[6] Demon de minuit (ça n'a aucun rapport)
Ochako était là, assise à côté de lui. Qui aurait pu l'imaginer ? Qu'ils soient assis tranquillement sur ce banc, sous ce beau soleil, sans se disputer ? Personne. Et pourtant, les voilà. Mais comment cela avait-il pu arrivé ?
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Ce début de journée avait été une catastrophe. Eijiro avait déprimé toute la journée car il avait revue Mina en compagnie d'un autre homme, Denki essayait de réfléchir en vain et lui, Katsuki était beaucoup plus silencieux que d'habitude. Beaucoup trop même. Alors en tout bons amis, ses deux camarades avaient mis leurs problèmes de côté pour lui demander d'une même voix :
« Bah qu'est-ce qu'il y a mec ? »
Katsuki avait à peine tourner le regard vers eux pour simplement leur réponde, d'une voix morne :
« Mon père rentre ce soir. »
Il n'en fallu pas plus pour les laisser deviner le mal qui le rongeait. Et ils le comprenaient.
Katsuki détestait son bâtard de père, comme il l'appelait. Ce dernier, Masaru Bakugo, travaillait constamment et ne se préoccupait pas du tout de leur famille. Il avait rencontré sa mère dans la police, étant jadis tous les deux policiers, et ils s'étaient très vite mariés. Katsuki était arrivé et Masaru avait commencé à prendre ses distances. N'étant jamais présent, le blond ne connaissait rien de son père et lorsque Natsuki arriva, celui-ci avait commencé à frapper sa femme. Ce que Katsuki n'avait jamais accepté alors dès qu'il revenait, il essayait toujours de rester près de sa mère et de sa sœur. Mitsuki avait arrêté son métier pour se consacrer à ses enfants et avait offert à son fils tout son amour. C'est pourquoi Katsuki mettait un point d'honneur à la protection de sa génitrice. Son paternel ? Pour lui, il était déjà mort et enterré.
« Eiji !! »
Sortant de sa torpeur, le blond et ses deux amis se retournèrent pour apercevoir une Ochako toute contente de venir voir son ami. Heureux de la voir ici, Eijiro se releva de sa chaise en ouvrant les bras. La brune se jeta sur lui alors que ses grands bras vinrent enserrer sa taille de guêpe. La jeune fille se sépara de lui quelques minutes plus tard pour le regarder de ses grands yeux brillants d'amusement.
« Qu'est-ce que tu fais-là, 'Chako ? lui demanda le rouquin toujours aussi surpris.
-Bah quoi ? T'es pas content de me voir ? fit mine d'être triste l'Uraraka.
-Mais si, mais si !
-En fait, on a le reste de l'après-midi de libre vu que nos profs sont pas là. Alors je me suis dit que j'allais venir te voir ! sourit malicieusement la petite fille. Salut Denki, Katsuki !
-Salut !
-Hn ! »
Ochako soupira. Cela se voyait bien qu'il était content de la voir ! Pourquoi fallait-il toujours qu'il soit dans le déni ?
« Tu pourrais le dire que je te manquais !
-A chaque fois que t'ouvres ta putain de gueule c'est pour débiter des conneries ! C'est pas ouf ça ?
-Mon langage est trop compliqué pour toi, c'est tout.
-Répète sale tête ronde ?!
-Ho ! On se calme, c'est pas viril de s'en prendre à une fille mec ! rugit Kirishima tel un lion.
-Tu vois, t'es pas un homme.
-Je vais buter cette garce ! »
Devant tous les autres garçons de ce lycée se passa une scène pour le moins des plus étrange : Katsuki, qui semblait furax, était retenu par Denki alors que devant eux se trouvait Kirishima qui protégeait de son corps une frêle jeune fille qui, elle, tirait la langue aux deux blonds. Mais au fait, que faisait une fille dans un lycée pour garçon ? Cette question fit un tilt dans l'esprit de Eiji qui se retourna vers sa meilleure amie, un regard interrogateur.
« Comment t'es entrée ici Ochako ? »
Cette dernière sourit malicieusement à son ami et reprit, ironiquement :
« J'ai tué les surveillants et les CPE et je les ais brûlé en faisant un feu de camp, dans votre cour de récré.
-QUOI ?!! MAIS T'ES COMPLÈTEMENT FOLLE !!! »
La brune se mit alors à le lorgner sans vergogne, le regard exprimant clairement ses pensées. Ce regard, il disait : "Non, mais allô quoi, t'es sérieux mec ?". Denki et Katsuki s'étaient eux aussi mit à le regarder bizarrement, alors, interloqué, le roux leur demanda alors :
« Bah quoi ?!
-Ça va mec ? questionna innocemment Kinamari.
-Bah oui pourquoi ?
-Non, mais, t'as vraiment cru que la naine aurait pu faire ça ? fit à son tour le Bakugo.
-Parce que c'est pas vrai ?
-Bah non !
-Ah. Mais on ne sait jamais, elle est capable de tout. »
Ce fut alors au tour de la brunette de se faire lorgner bizarrement par les deux blonds. Pour toute réponse, elle leur sourit, un sourire si simple que les deux garçons trouvèrent étrangement effrayant. Même Katsuki.
« En fait, commença-t-elle, j'ai juste dit aux surveillants que je te rapportais des affaires de cours que tu avais oublié. »
Les garçons soupirèrent de soulagement. Au moins, ils savaient qu'elle n'était pas une tueuse en série. Après quelques minutes à bavarder et à se disputer, Ochako finit par s'en aller sous les regards des garçons. Assuré qu'elle était parti, Kirishima se retourna soudainement pour faire face à son meilleur ami, l'air, pour la première fois, sérieux.
« Ochako, elle te plaît ? »
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« Je suis rentrée ! »
Personne. Ah oui, c'est vrai. Sa mère était partie voir un médecin, se sentant mal. Elle n'arrêtait pas de vomir ces derniers jours, alors elle avait préféré aller voir un médecin pour s'assurer qu'elle allait bien. Quant à son beau-père, lui il travaillait. Ochako souffla de soulagement. C'est bon, elle avait la maison pour elle toute seule.
Après être monté à l'étage, elle rejoignit sa chambre où elle s'y enferma. Elle alluma son ordinateur portable et y brancha ses écouteurs. Immédiatement, elle ouvrit sa page Facebook. Elle pensait y trouver un message de son meilleur ami mais rien. Elle soupira. Elle qui voulait lui parler, c'était mal parti. Elle rangea tout alors, et décida de dessiner. Elle se posa sur une chaise en face de son bureau et commença à tracer des traits avec son crayon, faisant contraster la couleur charbon du crayon avec le blanc pur du support.
Le regard vide, elle continuait de fixer les traits qu'elle traçait sur cette feuille. Comme une incantation, comme une berceuse, elle se mit à fredonner le rythme d'une chanson. Comme pour s'apaiser, elle ferma les yeux pour écouter la mélodie siffloter dans ses oreilles. C'était comme une symphonie, une douce symphonie lui permettant de faire disparaître tous ses démons. Un sourire étira ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle lâcha soudainement le crayon et partit s'affaler sur son lit, alors que ses ongles commençaient à gratter sa peau, celle-ci rougit au contact de ses griffes. De nombreux souvenirs revinrent à la surface et son cœur se serra douloureusement dans sa poitrine. Puis elle commença à suffoquer. La brune continuait de se gratter les bras, les yeux brillants.
La noirceur de sa chambre l'enveloppa complètement, comme pour la cacher des monstres effacés dans cette réalité. Elle rit. Elle rit ironiquement, comme pour se moquer de cette pensée qui vint éclairer sa cervelle. Elle se demanda alors depuis combien de temps était-elle comme ça. Ce monde commençait à l'agacer...
Ah...
Elle se lassait de tout ça, de tous ces mensonges et de toute cette hypocrisie. Elle, qui était si unique, n méritait pas ce genre de traitement. Elle n'avait rien demandé, si ce n'était que l'amour de son père. Elle aurait aimé se réveiller d'un cauchemar. Elle aurait aimé s'éveiller. Elle aurait aimé s'envoler, comme son père. Mais tous ces monstres l'en avait empêchée...
Le son d'une porte s'ouvrant parvint jusqu'à ses oreilles. Pensant que c'était surement sa mère, Ochako ne bougea pas d'un pouce. Pas qu'elle n'aimait pas sa mère, mais elle l'évitait juste. Elle l'évitait depuis que son beau-père était venu vivre avec eux. Après tout, elle ne l'aimait. Alors comment rester proche d'une personne qu'on aime alors que celle-ci, que ce soit consciemment ou non, nous trahissait de la pire des manière ? Alors Ochako s'était mise à la fuir. Constamment. Pourtant, petite, lorsque son père était encore là et même après sa mort, elles étaient restées proches. Jusqu'à l'arrivé de son beau-père.
Elle se souvint d'un jour en particulier. Il pleuvait dehors, alors sa mère avait décidé qu'ils resteraient chez elles pour la journée. Ou du moins, elle et la brune. Hiro était au travail, n'ayant pas eut le choix bien qu'il ait déclaré vouloir rester avec elles. Il pleuvait fort ce jour-là, et l'orage grondait. Ce jour-là, sa mère était dans la cuisine, en pleine préparation du déjeuner. La brunette l'avait rejoint rapidement, s'était installé derrière la table alors que sa mère était de dos face à elle.
"Maman... Il te rend heureuse Hiro ?"
Elle se souvient. Elle se souvint lorsque sa mère s'était arrêtée de couper les légumes. Elle se souvint de son incompréhension. Se souvint lorsqu'elle s'était retournée. Elle se souvint de son sourire éclatant. Et du regard brillant d'amour qui l'habitait.
"Bien sûr chérie ! Hiro est tellement... attentionné, attentif et aux petits soins avec moi... Et surtout... il t'accepte ! Tu sais chérie... Je n'aurais jamais pensé retombé amoureuse après ton père... et pourtant... Non... j'aime sincèrement Hiro... Je l'aime vraiment..."
Et surtout, elle se souvint du dégoût et de la déception qui électrisa son corps. Du dégoût pour ce sourire qu'elle offrait à présent à cet homme immonde et de la déception qu'elle ait oublié tout ce que son père avait fait pour elles. Oui, sa mère l'avait horriblement déçue.
L'Uraraka sursauta lorsqu'elle se rendit compte de l'autre présence dans sa chambre. Cet homme lui souriait, un énorme sourire pervers. Avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste, une main vint attraper ses poignets pour les positionner au-dessus de sa tête tandis que l'autre l'empêchait de crier. Ses pupilles brunes se dilatèrent d'horreur en le voyant s'approcher si près d'elle. Elle retint un frisson lorsqu'il lui lécha l'oreille gauche alors qu'elle sentait parfaitement son érection sous son pantalon. Les larmes aux yeux, elle ne put s'empêcher de déglutir de dégoût lorsqu'il murmura à son oreille :
« On va bien s'amuser ma petite Ochako... »
Elle s'était réveillée, et voilà le cauchemar arrivé...
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Katsuki s'assit sur le banc, n'ayant aucunement le cœur à rentrer. Il était seize heures. Oh... Et puis son vieux ne serait pas là avant vingt heures, alors autant profiter de ces quelques heures de tranquillité... La question de Kirishima tournait en boucle dans sa tête, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi.
« Ochako, elle te plaît ? »
Jamais. Jamais, jamais, jamais. Cette fille ne lui plaisait pas. Impossible qu'elle lui plaise. Elle le mettait sur les nerfs, elle l'énervait comme jamais il ne l'était habituellement, elle lui posait un tas de problèmes... Impossible qu'elle lui plaise. Elle serait la dernière fille dans ce monde à lui plaire, et encore. Lui et elle ? C'était impossible. Et même inimaginable. Et il lui avait bien fait comprendre à cet imbécile...
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« Ochako, elle te plaît ? »
Abasourdi, il ne répondit rien. Qu'avait-il dit ? Avait-il mal entendu ? Il l'espérait pour lui, car sinon, ça allait rapidement devenir explosif !!
« Je crois que tu l'as cassé Eijiro...
-Non... Je pense plutôt que j'ai appuyé sur le bouton déclencheur là !! »
Puis tout d'un coup, les deux se mirent à paniquer et à courir partout. Appuyé sur le bouton rouge était de loin la pire idée que le rouquin n'est jamais eut !
« SALE CON !!! TU CROIS QUE J'AI QUE ÇA A FAIRE DE TRAÎNER AVEC UNE GAMINE ÉCERVELÉE ?!! T'ES VRAIMENT CON QUAND TU T'Y MET KIRISHIMA !!! »
Puis il repartit, furieux, alors que la sonnerie annonçant la fin du déjeuner ne prenne fin. Katsuki laissa alors ses deux amis, là, abasourdi et surtout... d'une pâleur identique à celle d'un mort. Une seul pensée leur traversèrent l'esprit :
« Ochako... Ochako lui plaît ? »
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Jamais elle ne lui plairait. Du moins, il en était certain.
« Katsu...ki... »
Eh bien, quand on parlait du loup.
Bakugo tourna légèrement le regard sur le côté pour y voir apparaître la petit Uraraka, les yeux mi-clos. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement en voyant l'état de son corps. Elle avait d'horribles bleues sur les bras, quelques griffures et surement des hématomes sur les jambes. Ses cuisses, découvertes par sa jupe, étaient d'une rougeur étrange. Ils étaient en plein printemps... Il ne faisait pas assez chaud pour être rouge ainsi. Il leva son regard rouge vers son visage. Elle avait les yeux rouge et gonflés, des traces de larmes étaient encore visibles sur ses joues et ses lèvres étaient gonflés. Mais que lui était-il arrivé ?
Ochako vint s'installer à l'autre bout du banc, le regard vide et plonger dans le paysage. Lui, il l'observait, toujours horrifié par l'état de son corps. Elle qui était toujours d'humeur joueuse et taquine, semblait à présent éteinte et... sans âme. Ils ne dirent rien. Le silence resta suspendu dans l'air longtemps. Longuement. Jusqu'à ce qu'il décide de le briser.
« Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ? »
Silence. Sans réponse. Le vent répondit à sa place lorsqu'il vint s'infiltrer entre ses mèches rebelles. Il sut qu'elle ne lui répondrait jamais. Il ne lui en voulut pas. Après tout, lui aussi se verrait mal lui déballer sa vie et ses problèmes comme ceci. C'était absurde.
« Dis... Katsuki... »
Celui-ci intensifia son regard sur la jeune adolescente qui regardait toujours le paysage avec désintérêt. Il attendit la fin de sa phrase, l'ouïe à l'affût. Son impatience s'accroît petit à petit. Elle dû le sentir elle aussi.
« Est-ce que... Non... Qu'est-ce que tu penses de la vie... ? »
Pris au dépourvu, Katsuki ne su que répondre. Il ne s'attendait pas à ce genre des questions.
« Je..., commença-t-il après quelques secondes de silence. Je la trouve pourrie. Injuste et hypocrite. Menteuse et hideuse... Après tout, ça ne peut pas être rose partout... »
C'était simple. Une simple définition de la vie que lui donna là Katsuki. Elle était pourtant si banal, si simple... Et pourtant, elle sentait son cœur se gonfler de légèreté. Ce n'était rien pourtant. Ce n'était pas grand chose. Pourtant, elle ne put s'empêcher de se sentir bien après ça. D'entendre qu'elle et Shoto n'était pas les seuls à penser ainsi. Ça lui mettait du baume au cœur... Elle se sentait... moins seule dans ce monde horrible...
Et là, sans qu'elle ne le comprenne, elle se mit à pleurer. A pleurer de soulagement. Elle déversa des larmes de joie, de soulagement, de souffrance et de désespoir. Elle déversa tout ce qu'elle avait stocké en elle jusque là. Son cœur battait doucement la chamade. Et ce fut lorsqu'elle sentit deux grands bras l'entourer, qu'elle su : elle n'était pas seule aujourd'hui.
~Kira, Kira~
Hey !
Je suis en avance aujourd'hui ! Je sais pas ce qui me prend en ce moment, mais je suis à fond sur le Kacchako !
Ouais, c'est tout... ._.'
Motaku.
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