Comment le bonheur qu'il vivait avec Yoongi, avait-il pu basculer aussi vite ?

Les jambes de Hoseok cédèrent sous son poids, mais une paire de bras le soutint soudainement pour l'éviter de tomber. Havana se tenait derrière son dos, enfermant son corps contre elle pour l'étreindre. Elle aussi souffrait, mais elle voulait être le roc dont son cadet avait besoin.

— Viens, on va s'asseoir dans la salle d'attente, lui murmura-t-elle.

Ils rejoignirent le coach Steve qui s'était occupé des premiers renseignements à fournir à l'accueil avant de retourner s'installer sur un des nombreux sièges de la pièce.

Le silence avait pris sa place entre eux et Hoseok ne pouvait pas s'empêcher de faire les cents pas. Une heure plus tard, ils furent rejoints par Ae-rin qui apparut dans les couloirs de l'hôpital, avançant vers eux avec une expression de peur sur le visage.

— Comment il va ? Où est-il ? questionna-t-elle sans attendre une seconde.

— On ne sait pas, on n'a aucune nouvelle, répondit le coach en se frottant la nuque.

— J'ai peur, sanglota Hoseok en se jetant dans ses bras.

Au fil des jours, il s'était tissé une amitié exceptionnelle entre lui et la jeune femme. Ils étaient devenus proches et s'appréciaient beaucoup. La tête dans son cou, elle resserra sa prise autour de son corps pour se consoler par la même occasion.

— Mon frère est fort, il va aller bien, j'en suis sûre. Ce n'est pas une vague qui va lui gâcher la vie, lui répondit-elle d'une voix cassée.

Leur étreinte dura une éternité pendant laquelle les deux jeunes gens se rassuraient mutuellement. Ce n'était pas la première chute de Yoongi, mais ce fut la seule durant laquelle il avait perdu connaissance.

Ae-Rin gardait la tête froide bien que son cœur pleurait. Elle sortit son téléphone de sa poche, puis s'adressa à ses trois amis.

— Je dois prévenir nos parents, lança-t-elle d'une voix éteinte.

Tous acquiescèrent puis la jeune femme longea le long couloir afin d'atteindre le hall d'entrée. Elle passa les doubles portes automatiques et se réfugia dehors, là où elle ne serait pas dérangée.

D'une main tremblante, elle composa le numéro de sa mère puis attendit une réponse.

À Séoul, le soleil était déjà haut dans le ciel, elle était donc sûre d'avoir quelqu'un au bout du fil. Quand la voix de sa mère résonna à travers le combiné, une larme discrète s'échappa de son œil.

— Coucou ma chérie, tu m'appelles pour me dire que ton frère est encore sacré champion ? décrocha-t-elle en coréen.

— Maman... dit-elle d'une voix éteinte.

— Rin ? Est-ce que ça va ?

— Maman, c'est Yoongi.

— Ma chérie, qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il y a avec ton frère ? Tu me fais peur.

— Il a eu un accident avec son jetski.

Une fois ces mots prononcés, Ae-Rin ne put retenir le flot de larmes qui la menaçait depuis des heures. Elle se laissa tomber sur le banc isolé derrière elle et sa tristesse l'envahit.

La jeune femme ne pleurait qu'à de très rares occasions. Elle avait toujours montré une image forte et sans fêlure, à l'image de son petit frère qui semblait solide et que rien ne pouvait atteindre. Pourtant, à cet instant, les nerfs venaient de lâcher, et la voix de sa mère, qu'elle ne pouvait pas prendre dans ses bras, avait empiré son état.

— Ae-rin, je t'en supplie. Dis-moi comment il va, implora la mère de famille.

Derrière Mirae, la sœur de Yoongi put entendre du mouvement et une voix grave retentir. Son père était à ses côtés.

— Il... Il a été transporté à l'hôpital. Il a été projeté de son jet et a heurté celui de son adversaire. Il est inconscient maman. Je... j'ai vu son corps dans l'eau. Je... maman, j'ai peur.

— Mon Dieu, hoqueta Mirae, la mère de famille. Ma chérie, ton père va nous réserver les billets pour le premier vol. On arrive le plus tôt possible.

— Maman... murmura Ae-rin entre deux sanglots.

— Ça va aller ma puce, fit la voix de son père qui venait de prendre le combiné. Tu es forte.

— Non, papa. Je ne le suis pas...

— Si tu l'es. Tu es aussi solide que ton frère, je le sais. Tiens bon, pour lui. On arrive dès que possible. Je t'aime.

— Je t'aime papa, répondit-elle dans sa langue maternelle.

Quand le bip décrivant la fin de conversation se fit entendre, les larmes redoublèrent sur son visage. Seule sur son banc, la brune se laissait aller à sa peine, avant de revenir dans l'hôpital, la posture droite d'une femme inatteignable.

━━━━━━━ ≋‭☼‭≋ ━━━━━━━ ‭

— Excusez-moi, vous êtes la famille de Yoongi Min ?

La voix d'un médecin mit fin à l'interminable attente des trois amis, et Hoseok se rua sur l'homme aux cheveux grisonnants qui venait d'apparaître près d'eux.

— Oui ! Est-ce qu'il va bien ?

— Il a un traumatisme crânien, mais son pronostic vital n'est plus engagé, annonça-t-il de but en blanc.

Soulagée et submergée par l'émotion, Ae-rin fondit dans les bras de Steve qui levait la tête pour remercier le ciel. Havana frotta le dos de Hoseok qui lui, était pendu aux lèvres du personnel médical.

— Toutefois, il n'a toujours pas repris connaissance.

— Mais vous avez dit que-

— J'ai dit que ses jours n'étaient plus en danger, il faut qu'il se réveille maintenant.

Le docteur leur offrit un sourire compatissant avant que Ae-rinne s'exprime, le visage rougi par les larmes.

— Est-ce qu'on peut aller le voir ?

— Bien sûr, mais pas plus de deux personnes. Monsieur Min a besoin de calme et de repos. Il est au 1er étage, chambre 1894. Si vous voulez bien m'excuser.

Cette fois, le médecin fit volteface et disparut hors de la salle d'attente. Havana chercha à capter le regard d'Hoseok dont les mains tremblaient toujours.

— Allez-y tous les deux, suggéra-t-elle en prenant ses doigts froids entre les siens. Il a besoin de vous. Steve et moi allons attendre ici.

Le châtain serra la quinquagénaire dans ses bras et resserra sa prise contre elle. Quand il se recula, Ae-rin posa une main dans son dos et l'incita à se rendre aux ascenseurs afin de rejoindre le premier étage. Quand ils arrivèrent au niveau demandé, ils accoururent jusqu'au numéro de chambre, comme s'ils avaient peur de manquer son réveil. Face à la porte, Hoseok poussa le battant puis pénétra dans la chambre dans laquelle son compagnon reposait.

Profondément endormi, Yoongi était relié à différentes machines, des tubes lui passant par le nez. Un de ses yeux était cerné de violet et une égratignure décorait sa lèvre inférieure. Un de ses doigts était équipé d'une attelle et sa cheville droite était entourée d'un plâtre. Une infirmière était en train de vérifier ses constantes quand elle aperçut Ae-rin et Hoseok pénétrer dans la chambre.

— Oh bonjour, fit-elle en leur offrant un sourire compatissant. Je vous laisse avec lui, parlez-lui, cela pourrait l'aider à s'éveiller. Bon courage, s'il y a le moindre souci n'hésitez pas à nous appeler.

La jeune femme disparut de la chambre, laissant derrière elle un silence glacial, si ce n'était ponctué du bip incessant de l'électrocardiogramme.

À ses côtés, Hoseok ne pouvait s'empêcher de fixer le visage tuméfié et inconscient de l'homme qu'il aimait, avant de fondre en larme violemment. Jamais son visage n'avait reflété une telle vulnérabilité, lui qui l'avait toujours connu sûre de lui, déconneur et fort comme un roc. Son roc. Yoongi était celui qui le relevait quand il manquait de confiance en lui, celui qui était fort quand il n'arrivait pas à l'être.

Aujourd'hui, Hoseok avait terriblement besoin de lui, mais le brun n'était pas en mesure de l'aider. Cette fois, il allait devoir être celui sur qui Yoongi pourrait compter.

Ae-rin s'approcha également, frottant le dos du châtain puis en venant embrasser le front de son frère. Les deux visiteurs restèrent auprès de lui sans rien dire, caressant ses mains, avant que le téléphone de la jeune femme ne sonne. Elle renvoya l'appel qui lui rappelait ses obligations et le fourra dans sa poche.

— Même dans des moments comme ceux-là, ils ne me laissent pas tranquille, pesta-t-elle. Bande de requins.

— Qui c'était ? demanda Hoseok, les yeux rougis et la voix cassée.

— Je n'ai pas fait attention au numéro, mais je te parie que ce sont des journalistes ou même les sponsors de Yoongi. Je... je dois partir calmer le jeu et éviter les spéculations sur sa carrière. Bordel, je ne veux pas le laisser... renifla-t-elle en pressant sa main un peu plus fort.

— Je ne le lâche pas des yeux, murmura Hoseok pour son amant plus que pour elle. S'il se réveille, tu seras la première au courant.

Ae-rin s'apprêtait à quitter la chambre quand des pas lourds et devenant de plus en plus forts se firent entendre. La porte s'ouvrit brutalement, manquant de la renverser, laissant apparaître la silhouette de Taehyung, rouge et essoufflé.

— Yoon ! s'égosilla-t-il avant de s'agenouiller au chevet de son meilleur ami. Il ne s'est pas réveillé ? demanda-t-il, un brin de panique dans la voix.

— Non, Tae, répondit la jeune femme, le cœur lourd.

— Comment ça ? Ce n'est qu'une chute, p-pourquoi est-ce qu'il dort encore ? bafouilla-t-il alors qu'Hoseok vint à sa rencontre. Et pourquoi est-ce qu'il y a un putain de fauteuil roulant dans sa chambre ?

— Hey, Taehyung, tenta de le raisonner Hoseok sans prêter attention à sa dernière question.

Bien que lui-même bouleversé, le surfeur emprisonna le visage de son cadet pour tenter de capter son regard.

— Du calme, il... Non, il ne s'est pas encore réveillé, et on ne sait pas encore quand ça sera le cas.

— Non...

Le jeune homme chercha du réconfort dans les yeux des deux visiteurs, qu'il ne trouva pas. Personne n'était en mesure de dire quand Yoongi se réveillerait.

— Je dois y aller, annonça Ae-rin, attristée.

— On veille sur lui, pars tranquille, répondit Hoseok sans lâcher son amant du regard.

La jeune femme quitta la chambre, laissant sa place à Taehyung qui était assis sur le lit, détaillant le visage abimé de son meilleur ami. Le silence s'incrusta dans la chambre comme un troisième visiteur, avant que le plus jeune ne casse ce calme bien trop lourd.

— Tu es fort Yoon, assura-t-il. Tu vas te réveiller et dans quelques jours, tout ça ne sera qu'un mauvais souvenir. On retournera chevaucher nos jets et tu pourras me battre comme tu as l'habitude.

Hoseok eut un sourire sans joie en écoutant parler Taehyung. Il espérait que ses paroles soient vraies, qu'une fois ses fractures soignées, il pourrait retourner à la passion qui l'animait.

Les deux hommes restèrent une bonne heure au chevet de Yoongi, puis sortirent de la chambre afin de laisser un peu de temps à Steve et Havana. Le temps passé dans le couloir sembla durer une éternité pour Hoseok qui faisait les cents pas, après avoir vidé la moitié du distributeur de friandises, se gavant de sucre comme pour combler un besoin primaire. Taehyung lui, avait dû repartir pour des raisons personnelles.

Quand le coach et la rouquine sortirent enfin de la chambre, il stoppa ses aller-retour et s'approcha d'eux. Il put remarquer les yeux rouges de Havana qui tentait de rester forte et de ne rien montrer.

— Est-ce qu'il a bougé pendant que vous étiez avec lui ? Quelque chose ? Un signe ? interrogea-t-il avec espoir.

— Non, rien, murmura Steve en posant une main sur son épaule. N'hésite pas à nous appeler s'il se réveille. Je sais que ce n'est pas le moment, mais j'ai besoin de voir plusieurs choses avec lui concernant sa licence au club et son assurance.

Hoseok grimaça, mais offrit tout de même un sourire crispé à ses aînés. Il les salua chaudement et n'attendit pas une seconde de plus pour pénétrer dans la chambre à nouveau, retrouvant la compagnie de son amant et les bruits incessants de la machine.

— Hey mon gros bébé, commença-t-il en affichant un sourire qui n'atteignait pas ses yeux. Jamais je ne t'aurais appelé comme ça si tu pouvais m'entendre. Mais peut-être que tu te réveilleras juste pour te foutre de moi ?

Sa main dans la sienne, Hoseok caressait sa paume de son pouce délicatement, puis s'approcha pour déposer un baiser appuyé sur front. Il se redressa rapidement quand il entendit la porte de la chambre s'ouvrir et l'infirmière haussa les sourcils en constatant la présence du visiteur.

— Excusez-moi, mais les visites se terminent à vingt heures, expliqua-t-elle d'une voix douce, pour ne pas le froisser.

Le châtain sentit une douleur dans sa poitrine à ce constat, puis se mit debout, les mains jointes devant lui en signe de supplication.

— Je vous en prie, laissez-moi rester pour la nuit, implora-t-il. Je dormirai sur le fauteuil, je ne bougerai pas.

— Je ne sais pas, hésita-t-elle.

— S'il vous plait. Je... je ne veux pas m'éloigner de lui, il... S'il vous plaît.

Devant sa mine désespérée et ses yeux débordant de tristesse, l'infirmière capitula en lui offrant une moue compatissante.

— Très bien, mais faites-vous discret, céda-t-elle en s'approchant du patient.

La jeune femme aux cheveux auburn vérifia les différentes poches reliées à l'intraveineuse au poignet de Yoongi puis arrangea l'oreiller sous sa tête. Une fois son tour de chambre réalisé, elle prit la direction de la sortie avant de s'arrêter et de poser ses yeux sur Hoseok.

— Je vous apporte une couverture et un oreiller.

— Merci du fond du cœur, répondit-il, ne pouvant empêcher une larme de débouler sur sa joue.

La vague d'émotions pesait lourd sur les épaules soudainement frêle du surfeur qui sentit ses nerfs lâcher. De nouveau, il se mit à pleurer chaudement, la main de son compagnon contre sa joue.

Impossible pour lui de passer la nuit sur ce fauteuil bien trop éloigné du corps de sa moitié. Hoseok s'allongea sur le lit délicatement, prenant garde de ne tirer sur aucun câble ou tube rattaché au brun, puis posa sa tête juste à côté de la sienne, son corps collé au sien par-dessus les draps. Seul le bruit de la respiration de Yoongi le berçait tandis qu'il tentait de faire abstraction des bips permanents de la machine.

Quelques instants plus tard, la porte de la chambre s'ouvrit et la jeune infirmière entra avec, dans les bras, une petite couverture et un oreiller moelleux.

— Voila pour v–

Elle s'arrêta au milieu de la pièce, et sourit, attendrie par l'image que lui offraient les deux amants. Hoseok s'était endormi. Sa tête était nichée dans le creux du cou de Yoongi, et une de ses mains entourait sa taille sans la serrer. L'infirmière comprit alors que les deux garçons partageaient un lien plus intime que celui de l'amitié.

Elle recouvrit le corps du châtain avec la couverture après avoir déposé l'oreiller sur le fauteuil puis quitta la chambre sans un bruit, refermant la porte derrière elle.

━━━━━━━ ≋‭☼‭≋ ━━━━━━━ ‭

Le lendemain, dimanche 2 Mars 2025

Une odeur familière flottait dans l'air de la petite chambre 1894. Les effluves d'un parfum doux et réconfortant s'infiltraient dans ses narines à chaque inspiration que Yoongi effectuait pour respirer. Ses globes oculaires s'agitaient sous ses paupières, témoignant d'une activité cérébrale intense.

En se réveillant ce matin, Hoseok avait espéré voir son compagnon s'éveiller avec lui, mais ce dernier dormait toujours profondément, le visage ne reflétant aucune émotion. Taehyung ainsi qu'Ae-rin avaient passé la matinée avec lui, à tour de rôle. Pas une seule minute il ne voulait quitter l'hôpital, souhaitant rester au chevet de Yoongi. Havana lui avait accordé sa journée sans problème et même la semaine si cela était nécessaire.

Peinée pour lui, l'infirmière lui avait apporté un plateau repas pour le déjeuner. L'horloge de la pièce indiquait désormais 16h00 et cela faisait bientôt vingt-quatre heures que le brun était inconscient. Assis sur le fauteuil contre le lit, Hoseok s'était assoupi, le buste sur le matelas, sa main tenant fermement les doigts de son amant. Cette même main qui, maintenant, tressautait dans la sienne, au même rythme que le bip de l'électrocardiogramme qui avait doublé.

La respiration de Yoongi semblait plus rapide, puis lentement ses yeux s'ouvrirent. Sa vue rendue floue, il ne réagit pas immédiatement. Sa main toujours dans celle d'Hoseok, il cligna des paupières plusieurs fois, avant que sa respiration ne s'emballe. Le bruit permanent des machines réveilla le surfeur qui jeta un coup d'œil à l'écran du dispositif avant de comprendre que son compagnon venait d'ouvrir les yeux.

— Oh mon dieu, s'exclama-t-il. Y-Yoon, tu es réveillé.

Par réflexe, les doigts du jet skieur se resserrèrent fortement autour de ceux de son compagnon, comme pour se raccrocher à ce toucher que sa peau avait reconnu. Hoseok sentait déjà les larmes d'émotion le submerger, tandis que Yoongi fixait toujours un point invisible en face de lui, totalement déboussolé.

— Hey, calme-toi, je suis là. Regarde-moi, c'est moi, Hobi, le rassura-t-il en posant une main tendre sur sa joue.

Quand son regard se posa difficilement dans les iris du surfeur, Yoongi y resta aimanté pendant plusieurs minutes. Son réveil était difficile, mais le châtain caressait sa pommette tout en lui parlant à voix basse.

— C'est ça, je suis là mon ange, lui murmura-t-il avec espoir que le surnom utilisé le rassurerait.

L'espace d'un instant, il lâcha sa joue pour chercher la petite télécommande qui permettait d'appeler une infirmière puis reposa sa dextre contre sa peau froide. Yoongi n'avait cessé de le regarder, ancrant intensément ses prunelles dans celles qu'il trouvait rassurantes, alors qu'il n'arrivait pas à discerner où il se trouvait.

Rapidement, un infirmier entra dans la pièce, puis en ressortit hâtivement pour appeler le médecin quand il comprit que le patient s'était réveillé. Quand le docteur pénétra dans la chambre, Hoseok se recula à contre-cœur, sans toutefois s'éloigner du lit.

— Est-ce qu'il a parlé ? demanda le médecin du nom de Williams, à l'attention du châtain.

— Non, il semblait paniqué à son réveil, mais il s'est calmé quand il m'a vu.

Le docteur sortit sa petite lampe de sa poche et examina les yeux de Yoongi puis testa ses réflexes pupillaires. Bien que légèrement sonné, l'état de son patient ne sembla pas inquiéter le professionnel de santé.

— Bon, il est resté inconscient près de vingt-deux heures, à première vue, il est juste un peu dans le gaz. Je reviendrai dans une heure quand monsieur Min sera complètement conscient, expliqua l'homme. Laissez-le se réveiller tranquillement, parlez-lui doucement.

— Est-ce qu'il va bien ?

Le docteur Williams lui offrit un sourire crispé, mais hocha la tête malgré tout.

— Prévenez-moi quand il sera totalement éveillé, je dois parler à Monsieur Min. À tout à l'heure.

Sans un mot de plus, le médecin disparut, laissant à nouveau les deux amants seuls dans la chambre. Hoseok reprit sa place sur le lit, sans prendre le temps de réfléchir aux mots du docteur. Yoongi, lui, soupira comme si son corps cherchait à dissiper le brouillard dans son cerveau.

— Yoongi ? appela Hoseok en caressant le dos de sa main.

Le concerné tourna à nouveau la tête vers lui, ferma les yeux et fronça les sourcils avant de les rouvrir difficilement, en proie à une migraine lancinante.

— Ho-Hoseok, prononça-t-il.

— Oui, c'est moi, sourit-il en passant une main douce dans ses cheveux en bataille. Est-ce que tu vas bien ? Tu as mal quelque part ?

— Je..., souffla Yoongi en levant doucement sa main pour bouger ses articulations.

— Doucement.

Les deux garçons se jaugèrent tendrement, puis le brun étira sa nuque et observa tout autour de lui. L'esprit embrouillé, il lui fallut quelques longues minutes pour remettre de l'ordre dans sa tête et refaire le film de ses derniers souvenirs.

— Q-quelle heure ... il est ?

— Il est seize heures vingt, tu es resté inconscient un peu moins de vingt-quatre heures, lui répondit-il d'une voix douce pour ne pas l'inquiéter davantage.

— J'ai mal partout, réussit-il à articuler avant de hausser les sourcils face à son amant. Est-ce que ça va ?

Deux larmes que Hoseok n'avait pas pu retenir, glissèrent sur ses joues pour finir sur la courbure de son sourire franc qui ne le quittait plus.

— J'ai eu si peur, si tu savais.

— Je... je voulais gagner pour toi, articula-t-il non sans grimacer.

— Tu es réveillé, pour moi, tu as déjà gagné, fit-il en venant l'embrasser sur le front.

— J'ai le corps tout endormi, j'arrive même pas à bouger mes orteils, plaisanta-t-il en levant les bras pour s'étirer. Tu peux... me donner un verre d'eau s'il te plait ?

Hoseok se leva à la hâte, trop heureux de pouvoir servir son homme qui lui semblait en bonne santé. Il mourrait d'envie de lui sauter au cou, de l'embrasser à pleine bouche et pouvoir le toucher pour réaliser qu'il était bien là, avec lui, afin de chasser les images de son accident.

— Tiens, laisse-moi t'aider, dit-il en amenant le verre à sa bouche afin de le faire boire.

— Je pourrai y prendre goût, que tu m'assistes comme ça, ricana-t-il avant de prendre quelques gorgées.

— Tu n'as pas perdu ton humeur taquine, c'est bon signe.

— Il m'en faut plus pour que j'arrête de t'embêter, répondit-il avant de soupirer. J'imagine que la compétition a été annulée, reprit-il plus sérieusement.

— Oui.

— Et Taehyung ?

— Hm ?

— Il a dû me voir chuter, souffla Yoongi, la mine inquiète.

— C'est lui qui a sauté pour te sortir de l'eau, il s'est également occupé de ton jet, conta Hoseok en détournant le regard, les souvenirs devenus trop lourds. Il était là hier et encore ce matin. Il a été plus fort que je ne l'ai été.

— Non, arrête, l'implora le jetskieur en prenant son menton dans sa main, pour l'inciter à le regarder. Tu ne pouvais pas venir à mon secours, Tae était juste derrière moi, il était le plus à même d'être le premier sur les lieux, d'accord ?

Le plus vieux hocha la tête et se blottit contre le toucher de la main de son amant dont la peau était chaude.

— Quoique je t'aurais bien vu en maillot de bain rouge, courir sur la plage en mode Alerte à Malibu, ricana-t-il pour détendre l'atmosphère.

— T'es toujours aussi chiant, c'est que tu vas déjà mieux.

— Il faudrait que je sois mort pour ne plus l'être, gloussa-t-il. Viens par là, ajouta-t-il en l'attirant à lui.

Avec une douceur inouïe, Hoseok déposa ses lèvres sur celle de son petit ami, qui l'embarqua dans un baiser tendre, plein de réconfort et d'amour sincère.

Un raclement de gorge vint toutefois mettre fin à ce moment de tendresse quand la silhouette du médecin apparut à l'entrée de la chambre. Pas gêné le moins du monde, Yoongi sourit au docteur tandis que Hoseok se rassit rapidement sur le fauteuil, en se frottant la nuque d'embarras.

— Bonjour monsieur Min, je vois que votre réveil s'est bien passé.

— Bonjour docteur, répondit Yoongi enjoué. Je me porte comme un charme.

— Laissez-moi faire un rapide bilan, rétorqua-t-il sans partager sa bonne humeur.

À nouveau, le médecin examina ses pupilles, puis manipula sa nuque. Il lui demanda de lever les bras et d'effectuer quelques gestes simples avec ses mains et Yoongi s'exécuta avec brio, ravi.

— Par contre docteur, je crois que l'anesthésie fait encore effet, je ne sens plus mes jambes, remarqua-t-il.

Alors que Yoongi attendait patiemment l'explication simple du professionnel de santé, le sang de Hoseok ne fit qu'un tour dans ses veines. Son amant n'avait pas subi de chirurgie, et donc aucune anesthésie. La peur le prit aux tripes quand il réalisa bien plus rapidement que son compagnon que les prochains mots du médecin allaient être destructeur.

— Monsieur Min, je dois vous parler des résultats de votre IRM.

🏄🏻

🌊

Bon, le doc a des trucs à dire. 

Du coup je vous laisse avec lui 👀

Bisous mes morues.