Chapitre 18
- Je crois qu'il est enfin temps qu'on s'explique Sans.
Malgré la volonté d'Isoma de paraître assuré son ton était hésitant et son regard fuyant. Le squelette hocha doucement la tête, se doutant que c'était là sa chance de gagner le pardon de celui qui fut son ami. Mais aucun des deux n'osait prendre la parole, ne sachant par où commencer. La logique voudrait qu'ils commencent par le début, mais quel était le début de leur histoire ? Et quelle était sa fin ? En avait-elle même une ? A moins qu'elle ne soit déjà arrivée sans qu'aucun ne veuille l'accepter, qu'ils refusaient simplement de voir que certaines chaînes ne se brisaient pas, et que certains liens ne se réparaient pas ? Leur imminente conversation serait-elle le point final de ce qui fut un jour une amitié, le point final d'une page qu'ils n'avaient jamais osé tourner ? Ou, au contraire, marquait-elle point de renouveau, la renaissance de quelque chose qui, au final, n'était jamais mort ? Tant de questions pleines de doutes et d'incertitudes obstruaient leurs esprits sans jamais l'ombre d'une réponse à l'horizon. Et chaque question qui se rajoutaient dans leurs esprits déjà assiégés n'apportaient jamais moins que de nouveaux doutes. Le silence s'étirait au fur et à mesure que les secondes s'égrainaient et il s'alourdissait un peu plus à chaque tentative de prise de parole.
- Pardon...
Le mot était à peine murmuré, à peine audible, mais dans l'étouffant silence qui régnait dans la pièce le son fut parfaitement perçu par Isoma.
- Je m'excuse... Je sais que ce que j'ai fait est impardonnable... Et tu as totalement raison de me haïr... Mais... Malgré ça... Je te demande quand même pardon... Vaut mieux vivre avec des remords qu'avec des regrets après tout...
Sans eut un rire désabusé, vide de toute trace de joie. Il sonnait à la fois sarcastique et attristé, mais il croyait tout de même en ses paroles.
Le silence qui suivit la déclaration du monstre fut tout aussi lourd que celui qui l'avait précédé. Mais cette fois, il flottait en plus dans l'air un sentiment d'excuse et de regret tel qu'Isoma en avait la gorge nouée. Il voulait ouvrir la bouche, l'excuser et le pardonner, se lever et le prendre dans ses bras, en pleurant surement. Mais ses membres étaient figés, sa bouche sèche. Seul un petit "Pourquoi...?" passa la muraille que formait ses lèvres. Et comme si ce mot portait tout sa force et son courage, la muraille fut détruite et les mots sortaient de sa bouche avec force, sans aucune chance d'être retenus, comme un torrent qui avait été, lui, retenu bien trop longtemps.
- Pourquoi Sans ? Pourquoi as tu fais ça ?! J'avais promis ! Tu avais promis en retour ! Je te faisais totalement confiance ! Sans même qu'il ne le remarque, ou qu'il n'y fasse attention, les larmes enfermées en lui, dans son coeur avaient finalement trouvé le moyen de s'échapper. Tout cela ne représentait donc rien pour toi ?! Ta promesse ne représentait rien pour toi ?! Je ne représentais ? Est-ce que tout ça n'a toujours été que mensonges ? Est-ce que notre amitié n'a toujours été basée que sur un mensonge ?! Est-ce que tu m'a toujours haït au point de ne vouloir de moi que ma mort ?
Dans son accès de rage le jeune humain s'était levé et mis face à Sans, encore assis, le dominant de toute sa hauteur. Ses yeux pleins de larmes le regardaient tristement et amèrement. Il semblait vouloir continuer son exclamation mais le courage dont il s'était armé avait déserté son corps aussi vite qu'il l'avait investi.
- Non ! Je n'ai jamais pensé que notre amitié était factice...Tout comme je ne t'ai jamais haït. Sans prit une longue inspiration, dans le but de se donner l'assurance qui lui faisait défaut. Je... Il y longtemps maintenant, juste après que notre père à Papyrus et moi soit mort, j'ai fait une promesse à mon frère. Je lui ai promis qu'un jour, il verrait les étoiles de la surface. Et puis... tu es tombé. Tu dois le savoir mais ici, on n'aime pas trop les humains... Alors on a nous les a toujours décris comme des créatures monstrueuses, hypocrites et égoïstes... Mais tu ne correspondait pas à cette description alors j'ai envoyé valser mes préjugés et suis allé vers toi pour voir ce qu'il en était réellement. Et je ne regrette pas, et je ne regretterais jamais, de l'avoir fait. Je savais pertinemment que je n'aurais pas du te promettre ça... parce que je savais que serais amené à briser cette promesse... mais sur le coup... ça me semblait tellement logique, tellement beau que je n'ai pas pu m'empêcher de promettre à mon tour. Encore une fois, je suis désolé... et... je... pardon.
Des larmes bleutées coulaient silencieusement sur ses joues, en réponse parfaite à celles d'Isoma. Celui-ci était d'ailleurs muet comme une tombe, fixant le squelette avec étonnement et soulagement mêlés. Les larmes coulèrent de plus belle, mais cette fois elles étaient le symbole de sa joie, et non de sa tristesse. Il se jeta contre Sans et serra le squelette, qui était surpris au possible, contre lui.
- Moi qui étais certain que tu me haïssais... Et que tu m'avais tué pour cette seule et unique raison... Bien sur que je te pardonne Sans... On est amis après tout, non...?
Et, comme si ces paroles étaient un déclencheur, les bras squelettiques de Sans passèrent dans le dos du garçon, lui rendant enfin son étreinte alors que son esprit avait du mal à assimiler l'étendue des paroles de l'humain. Il... le pardonnait...? Etait-ce vraiment réel ? Il n'y croyait qu'à peine. Mais le corps qui était contre lui ne pouvait être une invention de son esprit et les bras qui l'entouraient ne pouvaient être factices. Son crâne retomba sur l'épaule d'Isoma et des larmes de soulagement parvinrent à s'échapper de ses orbites closes. Tout ceci était enfin fini. Tous ces questionnement entre eux trouvaient une réponses et leurs doutes se voyaient être chassés au plus profond de leurs êtres. Rien ne comptait à présent que la réalité de leur réconciliation, que la fin de leur mésentente qui n'avait que trop duré.
Ils restèrent ainsi un moment, profitant chacun du silence apaisé qui les englobait totalement. Leurs esprits étaient vides de pensées parasites, vides de pensées tout court, ils profitaient simplement de ce moment tant attendu, tant espéré, tant imaginé. Rien ne venait troubler le silence et les secondes défilaient aussi lentement que rapidement, le temps était aussi figé qu'en accéléré et arriva le moment où il se lâchèrent. Isoma se rassit aux côtés de Sans, qui était à présent affalé contre le dossier du canapé ses orbites fixant le plafond sans vraiment le voir. Au bout d'un moment, Sans se décida enfin à confier ses craintes à son ami, et il était content de pouvoir de nouveau l'appeler ainsi.
- Je n'ai pas activé mon oeuil par plaisir... Je l'ai fait pour une bonne raison...
- Vraiment ? Et... Tu vas me dire qu'elle est cette raison ?
- Oui.
Mais il se tut, orbites fermées. Il ne voulait pas inquiéter l'humain alors qu'il n'était pas certain que ses craintes soient fondées. Seulement, il avait dit qu'il allait le faire, alors il le fit.
- Je pense que vous êtes suivis. Mais pas par un simple monstre sans importance, non. Par quelque chose... d'infiniment plus puissant...
- On... est suivis ?
Ta réconciliation avec Sans t'emplit de BRAVOURE.
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1236 mots.
Heeeeey !
Voilà enfin la réconciliation entre Sans et Isoma, je sais que beaucoup l'attendaient !
J'arrive pas à savoir si je suis contente de mon chapitre ou pas... J'ai l'impression de m'être trop étalée (un chapitre entier me semble un peu beaucoup à vrai dire)... Mais en même temps je voulais pas bâcler le truc.
Enfin, l'essentiel c'est qu'il vous ait plu, alors j'espère que c'est le cas :3
Sur ce, à la semaine prochaine mes p'tits renards ! ❤
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