Chapitre 11 : L'histoire de Gaster.

   Le malaise s'était installé depuis quelques minutes déjà. L'atmosphère était très pesante. Frisk n'avait absolument aucune idée de comment aborder la conversation. Elle voulait s'excuser, mais les mots ne voulaient pas sortir.
C'est alors que Sans rompit le silence avec son ricanement habituel.

Sans : Bah alors ! C'est quoi c'te tête que tu m'fais ? On dirait que t'as vu un mort !

L'humaine se mit alors à rire très légèrement. Puis ce rire se répéta avant de commencer à aller en s'intensifiant jusqu'aux éclats tandis que des larmes coulaient le long de ses joues. Le skeleton s'approcha alors de la jeune fille pour la prendre dans ses bras, toujours en souriant.

Sans : J'sais. J'ai dû te faire vachement peur. J'étais pas dans mon état normal...Je suis désolé. Mais...maintenant ça va mieux hein !

Frisk leva alors la tête vers le squelette, le fixant de ses yeux remplis de larmes.

Frisk : Non ! C'est moi qui suis désolée ! J'ai pas cherché à comprendre ce que tu ressentais et je n'ai fait que me braquer comme une enfant et fuir dans un moment où tu avais besoin de soutien ! Je suis tellement désolée !

Dit-elle en sanglotant, collant son visage contre la cage thoracique de Sans et s'accrochant fermement à la veste de ce dernier tandis que celui-ci caressait doucement sa tête afin de l'apaiser.

Sans : T'sais, tout le monde aurait réagi comme toi. J't'ai quand même hurlé dessus et j't'ai un peu bradassée...

Ses yeux reflétaient toute la culpabilité qu'il ressentait en disant cela.

Frisk : Je suis pas comme tout le monde...

Le squelette ricana légèrement, relevant alors le visage de l'humaine par le menton, la fixant dans les yeux.

Sans : Frisk, c'est pas parce que t'as sauvé l'Underground qu'il faut te coller autant de responsabilités et autres trucs à la con sur le dos ! Tu restes une humaine ! Enfin...J'veux dire dans le sens d'une personne normale !

Frisk : H-hum !...

Sans : J'vais pas t'en vouloir juste pour ça ! C'est d'ma faute à la base !

La brune hocha la tête en réponse tandis que Sans mit sa main libre dans sa poche de veste afin de se servir de celle-ci pour essuyer les larmes de Frisk, plongeant à nouveau son regard dans le sien.
Au bout de plusieurs secondes, les deux tourtereaux se mirent à rougir fortement, surtout Sans qui était extrêmement bleu et semblait très paniqué.

Sans : Eum...c-c'est...C'est malaisant ! J-j'avais aucun sous-entendu q-quand j'ai pris ton menton comme ça hein ! C-c'est que--

L'humaine se jeta alors sur lui en riant, le faisant tomber en arrière, se retrouvant au-dessus de lui, chose qui semblait le perturber au point qu'il donnait l'air de mourir à petit feu.

Frisk : Idiot ! Ne te justifie pas juste pour ça ! Premièrement, c'était hyper romantique ! Deuxièmement, ce côté entreprenant te donnait un air incroyablement classe et sexy !

Les orbites de Sans devinrent tout à coup aussi vides que les tiroirs de la cuisine, sa tête tombant légèrement sur le côté. C'était un coup critique !
Frisk rit à nouveau, prenant le visage du squelette entre ses mains afin de le tourner dans sa direction.

Frisk : Tu vas pas faire ça à chaque fois !

Sans : E-essaie de dire des trucs moins perturbants dans ce cas ! Au cas où tu le savais pas, j'ai jamais eu de copine avant !

La jeune fille prit un air étonné.

Frisk : Oh ? Vraiment ?

Les pupilles du skeleton retrouvèrent enfin leur éclat, fixant sa bien-aimée avec un sourire.

Sans : Heh. Déjà, ça fait 10 ans qu't'es là ! Et puis tu crois vraiment qu'une feignasse comme moi aurait pu se trouver une copine ?

Frisk : Tu te sous-estimes trop Sans.

Sans : J'parlais dans le sens que j'voulais pas m'embêter avec ça. J'suis le genre de gars à me laisser porter par le vent ! J'suis trop cool pour ce genre de choses !

Il se sur-estimait trop.

Frisk : Tu te sur-estimes trop Sans.

Sans : Mets toi d'accord...

Puis les deux amants restèrent silencieux, se fixant dans les yeux, Frisk toujours à califourchon sur Sans.
Ce dernier se mit à nouveau à rougir.

Sans : Est-ce que tu comptes...Je sais pas moi...te...l-lever ? Encore une fois c'est malaisant...surtout si tu fais rien.

Il lança alors un sale clin d'oeil à Frisk qui rougit fortement à cette blague de mauvais goût mais plutôt amusante et bien trouvée.

Frisk : A-arrête ça espèce d'idiot !

Sans : Heh. C'toi qui l'a cherché aussi, à t'assoir sur moi dans une telle position !

Frisk : C'EST UN ACCIDENT ! TU ES TOMBÉ !

Sans : Oh ! Fais pas genre que tu savais pas que ça allait donner ce résultat ! Petite coquine !

Dit-il avec un clin d'oeil, posant alors ses deux mains sur les cuisses de l'humaine juste en dessous de son short.
Et Frisk eut la réaction la plus spontanée qui soit : elle poussa un léger cri en rougissant comme jamais, on aurait dit que sa Détermination allait exploser de ses joues et ce fut en quelque sorte le cas puisqu'elle le gifla toujours aussi spontanément, se relevant rapidement et fuyant pour aller se caler contre le mur comme un petit animal apeuré.
Cette action la remplit de DÉTERMINATION.
Le sac d'os porta alors une main à sa joue en riant, s'asseyant.

Sans : Hehe. J'l'ai sentie passer celle-là !

Frisk : Tu l'as pas volée ! Pervers !

Dit-elle d'un air horrifié. Même si sa réaction était exagérée. C'est pas comme s'il avait posé ses mains sur ses fesses !
Le squelette ricana en réponse, se frottant la joue. Il devait sûrement se réjouir. Après tout, il avait réussi à créer cette situation dans son avantage pour cacher qu'en réalité il était embarrassé et faire oublier à Frisk qu'en premier lieu, une dispute grave s'était produite juste avant en partie parce qu'il avait merdé. Quel excellent comédien.

Sans se releva et avança vers l'humaine, mains dans les poches, ce qui incita Frisk à se coller encore plus contre le mur même si cela semblait difficilement faisable.

Sans : Heh ! Bah quoi ! T'as peur de ton Sans-pai ?

Frisk : Je me méfie...

Le skeleton balança alors directement son regard sur les quelques livres qui jonchaient le sol. Après tout, c'était ce qui le préoccupait le plus depuis tout ce temps. Cela n'échappa pas à l'humaine pour son plus grand malheur.

Frisk : Oh ça ? Je...Je faisais des...recherches...

Sans soupira, s'asseyant en tailleur devant ses livres, les contemplant tristement.

Sans : Tu cherchais des infos sur Gaster parce que j'voulais rien te dire, pas vrai ?

C'est alors que la brune le dévisagea d'un air horrifié, se rapprochant vivement de lui pour plaquer sa main contre sa bouche.

Frisk : Tu peux pas en parler ici alors qu'il y a Papyrus ! T'as dit que tu voulais pas qu'il sache quoi que ce soit !

Le skeleton attrapa alors délicatement la main de Frisk afin de l'enlever de sa bouche, souriant comme toujours.

Sans : T'inquiète ! Avant de venir ici, j'suis allé lui dire qu'Undyne voulait lui donner des "cours spéciaux" pour lui apprendre des "coups spéciaux" !

Puis il fit un clin d'oeil à ce jeu de mots extrêmement bien pensé !

Frisk : J'imagine que c'est faux ?

Sans : T'as tout compris.

Frisk : Undyne va pas apprécier.

Sans : Heh. C'est vrai !

Frisk : Qui va payer les pots cassés ?

Sans : Les pots, je sais pas. Mais j'paierais les os cassés en cas de paie-pin.

Cet enchaînement de jeux de mots était tout à fait spectaculaire, surtout pour dédramatiser la situation.

Frisk : C'est cruel pour Papyrus.

Sans : C'était surtout une blague. Relax ! Et éloigne-toi. Sinon tu pourrais encore avoir des "pépins".

La jeune fille comprit immédiatement en voyant le regard que le squelette lui lançait, la faisant à nouveau reculer spontanément.
Après avoir enfin retrouvé leur sérieux, Sans revint dans le vif du sujet.

Sans : Donc comme j'disais, t'as cherché des infos sur Gaster ?

Frisk : C'est...C'est vrai oui...

L'humaine baissa alors la tête d'un air coupable.

Sans : Hey, prend pas cet air de chien battu ! C'était ton droit de faire ça ! C'est légitime que tu veuilles savoir des choses sur le type louche qui a essayé de te tuer...

Frisk : Je voulais surtout savoir pourquoi ça te faisait autant souffrir de le voir...

Le skeleton prit alors un air étonné avant de ricaner nonchalamment comme à son habitude.

Sans : C'est gentil d'avoir pensé à moi après ce que j't'ai fait !

Frisk : C'était surtout pour me rattraper de ne pas avoir essayé de comprendre. Et je voulais pas te cribler de questions...t'étais déjà assez affligé...

Sans eut alors un air attendri par ce qu'il venait d'entendre, probablement très heureux des motivations de l'humaine. Il se mit alors sur ses genoux afin d'avancer vers la jeune fille. Puis il embrassa le front de celle-ci délicatement.

Sans : Merci.

Frisk afficha alors un grand sourire, portant une main à son front, visiblement comblée par cet adorable geste. C'était décidément uniquement lorsqu'il était seul avec Frisk que Sans montrait ses véritables sentiments et était pleinement affectueux envers elle. Même s'il ne montrait pas tout. Mais peut-être que cela viendra avec le temps ? Haha.
Le skeleton s'assit à côté de l'humaine, posant à nouveau son regard sur ses bouquins.

Sans : Pourquoi t'as pensé à ma chambre pour tes recherches ?

Frisk : À vrai dire, à la base je cherchais le livre qui était dans le salon.

Sans : Le livre qui était dans le salon...?

Le squelette haussa un sourcil, intrigué.

Frisk : Oui ! Un livre bizarre ! C'était un livre de blagues, et quand j'ouvrais, il y avait un livre de physique quantique !

Le squelette rit.

Sans : Haha ouais ! Ce livre-là ! J'vois lequel c'est. Mais pourquoi tu cherchais ce livre ?

Frisk : À cause de ce que j'ai appris sur Gaster !

Sans : Ce que tu as...appris sur lui ? J'vois pas comment. Il ne reste plus aucun écrit sur lui ou autre.

Frisk : J'ai trouvé des types bizarres !

Bizarre était un doux euphémisme pour décrire ces choses.

Sans : Comment ça ?

Le skeleton fixait Frisk avec un air de plus en plus intrigué.

Frisk : Des monstres tout gris. Ils n'avaient aucune couleur...et ils étaient vides...deux d'entre eux ressemblaient trait pour trait à des monstres qui vivent déjà dans l'Underground ! Et ils parlaient de Gaster et du fait qu'il n'existait plus dans ce monde.

Sans : Et t'as appris quoi concrètement...?

Frisk : Qu'il était le précédent Scientifique Royal avant Alphys, qu'il avait créé le CORE et qu'un jour ses expériences avaient mal tournées et qu'il était tombé dans sa "création".

La brune porta un index à son visage, réfléchissant à si elle n'avait pas oublié quelque chose avant de tilter.

Frisk : Ah et qu'apparemment c'était un très grand génie ! Un de ces monstres a dit que son génie était irremplaçable et un autre a dit qu'il était un modèle à suivre...Ça colle exactement avec ce qu'Alphys avait dit de lui !

L'humaine fixa alors curieusement Sans qui se frottait le visage d'une main, soupirant.

Sans : Tout est vrai. Mais comment t'en es arrivée à vouloir trouver ce livre ?

Frisk : Je me suis rappelée de ton album photos dans ton atelier ! Sur une photo, tu m'as dit que tu étais avec des amis scientifiques. Je me rappelle aussi de cette arme bizarre qui porte le nom de Gaster. Donc je me suis rappelée de ce livre ! En fait tu étais scientifique ! Tu étais sous les ordres de Gaster ?

Encore une fois, Sans soupira.

Sans : Nan. Gaster est mon père. C'est notre père à moi et Papy.

La jeune fille écarquilla alors les yeux à cette nouvelle.

Frisk : Oh ! Ça...Ça explique la ressemblance...oh ! J-je suis désolée ! Je comprends pourquoi c'est douloureux pour toi !

Le skeleton eut un faible ricanement, levant la tête vers l'humaine. Et malgré son sourire, elle pouvait percevoir toute sa tristesse.

Sans : Il était effectivement devenu un Scientifique Royal parce qu'Asgore le considérait comme un génie. Donc sans grande surprise je travaillais avec lui. On était une bien belle famille à une époque...Je l'admirais beaucoup par le passé. Gaster avait proposé des idées qui amélioreraient les conditions de vie de tout le monde dans l'Underground. Du coup il a créé le CORE.

Frisk : Oui c'est ce que j'avais appris entre autres...

Le squelette marqua une pause avant de reprendre. Son anxiété pouvait facilement se voir.

Sans : Il a aussi créé le True Lab.

Frisk : Vraiment ?!

Sans : Heh, ouais. Alphys bossait pour lui à l'époque. C'est pour ça qu'elle l'admirait autant. Elle pouvait être témoin de toutes ses expériences. Jusqu'à ce jour...

Frisk : Il lui est arrivé quoi exactement ?

Sans ricana bêtement, levant la tête vers Frisk avec le sourire. Un sourire terriblement triste.

Sans : Disons qu'il s'était un peu trop amusé à faire du grand n'importe quoi. Il a enchaîné les erreurs et les échecs, mais il a persévéré et sa dernière création l'a détruit.

Frisk : Comment ça "détruit" ? Vous travailliez sur quoi ?

Sans : Eum...Il est...Il a...on...err...

Le squelette commença à paniquer, les orbites vides. Frisk le fixait avec un air à la fois troublé et triste.

Frisk : Tu veux pas me le dire...?

Sans : Si si ! Mais ça va peut-être être un peu compliqué à comprendre pour toi...

Frisk : Tu me prends pour une idiote ?

Sans : Rappelle-moi qui est le scientifique de nous deux ?

Le skeleton rit en voyant la jeune fille croiser les bras d'un air boudeur en gonflant les joues.

Frisk : Je peux comprendre les choses très facilement.

Sans : J'veux bien, mais t'as aucune notion de physique quantique.

Frisk : Eum...

La brune posa alors son regard sur les livres.

Frisk : Tous ces livres sont en réalité des livres de physique quantique déguisés en livre de blagues ? Tu cachais bien ton jeu !

Dit-elle en prenant un livre entre ses mains avec un grand sourire admiratif qui disparut aussitôt qu'elle eut ouvert le bouquin.

Frisk : "Que dit un squelette qui dîne dans un restaurant avec un autre squelette ?...Bone appétit." ...

Sans : Nan. Celui-là c'est vraiment un livre de blagues heh.

Frisk : Je vois.

Elle reposa alors le livre sans émettre de commentaire supplémentaire, le visage neutre.
Sans : Fais pas c'te tête ! C'est moins choquant que de se dire qu'en vrai j'suis un intello jusqu'à la moelle ! Même si c'est faux.

Frisk : Tu n'as pas tort...

L'humaine reprit alors son sérieux, retournant dans le vif du sujet.

Frisk : Même si j'y connais rien, tu peux toujours m'expliquer sur quoi vous travailliez !

Sans : Les timelines.

Frisk : Tu as répondu bien spontanément.

Sans : Mets-toi d'accord.

Les deux amoureux restèrent silencieux un temps avant que Frisk ne pose une question.

Frisk : Les timelines ?

Sans : Si tu sais pas c'que c'est on va pas aller bien loin.

Frisk : Sans.

Le skeleton soupira, ricanant juste après.

Sans : Pourtant t'es la mieux placée pour savoir ce que c'est, avec ton pouvoir de RESET.

Frisk : Oh...Ça a un rapport ?

Sans : Tu vois le RESET comment déjà ?

Frisk : Bah...Je recommence tout depuis le début de ma SAUVEGARDE...

Sans : Ça veut dire que tu crées et commences une nouvelle timeline.

Frisk : Je...

Voyant que l'humaine était complètement perdue, Sans se gratta la tête d'un air perplexe.

Frisk : Me regarde pas comme ça !

Sans : Excuse-moi d'être un mauvais prof, mais à la base j'suis pas très "prof"essionnel dans le domaine de l'édu"quation".

Frisk : ...

Sans : Genre tu comprends même pas les blagues d'intello ? Chouette.

Frisk : Je vais me vexer là.

Sans : Que...?

Frisk : Tu es littéralement en train de me prendre pour une idiote depuis tout à l'heure et ça commence à me taper sur les nerfs !

Sans : Ça te tape sur le "système" ?

Frisk : Sans.

Le squelette rit aux éclats, ayant même les larmes aux yeux, ce qui était assez vexant...

Sans : Woah, hey, j'te jure détends-toi ! C'pas parce que tu comprends pas qu'il faut te braquer comme ça ! C'est pas la fin du monde ! Si tout le monde était capable de comprendre du premier coup les principes de mécanique quantique ça se saurait ! On serait tous morts pour commencer.

La jeune fille se frotta alors l'arrière de la tête, se détendant après avoir soupiré. Puis elle se mit à sourire.

Frisk : C'est vrai ! Excuse-moi !

Après, il faut avouer que les merveilleuses blagues du squelette n'avaient pas vraiment aidé.

Frisk : C'est juste que tes blagues n'ont pas arrangé la situation. J'étais déjà assez confuse...

Sans : Ouaip j'comprends. Bon. Pour en revenir aux timelines...Eh bien...Vois ton RESET comme un voyage dans le passé.

Frisk : Oui ça j'avais remarqué.

Sans : En gros tu recommences une timeline en changeant ce qu'il s'est passé dans la précédente, ce qui fait que tu en crées une nouvelle et...eum...

L'humaine le fixait d'un air perplexe. Et on pouvait facilement affirmer en le regardant qu'il se disait à quel point il craignait pour les explications.

Frisk : Tu sais que tes explications sont très vagues...peut-être que j'en saurais plus en lisant tes livres ?

Sans : Oh là non ! C'est bien trop avancé pour les débutants ! Tu risquerais de cramer ton cerveau comme Undyne avait cramé sa maison !

Passons le fait que ce qu'il venait de dire était incroyablement méprisant.

Frisk : Mais je veux apprendre la physique quantique moi aussi !

La jeune fille fixait Sans d'un air déterminé. Ce dernier ricana.

Sans : Haha. C'est vrai ? Cool. T'es pas prête.

Frisk : Que...?!

Sans : T'veux que j'te raconte la suite à propos de Gaster ou pas ?

Dit-il en regardant Frisk avec un sourire narquois. Cette dernière gonfla les joues mais se résigna bien vite puisqu'il avait très clairement changé de sujet de manière volontaire.

Frisk : Oui.

Sans : Comme je le disais, il jouait un peu trop avec les timelines. Sa dernière création l'a...eum...Comment dire...eum...

Décidément, Sans avait vraiment beaucoup de mal avec les explications.

Sans : En gros il n'existe plus dans ce monde. Mais il existe dans un autre plan de réalité on va dire ?...Non c'est même pas ça...En gros c'est un Dieu ? Si on veut...En fait, je dirais plut--

Frisk : BON SANG SANS, POUR L'AMOUR DE DIEU EST-CE QUE TU PEUX FAIRE UNE EXPLICATION CLAIRE ET CONCISE ?!

Le skeleton fixa Frisk d'un air choqué. Cela ne dura pas longtemps avant qu'il ne ricane à nouveau.

Sans : T'as remarqué que tu viens de sortir deux jeux de mots ?

Frisk : Sans !!

Sans : Haha ok ok. Relax ! J'me disais juste que c'était super important à préciser !

La brune fixait Sans d'un air affligé. Décidément, il était doué pour faire tourner n'importe qui en bourrique. Surtout quelqu'un d'aussi influençable que Frisk.

Sans : J'ai la véritable explication, mais encore une fois tu vas pas comprendre.

Frisk : Dis toujours.

Sans : Gaster est devenu un être capable de calculer chaque passé possible et prédire chaque futur. Il sait tout. En théorie.

Frisk : Calculer ?...En théorie ?...

Sans ricana, se levant alors pour aller vers sa commode, commençant à fouiller à l'intérieur avant de sortir un livre très familier à Frisk.

Frisk : Ce livre !

Le skeleton avança alors vers Frisk, lui tendant le livre qu'elle saisit. C'était un livre de blagues.
Lorsqu'elle l'ouvrit, un livre de physique quantique se trouvait à l'intérieur.
Elle l'ouvrit.
Il y avait un autre livre de blagues à l'intérieur.
Elle décida d'arrêter.

Sans : Ce livre est spécial.

Frisk : Pas vraiment...C'est juste un autre livre de physique quantique que t'as camouflé en livre de blagues.

Sans : Nan.

Frisk : Non...?

La brune le dévisagea d'un air perplexe.

Sans : C'est vraiment un livre de blagues.

Frisk : ...hein ?

Sans : Tu comprends juste pas la blague.

La jeune fille cligna plusieurs fois des yeux en fixant Sans avant de vivement examiner le livre sous toutes ses coutures. Cette réaction fit rire le skeleton.

Sans : J'ai rien caché ! Tu trouveras rien comme ça !

Il mit alors ses mains dans ses poches de veste, faisant un clin d'oeil à Frisk qui avait levé la tête vers lui.

Sans : Si t'arrives à comprendre la blague et à me fournir l'explication exacte, tu seras prête à commencer à comprendre mes explications.

L'humaine fixa alors le skeleton un long moment tandis que celui-ci n'avait pas bougé d'un pouce.
Quel comédien.

Frisk : Tu sais que t'avais presque l'air classe l'espace d'un instant ?

Sans : Tu sais que tu peux toi aussi être très vexante ?

Frisk : Oooh c'est vrai ?

La jeune fille se leva alors pour avancer vers le squelette qui semblait ne pas savoir à quoi s'attendre, le prenant alors dans ses bras en s'affalant à moitié sur lui.

Frisk : Excuse-moi mon pauvre chou~

La tête que tirait Sans en ce moment devait être extrêmement comique. Car on pouvait ressentir sa gêne dans sa voix.

Sans : ...c...chou te pardonne.

Après avoir esquissé un sourire de satisfaction, Frisk se recula, se tournant alors vers les livres.

Frisk : Pourquoi faire croire que ce sont des livres de blagues ?

Sans : Parce que c'en est.

Frisk : Clairement pas.

Sans : Excuse-moi ! Haha ! Eum...Bah pour pas que Pap's les trouve et me pose des questions. Quand Gaster est parti, il était encore très jeune. Du coup il ne se rappelle pas de lui. J'ai vraiment pas envie de lui annoncer qu'il avait un père et que ce dernier est mort.

Frisk : Mais il est pas mort !

Le comédien pointa le fameux livre de blagues du doigt avec un sourire narquois.

Frisk : ...Ça va j'ai compris !

Le squelette ricana en réponse. La brune sourit alors avec un air plein de Détermination.

Frisk : Tu peux être sûr que je trouverai cette explication ! Et cette fois tu seras obligé de tout m'expliquer !

Sans : Heh. Ok. Pas de "sushi".

Si seulement.

Sans : Mais déjà j'peux t'en dire un peu plus sur lui en allant au True Lab.

Frisk : Pourquoi on irait là-bas ?

Le squelette se retourna alors pour cacher son air sombre, enfonçant ses mains dans ses poches.

Sans : J'dois vérifier la nature des expériences d'Alphys. Pour voir ce qu'elle a accompli jusque-là et comprendre comment Gaster a pu revenir.

Frisk : Tu comptes pas martyriser Alphys à nouveau hein...?

Le squelette se retourna vers Frisk en riant.

Sans : Bien sûr que non ! Tu m'prends pour qui ? J'suis vraiment pas du genre à m'énerver !

Frisk ne savait pas si elle devait comprendre cela comme une blague, ou s'il était simplement dans le déni de ce qu'il s'était passé il y a n'y a pas si longtemps.
...Haha.

Sans : Et j'en profiterai pour te montrer des trucs et t'en dire plus sur Gaster.

Frisk : Ok mais...Tu as fait quoi durant tout le temps où je faisais mes recherches dans ce cas ?

Sans : Oh rien de bien spécial ! J'étais juste assis au milieu d'Echo Flowers, j'profitais de la vue, j'discutais avec mon paternel, j'regardais les étoiles...

Frisk : Oh ?

Sans : Oh ?

Frisk : Mais tu...

Sans : Quoi ?

Frisk : Tu parlais avec ton père ?

Sans : Ouais sûrement ! J'sais plus trop. Des bribes de mots me parvenaient de temps en temps entre deux sons de cascades et quatre sons binauraux dérangeants et casse-coccyx.

Frisk : ...

Sans : Oui ?

Frisk : Je...Non rien finalement.

La jeune fille se dit qu'elle s'était inquiétée pour rien. Puis elle se dit juste après qu'elle s'était inquiétée pour la mauvaise raison. Elle pensa que la haine de Sans envers son propre père était bien plus inquiétante. Elle était emplie d'inquiétude !
Elle avait aussi préféré passer outre le fait qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'était un "son binaural"...

Sans : Bon on y va ou on continue de se fixer dans le blanc des yeux ?

Frisk ricana à cette blague qu'elle semblait avoir comprise et trouvée très amusante.

Frisk : Allons-y oui !

Sans : Ok. Accroche-toi à moi.

La jeune fille le fixait d'un air perplexe.

Sans : L'idée de toucher ma capuche te rebute autant que ça ?

Frisk : ...

Sans : Tu veux qu'on se prenne la main alors ?

Frisk : ...

...

Sans : Bon j'ai compris. Tu veux que j'te porte comme une mariée c'est ça ?

...

Sans : Comme un sac à patates ? Chacun ses goûts après hein. J'suis pas là pour juger.

Et le pire était qu'il était parfaitement sérieux.

Frisk : On est d'accord qu'on va se téléporter ?

Sans : Ouais ?...Oh ! T'inquiète j'ai prévu le coup !

Le skeleton fouilla alors ses poches de veste puis à l'intérieur de son t-shirt pour en sortir un vieux sac en papier pour hot-cats usagé et mouillé. Il y avait un dessin de saucisse avec des oreilles de chat dessus.

Frisk : C'EST JUSTEMENT CE QUI M'INQUIÈTE !!

La brune fixa alors le sac en papier, ayant réalisé quelque chose.

Frisk : Tout à l'heure...Quand je pleurais contre toi...

Sans : Le prend pas mal ! C'était un peu tard pour l'annoncer donc j'ai préféré rien dire ! Pour pas péter le moment tu vois ?

Frisk soupira, ne sachant vraiment pas quoi dire.

Sans : T'préfères qu'on y aille à pied ?

Frisk : Je...En théorie oui...Si ça peut m'éviter de vomir...

Sans : Tu assumeras la responsabilité d'annoncer mon éventuel décès à Pap's ?

Frisk : Quoi ?! Non !

Elle eut un air désemparé en répondant, cette question l'ayant rendue triste.

Sans : Tu me porteras sur ton dos alors ?

Frisk : Sans...

Sans : Fais pas ta radine ! Tu fais deux fois ma taille et huit fois mon poids !

L'humaine prit alors un air profondément offusqué en entendant cela. Que c'était vexant !

Sans : Hey. J'sais ce que t'es en train de te dire. Le prend pas mal ! J'suis un squelette j'te rappelle ! Tu sais que les os représentent environ 15 % du poids d'un être vivant normal comme un humain ?

Frisk : Dans ce cas-là, je ferais environ 6,66 fois ton poids, pas 8.

Sans : J'ai compté les fesses et la poitrine.

Il se prit alors immédiatement un livre en pleine figure. Sûrement une punition divine provenant du chiffre magique prononcé par Frisk.
Le livre retomba lourdement au sol, laissant le skeleton se frotter le visage et s'essuyer le nez.

Frisk : Avant que tu ne dises quoi que ce soit, tu l'as cherché !

Sans : Ok. J'dirais juste dans ce cas-là que tu m'as peut-être fracturé le nez.

Frisk : Q-quoi ?!

La jeune fille prit alors un air extrêmement inquiet et confus, se précipitant vers lui afin de se confondre en excuses et en supplications.

Frisk : Oh je suis tellement désolée ! J'aurais pas dû agir aussi violemment ! J-j'ai jamais été comme ça !...Je sais pas ce que j'ai aujourd'hui je...j'agis pas de la même façon que d'habitude...jamais je n'avais eu de réactions aussi violentes et impulsives...

Elle baissa la tête d'un air abattu avant que Sans ne la sorte de sa torpeur.

Sans : La puberté ?

Frisk : C'est passé depuis longtemps ça !

Sans : T'as tes règles alors ?

Frisk : S-Sans !! N-non !

Sans : T'es ménopausée alors.

Frisk : I-idiot !

L'humaine se tut alors, rouge comme une pivoine, se mettant à genoux devant Sans afin d'examiner son nez tandis que ce dernier ricanait à ses mauvaises blagues. En réalité, il cachait son inquiétude très visible à ce que Frisk venait de lui dire. Sans doute à cause des déclarations précédentes de Gaster.

Frisk : ...t'as rien.

Sans : Si j'ai.

Frisk : C'est pas cassé !

Sans : Ouais mais j'ai mal.

La jeune fille eut à nouveau un air inquiet.

Frisk : Qu'est-ce que je peux faire pour te soulager ?!

Sans : Si tu m'fais un bisou magique sur le nez en disant "Vilain bobo, envole-toi !" j'suis sûr que ça ira mieux !

Dit-il en faisant un clin d'oeil. Frisk sourit alors chaleureusement, ayant compris à son plus grand soulagement qu'en réalité il n'était pas blessé, puis s'approcha de Sans, posant délicatement et tendrement ses lèvres sur le bout de son nez.

Frisk : Vilain bobo, envole-toi !

Le sourire radieux que lui adressa Frisk fit bleuir le skeleton très rapidement, riant bêtement.

Sans : J-je vais mieux ! B-Bon ! Allons-y !

L'humaine rit légèrement, trouvant la timidité évidente de son bien-aimé incroyablement adorable.
Le squelette parvint enfin à reprendre son sérieux.

Sans : On y va comment du coup ?

Frisk : Je...Je vais supporter la téléportation ! Après tout, je suis toujours déterminée ! Ça sera plus rapide et ça t'évitera de te fatiguer !

Sans : Wow ! Merci de me rallonger mon espérance de vie !

Les deux amants ricanèrent à cette blague.

Sans : T'inquiète. Si tu vomis, j'serai là pour tenir le sac !

Frisk : Sans...

Sans : Et tes cheveux !

Il leva son pouce devant lui pour accompagner ses paroles. Frisk rit légèrement.

Frisk : Pfft ! Idiot va !

Puis elle alla prendre la main de son précieux skeleton, tous deux se regardant un temps dans les yeux d'une manière tendre et romantique.

Sans : Ferme les yeux pour éviter d'être encore plus désorientée.

Frisk hocha la tête en réponse, fermant alors les yeux avant que Sans ne se téléporte dans le laboratoire d'Alphys.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top