[5] Répondre

« Je t'ai vu sortir d'un Love Hôtel, avec un gars. Il t'a refilé de l'argent après ça. »

Ces affirmations, elles tournaient en boucle dans sa tête. Elles résonnaient, se répétaient et dansaient dans une cacophonie sans nom à l'intérieur de son crâne.

« Vous me décevez Yaoyorozu-san. Je vous donne une semaine en plus pour me rendre un devoir correct. Si lorsque le délai passé, je n'ai toujours pas un devoir correct, je serais dans l'obligation de vous mettre un zéro. »

Et ce prof de philosophie qui ne souhaitait pas la laisser tranquille n'arrangeait rien à sa situation. Alors comme ça, Todoroki avait découvert son activité préféré en dehors des cours ? Ça ne l'étonnait pas tant que ça en vérité. Mais ça ne l'arrangeait non plus.

Oh, et puis zut ! Elle avait un devoir à terminer, et de toute façon, ce n'était pas son problème !

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« Je suis désolé Katsuki ! Allez, arrête de faire la gueule, c'est pas viril !
-Ta gueule, je mange ! »

Denki due se faire violence pour ne pas éclater rire. Depuis l'autre jour, même si tout c'était bien terminé à la fin de la journée, Katsuki avait décidé de bouder Eijiro dans son coin. Il n'avait pas aimé quand il avait fait éclater la vérité et avait eut envie de l'éclater à son tour. À présent, il fuyait Ochako comme la peste, sachant d'avance qu'il n'apprécierait pas ses sous-entendus et ses moqueries.

Quant à lui, Denki regardait la scène d'un œil amusé. Il était arrivé à ne pas se faire remarquer du début jusqu'à la fin de leur rendez-vous, l'autre jour, et espérait de tout cœur qu'Eijiro ne le dénonce pas à l'autre blond de la table, appréhendant à l'avance sa réaction. Heureusement pour lui, le roux semblait avoir oublié sa venue.

« Et puis, même, même si je n'aurais pas cré, Denki l'aurait fait à ma place ! »

En voyant son ami explosif froncé encore plus des sourcils, -s'il le pouvait plus- Kaminari commença doucement à avoir des sueurs froides.

« Comment ça "Denki" ? questionna Bakugo soudainement intéressé.
-Tu savais pas ? Il était là l'autre jour ! »

Une aura meurtrière commença a envelopper le corps de Katsuki alors que Kaminari tremblait de peur. Eijiro se frottait l'arrière de la tête avec une expression collée au visage qui semblait dire "désolé mec".

Sans finir de manger, le blond s'enfuit en courant à travers tout leur lycée, suivit de près par Katsuki qui avait un visage effrayant. Pendant ce temps, Kirishima ne se gêna pas pour manger dans l'assiette de ses amis. Bah oui, c'était de la nourriture après tout, il ne fallait rien gâcher.

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« Vaudrait peut-être mieux que tu l'aides non ? »

Ils passaient une simple après-midi ensemble. Shoto était venu la chercher et ils avaient fini par se balader dans Yuei, comme à leur habitude. Mais elle avait bien vu que quelque chose le dérangeait et avait insisté pour qu'il lui parle. Todoroki avait enfin cédé, après une dizaine de minutes d'acharnement. Il lui avait conté sa discussion avec la Yaoyorozu. Enfin, si on pouvait appeler ça une "discussion", étant donné que la jeune femme s'est tout de suite enfuie après, ce qui ne donnait plus aucun doute sur ses activités extra-scolaires. S'il doutait au départ, à présent, toute sa suspicion s'était envolée.

Shoto soupira. Il ne savait que faire à présent. C'était assez grave pour elle de faire ce genre de chose. Pas qu'il la jugeait, mais ce genre d'activité était très, très mal vue.

« J'en sais rien. On n'est pas amis elle et moi. Je ne vois pas pourquoi je l'aiderais.
-Parce que tu es Shoto Todoroki et que je te connais bien assez pour affirmer que tu vas au moins parler avec elle de ça. La preuve : tu es déjà allé la voir. »

Le roux regarda sa petite-amie, éberlué. Parfois, elle réfléchissait trop. Elle ne le connaissait que trop bien. Ochako se contenta de plongea ses prunelles dans les siennes. Elle savait qu'il ne resterait ainsi sans réfléchir. Il était ainsi, Shoto. C'est pour ça qu'elle tenait à lui.

« Tu sais Shoto, je ne vais pas me sentir vexée parce que tu vas la voir. Tu connais notre relation, je ne vois pas pourquoi je serais jalouse. Et puis, même si elle venait à te plaire, je t'encouragerais. On a vécu tellement de chose, que ne plus se voir après avoir cassé me semble absurde. »

Le jeune homme était surpris par une telle déclaration, mais ne le montra pas. Ochako ne lui avait encore jamais parlé ainsi, et n'avait jamais évoqué la possibilité d'une rupture. Il la comprenait. Il savait qu'elle était effrayée de se retrouver seule, qu'elle s'entourait d'amis pour se rassurer. Qu'elle se sentait seule, qu'il était son pilier. Mais il ne comptait pas l'abandonner. Ochako était la fille qui lui convenait le mieux. Bien sûr, il ne s'imaginait pas la demander en mariage et d'avoir des enfants avec elle, il était encore trop jeune pour penser à ça, mais c'était la fille qui lui convenait le mieux. Alors si un jour on devait lui demander de choisir une femme à épouser, elle serait son premier choix.

Tendrement, il vint poser sa main sur sa tête et ébouriffa un peu ses cheveux. Elle râla discrètement, mais pas assez pour qu'il ne l'entende pas. C'est quand elle releva le regard vers lui que Shoto lui dit, d'une voix assuré et douce :

« Ne t'en fais pas, elle ne m'intéresse pas. Tu sais bien que tu seras toujours prioritaire. »

Et c'était bien ça le problème...

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« Je veux que tu n'en parle à personne, ni au lycée, ni à tes amis, ni à ta copine et surtout pas à mes parents. Je veux que tu fermes ta bouche et que tu restes en dehors de mes affaires, c'est ma vie ! Je veux que tu te tiennes tranquille, et surtout que tu ne dis rien à ta copine. J'ai franchement pas confiance en elle et je la connais pas. Même Mina n'en sait rien, alors tiens toi tranquille !
-Rien à battre de tout ça, ce sont pas mes problèmes. Et puis, tu pouvais me dire tout ça en face. »

Momo sursauta sur sa chaise. C'était l'heure de la pause de la matinée et elle était restée en classe pour profiter du calme et du silence. Elle réfléchissait à voix haute à ce qu'elle pouvait dire au Todoroki, mais apparemment, celui-ci avait décidé de tout faire pour la rencontrer...

« Qu'est-ce que tu fais là ?!
-Je viens chercher mon sac, ce n'est pas un crime. »

En se tourna vers sa table, la jeune fille remarqua effectivement le sac de Todoroki accroché à son dossier de chaise. Mais pourquoi l'avait il laissé ici aussi ?

« Ne t'en fais pas, je n'en parlerais à personne. Sauf Ochako qui est déjà au courant.
-Mais pourquoi lui as-tu dit bon sang ?! Ce n'est pas ta putain de vie !! »

Remarquant sa façon de parler et ses cris, la brune ramena ses mains jusqu'à ses lèvres, elle-même surprise par tant de violence. Elle osa jeter un regard vers son camarade qui avait les yeux écarquillés d'étonnement. Il se reprit bien vite et son regard n'exprima plus qu'indifférence et froideur.

« Si tu ne voulais pas à ce point que je lui dise, il fallait me le dire directement au lieu d'avoir fuit lâchement, à ces mots la jeune fille se tendit de tous ses membres. Je ne l'aurais pas fait et quand bien même, ce n'est pas à toi de dicter ma conduite. Ta critique silencieuse envers ma copine, tu ferais bien de la ravaler. Tu ne la connais pas alors je t'interdit de la juger. »

Et alors il partit, sans un mot de plus, sous le regard de merlan frit de Momo.

Que venait-il de se passer au juste ?

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Izuku aidait son ami, Tenya, à nettoyer le tableau de la classe. Etant le délégué de la classe, Iida avait été suscité par leur prof pour nettoyer les traces de craies sur le tableau vert de la salle. Etant un bon délégué et un bon garçon, le brun avait juste acquis avant de s'y mettre. Et Midoriya s'était joint à lui, solidaire.

« Alors, elle s'est mise en colère car vous avez parlé d'Ochako ? demanda le brun à lunette à son ami.
-Pas vraiment, c'est surtout lorsque je lui ais dit que je ne pourrais jamais laissé Ochako seule qui l'a énervé... Et je ne comprend pas pourquoi... »

Le délégué soupira. Son ami pouvait vraiment paraître idiot parfois !

« T'es un idiot Izuku..., marmonna-t-il entre ses dents.
-Tu as dis quelque chose ?
-Non, rien... »

Midorya l'exaspérait parfois, bien qu'il soit son ami...

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« Tu n'aurais pas dû lui dire ça, voyons, Shoto ! »

Dans Yuei, une petite brune réprimandait son copain d'être aussi bête. Shoto lui avait de suite raconté sa conversation avec la jeune Yaoyorozu, et Ochako s'était très vite mise en colère contre lui. Et lui qui pensait qu'elle serait de son côté... Au lieu de ça, le voilà assis sur un banc, sa petite-amie l'engueulant comme s'il était un enfant qui venait de faire une bêtise.

« Et moi qui croyait que tu serais de mon côté..., grogna Todoroki dans sa barbe.
-Ce n'est pas contre toi, mais je trouve que tu as vraiment agis comme un imbécile sur ce coup !
-Mais pourquoi t'es de son côté déjà, toi ?
-Solidarité féminine ! »

Le jeune garçon lui rendit un regard sarcastique pour toute réponse. Il connaissait sa petite-amie et savait qu'elle n'en avait rien à faire de cette fille ou encore de ses problèmes. Mais il ne dit rien, comme d'habitude.

Ochako, malgré le fait qu'elle lui remontait les bretelles bien haut, n'en pensait pas moins. Cette fille, elle n'en avait rien à faire. Elle la méprisait même. Elle avait ce elle ne savait quoi en elle qui la répugnait, qui l'horripilait. Et avec ce que Shoto lui avait dit, elle n'avait plus besoin de chercher plus loin pour deviner : elles se ressemblaient. Elles se ressemblaient beaucoup trop. L'Uraraka en avait conscience, et c'était ce qui la dégoûtait. Toutes les deux savaient à quel point leur dignité était... précieuse. Et elles l'avaient toutes les deux perdu de façon tellement idiote et sale. Mais ce qui les différenciait, c'était la manière dont elles l'avaient perdue, cette dignité.

Elle, elle l'avait perdue en se faisant violé. Elle l'avait perdue de manière si sale et horrible qu'elle ne pouvait plus vivre sans prendre au moins deux douches dans la journée, au risque de se retrouver avec des bras et des jambes en sang le soir venue.

Alors que Momo Yaoyorozu, elle, l'avait perdue de façon si... pathétique et lâche. Elle avait vendue son corps, elle l'avait souillé volontairement alors qu'elle aurait dû s sentir fière de cette pureté qui, jadis, ne l'avait pas encore quitté. Et pour ça, Ochako la méprisait.

« Allez Shoto... Va t'excuser, et parlez entre vous... Je suis sûr que ça va s'arranger... »

Il lui jeta un coup d'œil septique et elle se mit à lui faire les grands yeux. Il soupira finalement. Il n'arrivait jamais à lui résister très longtemps.

« D'accord... »

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« Alors tu es venu me parler parce que ta petite copine t'as demander de le faire ?
-Ouais, t'es sourde ou quoi ? Elle veut que je m'excuse de l'avoir défendue. Parfois, elle ne tourne pas rond. »

Momo le toisa quelque seconde. Quelle était la probabilité que Shoto Todoroki vienne sonné à cette heure du soir chez elle pour s'excuser et qu'ils "s'expliquent" ? Certainement proche de zéro pour cent et pourtant, il était bien là devant sa porte. Devait-elle se sentir fière d'avoir accompli cette exploit ? Non, bien sûr que non. Étant donné que ce n'était pas elle directement qui l'avait ramené chez elle. Mais sa copine.

La brune fronça des sourcils à cette pensée. A bien y réfléchir, cet homme était un vrai petit toutou.

« Tu vas me laisser entrer ou tu préfères me laisser pourrir à l'extérieur ?
-Ma conscience me dit de te laisser crevé dehors mais ma raison me dit de te laisser entrer. Tss, vas-y entre. »

Comme pour accompagné ses dire à ses gestes, la brune se décala sur le côté et le laissa entrer. Le bicolore remarqua immédiatement que la jeune femme ne devait pas manquer d'argent. Il observa tout autour de lui tout en s'assurant de bien suivre la jeune femme. Elle connaissait les lieux bien plus que lui et il avait un peu peur de se perdre dans cette immense maison. Ils arrivèrent rapidement dans ce qu'il pensait être le salon. Il s'installa sur un canapé tandis que Momo s'assit en face de lui.

« Je tiens à m'excuser pour l'autre jour. Je me suis emporté.
-Je ne tiens pas à recevoir les excuses d'un chien. Revient lorsque tu seras sincère. »

Cette pique exaspéra Shoto qui ne se gêna pas à le faire comprendre en soupirant bruyamment. La minute d'après, il longea ses yeux dans les siens et là, elle comprit que ces excuses étaient sincères. Elle se sentit tout d'un coup gênée d'avoir douté de sa sincérité. Il était vrai qu'elle parlait là de Shoto Todoroki, le garçon le plus sincère de l'école.

« Je m'excuse aussi... Je n'aurais pas dû crier comme ça, lorsque tu m'as avoué l'avoir dit à Ochako...
-Ce n'est rien, c'était légitime. »

Un lourd silence s'installa entre eux, et ce fut finalement Momo qui décida de le briser.

« Comment... Comment elle est Ochako ? »

Cette soudaine question surpris le jeune homme. Il écarquilla légèrement les yeux avant de se reprendre et de lancer un sourire moqueur à la brune qui en fut un instant déstabilisée.

« Ma copine t'intéresse tout d'un coup ?
-Ce n'est pas ça. Je la trouve hypocrite alors que vous tous n'arrêtez pas de la défendre et de dire du bien d'elle. Même Mina, alors que je suis sa meilleure amie.
-Hn... »

Shoto se mit à observer le plafond, songeusement. Comment était sa copine ? En un mot, elle était...

« Détruite, fit-il au bout d'un moment. Oui c'est ça, détruite... Ochako c'est le genre de fille à souffrir en silence pour ne pas inquiéter les autres. Elle est du genre hypocrite comme tu dis, mais pas comme d'autre pimbêche qui joue un jeu égoïstement. Ochako c'est le genre de fille à porter un masque joyeux, à sourire et à rire devant ses proches et à se mutiler la nuit, seule. C'est le genre de fille qui va faire semblant de s'inquiéter, d'être heureuse dans le but de ne pas nous rendre malheureux. Et il y a moi, la seule personne qui peut la comprendre, la soulager, la faire se sentir heureuse pour de vrai. Alors oui, Ochako est surement une hypocrite, mais malgré tout, elle reste une personne formidable. »

Un mal l'aise s'installa après cette déclaration forte en émotion. Momo baissa la tête, à la fois honteuse et fière d'elle. Elle avait eut à moitié raison. A moitié.

« Et qu'est-ce qu'il lui est arrivé ? Qu'est-ce qu'il lui est arrivé pour avoir été... détruite ? »

~Kira, Kira~

Hey !
R.A.S. ._.

Motaku.

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