Chapitre 35: Chaos

- La cérémonie sera divisée en deux étapes, explique Atenas dans son microphone. La première sera celle du Filtrage, et la deuxième - celle tant attendue -, de la remise des professions.

- Qu'est-ce que le Filtrage? chuchote Tess à Amé.

- Va savoir, répond-elle sur le même ton.

Dans la salle, tous les finissants semblent fébriles et heureux. Des parents ont les larmes aux yeux, des amis se tiennent la main en rêvant à leur avenir. Mais moi, je ne partage pas cette joie.

Je n'ai jamais été aussi tendue et angoissée de toute ma vie. Les "tic, tac" réguliers de la pendule au fond de la salle me rappellent qu'à chaque seconde qui s'écoule, chaque minute qui passe, je me rapproche un peu plus de l'instant où l'enregistrement va passer. Je me sens tellement impuissante... Fabien était catégorique: impossible de reprogrammer l'ordinateur. Amé doit être une pro de l'informatique ou je-ne-sais-quoi pour avoir réussit à faire ça. Enfin bref. Présentement, je ne peux rien faire d'autre que de patienter jusqu'au moment où mon masque tombera. Je devrais me préparer un plan ou trouver une solution, mais tout ce que ma tête décide de faire, en ce moment, c'est rien. Génial.

- Sur ce, procédons au Filtrage! déclare Atenas.

Un étrange silence règne dans la salle. Je me demande bien ce qu'est le "Filtrage": en tout cas, ça semble être bien sérieux, comme cérémonie.

Une vingtaine d'enfants âgés entre quatre et six ans montent sur l'estrade aux côtés d'Atenas et des autres membres du Conseil. Ils s'allignent et baissent tristement la tête. Quelque chose cloche chez eux... Est-ce que ma vue me joue des tours? Je plisse les yeux, de plus en plus confuse. Ces enfants sont humains.

Je sens la confusion me gagner complètement. Que font ces pauvres bambins là? Pourquoi personne dans la salle - mis à part les Nouveaux - ne semble surpris?

- Pour ceux qui ne sont pas familiers au Filtrage, je vais rapidement vous expliquer ce en quoi il consiste, débute Atenas avec sérénité. Les enfants issus de deux Alterans Natifs seront inévitablement Alterans - puisque le gène humain aura eu le temps de disparaître au fil des générations et du temps. Cependant, les Nouveaux traîneront toujours avec eux le gène humain, ce qui peut créer le genre de situation dans laquelle nous nous trouvons présentement. (Il pointe théâtralement les pauvres enfants alignés.) Les enfants issus d'un parent Natif et d'un parent Nouveaux ont 2% de chance d'être humain; les progénitures de deux Nouveaux, par contre, en ont 10%. Par conséquent, on ne peut laisser des humains habiter la cité. Voilà ce qu'est le Filtrage: la cérémonie d'au revoir aux enfants non-Alterans.

Je sens ma gorge se serrer. J'ai presque les larmes aux yeux. Mais qu'est-ce que c'est que ça? Si l'enfant humain se comporte comme un Alteran et agit comme un bon citoyen alors, où est le problème? C'est alors que je réalise que c'est exactement de ça que Daniel m'avait parlé lorsque je l'avais rencontré la dernière fois, chez lui. "Une société bien peu évoluée", qu'il m'avait dit. Ses paroles prennent tout leur sens. Je regrette de l'avoir traité de fou et de dérangé, alors que je connaissais absolument rien à Alteran, pas même son nom.

- C'est affreux! souffle Tess en se plaquant les mains devant la bouche.

- C'est une blague, non? lâche Jacob avec un rire nerveux.

Il est visiblement aussi troublé que nous, même s'il a moins de raison que nous d'haïr le Conseil.

- Chers enfants, dit tragiquement Atenas en adressant un sourire faussement bienveillant aux bambins. Vous n'appartenez pas à ce monde. Vous serez plus heureux à la surface, dans le monde des humains. Néanmoins, vous serez toujours souvenus de votre ville natale. Pour vous aider, nous avons eu la générosité de vous préparer vos bagages et tout ce dont vous aurez besoin: eau, nourriture, vêtements.

Des hommes se mettent à distribuer un petit sac à dos par enfant. Je n'arrive pas à y croire.

- La plupart de ces gosses ne savent même pas compter jusqu'à vingt, et on croit que si on les balance dehors en pleine nuit de novembre, ils vont survivre avec seulement un sac à dos? ricane amèrement Amé.

- Ils ne veulent peut être pas nécessairement qu'ils survivent, ces enfants, lâché-je.

- Que veux-tu dire? couine Tess en me considérant avec des yeux pleins de terreur.

- Imaginez le gosse de six ans aller rapporter à la police qu'il a grandi dans un monde souterrain et qu'il indique le chemin pour s'y rendre, réponds-je tristement. Alteran serait dévoilée aux humains.

Tess secoue la tête, visiblement de plus en plus troublée.

- Et puis, où sont les parents à ces pauvres gamins? questionne-t-elle.

- Barricadés chez eux pour les empêcher d'aller chercher leur gosse, déduit Amé avec une teinte de colère dans sa voix.

Je ne sais plus quoi penser. Tout cela est absurde!

- Bonne chance, mes enfants, et longue vie! déclare Atenas en feignant d'être ému. Vous serez toujours à nos yeux ce que les autres ne sont pas.

- Ce que les autres ne sont pas vous serez toujours à nos yeux, reprennent en coeur le reste de l'assistance comme si tout le monde connaissait le texte.

Sur ces paroles, les enfants quittent piteusement l'estrade et, accompagnés par trois hommes, s'éloignent de la place centrale. Je connais la direction dans laquelle ils s'éloignent: c'est celle de l'arche, de la sortie. J'ai le coeur à l'envers.

- À présent, nous allons procéder à la deuxième partie de cette cérémonie: celle de la remise des professions! déclare Atenas d'un air réjouissant, comme s'il ne venait pas tout juste d'envoyer une vingtaine d'enfants se faire tuer par le froid du mois de novembre.

La foule répond par un tonnerre d'applaudissement. Comment tout le monde peut être aussi insensible à tout ça? C'est une des raisons pour lesquelles je dois réaliser cette prophétie: faire réaliser au peuple à quel point il fait confiance sans raison au Conseil, un groupe de gens assoiffés de pouvoir.

- Il n'y a qu'une dizaine de Natifs et deux Nouveaux qui ont échoués leurs études ou leurs tests, donc il n'y a pas de quoi s'en faire, dit le chef du Conseil une fois que la foule s'est tu. Et puis, "échouer" n'est pas le bon terme: on devrait plutôt dire, "ne pas faire bonne impression".

Son regard se plante dans le mien. Je déglutis difficilement, mais ne laisse pas paraître que je suis intimidée. Atenas finit par dévier son regard et poursuivre la cérémonie.

- Nous allons commencer par les Nouveaux. Je laisse le soin à Enos, un de mes collègues, pour annoncer les résultats.

Il remet son microphone à Enos avant d'aller se positionner en arrière-plan avec les autres membres du Conseil. Une atmosphère fébrile règne dans la salle. Enos consulte les documents qu'il tient entre les mains et approche le micro de ses lèvres.

- Lorsque votre nom est annoncé, vous devez venir nous rejoindre sur scène. Alors... (Il replace les feuilles et s'assure de lire correctement ce qu'il est inscrit.) Mademoiselle Daphné Jacobs: grâce à votre dynamisme incroyable et votre sens de l'organisation, vous deviendrez responsable de l'alimentation au sein de l'École. Félicitation!

Tout le monde se met à applaudir. Daphné se lève de sa chaise et se rend sur l'estrade, resplendissante. Le titre qu'on lui a remis semble bien prestigieux et va forcément faire d'elle une personne aisée.

Je me force néanmoins à l'applaudir alors qu'elle se fait remettre son diplôme et la bourse considérable que chaque Nouveaux reçoit pour l'aider à démarrer sa vie autonome. Je ne veux pas lui manquer de respect, après tout. Je ne suis pas comme elle.

Daphné retourne à sa place et une nouvelle personne se fait appeler.

- Mademoiselle Jessica Curry: vous nous avez démontré que vous aviez un grand coeur et une énergie débordante. Nous avons décidé que vous seriez utile au peuple en tant qu'infirmière. Toutes mes félicitations!

Jess se lève en sautillant et accourt à l'estrade. J'ignore si elle a l'intention de coller à son métier comme les autres ou de m'accompagner peu importe ce que je vais faire comme Fabien, Tess, Amé ou Jacob. Ce sera à elle de choisir.

Plusieurs Nouveaux défilent. Plusieurs minutes s'écoulent. Le temps qu'il reste avant que l'enregistrement passe devient de plus en plus court. Plus que cinq minutes...

- Mademoiselle Annahelle Gilbert,

Je sursaute à l'annonce de son nom. Anna. Je la cherche du regard dans la salle, et je finis par la repérer alors qu'elle se dirige vers l'estrade. Elle semble si fatiguée et horriblement triste...

- Vous nous avez prouvé que vous étiez une bonne personne, Annahelle, mais vos résultats nous ont largement déçus, annonce Enos d'un ton sévère et pleins de sous-entendus. Vous êtes une des deux Nouveaux n'ayant pas répondu à nos exigences. Irrespect des règles, trahison et paresse font partie de vos défauts, et cela nous oblige par conséquent à vous assigner au piètre métier d'ouvrière.

Anna monte lentement et honteusement sur l'estrade. La tête basse, elle saisit son diplôme et sa bourse.

- Le Conseil l'a puni car elle ne t'espionnait pas totalement, me murmure Fabien. Tu vois, elle ne te voulait pas de ma...

- Elle m'a quand même espionné, tranché-je. Elle a eut ce qu'elle méritait.

Je suis encore trop en colère pour admettre qu'Anna me veut du bien. Elle m'a tout de même trahie. Point.

À ce moment là, Anna m'aperçoit dans la foule alors qu'elle redescend de l'estrade. En me voyant, son visage se crispe de panique.

- Jenn, va t'en! hurle-t-elle en m'apercevant. Ne reste pas là!

Personne dans la salle ne parle, tous sont encore trop surpris par son vif changement d'humeur.

Elle accourt à moi et me glisse une lettre dans les mains.

- Jenn, bon sang, je suis contente de t'avoir aperçue, il n'est pas encore trop tard! halete-t-elle.

- T-trop tard? balbutié-je, confuse. Mais de quoi est-ce que tu...?

Des surveillants s'approchent de nous.

- Mademoiselle Gilbert, retournez à votre place, ordonne l'un deux en empoignant l'épaule d'Anna.

- Va t'en, Jenn, je t'en prie! hoquete-t-elle en se débattant de la poigne du surveillant. Il va te tuer!

- Mais qui? Qu'est-ce que...? commencé-je, bouleversée et affolée.

Un des surveillants assomme Anna d'un coup de poing dans la nuque, et celle-ci s'écroule sur le sol juste devant moi. La panique générale explose dans la salle: tout le monde s'agite et crie sans vraiment comprendre ce qu'il se passe. Je n'y comprends plus rien moi non plus, d'ailleurs.

Je tourne la tête vers Atenas, qui est à présent rouge de colère. Il considère le corps inanimé d'Anna avec une telle haine que c'en est effrayant.

Je suis toujours figée sur ma chaise lorsque je l'entends: l'enregistrement. Qui démarre pile au pire moment. Tout le monde se tait quelques instants pour l'écouter.

- À vous, cher Conseil, vous qui êtes le dirigeant absolu de la race alteranne entière, je me permets de vous écrire ce petit message qui, je l'espère, saura capter votre attention, débite ma voix enregistrée. Je crois de mon devoir de citoyenne de vous informer clairement sur ce qui cloche dans notre cité car, comme vous le savez très bien, le peuple a lui aussi droit à son opinion et à sa liberté...

- Jennifer! s'écrit Valentine à l'autre bout de la salle en me pointant de son petit doigt grassouillet. C'est la voix de Jennifer!

Tout le monde tourne la tête vers moi. Je sens mon coeur battre à tout rompre. Plusieurs passants s'arrêtent autour du chapiteau pour écouter l'enregistrement. Je jurerais que toute la ville est capable de l'entendre. La panique me gagne peu à peu. Que dois-je faire, à présent?

Atenas semble à présent fou de rage.

- Saisissez-la! aboie-t-il à des surveillants.

Cinq hommes armés se jettent sur moi et tentent de m'attraper. Avant qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit, je me lève de ma chaise et décoche un violent coup de pied dans le ventre du premier. Je me retourne vivement et envoie valser mon poing dans la figure des quatre autres.

- ... sur ces paroles constructives, je vous remercie de bien prendre en note ce qui a été dit dans ce message, termine ma voix. À très bientôt, Jennifer Akson.

Les gens présents au bal ainsi que dans le centre ville recommencent soudainement à paniquer. C'est le chaos total. Tout le monde hurle, court. Des surveillants et des policiers tentent de maîtriser l'assistance, mais bientôt, elle se divise en deux clans, comme hier: les soumis et les dissidents. Je repousse tout le monde qui tente de m'atteindre. Bientôt, Fabien, Jacob et Amé se joignent à moi. Je vois Tess se placer à mes côtés, sans néanmoins vraiment comprendre ce qu'elle fait là.

Je fourre la lettre qu'Anna m'a remise dans mon sac à main avant de reprendre le combat. Trois policiers passent à l'assaut. Fabien en frappe un à la tête, mais il riposte en lui envoyant son poing dans la mâchoire. Fabien perd pied et tombe à la renverse sur la table. Alors que son adversaire s'apprête à l'achever, je lui balance un coup de coude dans le ventre. Il s'effondre sur le sol et je cours l'aider à se redresser.

- Un peu d'entraînement ne te fera pas de mal, remarqué-je.

Il ne me répond que par un petit grognement affirmatif.

Pendant ce temps, Jacob et Amé se sont occupé des deux autres. Ces deux-là ne sont pas les meilleurs combattants, mais ils sont dévoués. Nous nous échangeons tous un regard complice.

- Il y en a d'autres qui arrivent! s'écrit Tess en pointant un groupe de policiers et surveillants qui nous fonce dessus.

Je les regarde s'approcher, ne sachant plus trop quoi faire. Fabien s'approche de moi et m'attrape les deux épaules pour que je lui fasse face.

- Jenn, t'as pas entendu ce qu'Anna t'a dit? me hurle-t-il. Cours, bon sang!

Sans réfléchir, je m'élance hors du chapiteau. Je fais exprès pour envoyer balancer mes chaussures à talons hauts: je préfère m'écorcher les pieds sur le sol de pierre que de me fouler la cheville.

Mes compagnons avec moi, je m'éloigne le plus possible de la place centrale. Nous parcourrons quelques quartiers, puis nous gravissons la petite colline qui mène jusqu'au parc avec la grande chute d'eau. Je ne m'arrête raide.

- Où est Fabien? crié-je, réalisant qu'il n'y a que Jacob, Tess et Amé qui m'ont suivie.

- Il est resté pour retenir les autorités, me répond Tess.

- Je dois aller le chercher!

- Jenn, n'en fait rien...! essaie de m'empêcher Jacob.

Mais trop tard. Je fonce à nouveau sur le centre ville pour aller au grand chapiteau de la place centrale. Je réalise que tout le monde se bagarre, et des coups de feux retentissent de temps à autre. Les autorités ont visiblement perdu le contrôle de ce combat général. Je prends un moment à repérer Fabien dans ce bazar. Mon ami est, en effet, toujours là à se battre avec des policiers ou d'autres finissants. Quel crétin.

- Fabien! l'appelé-je. Fabien, vient!

Il m'aperçoit et, après avoir repoussé un adversaire, me rejoint en zigzaguant parmi les tables reversées.

- Qu'est-ce qu'il y a? me lance-t-il en tentant de crier suffisamment fort pour que sa voix se fasse entendre malgré la cacophonie.

- Il faut se tirer d'ici! réponds-je sur le même ton. Et vite!

Nous commençons donc à traverser la salle.

- Jennifer Akson! tonne une voix terrifiante dans mon dos.

Je n'avais jamais entendu quelqu'un dire mon piètre nom de façon aussi froide et horrifiante. Je tourne vivement la tête et aperçois, à une dizaine de mètres de moi, l'estrade sur laquelle se trouve toujours Atenas. C'est lui qui m'a interpellé. Je plante mon regard dans le sien. Je me sens prise d'un étrange malaise. Le temps s'arrête. Le vide. Le noir. Je perds pied dans une chaise renversée. Je tombe sur le sol. Tout me semble au ralenti. J'ai un mal de crâne terrible. Puis je sens cette familière énergie me traverser le corps jusqu'à aller au bout de mes mains. Je sais qu'elles s'allument. Sans savoir pourquoi, je porte mes mains à ma tête, et c'est alors qu'une étrange succession d'image apparaît dans mon esprit. Un gigantesque aigle blanc. Une grande montagne. Une lettre sellée du sceau d'Alteran. Puis plus rien. Je suis soudainement ramenée à la réalité.

- Jenn! Jenn, est-ce que ça va? s'affole Fabien en me secouant.

J'ouvre brusquement les yeux et détache mes mains de ma tête. Elles s'éteignent en même temps. Fabien semble n'avoir rien remarqué de cette étrange scène et me tire le bras pour me remettre sur pied. Mais que vient-il de se passer? Qu'est-ce qu'Atenas a tenté de me faire? Je me risque de jeter un dernier regard dans sa direction avant de sortir définitivement du chapiteau. Il me considère d'un regard mêlé de consternation et de colère.

Je n'ai pas le temps de m'y attarder. Je m'empare de la main de Fabien et cours du plus vite que je le peux pour rejoindre les trois autres au sommet de la colline. Plus loin de la zone urbaine, comme ça, il fait très noir la nuit à Alteran. Et silencieux. Trop noir et trop silencieux. Seul le murmure des cris et le faible écho des coups de feux nous rappelle que cette cité souterraine aux allures paisibles est en pleine crise.

Nous demeurons en silence quelques instants, tous encore sonnés par cette succession rapide des évènements. Puis c'est Tess qui prend la parole:

- Que fait-on, à présent?

- Retournons au Toit, ordonne Fabien. Nous devons récupérer quelques petits trucs avant de...

- Avant de quoi? l'interrompt Amé.

Il hausse les épaules.

- Je ne sais pas. Je dis juste qu'on va récupérer nos effets personnels. Enfin, le plus possible.

Personne ne s'oppose à cela. Nous nous rendons tous jusqu'au Toit - qui est, par chance, pas trop loin d'ici - pour aller faire nos bagages. Pour quoi faire? Je ne sais pas trop.

Par chance, le Toit est complètement vide. J'avais peur que des gens s'y soient cachés pour nous piéger ou je-ne-sais-quoi. Ouais. Je vire peut être un peu paranoïque. En même temps, on ne peut pas vraiment me blâmer...

Je cours dans la salle de bain retirer ma belle robe et enfiler un vieux jeans ainsi qu'un t-shirt bleu à l'effigie de Donald Duck. Pas la tenue la plus formidable au monde, mais je n'ai pas le temps de réfléchir à ça. Je glisse mes pieds dans mes vieux baskets et me dirige jusqu'à ma chambre.

Je prends mon sac à dos et y range deux paires de jeans, trois t-shirts, des sous-vêtements, des chaussettes, mon téléphone portable, la lettre d'Anna et une bouteille d'eau. Oh, et j'allais oublier: je glisse soigneusement ma photo de famille dans la pochette avant. Au diable mes autres effets personnels. Je ne peux rien emporter de plus.

Je me glisse dans mon énorme manteau d'hiver noir et, après quelques instants d'hésitations, enroule l'écharpe en laine multicolore de ma grand-mère. Ouais. Je ne pouvais tout simplement pas le laisser là.

Nous nous réunissons tous à la sortie du Toit, changés et préparés.

- Bon, et maintenant? demande Amé, visiblement anxieuse.

- Il n'y a qu'une façon d'échapper à la mort. Vous êtes dans une situation trop précaire pour tout bonnement décider de demeurer dans la ville.

Surpris, nous nous retournons tous vers la personne qui a parlé. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine.

C'est Alex.

- Ah ouais? râle Fabien. Et quelle est-elle?

Alex pointe le plafond de la cité.

- Sortir.

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Coucou mes p'tits macarons en sucre!!! <3

J'espère que vous avez aimé ce chapitre! Si c'est le cas, n'oubliez pas de me l'indiquer en votant et commentant :D

J'ai plusieurs questions pour vous:

1) Qu'est-il inscrit sur la lettre d'Anna?

2) Que s'est-il passé lorsque Atenas a regardé Jenn? Et qu'est-ce que ça signifie?

3) Selon vous, est-ce qu'Alex a complètement perdu la tête de conseiller aux autres de s'enfuir de la cité, ou est-ce au contraire l'idée du siècle?

Bon bon bon, je ne vous embête pas plus longtemps avec mes questions XD Au revoir, petits macarons, et à trèstrèstrèstrèstrèèèès bientôt pour le prochain chap'!!

Lau'XX

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