1.37 : Fusion 🔗
Coucou les biscuits
J'espère que vous allez bien. Je voulais vous informer que je publierai la totalité de l'histoire de Brook et Cam sur Wattpad :)
Je voulais être plus régulière dans mes publications et je me disais que je pourrais vous publier les chapitres chaque mardi. Ca vous convient ?
Bien sûr, "Under Your Appearance" est disponible dans sa globalité sur AMAZON.
N'hésitez pas à voter et commenter. J'adore vous lire <3
BROOKLYN
Je me suffisais. J'étais heureuse seule, en sécurité dans ma chambre, mais j'ai intégré Cameron dans ma vie comme on ajoute des notes à une partition et sans elles, la musique n'est plus la même. Ces dernières semaines, je ne pouvais me résoudre à ne plus le revoir, sentir sa présence comme là, maintenant. Si proche.
Cet après-midi, nous sommes dans sa chambre, allongés dans son lit. Ma tête repose au creux de son épaule alors qu'il regarde des vidéos sur son portable. Mon nez est dans son cou, respirant sa douce odeur naturelle qui me rassure tellement. Il rit, car ce qu'il regarde est drôle. Il m'explique pourquoi et j'adore quand il essaie de me communiquer ce qui le fait réagir.
Alors que je ne dis rien, bercée par sa voix aux mille couleurs. Il tourne un peu plus le visage et ses iris viennent pour me fixer, puis lentement, ils dévient plus bas. Je ne respire plus du tout lorsque tout doucement, il dépose un baiser au coin de ma bouche.
C'est... existe-t-il un mot pour d'écrire ce que je viens de ressentir ?
Il fait cela souvent. Il m'embrasse sans vraiment m'embrasser.
Lorsqu'on se regarde, c'est déjà tellement intense, je me demande ce que je ressentirai lorsqu'il me donnera un vrai baiser.
Cameron recule pour me sonder quelques secondes. Tout mon être s'enflamme à l'idée qu'il recommence. J'ai besoin qu'il recommence. Juste pour ressentir encore ce boum dans ma poitrine.
— Tu m'as tellement manqué, aujourd'hui, dit-il. En cours, je n'ai fait que penser à toi. Pourquoi tu ne décroches jamais ton téléphone ? Je me suis planqué dans les escaliers pour entendre ta voix.
C'est trop difficile de communiquer avec lui par ce biais-là.
— Je ne sais pas... commencé-je, gênée.
Il m'appelle parfois, seulement je reste silencieuse le plus souvent. Ne le voyant pas, j'ai dû mal à savoir ce qu'il attend de moi. Je réponds par oui et par non.
— Ce n'est pas grave, dit-il en souriant. Tu es là, maintenant. C'est ce qui compte.
Nous entendons du vacarme en bas. La télévision est allumée et les frères de Cameron jouent bruyamment. Son père s'esclaffe de temps en temps. L'odeur du diner qui cuit au four remonte jusqu'à nous. J'adore sa maison. Si je pouvais, je resterais ici jour et nuit.
Sa main trouve la mienne et doucement, il entrelace ses doigts aux miens.
— Sors avec moi, souffle-t-il.
— J'ai déjà répondu « oui », je crois.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Je ne sais pas. En tout cas, le cheminement n'avait rien de rationnel. Pourtant, ses mots me paraissent si vrais et irréels aussi. Je délie nos doigts pour enrouler mes bras autour du sien, puis je cale mon front contre son biceps. J'ai envie d'y croire.
— Ne m'en veux pas. J'aime t'entendre me dire « oui ».
Il sourit, pose son portable sur le bureau, puis ouvre son bras qu'il passe au-dessus de ma tête. Ses doigts se déploient dans mon dos et il me ramène contre son flanc. Il se tourne un peu plus vers moi et son corps se referme autour du mien. J'ai le nez contre son t-shirt qui sent si bon.
Son étreinte est toujours douce, enveloppante et chaude.
Et même si on ne bouge pas, ma respiration devient moins régulière. Je suis focalisée sur lui et ce fameux truc de peau, parce que je sens sa bouche qui frôle mon front. Pour être honnête, je ne pense plus qu'à ça. Au bout de plusieurs minutes, il appuie ses lèvres plus fort. Puis, vient un second baiser, assez pesé lui aussi pour que je sente le métal de son piercing.
C'est comme si je perdais l'équilibre. Je relève doucement le visage et comme il ne recule pas, ses lèvres caressent mon nez jusqu'à ce que ma bouche touche légèrement la sienne. Nous ne bougeons plus.
Lentement, ses doigts viennent prendre mon visage et nous nous fixons. J'ai envie qu'il m'embrasse pour sentir la pulpe de ses lèvres tout contre la mienne, juste une fois.
Je pose ma main sur son torse, ce qui le fait légèrement sursauter.
— Ça va ? demandé-je, surprise par sa réaction.
Les battements sous ma paume sont rapides.
— Oui. Très bien.
— Pourtant, ton pouls n'a pas l'air normal.
— C'est parce que mon corps ne peut que réagir lorsque tu poses la main sur moi.
Je referme mes doigts en poing. Est-ce un geste trop audacieux ?
— Non, s'il te plaît. Laisse-la.
Cameron récupère ma main, mais je résiste.
Il m'interroge du regard.
Je résiste car je veux qu'il puisse sentir à quel point, moi aussi, j'ai le cœur qui tape vite et fort. Alors je ramène sa main contre ma poitrine.
J'entends Cameron retenir sa respiration pendant qu'il laisse ses doigts se déployer complétement. À chaque fois qu'il me touche, j'ai cette sensation de brûlure qui me fait rougir et que je n'arrive pas encore à définir.
Son regard toujours concentré sur ses doigts, je le vois tordre ses lèvres entre ses dents.
— Tout va bien ? demandé-je encore inquiète.
Cette fois, je suis certaine qu'un truc cloche.
— Brooklyn, si tu n'arrives pas à déceler les expressions sur mon visage, prends toujours la meilleure partie de ce que tu vois.
Il ancre ses prunelles dans les miennes.
— D'accord ?
J'acquiesce.
— Tu veux bien fermer les yeux ? me demande-t-il d'une voix légèrement enrouée.
J'obéis et au bout d'une minute, il murmure :
— As-tu déjà désiré quelqu'un ?
Je fais non de la tête.
— Moi, je te désire. Tu sais ce que ça veut dire ?
— Que tu veux mourir...
Il rit.
— D'envie de toi, oui.
Il n'est pas toujours facile de décoder ce qu'il dit, alors j'ouvre les yeux et surprends son regard, si soutenu qu'il me paralyse. Ses sourcils se froncent et son expression devient plus grave et... comme fiévreuse.
— Tu es malade ?
Sa pomme d'Adam fait un aller-retour sur sa gorge pendant qu'il secoue la tête. Sa main remonte dans mon cou ce qui provoque sur ma peau, une envolée de frissons. Ses doigts se stabilisent sous mon oreille et son pouce caresse doucement l'arête de ma mâchoire.
Mes yeux dans les siens, j'entends mes pulsations qui résonnent dans mes tempes et accélèrent inexorablement.
Puis, il prend appui sur le coude et je bascule sur le dos, son corps venant au-dessus du mien, son genou s'insérant entre mes jambes.
Cameron fixe ma bouche, l'air indécis.
— Ne t'inquiète pas. Je ne vais pas t'embrasser, juste... juste...
Et alors qu'il passe sa langue sur ses lèvres et qu'il se rapproche, j'ai l'impression que mes veines prennent feu. Mon ventre et mon cerveau aussi. J'ai besoin d'air, d'oxygène, mais plus que tout, j'ai besoin de lui. Qu'il soit plus proche encore, mais il s'immobilise à quelques millimètres. Me frotter contre lui est ce qui me vient comme ultime remède afin d'apaiser toute cette tension entre mes cuisses.
C'est déplacé ! Inconvenant ! Pourquoi je pense à ça ?! Me frotter contre lui !?
Je ventile. Qu'est-ce qui m'arrive... ? Mes vêtements me collent soudain à la peau. Je transpire ! Oh non ! Il est hors de question que je souille mes vêtements de transpiration ! Pas ici ! Pas avec lui !
— Ça ne va pas du tout ! envoyé-je en le bousculant pour me mettre assise.
— Quoi ?! lance-t-il.
— Mon jean me colle !
Je détache expressément mon bouton et descends mon pantalon sous mes fesses. Je le repousse jusqu'à mes chevilles et m'en dégage à l'aide de mes talons.
Cameron s'écarte.
— Attends, ...tends, ...tends, qu'est-ce que tu fais ?! bégaye-t-il.
— Je me déshabille car j'ai bien trop chaud.
Je me débarrasse de mon gilet. J'halète encore. Je serre mes cuisses car j'ai mal entre les jambes. Ce n'est pas normal !
— B... Brooklyn ?!
Le ton de la voix de Cameron m'inquiète, alors je lui jette un coup d'œil. Il me dévisage, sidéré. Je suis en culotte et soutien-gorge et à son expression, j'ai l'impression que c'est une erreur monumentale. C'est étrange cette pudeur que je ressens tout à coup. J'ai posé des centaines de fois en maillot de bain et jamais je n'aurais cru choquer quelqu'un à ce point. Au contraire, c'est presque mon quotidien. Est-ce que ça le dérange vraiment ? J'ai à peine le temps d'envisager de lui poser la question, qu'il sort du lit en trombe.
Je me retrouve seule derrière le rideau. J'ai toujours la peau brulante, mais l'esprit confus à présent. Mon estomac se noue, laissant une sensation bien moins agréable. Je fixe mes chaussettes et tombe dans une torpeur sans précédent. Mon corps se met à trembler. J'ai peur, car je ne comprends pas ce qui m'a pris de faire cela. Ni même ce qui m'y a conduit. Au regard de Cameron, je sais juste que c'est mal. Je crois...
Je ne peux plus ignorer la douleur qui enfle sous mes côtes.
Cameron dégage doucement le rideau, seulement je n'ai plus le courage de lui faire face. Je ramène mes jambes et cache mon visage entre mes genoux et mes bras pour éviter d'affronter son regard.
Je sens le matelas s'affaisser sous son poids. Il se réinstalle, mais garde une certaine distance. Il récupère la couette pour cacher mes jambes jusqu'au-dessus de mon menton. Je me sens nauséeuse.
— Ce que tu as fait... bref, je ne m'y attendais pas. Ma famille est en bas, alors, ne fais pas ça, s'il te plait.
Je secoue la tête. Je le comprends. Ce n'est sans doute pas un comportement approprié. Je ne fais jamais rien comme tout le monde et je suppose, encore moins comme les autres filles. Je déploie énormément d'efforts pour paraître normale. Je me sens terriblement complexée.
Il murmure :
— Je t'en supplie, arrête de te cacher le visage.
Je suis démunie et désespérée. Tout est trop nouveau pour moi et je n'arrive pas à gérer mes émotions. J'ai tellement honte.
— Pardon..., ne puis-je m'empêcher de supplier.
— Ne demande pas pardon, s'il te plait, laisse-moi t'expliquer.
— J'ai bien trop de défauts. Tu devrais être avec quelqu'un d'autre...
— Non ! Jamais ! Je ne veux être avec personne d'autre !
Il a pratiquement crié cette phrase, ce qui a eu le don de stopper mes tremblements.
Du coin de l'œil, je constate qu'il se lève et attrape un long t-shirt sur le dossier de la chaise de bureau. Il fait passer ma tête dedans pour m'en vêtir.
Nous restons de longues secondes sans parler, comme si le temps s'était figé.
Il me demande d'une voix plus douce :
— Tu peux remettre ton jean ? Si mon père entre, il va se poser des questions. Et ça m'évitera de penser à certaines choses.
— Certaines choses ? C'est-à-dire ?
— T'aimer tout autrement.
Ses lèvres s'entrouvrent. J'ai l'impression qu'il peine à reprendre son souffle.
— Je ne recommencerai pas, lui assuré-je, toujours mortifiée.
Je récupère mon pantalon, puis l'enfile. Pendant ce temps, sa respiration s'apaise, tout comme la mienne. Je ne sais plus quoi dire, mis à part l'évident :
— Je vais y aller. Ma mère ne devrait pas tarder à rentrer.
Je me lève.
— Attends.
Il s'est redressé et ses bras m'entourent les épaules. Il me laisse m'adosser contre lui.
Ma bouche laisse passer un souffle soulagé, même si je le sens toujours un peu tendu.
— Est-ce que ça a changé l'opinion que tu as de moi ? m'inquiété-je tout bas.
— Non. Bien sûr que non. Oui, tu me surprends, mais c'est cela que j'aime chez toi. J'aimerais que tu ne te préoccupes pas de mes sentiments à ton égard. Je ne pense qu'à te rendre heureuse. Alors je t'en prie, reste toi-même quoi qu'il arrive. Tu n'as pas besoin d'être comme les autres pour plaire, tout simplement car la vie des autres n'est pas un exemple.
Et pour lui plaire ? Que devrais-je faire ? Je sens bien qu'il est troublé lui aussi par mon attitude.
— ...Ne t'oblige pas à fournir des efforts pour moi, souris-moi juste si tout va bien. C'est tout ce qui m'importe. Je te jure, termine-t-il.
Lorsqu'il a quitté le lit brusquement, j'ai eu la sensation que le toit s'effondrait sur ma tête et je ne veux pas revivre cela. Ma réaction était inopportune, mais les siennes me font du mal.
Il prend une profonde inspiration avant de me tourner face à lui.
— Tu n'es pas en faute. C'est moi le coupable...
Il s'arrête un instant, se fustige tout bas, puis reprend :
— ...Bon sang, je ne t'ai pas encore embrassée que ça part en vrille. Pour ma défense, personne ne m'a jamais fait cet effet-là.... Je me dis qu'il va falloir que je réfléchisse à comment garder le contrôle, tout en sachant que c'est quasi impossible.
— Je ne comprends pas.
Il doit être plus précis. Il prend un temps infini pour me répondre, et c'est d'une voix rauque qu'il le fait enfin :
— J'ai envie de te faire l'amour. Voilà pourquoi j'ai préféré quitter le lit. C'est une réaction pour te protéger. Pas que je sois un prédateur, mais pour que tu ne vois pas à quel point je te désire. Mon corps s'est... tendu et j'ai un peu honte que tu le voies comme ça.
Alors lui aussi ressent de la honte ?
Il poursuit :
— Promets-moi de toujours me dire si je te blesse, ou si ce que je fais ne te plaît pas. C'est important pour moi d'avoir ton consentement.
— Mon consentement ?
— C'est le choix de dire non. Tu as le pouvoir de dire non. C'est ce que ça veut dire. Si ce que je fais n'est pas agréable pour toi, tu te dois de me dire stop. J'y tiens vraiment. Ça ne me vexera pas. J'apprendrai comme ça.
Sa façon particulière de parler, de respirer, me redonne confiance. Je me tourne et me blotti contre lui. Il prend une nouvelle inspiration, avant de serrer fort ses bras autour de moi.
— Il se peut que j'aie envie de te toucher à des endroits où personne ne t'a jamais touchée. Il se peut que j'aille trop vite, mais jamais cela ne doit dépasser la limite où ce que je te fais ne t'apporte pas du bien-être.
— Tu parles de relation sexuelle ?
Je l'entends avaler sa salive.
J'ai étudié les relations amoureuses durant mon temps libre. Le sexe est l'étape physique finale. Pour les garçons, c'est comme la fin d'une course.
— Euh, oui, je parle de sexe, mais pas que. Tu comprends, c'est de manière générale ? Ça s'applique à ce que je dis aussi, à ma façon d'être. Tu peux me dire, sans avoir peur, ce que tu attends de moi. Ce que tu aimes, et surtout, ce que tu n'aimes pas. Ce qui t'apporte du plaisir ou pas du tout. Je ne veux pas qu'il y ait de malentendu parce que l'on ne se parle pas assez.
Je laisse aller mon crâne contre le creux de son épaule. Je me sens tellement en sécurité, comment pourrais-je mal réagir s'il me touche ?
Je murmure :
— Je n'aime pas quand tu me tournes le dos, mais j'ai compris que ce n'était pas parce que tu étais en colère contre moi. Je n'apprécie pas particulièrement quand on me touche, mais j'aime quand c'est toi. Je crois que c'est parce que j'ai envie de faire l'amour avec toi aussi. Mais je pense qu'il faut que j'approfondisse mes connaissances sur le sujet. Je manque clairement d'expérience. Du coup, ça me préoccupe beaucoup.
— Je veux que tu sois heureuse. Le sexe, c'est secondaire pour moi.
— Je me documenterai tout de même.
Il s'éclaircit la voix.
— Euh... tu es sûre ?
Je prends cela très au sérieux.
— Oui. Il faut que tu le fasses aussi, afin d'être prêt le jour J.
Il semble cogiter, puis éclate de rire.
— Ce n'est pas une compétition !
Il n'arrive plus à s'arrêter de rire et en profite pour me ramener plus fort contre lui.
Je lève le nez vers le Velux.
Ce garçon a ma confiance aveugle. Car tout ce que je vis avec lui est nouveau, déstabilisant, mais surtout, infiniment précieux.
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