Je l'aurai fait volontiers si c'était nécessaire pour te retrouver !
L'humaine avait porté une main sur son coeur, la resserrant sur son t-shirt comme pour se donner du courage. Sans se contenta de ricaner en réponse, tournant à nouveau sa tête vers les fleurs dorées. Mais ce n'était plus pareil que lorsque Frisk est arrivée. Cette fois, il les regardait sans vraiment les regarder. Il attendait.
Frisk : Sans...Tu ne m'aimes pas ?
L'humaine avait posé cette question sur un ton désespéré, ce qui n'échappa pas au squelette.
Sans : C'est pas la question.
Frisk : Mais alors qu'est ce qu'il y a ?! Qu'est ce que j'ai fait de mal ! Je te l'avais dit il y a 10 ans ! J'ai attendu mes 18 ans pour t'avouer mes sentiments !
Sans : C'est pas ce que t'as fait.
Frisk : Quoi ?...
On pouvait voir dans les yeux de la brune qu'elle était totalement perdue. Bien évidemment qu'elle lui avait dit ! Et il l'a rejetée !
Sans : Tu t'es juste contentée de courir vers moi et me balancer "Epouse-moi !".
Frisk : Mais...!
Elle se stoppa alors de parler. Tout à coup, toutes les paroles que Sans avait prononcées avant de s'en aller venaient de trouver leur sens dans la tête de Frisk. Elle venait enfin de comprendre ce qui avait tant déçu son bien-aimé. Le skeleton ne laissa pas le temps à la jeune fille de pousser plus loin sa réflexion, reprenant la parole afin de dire exactement ce que Frisk avait commencé à s'imaginer.
Sans : Je t'ai vu évoluer durant toutes ces années. Toutes ces années pendant lesquelles tu t'es améliorée pour mieux parler, mieux exprimer tes pensées, tes sentiments. Tu as fini par ouvrir ton coeur aux autres. Tu as tellement grandi, tu es devenue une magnifique femme ! Quand tu avais 8 ans, je ne voulais pas spécialement que tu sois aussi grande que Papyrus en terme de taille. Je voulais que tu murisses suffisamment pour m'exprimer clairement tes sentiments pour moi aujourd'hui. Seulement tu as agis exactement comme quand tu avais 8 ans !
La voix de Sans était de plus en plus tremblante à mesure qu'il parlait.
Sans : Tu m'as bêtement répété exactement la même chose qu'il y a 10 ans ! Tu as parlé exactement comme l'enfant que tu étais ! C'est pas ce que je voulais !
Il posa brutalement sa main sur son torse, serrant fortement son t-shirt, se retournant brusquement vers Frisk pour lui révéler un spectacle auquel la jeune fille n'aurait jamais souhaité participer. Ce qu'elle vit la choqua profondément. Sans pleurait. Lui, le squelette le plus flemmard de l'Underground qui semblait si détaché et indifférent à tout, lui qui faisait sans cesse de mauvais jeux de mots et qui prenait tout à la rigolade. Ce Sans là était en train de verser des larmes devant l'humaine qui ne sut quoi faire, le regardant seulement tremblant, son orbite droit d'habitude si noir avec seulement un point blanc lui servant de pupille révélant cette fois une pupille bien plus grosse et d'un bleu ardent et profond des plus magnifiques. Le skeleton continua là où il en était, portant sa seconde main là où se trouvait la première, serrant toujours plus son t-shirt et gesticulant au rythme de son âme qui criait au désespoir.
Sans : Ce que je voulais, c'était une vraie déclaration ! Que tu m'exprimes enfin tout ce que tu ressentais ! Pas un truc sorti de l'imagination d'une gamine de 8 ans ! J'étais tellement frustré...Mais je ne pouvais rien dire. C'est pas à moi de faire ça à ta place. Alors...Je suis parti le plus vite que j'ai pu...Pour te cacher ma frustration. Pour ne pas te montrer ça. Je ne voulais pas que tu me vois aussi pitoyable et que tu culpabilises ! Et puis de toute façon c'était ce que je pensais !
Frisk profita du moment de pause du skeleton pour enfin prendre la parole à son tour.
Frisk : Que je t'ai déçu ?
Sans : Évidemment !!
Sans semblait en colère. C'était du moins l'interprétation de Frisk. Mais la jeune fille comprit bien vite l'étendue de la tristesse et la frustration que Sans ressentait en ce moment. En ce moment, il était en train de se torturer l'esprit pour elle. Et c'était de sa faute.
Frisk : Pendant 10 ans tu m'as attendue ?
Sans : Évidemment !
Frisk : Pourquoi avoir toujours été aussi proche d'une humaine que tu ne connaissais même pas ? Pourquoi quand j'ai traversé l'Underground tu étais toujours là où je me trouvais ?...
Sans : Parce qu'au départ j'avais promis à Tori de te protéger. Elle avait si peur pour toi, une petite humaine aussi frêle qui avait eu le malheur de tomber dans l'Underground. Puis quand je t'ai vu la première fois j'étais curieux. J'avais une idée précise des humains et je voulais vérifier avec toi si elle était juste tout en honorant ma promesse faite à Tori. Mais je m'étais trompé. Tu dépassais toutes mes espérances. Tu étais dotée d'une forte DÉTERMINATION et en plus tu faisais preuve d'une bonté absolue envers tous les monstres que tu as croisés malgré le fait que beaucoup ont cherché à te tuer. En plus de cette promesse, je me suis senti obligé de te protéger. Et puis j'avais vraiment pas le choix que de te suivre partout sans te lâcher ne serait-ce qu'un instant du regard. Et j'ai continué de faire ça durant toutes ces années et je continuerai encore.
Frisk : Pourquoi ?
Sans : Il me semble que je te l'avais dit il y a 10 ans au début de ton voyage. Si j'étais pas constamment là en train de te protéger, tu serais morte depuis un moment.
Frisk se rappela que cette affirmation lui avait glacé le sang à l'époque. Et entendre à nouveau cela lui fit exactement le même effet.
Frisk : Comment ça...?
Sans : T'as pas besoin de le savoir.
Il détourna le regard un instant, cherchant de toute évidence à esquiver ce sujet. Puis il posa à nouveau les yeux sur Frisk.
Sans : C'est juste...que je pouvais pas te laisser en sachant le danger que tu courrais constamment...Je ne voulais vraiment pas voir la fille que j'aimais mourir sous mes yeux alors que je suis le seul capable de te protéger de ça...
Le squelette s'était un peu calmé. Il avait cessé de trembler et avait laissé ses bras glisser le long de son corps. Il ne haussait plus autant la voix. Mais les larmes continuaient de couler, son oeil droit brillant d'un bleu encore plus intense.
Et parallèlement, Frisk reçut, tel une gifle l'aveu de Sans. En l'entendant dire à quel point il l'aimait, elle ne put qu'écarquiller les yeux, se sentant stupide de ne l'avoir jamais remarqué. Elle s'était rendue compte qu'au final, durant toutes ces années elle n'avait pensé qu'à elle sans jamais prendre en compte un seul instant les sentiments de la personne qu'elle aimait le plus alors que pendant 10 ans il s'était torturé l'esprit pour elle et souffrait en silence, bataillant contre lui-même et ses sentiments du mieux qu'il pouvait pour refléter à Frisk le Sans blagueur, nonchalant et flemmard habituel.
"Combien de fois a-t-il dû se sentir terriblement seul ?"
Car Frisk ne voyait rien. Elle était hermétique à toutes les attentions, à toutes les marques d'affection du skeleton. Elle était là, à côté de lui, mais pas de la manière qu'il voulait. Elle était là sans être là. Et malgré cela il restait le même en surface et continuait à sourire devant la jeune fille pour qu'elle ne ressente pas et ne soit pas affectée par la douleur qui l'opressait et qu'il reprimait chaque jour car il savait qu'elle ne la comprendrait pas. Il avait toujours agit dans son intérêt. Il était toujours là, près d'elle, mais elle ne le remarquait jamais. Ça lui paraissait normal. Elle ne s'est toujours préoccupée que de sa petite personne. Même lorsque cette petite fille avait dit à Sans qu'elle l'épouserait, elle n'a en réalité rien fait d'autre qu'imposer son choix et ses sentiments sans même chercher à connaître ceux de Sans. Mais il n'avait pas bronché. Il n'avait jamais bronché face à elle et ses élans d'égoïsme. Oui...C'était ça. C'était exactement le bon terme. Elle était égoïste.
"Combien de fois a-t-il dû pleurer en silence, seul, las de porter continuellement chaque jour ce masque pour ne rien révéler ?"
Frisk réalisa que Sans a souffert pendant 10 ans de ne pas pouvoir dire ce qu'il ressentait simplement dans l'intérêt de l'humaine. Il attendait. Il attendait avec espoir ce jour qu'elle lui avait promis. Et il n'a pas obtenu ce qu'il espérait. 10 ans pour entendre les paroles d'une enfant égoïste qui lui a donné l'ordre de l'épouser sans plus d'explications.
Et toute cette frustration et cette tristesse accumulée durant 10 années ont fini par éclater en sanglots devant l'humaine. Il avait craqué devant elle alors qu'il avait tout fait pendant tout ce temps pour que cela n'arrive pas.
"Tu parles d'une sauveuse ! Alors qu'il a tant souffert et je n'ai même pas été capable de le voir !"
Frisk se sentait affreusement coupable. Elle finit tout de même par poser une question car il y avait quelque chose qui la chiffonnait, qu'elle n'arrivait pas à saisir.
Frisk : Pourquoi tu n'avais rien dit...?
Elle ne comprenait pas en quoi il était dans son intérêt de lui cacher la vérité au point de se faire du mal. Sans finit par lever le voile sur cette interrogation, les larmes continuant de perler sur ses joues.
Sans : Tu n'étais qu'une enfant ! C'était impossible ! Déjà moralement ce n'était pas correct. Et justement parce que tu étais une enfant tu n'aurais pas été capable de comprendre le sens des sentiments que j'avais pour toi. Ta prétendue demande en mariage, tous les enfants en ont fait une à une personne qu'ils estimaient et admiraient beaucoup sans pour autant comprendre vraiment ce que cela implique ! Ce que tu avais fait à 8 ans n'avait rien de différent à cela !
Frisk : Mais pourquoi avoir attendu aujourd'hui ?! Pourquoi tu ne me l'avais pas dit plus tôt, quand j'étais suffisamment grande ?!
Sans : Parce que malgré tout ça j'espérais. Tu m'as fait la promesse qu'à tes 18 ans tu en reparlerais avec moi. Alors je voulais voir si tes sentiments étaient suffisamment forts pour que même en grandissant tu finisses par tenir cette promesse. Au fil des années tu as effectivement évoluée sur certains points mais tu es restée la même à l'intérieur. Tu ne me regardais jamais comme je le souhaitais. Quand je regardais dans tes yeux je ne voyais que l'admiration que tu me vouais... alors je voulais pas...Je voulais pas te dire tout ce que je ressentais...sûrement parce que j'avais peur...et puis tu avais l'air heureuse comme ça. Je voulais pas te perturber avec mes histoires. Mais j'ai continué d'espérer et d'attendre ce jour. Seulement tu m'as parlé comme l'enfant que tu as toujours été. Tu n'as pas discuté, tu m'as imposé la même chose qu'auparavant. J'ai donc cru que tu prenais ça toujours autant à la légère. Heh...Je m'étais même demandé si tu te fichais pas de ma gueule !
Son ricanement était forcé et empli de tristesse.
C'était la première fois que Frisk comprenait Sans et l'étendue de ses sentiments, de sa douleur, de sa frustration et de sa tristesse.
La jeune fille approcha lentement du skeleton pour tomber à genoux devant lui afin d'être à la même hauteur et le prendre délicatement dans ses bras. Elle voulait fondre elle aussi en larmes et le supplier de lui pardonner tout en cherchant à se faire consoler mais elle savait que ce n'était pas la chose à faire, ce serait encore une réaction enfantine. Il avait toujours été là pour elle et elle n'avait pas fait attention à lui. Elle ne l'avait jamais vraiment regardé. C'était à présent à elle d'être là pour lui et de le voir enfin tel qu'il est réellement.
C'est pourquoi elle le tenait fermement dans ses bras comme pour lui dire que tout irait bien.
La lumière se refléta plus intensément sur les pétales de fleurs dorées, faisant ressortir tout leur éclat et toute leur beauté. C'est dans ce décor sublime et idyllique que Frisk tenait contre elle le skeleton qu'elle aimait pour que sa douleur s'envole et soit emportée au loin par la légère brise qui faisait gracieusement voler la chevelure de l'humaine.
Frisk : Je t'ai toujours été extrêmement reconnaissante pour tout ce que tu as fait pour moi et pour tous ces bons moments passés ensemble. C'est vrai que depuis enfant je t'admirais beaucoup. Mais je t'aimais aussi profondément. Et j'ai bêtement attendu de t'en parler seulement aujourd'hui sans me préoccuper de ce que tu ressentais pendant toutes ces années et sans me rendre compte que tu m'attendais. J'ai été incapable de voir ta souffrance et j'ai très mal choisi mes mots. Je suis désolée Sans...Mais maintenant c'est fini. Je sais ce que tu ressens vraiment. Je serai autant là pour toi que tu l'es pour moi. Je ne te laisserai plus jamais souffrir comme ça. Je t'aime Sans. Je t'aime profondément. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours. Ça ne changera pas. Alors j'espère que tu m'accepteras encore malgré tout ça.
Le skeleton finit par serrer à son tour la jeune fille dans ses bras, agrippant fermement sa veste, pleurant plus intensément. Sa pupille bleue avait disparue.
Sans : B-bien sûr que oui...!
La voix du squelette était tremblante. Frisk eut un léger rire et caressa le dos de son bien-aimé afin de le réconforter.
Frisk : Faut pas pleurer comme ça ! Tout est bien qui finit bien non ? C'est pas le Sans que je connais ça !
Sans : Dis Frisk...
Frisk : Oui ?
Sans : Tu connais le comble pour un squelette ?
Frisk : Non.
Sans : Tomber sur un os.
L'humaine rit à cette mauvaise blague trop refaite.
Sans : Tu es cet os. L'os dont je suis tombé amoureux.
Il finit par reculer, fixant l'humaine dans les yeux. Ils restèrent ainsi un moment. Puis Sans rompit ce silence.
Sans : Heh. Elle était mauvaise cette blague non ?
Frisk : Pas tant que ça~
La jeune fille, qui avait compris que c'était sa manière à lui de combattre sa timidité et dire "je t'aime", approcha son visage pour aller déposer un baiser sur la bouche du squelette. Le temps se figea alors dans leur esprit. Les deux amants profitèrent de cet instant, souhaitant tous deux qu'il dure éternellement. Au bout de plusieurs secondes la brune recula, les joues roses et un large sourire satisfait.
Sans : Ça doit pas être génial d'embrasser un os !
Frisk : On fait avec ! Tant que c'est toi ça me va. J'aime tout de toi.
Le sourire de Sans s'élargit, les joues un peu bleues.
Sans : Heh. J'ai bien fait de venir dans ce jardin. On dirait qu'on est dans un film.
Frisk : Oui. Et on a notre happy ending.
Le skeleton n'ajouta rien de plus, à part un rire bête à cause de la gêne. Il se contenta de mettre sa capuche, se persuadant qu'il pourrait cacher son embarras. Puis il reprit la parole avec un air sérieux.
Sans : Je voudrais t'emmener dans un endroit spécial après la fête.
Frisk : Spécial ?
Sans : Oui, il est important pour moi. Tu verras.
Frisk : D'accord ! Mais avant...
L'humaine afficha un grand sourire avant de prononcer une phrase qui choqua profondément le skeleton.
Frisk : Je veux aller à la surface !
Sans ne sut quoi dire, se sentant trahi. Il ne put réfléchir de manière rationnelle à ce que Frisk venait de lui annoncer. Il avait le sentiment de se faire abandonner, imaginant celle qu'il aimait depuis si longtemps quitter définitivement l'Underground pour retourner là d'où elle venait vraiment. Ce n'était évidemment pas logique et il devait probablement y avoir une explication. Ou pas. Sans ne savait plus. Son esprit s'embrouilla, divers sentiments contradictoires s'entrechoquaient.
Son corps entier devint du coton, il était prêt à s'effondrer. Pourquoi voulait-elle aller à la surface après toute cette discussion ?
C'était incompréhensible pour lui.
Il devait lui demander, mais les mots ne sortaient pas.
Il resta ainsi, tétanisé, incapable de s'exprimer.
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