Chapitre 27: Émeute

- Alicia!

Je frappe plusieurs petits coups rapides sur la porte ronde de sa maison. Mon coeur bat au même rythme que mes cognements, c'est-à-dire à une vitesse hallucinante. Je suis submergée par tant de sentiments différents, présentement, que je ne sais plus où m'en donner la tête!

Ma grande soeur finit par ouvrir la porte. Elle m'inspecte de la tête aux pieds, visiblement affolée par mon agitation.

- Jenn! s'écrit-elle. Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qui t'amène ici dans cet état?

- Hé, Alicia, la salué-je brièvement. J'avais besoin de te voir à l'instant.

- Que se passe-t-il? s'inquiète-t-elle.

- Ç'a un rapport avec la prophétie...

Elle me tire le bras et m'entraîne à l'intérieur de chez elle avant de refermer la porte derrière moi. Elle me regarde droit dans les yeux, l'air grave, et m'exige des explications. Et c'est ce que je le lui rends: je lui résume les deuxième, troisième et quatrième tests en omettant aucun détail important (mes pouvoirs, la traîtresse parmi les Nouveaux, le don inquiétant d'Atenas, le discours que je viens de livrer au quatrième test,) puis me tais pour la laisser commenter.

- Les choses ont commencé à s'enflammer lorsque tu as fait le deuxième test, relate ma soeur. Tes pouvoirs surnaturels en a fait sourciller plus qu'un. Des rumeurs à ton sujet se sont mises à circuler, et... Enfin, les avis étaient partagés. Certains se sont mis à croire de nouveau à la prophétie et d'autres ont refusé d'y croire. Mais là, tu me dis que présentement, des gens sont réunis devant une toile avec les séquences de ton dernier test qui y sont projetées? Qui a organisé cela? Et la foule, elle semble pour ou contre toi?

- J'ignore qui a monté cela, mais je peux t'assurer que le peuple était de mon côté, m'animé-je.

- Je veux voir cela de mes propres yeux.

Elle a de la difficulté à cacher l'excitation dans sa voix et dans ses yeux. Je lui souris. Nous avons toutes les deux le sentiment très profond que, ça y est, nous venons de franchir une autre étape dans la réalisation de cette prophétie. À chaque fois, notre objectif se rapproche, et je sens que c'est de mon devoir de l'atteindre. Nous courrons hors de chez elle en claquant la porte dans notre dos, propulsées par cette énergie nouvelle.

Nous coursons entre les sentiers et escaliers depuis plusieurs bonnes minutes lorsque j'entends Alicia me lancer, dans mon dos:

- Jenn, nous y sommes! Nous avons un très bon point d'observation, ici!

Je retourne sur mes pas et la rejoint au bord d'un petit précipice sur le bord du sentier. Nous avons, en effet, une très bonne prise de vu sur les événements en contre-bas. Nous nous situons à environ quatre-cent mètres de la foule (ce qui est amplement suffisant, remarquez.) Le graffiti avec le Soleil et la Lune est toujours là, imposant et menaçant sur les parois de la cité, mais ses réalisateurs ont disparu. La vidéo joue en boucle, projetée sur la toile géante, et au moins cinq cent personnes sont agglutinées devant. Bien sûre, je suis très fière de l'effet que mon discours a sur ces gens, mais d'un autre côté, je suis un peu intimidée par ce groupe massif de personnes qui s'attendent tous à ce que je sois leur sauveuse, leur guerrière, leur fameuse élue.

- C'est incroyable, non? fais-je remarquer à ma soeur. Tout ces gens de notre côté...

- Jenn, ne vois-tu donc pas?... Ils ne sont pas tous de ton côté.

Comme pour supporter les dires de ma soeur, l'écho d'un violent coup de feu parvient jusqu'à nous. Nous sursautons en même temps, prises par surprise. Un deuxième se fait entendre, puis un troisième; je commence à m'affoler sérieusement.

- D'où proviennent-ils? m'écrié-je.

- Regarde attentivement! hurle ma soeur pour couvrir les cris de la foule en bas.

C'est alors que la réalité me saute aux yeux: comment n'ai-je rien pu remarquer jusqu'à maintenant?

La foule est divisée en deux clans qui sont entrain de se chamailler durement. Je déduis qu'un des deux est de mon côté et que l'autre, non. Les autorités sont sur les lieux, armes à feux à la main. Je vois des gens se crier dessus, se révolter, se faire abattre par des policiers. Ces derniers, aidés par les Alterans qui sont de leur côté, tentent en vain de maîtriser le groupe de résistants en leur tirant dessus. Des cris de colère. Des coups de feux. Des hurlements révoltés. En trame de fond, mon discours qui rejoue en boucle, comme s'il insistait pour que les rebelles poursuivent leur lutte contre les autorités.

- On doit faire quelque chose! m'écrié-je. Ils tirent sur les gens!

- Jenn, n'y va pas! s'oppose ma grande soeur. C'est dangereux! Si les autorités te voient, ils t'arrêteront sûrement en te croyant responsable de cet évènement!

Trop tard. Je suis déjà entrain de m'élancer dans les sentiers blancs, dévalant les escaliers que je rencontre pour me rendre le plus vite possible vers tous ces gens qui se battent et s'écroulent sur le sol pour ma cause. Entre-temps, la toile géante se déchire et s'effondre contre le sol de pierre noir et ma voix dans la vidéo cesse brusquement de résonner. Je continue à courir, courir, sans ressentir la moindre fatigue. Je réalise que je me déplace à une vitesse surnaturelle. J'entends le vent siffler dans mes oreilles, les balles des fusils alterans me voler de chaque côté de la tête alors que je m'approche progressivement de la foule. Sûrement mes pouvoirs qui continuent de se développer. Apparemment, ils n'ont pas fini de tous de dévoiler. J'ignore jusqu'où mes habilités surnaturelles vont se rendre. Je ne sais qu'une chose: j'adore ça.

Les escaliers et les trottoirs semblent prendre plaisir à zigzaguer pour rendre le chemin plus long. Je meurs d'envie de me rendre là-bas le plus vite possible, mais avec tous ces sentiers à emprunter, ça me prend une éternité! Sous l'impulsion, je fais le truc le plus débile de ma vie entière: je saute en-bas des escaliers et des rambardes. Je me retrouve en chute libre pendant une fraction de seconde, et j'atterris sur la terre ferme sans la moindre douleur, néanmoins consciente que je me suis probablement foulé la cheville. Je poursuis ma course entre les rues et les sentiers, ignorant les passants qui me dévisagent, incrédules.

Je suis à présent face à face avec tous ces gens qui se battent pour ou contre moi. Je peux enfin considérer l'ampleur de l'évènement. Des centaines d'Alterans se battent entre eux, policiers et citoyens confondus. Les autorités tentent de maintenir les rangs et de maîtriser les rebelles, alors que d'autres Alterans se poussent et se marchent dessus. Je me sens tout à fait impuissante, tout à coup. Alicia avait raison. Je ne peux, pour l'instant du moins, rien faire. Je balaie l'endroit du regard. Toujours plus de gens se joignent au combat, et je sens que le groupe de rebelles se fait dominer en nombre par celui des autorités et des non-dissidents. Nous ne sommes visiblement qu'une fine portion de la population. La majorité des gens sont du parti du Conseil et de la guerre contre les Étamiens. Rien qu'à cette pensée, je sens mes épaules s'affaisser.

- La voilà! hurle un policier.

Je sursaute. Je m'étais à nouveau perdu dans mes pensées - quelle surprise! Je prends un moment à réaliser que l'homme faisait référence à moi. On m'a repéré. Je vois un groupe de policiers vêtus de combinaisons en cuir noirs affublés de l'écusson d'Alteran s'approcher de moi. Décidément, même s'ils son armés de fusil, ils ressemblent beaucoup plus à des guerriers qu'à de "vrais" policiers.

- Saisissez-la, bon sang! braille de nouveau le chef du groupe en me pointant du doigt.

Consciente de mes nouveaux pouvoirs, je décide de répliquer.

- Essayez donc un peu! les défié-je.

- Tu te crois maligne, gamine? rit-il d'un rire gras. On va voir si tu vas toujours te croire aussi invincible lorsqu'on aura réglé ton compte.

- Je ne vous en laisserai pas l'occasion.

Je suis surprise d'entendre autant d'assurance dans ma propre voix. Néanmoins, je n'ai pas trop le temps de m'en étonner. Les policiers pointent tous leurs fusils en même temps sur moi et s'apprêtent à tirer. Au moment où ils appuient sur la détente, je fonce sur eux tête baissée. Ma vitesse réussit à complètement déséquilibrer les hommes. Ils s'écroulent de chaque côté de moi à mon passage, me laissant poursuivre ma course.

- Elle est là! hurle des Alterans. Elle est là! Ça y est!

Les dissidents se réjouissent rient qu'à ma vue. Je les entends crier de joie et clamer mon nom. J'arrête de courir pour les regarder. Je suis presque intimidée à nouveau. C'est seulement maintenant que je réalise réellement mon importance, à quel point ma mission est cruciale et que j'ai vraiment des alliés.

Et des ennemis. Plusieurs hommes se détachent de la foule et tentent de s'emparer de moi. Courir n'est pas une issue, ici. Je dois me défendre, me battre. Alors, j'envoie voler mon poing dans la figure de mon premier agresseur, tourne sur moi-même et percute deux hommes d'un coup dans le ventre. Tout le monde se joint au combat. Deux clans bien distincts se créent: celui des fidèles et des autorités contre celui des dissidents. Bien que ce dernier soit bien moins gros et que ceux qui en font parti sont plus rare, il prend néanmoins le dessus sur les policiers qui tentent de les arrêter à coups de feux et des habitants du côté du Conseil qui essaient de nous arrêter.

Je décoche un uppercut sur un policier, qui recule brusquement sous le choc et va s'écraser contre un groupe de trois hommes armés de couteaux. Je me retourne rapidement et esquive de justesse une balle provenant de ma droite. Je repère l'homme qui a tenté de m'atteindre. Je saisis un rocher violet sur le sol et lui balance dans la figure. Puis je sens quelqu'un qui me frappe des poings sur le dos. Je lui envoie un coup de coude dans les côtes et il s'affaisse de douleur sur le sol. Plusieurs personnes viennent me rejoindre. Je crois d'abord que ce sont de nouveaux ennemis, mais je réalise rapidement qu'ils sont de mon côté. Un petit sourire en coin traverse mes lèvres. Je ne suis pas seule.

Je suis dans le feu de l'action. Je réussis à m'emparer d'un fusil d'un des policiers inconscients. Je ne sais pas comment m'en servir, d'autant plus que ces armes sont bien différentes de celles fabriquées par les hommes, mais j'essaie de m'en servir tout de même. Je m'avère à être, disons, plutôt médiocre, mais au moins, ça me permet de me battre à distance.

J'ignore depuis combien de temps cette gigantesque bataille entre Alterans dure, au beau milieu de la ville. Je sais seulement qu'elle prend fin en ce moment, à l'arrivée de mon ennemi juré. Atenas. Il se tient là-haut, perché sur une pierre après la parois à l'endroit exacte où la toile était plus tôt. Il lève ses deux mains en l'air et crie, de la voix la plus forte et la plus puissante que j'ai entendu de ma vie:

- Cessez tout cela immédiatement, cher peuple!

Tous pris par surprise, nous, environ cinq-cent Alterans tous réunis, cessons instantanément de nous battre pour lever nos têtes vers lui. Je suis certaine que sa voix a résonné jusqu'à l'autre bout de la cité.

- De quel droit osez-vous vous battre entre vous! tonne-t-il d'une voix tout simplement terrifiante. Notre race est réputée pour être pacifique et juste, et je vous vois présentement entrain de souiller notre réputation. Que quelqu'un m'explique ce qui se passe! Maintenant!

Personne ne parle. Je suppose qu'ils sont tous trop terrifiés. Moi, je garde la tête basse. Je ne tiens pas à me faire reconnaître par Atenas. Je ne veux même pas penser à ce qui arriverait s'il me repérait, présentement.

Le chef de la troupe de policiers finit par s'avancer, la tête haute et fière mais légèrement tremblotant.

- La... la prophétie de l'Aube, monsieur, déglutit-il, conscient qu'il est techniquement interdit d'en parler hors de l'École pour l'éducation des enfants.

Un silence de plomb suit cette phrase. On aurait dit que toute la cité a cessé de faire du bruit. Je retiens mon souffle, sentant le regard d'Atenas balayer la foule en cherchant mon visage.

- Je vois, dit-il d'une voix faussement bienveillante. Cher peuple d'Alteran, je vous en prie, ne vous laissez pas emporter par toutes ces histoires écrites par un vieux prophète il y a mille ans de cela. Les prophéties ne sont pas représentatives de la réalité. Et puis... (Il continu à me chercher du regard.) Qui a organisé cet évènement?

- Trois adolescents, monsieur, répond le chef des autorités. Ils étaient cagoulés, on n'a pu reconnaître leur identité. Ce sont aussi eux qui ont dessiner cet infâme dessin.

Il pointe du doigt l'énorme graffiti qui recouvre le mur. Atenas tourne la tête, le remarquant visiblement pour la première fois. Un long moment de silence passe.

- Que tout le monde rentre chez sois à l'instant, ordonne-t-il d'une voix grave.

Personne ne discute. Même ceux qui sont de mon côté obéissent. Je sens que ce sera bien compliqué de gérer la réalisation d'une prophétie avec un dirigeant ayant la capacité de se faire écouter si facilement.

Après quelques secondes, je me mets à marcher lentement vers je-ne-sais-où. Alicia n'est plus là où nous étions avant que je n'aille dans la bataille. Je monte des escaliers et me promène entre les rues labyrinthique, changeant d'étages et de profondeur sans cesse. Je ne sais pas quoi penser. Comment pourrai-je faire le dernier test normalement, demain? Ou bien assister au bal? Je suis rongée par l'inquiétude.

Brusquement, je sens quelqu'un m'agripper par l'épaule. Étant toujours stressée par la bataille et pensant me faire attaquer, je me défends: je frappe mon agresseur aux genoux et me retourner pour le gifler lorsque je réalise que c'est en fait Fabien. Le pauvre grogne de douleur et se massant les tibias.

- Bon sang, Jenn! maugrée-t-il. Qu'est-ce qui te prend?

- Oh, c'est toi, bredouillé-je en accourant à lui. Tu n'as rien? Je suis désolée!

Il éclate subitement de rire. Je fronce les sourcils et croise les bras, un peu vexée.

- Quoi? dis-je. Peux-tu me dire ce qu'il y a de drôle?

- Non, il n'y a rien de drôle, rigole-t-il en se redressant. C'est juste que t'es vraiment bizarre. Une seconde tu es là, à être la fille la plus agressive et débile du monde, et deux secondes plus tard, tu commences à t'inquiéter pour moi et à t'excuser comme la personne la plus attentionnée et douce qui soit!

- Attends, c'est moi que tu traites de bizarre? m'écrié-je. Je te signale que c'est toi, l'autre soir, qui nous a fait dévaler des sentiers debout sur des bicyclettes!

Il éclate à nouveau de rire.

- J'adore quand tu te fâches, affirme-t-il en riant.

- Ça tombe bien, je suis fâchée, présentement, soupiré-je. Tu n'as pas idée de ce que je viens de vivre, alors ne vient pas te moquer de moi. S'il-te-plaît.

Je ne suis pas tellement susceptible d'habitude, mais présentement, je me sens comme si j'avais vécu suffisamment d'émotions aujourd'hui pour l'année entière. Anna qui parlait avec Daphné ce matin, le test qui a été bien éprouvant pour moi, l'apparition d'un nouveau pouvoir, l'acte de rébellion massif auquel je viens de participer... J'ai envie de m'écraser dans un coin et de ne plus penser à rien.

Voyant ma détresse, Fabien cesse de rire et s'approche de moi. Je ne l'avais jamais vu aussi sérieux.

- Jenn, je sais ce qu'il vient de se passer. Je t'ai vu. C'était tout simplement terrifiant. Et... (il se racle la gorge,) je voulais seulement alléger l'atmosphère en venant te voir comme si rien n'était. Tu sais, je... Je craignais le pire pour toi, après ce qu'il vient de se passer...

- Tu me sous-estime? le défié-je. Et si on voyait qui est le plus fort? Je dis qu'on fait la course.

- Tu veux rire? se moque Fabien. J'étais beaucoup trop rapide pour toi, le soir où on est allés libérer ta copine humaine. Je ne suis pas sûr que, seulement trois jours plus tard, tu sois de façon magique devenue bien meilleure.

- Pourtant, c'est à peu près la vérité.

Fabien ne semble pas me prendre au sérieux, et ça me fait sourire. D'un ton hautain, il pointe le parc en contre-bas, à de nombreux mètres là-bas.

- Tu vois le parc, à l'Ouest? lance-t-il. Le premier qui s'y rend.

- Quel est le prix? rigolé-je.

- Voyons voir, réfléchit Fabien en souriant. Ah! oui, j'ai une idée. Le perdant doit payer un théralsvki au bistro du centre-ville pour le gagnant.

- Défi accepté.

Et nous nous mettons à courir à travers la cité souterraine. Fabien est rapide, certes, mais il ne m'arrive pas à la cheville. Je le dépasse dès le début. Il me fixe d'un air surpris, mais il prend rapidement part au jeu, saisissant visiblement que la vitesse n'est qu'un autre de mes nouveaux dons. Alors, il décuple la vitesse pour essayer de se mettre à ma hauteur. Voyant qu'il en est incapable, je ralentis considérablement la cadence pour que nous puissions courir côte à côte. Fabien a le visage en feu et le souffle court. J'éclate de rire, et il joint tant bien que mal son rire au mien.

Nous nous arrêtons bien avant d'arriver à la destination. Il me sourit de toutes ses dents, même s'il vient de subir une cuisante défaite. Plié en deux, haletant, il lève ses magnifiques yeux violets sur moi.

- Je t'aime, Jenn, tu le sais ça, non? me dit-il en me souriant.

Je ne réponds que par un petit sourire en coin, un peu mal à l'aise. Je n'ose pas lui répondre. Fabien... Eh bien, c'est Fabien. Ce n'est pas comme Alex. Il est plutôt comme mon ami, et ça Fabien semble avoir de la difficulté à la comprendre.

   Avec Alex, j'ai des papillons dans l'estomac et je me sens mieux qu'avec n'importe qui d'autre. C'est juste indescriptible. Fabien, lui, c'est mon partenaire, mon pote.  J'ignore comment le lui annoncer clairement et sans le blesser...

Voyant mon malaise, Fabien grogne:

- C'est à cause de l'Étamien, non?

Je baisse les yeux. Il se redresse et s'approche de moi.

- C'est à cause de lui? dit-il d'une voix un peu plus douce mais teintée de jalousie.

- Écoute, Fabien, soupiré-je. Ce... enfin, ce n'est pas tout à fait ça. Enfin, ne parlons pas de ça maintenant. Rendons-nous au bistro et parlons d'autre chose.

- Au contraire, parlons-en maintenant. (Il me sourit et me demande, avec beaucoup de conviction:) Tu voudrais aller au bal de demain avec moi?

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