[23] Et enfin un peu de courage

« Izuku, c'est quoi la racine carré de mille-huit-cent trente-six ?
-Tu devrais faire le calcul avec ta calculatrice que de me le demander Eiji... Tu sais que je suis pas trop doué en maths, se désola Izuku.
-C'est rien comparé à moi... »

Midoriya et Kirishima s'étaient réunis tous les deux à la bibliothèque pour faire leurs devoirs ensemble. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas fait une après-midi juste tous les deux, entre meilleurs amis et ça leur avait manqué. Leur après-midi tous les deux, pas leurs devoirs...

« Je comprends rien !!!
-Mais Eiji, ton exercice est semblable à ceux de troisième !
-Mais quand même !
-C'est pas viril, comme attitude ! »

Le rouge se mit à bouder son ami, touché dans son ego. Néanmoins, cela marcha car Kirishima cessa de se plaindre jusqu'à ce qu'ils terminent leurs devoirs.

A la fin, Eiji s'étira sur sa chaise avec un énorme sourire aux lèvres.

« Enfin fini ! »

Midoriya regardait son ami, amusé par sa réaction. Il tourna ensuite la tête vers la fenêtre. Un beau soleil rayonnait à l'extérieur de ces murs. Il voyait de jeunes enfants courir dans la rue, des adultes rire entre eux... Il faisait beau dehors. Tient... Il y pensait à présent. C'était bientôt la fin des cours. Ochako et lui allait changé de classe, tandis que Eijiro entrait tout droit à la fac. Ils allaient être séparé pour de bon cette fois et passerait encore moins de temps ensemble...

« Tu sais quoi Eijiro... »

Kirishima se tourna vers son camarade et l'interrogea du regard. Son jeune ami rit nerveusement.

« J'ai jamais réussi à oublier Ochako... »

Il baissa la tête, tandis que le rouquin continuait à écouter attentivement la suite de cette déclaration. Car évidemment, il y avait une suite.

« Tu sais, j'ai vraiment essayé. Mais elle était toujours là, souriante et pleine de vie... C'était vraiment dur... »

Il reprit son souffle, ayant de plus en plus du mal à respirer.

« Mais... Je pense avoir finalement compris... Elle me verra toujours et seulement... comme son meilleur ami... Je vais... tourner la page... Je peux pas continuer comme ça... »

Il fallait qu'il y mette fin.

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Elle ne voyait pas comment elle pourrait l'aider, mais elle devait le faire. Elle aussi était passée par là. Elle aussi avait dû affronter ses démons. Certes, elle ne savait pas par quoi la brune était passée, mais elle savait qu'elle devait l'aider dans cette épreuve. Comme Neito l'avait aidé.

« Salut... Je suis une amie de Katsuki, je m'appelle Itsuka. »

L'énorme malaise instauré dans cette chambre mettait Itsuka vraiment très tendue. Elle était vraiment très gênée par cette situation. Puis étonnement, elle vit la jeune fille relever la tête pour la fixer avec désintérêt.

« Ochako... »

La rousse lui sourit poliment.

« Katsuki m'a expliqué... ce que tu compte faire.
-Ce ne sont pas tes affaires..., rétorqua la brune d'une voix dure. »

Elle ne répondit rien. Elle avait raison, de base, ce n'étaient pas ses affaires. Mais elle connaissait ses peurs et ses craintes. La jeune Kendo n'allait pas laissé tomber pour un caprice de son altesse.

« Ils s'inquiètent pour toi tu sais... Katsuki, Mina...
-Tu connais Mina ?
-Surement moins que toi... »

Ochako s'était retournée sur le dos et observait à présent le plafond. Elle avait mal aux yeux et avait l'impression que ses paupières étaient affreusement lourdes. Elle devait s'hydrater les yeux. Voilà ce qui se passait après avoir autant pleuré.

« Tu ne devrais pas abandonner comme ça parce qu'on t'a menacé.
-Comment tu-
-Je ne sais pas. Je l'ai supposé seulement, Kendo marqua une pause. Je sais ce que tu peux ressentir. Ou une partie. Je suis passée par là aussi.
-Tu ne sais rien de moi, dit Ochako amèrement.
-Oui. Mais tu te retrouves devant le tribunal, comme moi. On a surement pas les mêmes raisons, mais on revient au même : le tribunal. »

Son manque de réaction commençait à l'ennuyer, mais plus encore à l'énerver. Elle n'en avait donc rien à faire que des gens se soucis de tout ça ? Qu'ils mettent leur vie de côté pour sa pomme ? Il fallait qu'elle se réveil ou ils tomberont tous avec elle.

« Quand bien même ce que tu dis est vrai..., commença la brune. Tu ne sais pas de quoi il est capable. »

Elle leva les mains vers le plafond, un sourire triste et désespéré sur le visage.

« Tu ne le connais pas ! Tu ne sais pas ce qu'il peut faire contre moi ! Qui que vous soyez, personne ne pourra l'empêcher de me faire du mal !
-Tu n'as donc aucune confiance en ton entourage... ?
-Non. Ils m'ont tous abandonné..., cracha-t-elle.
-Alors pourquoi m'ont-ils appelé ?! Pourquoi ont-ils fait appel à moi pour te faire retrouver tes esprits ?! »

Elle ne répondit pas.

« Réveil-toi ! T'es pas toute seule dans cette affaire ! Ils se sont battu pour toi, alors le moins que tu puisses faire c'est de témoigner !
-Mais tu ne comprends rien à rien ?! J'ai peur ! »

C'était un bon début, elle avouait ses craintes.

« Peur ? osa répéter Itsuka.
-J'ai peur de lui, de ce qu'il pourrait me faire, leur faire ! J'ai peur de sa personne toute entière ! Ce mec... c'est le diable incarné ! Il n'a aucune pitié, aucune honte pour ce qu'il fait ! Et tout ça... Et tout ça c'est de ma faute... »

Elle comprenait un peu mieux son état d'esprit. Elle se rejetait toute la faute, sans penser une seule seconde que c'était la faute de cet homme qui lui avait fait tant de mal. Ça la peinait. Ça l'adoucissait. Ochako ressemblait à une enfant effrayé par les monstres en-dessous de son lit... Elle semblait si frêle et fragile que ça la déroutait complètement. Alors par instinct, elle lui caressa le haut de la tête avec maladresse.

« Ma mère... me battait. »

Itsuka sentit l'Uraraka frémir sous sa main. Elle allait jouer le tout sur la sincérité. Se cela ne marchait pas, elle ne savait plus quoi faire d'autre...

« Mes parents buvaient énormément lorsque j'étais enfant... Ma mère me battait régulièrement, en me disant que j'étais une erreur de la nature... Et mon père... s'en foutait... J'ai vécu ainsi pendant quinze ans, avant de demander mon émancipation.
-Tu n'étais pas seule...
-Le seul ami que j'avais est aujourd'hui mon copain... Oui, je n'étais pas seule... Mais toi non plus tu ne l'es pas. Tu es... beaucoup plus entourée que je ne l'étais à l'époque, et même si nos passés ne sont pas les mêmes... Tu te retrouveras dans un tribunal, comme moi auparavant.
-Mais je vais le voir... Je vais le voir, il va me le faire payer...
-Je pensais comme toi avant... Mais à un moment donné, on doit tous affronter nos démons... Tu ne fais pas exception à la règle, Ochako... »

Les monstres la surveillaient. Ils la voyaient. Elle les voyait. Alors pourquoi, alors qu'elle devait se sentir menacé, elle se sentait en sécurité dans cette sombre chambre... ?

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« Vu qu'on est sur le terrain des confessions... J'en ai une à te faire Izuku, révéla le roux l'air ailleurs.
-Ah ? Laquelle ?
-On s'est remit ensemble ! »

Midoriya regarda son ami, un sourire gêné collé au visage.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
-En fait... Je m'en doutait un peu... T'es pas très discret Eiji...
-Comment ça ?!
-Eh bien..., commença le vert. Comment dire ? T'es plus joyeux que ces derniers temps... Tu souris pour un rien mais surtout, tu as retrouver ta bonne humeur de quand tu sortais avec Mina... Alors j'en ais rapidement déduis que vous vous étiez remis ensemble... Ou si c'était pas le cas, que t'avais enfin tourné la page... »

Kirishima observa son ami, éberlué mais ne fit aucun commentaire. Ça le choquait qu'à moitié à vrai dire. Il l'avait toujours su observateur. C'est pourquoi il répondit simplement :

« Ok. »

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« Dis-moi pourquoi tu m'évites ?! »

Kaminari se retrouvait en face de sa copine, incrédule et en total incompréhension. Que se passait-il pour qu'elle paraisse aussi en colère ? Qu'avait-il fait de travers cette fois ?

« Hein ?
-Pourquoi tu m'évites ? Qu'est-ce que j'ai fais pour que tu m'évites ?! Ces derniers temps, tu fuis dès que je t'approche. Tu ne viens plus me voir, tu ne me parles plus et tu es tout le temps au téléphone ! Je ne comprends pas ! Est-ce que j'ai fais quelque chose de travers ? Si c'est ça, je m'en excuse mais soit franc avec moi ! Est-ce que tu m'aies toujours autant ? Est-ce que tu me trompes ?! Et je t'en prie, dis-moi la vérité parce que moi je t'aime ! Je t'aime vraiment Denki, espèce d'imbécile ! »

Le blond n'en croyait pas ses oreilles. Elle avait vraiment dit ce qu'il attendait depuis si longtemps maintenant ? Sans qu'il ne puisse rien contrôler, son corps s'avança seul vers la jeune Kyoka pour ensuite la prendre dans ses bras et la serrer de toutes ses forces. Il le savait depuis le début, il adorait ce petit bout de femme !

« Den-Denki ?! rougit la jeune fille.
-Je t'évitais parce que je voulais pas t'entraîner dans les problèmes... La copine d'un ami va avoir un procès bientôt et il me racontait ce qu'il se passait pour que mon père prenne en charge sa copine..., expliqua le blond très rapidement avant de sourire comme un idiot dans le coup de l'adolescente. C'est la première fois que tu me dis je t'aime... Putain, je suis trop heureux ! »

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« Alors comme ça... Tu m'aimes ? Pour de vrai ? »

Momo lui avait empressement rappelé le moment le plus gênant de sa vie sans aucun scrupule. Heureusement qu'elle l'avait entraîné à l'écart de ces personnes dont la curiosité dépassait Pluton. Le rouge ne tarda pas à colorer ses deux pommettes. Mais très, très légèrement. C'était un Todoroki tout de même, il ne fallait pas prendre ses rêves pour la réalité... Momo le regardait toujours avec un mélange de gêne et de curiosité. Shoto, lui, n'osait plus la regarder.

« Shoto... ?
-Ouais... Ça pose un problème... ? »

La noiraude lui sourit, d'un sourire rayonnant. Le rouge aux joues.

« Non !
-Tu veux bien me répondre négativement, qu'on en finisse... ? »

Il la vit rire.

« Shoto Todoroki, t'as intérêt à apporter une attention particulière à ta nouvelle copine à présent ! »

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« On devrait en consulter un... »

Masaru se trouvait devant sa femme, un numéro dans la main qui lui tendait sans méchanceté. Mitsuki le regarda, étonnée.

« On devrait régler nos problèmes... Je ne veux plus faire souffrir les enfants à cause de nos bêtises... »

Masaru avait longtemps réfléchit à la question et avait enfin décidé de faire le premier pas. Il le fallait. Pour sa fille. Pour son fils. Pour ses enfants qu'il ne voulait plus voir souffrir inutilement. Alors il avait prit celui qui était le plus efficace. Pour qu'ils aient le plus de chance possible.

Émue, Mitsuki fondit en larme. Elle allait pouvoir réparer ses fautes. Ils allaient enfin redevenir cette famille uni qu'ils avaient un jour été. Elle allait enfin retrouver son mari...

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Elle savait qu'elle devait le faire. Elle savait que tout cela allait être éprouvant. Pourtant, elle avait enfin pris son courage à deux mains. Elle avait décidé de se confronter à lui. Pour eux. Pour elle. Parce qu'elle en avait besoin.

Avant d'arriver ici, ils avaient fait un petit détour par Yuei. Ils s'étaient assis sur ce banc qu'ils avaient tant partagé et avaient discuté, comme si rien n'avait jamais existé. Cela lui avait redonner du courage. Il faisait beau en plus, et un arc-en-ciel ornait le ciel. Elle avait été bien sous ces rayons de soleil avec lui. Comme ça, on dirait qu'elle était déprimée alors que c'était tout l'inverse. Elle savait d'ors et déjà que ça n'était pas la dernière fois qu'ils se retrouveraient tous les deux sur ce banc. Elle savait ce qui l'attendait et ce pour quoi elle allait se battre à présent. Pour cet avenir qui était sien. Pour cette nouvelle vie qu'elle avait envie d'emprunter. Pour elle. Pour lui.

Katsuki Bakugo...

C'était lui qui l'avait agressé en premier, c'était elle qui lui avait menti en première. Et elle ne remercierait jamais assez cette chance que lui avait offerte le destin pour avoir croisé sa route. Car sans lui, elle ne serait pas là où elle en était ce jour-là.

Il faisait chaud. Un ciel bleu, des papillons et des coccinelles qui volaient dans les rues. Des chants d'oiseaux, des rires d'enfants... Un ciel bleu... Et un magnifique arc-en-ciel qui peignait le ciel.

« Asseyez-vous. Le procès peut commencer. »

~Kira, Kira~

Fin simple ? Trop rapide ? Je l'avoue. Mais de base cette histoire devait se terminer avec cette conclusion : Ochako a enfin décidé d'affronter sa plus grande peur et a tout avouer. Je trouve que ça me ressemble plus de faire ce genre de fin, mais si vous n'aimez pas c'est votre choix !
Ah... Je pleure à l'idée de conclure cette fanfiction demain... C'est la première (vrai) fanfiction que je termine d'écrire et franchement... Ça m'émue. Je suis vraiment contente et triste de la boucler et j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire. Néanmoins, l'épilogue et quelques bonus viendront réellement boucler cette histoire demain, dans l'après-midi ! Alors j'espère que cette fin ne vous aura pas dégoûtée au point de ne pas vouloir lire les bonus car je les trouve trop kawaii Katsuki et Ochako >< !
Enfin bref, en espérant que ce chapitre de conclusion vous aura plu malgré tout, et à demain !

Motaku.

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