[18] Tout en chanson

Elle l'évitait. Inévitablement. Et il n'aimait pas ça. Tous les deux jouaient à un jeu malsain qui allait lentement les détruire s'ils continuaient ainsi. Ou u moins, lui plus qu'elle. Mais même si cela leur faisait horriblement mal à tous les deux, ils ne pouvaient s'empêcher de jouer au chat et à la souris. Mais il commençait vraiment à en avoir marre de cette situation. Vraiment marre.

Good night, Canary...
Good night, Canary...

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« Je suis désolé... Je suis désolé... Je suis désolé... Pardon... »

Kirishima voulait devenir fort. Viril. Parce qu'il voulait protégé ses proches. Parce qu'il voulait les protéger, Ochako, Tooru, Izuku... et Mina. Mais bien qu'il l'ait gagné en force, son mental était resté le même. Et sa vision aussi. Il avait été aveugle pour Tooru, puis pour Ochako. Et s'il n'avait rien vu pour Mina, que ce serait-il passé ? Jusqu'où serait-elle allée ? Il ne savait pas. Ne voulait pas savoir ni comprendre.

Alors il s'excusait. Pour tout ce qui lui était échappé. Pour Tooru, Ochako... pour Mina. Pour ne pas les avoir pu aidé avant. Pour tout ce qu'il n'avait pas fait. Pour tous les pêchés qu'il avait commis. Alors il la serrait jusqu'à l'étouffement. Pour tout. Pour calmer ses sanglots qui lui étaient insupportables.

Il l'aimait.

Il avait tenté d'oublier la jeune femme. En vain. Pourtant, tout lui disait de l'oublier. Et il l'avait vu au coin de la rue avec un homme. Mais il ne pouvait plus se résigner, il l'aimait. Follement. Il avait besoin de la sentir près de lui pour être rassuré. De la voir rire, et sourire à s'en étouffer. Il avait besoin d'elle pour vivre.

« Je t'aime Mina... Je t'aime, je ne veux pas te perdre... Je t'aime...
-Moi aussi... Moi aussi je t'aime Eiji...
-Pardon... Pardon, pardonne-moi... Je t'aime tellement... »

Peu à peu, il la sentit se calmer. Il ne comptait pas lui demander de lui rendre des comptes pour l'instant. A ce moment-là, tout ce qui comptait pour lui était de l'avoir dans ses bras. Pour le moment, c'était tout ce qui comptait pour lui... L'avoir près de lui...

Good bye, Canary
Wait at me smile for me now
Good night, Canary

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« Tooru... »

Sa meilleure amie. Si elle était encore présente, elle aurait surement su comment la réconforter et trouver les bons mots pour qu'elle aille mieux. Malheureusement, c'était tout le contraire... elle n'était plus là...

Elle avait le cœur serré dans la poitrine. Jamais encore elle ne s'était comportée ainsi. L'Hagakure lui manquait horriblement... C'était comme un trou béant en pleine poitrine.

Elle était perdue, ne savait plus où elle en était. Elle ne savait plus quoi faire pour changer cette situation. Elle détestait ne rien contrôler ainsi.

Elle voulait rentrer chez elle, mais voulait rester à jamais chez les Bakugo. Chez eux, elle n'avait pas besoin de subir tout ça, elle pouvait vivre normalement ! Il n'était pas là pour la faire souffrir, pas la pour la détruire !

Elle plaça sa tête entre ses mains en pensant à lui. Pourquoi toutes ses pensées se tournaient toujours vers cet homme ?!

« Il ne faut rien dire... Rester silencieuse... »

Sans s"en rendre compte, elle avait commencé à pleurer. Cet homme, il avait réussi à la briser petit à petit.

"Il me rend vraiment heureuse !"

Sa mère... Pour sa mère... Il ne fallait rien dire pour sa mère... Elle se recroquevilla sur elle-même. Son esprit était brouillé, elle n'arrivait plus à penser. Sa tête resta focalisé sur cet homme immonde qu'il était. Elle se détestait... se dégoûtait...

You be hard day
You should a sleep
Star light in the sky
Singing through you lullaby

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Elle n'y croyait pas. Il ne savait même pas qui était cet homme, et il venait tout de même lui faire un caca nerveux ? Elle ne le comprendrait décidément jamais... De quel droit venait-il chez elle soudainement pour ce genre de futilités ? Il n'avait rien à lui reprocher ! Il n'en avait aucun droit, elle faisait ce qu'il lui plaisait ! Mais à quel point était-il proches pour qu'il se croit permis de réagir ainsi ? Ce n'était que son cousin ! Mais évidemment, il l'aurait su s'il l'avait écouté. Elle n'avait jamais été aussi énervée de toute sa vie. Mais elle avait raison, non ?! Ce garçon se croyait vraiment tout permis !

Il pleuvait dehors, pourtant, elle avait décidé d'aller rendre une petite visite à une jeune Kagura avec qui elle avait sympathisé.

« Et du coup, qu'est-ce que tu compte faire ? »

La noiraude regarda la rousse. Celle-ci, d'ailleurs, observait sa main tenant un stylo nonchalamment. Elle était venue se confier à elle à propos du jeune Todoroki, ne voulant pas dérangée Mina. Et puis, Kagura connaissait bien Shoto. Ou du moins, ils ont été bien plus en contact ensemble que lui et Mina...

« Comment ça, qu'est-ce que je compte faire ? C'est lui qui est en tord, pas moi ! lui répondit-elle hargneusement.
-Ouais, mais faudra bien que quelqu'un fasse le premier pas. Et comme il ne sait pas que c'était ton cousin qui te rendait de l'argent, c'est pas lui qui le fera ce premier pas ! Et puis, c'est un mec !
-Oui, mais- !
-Mais quoi ? reprit Kagura. Y'a pas de "mais" ! Ça se voit que vous êtes tous les deux accro, mais vous continuez à vous tournez autour comme s'il n'y avait rien !
-Tu sais, dit-le si ça te fais chier de m'aider, s'exaspéra son amie.
-Bah ça me fait chier ! Je te signal que je pourrais battre l'autre sadique à plat de couture au stand de tir si j'étais pas venue t'aider !
-Dit directement que tu veux aller en rendez-vous avec Sougo.
-Oh, la ferme ! »

La Yaoyorozu rit doucement face aux rougeurs de son amie. Elle lui donnait ce genre de conseils mais elle n'en menait pas le large. Okita Sougo et elle ne cessait de se tourner autour, c'était évident comme le nez au milieu de la figure ! Et puis, elle avait faux sur toute la ligne. Shoto ne s'intéressait pas à elle. C'était certain, il préférait largement sa copine, Ochako. Alors même si Kagura ne lui donnait pas réellement de bons conseils, elle l'amusait et lui faisait penser à autre chose.

« Plus sérieusement, tu devrais faire le premier pas vu que tu as toutes les cartes en main, ajouta la rousse avec un regard sincère. Et tu devrais te déclarer.
-Quoi ?! »

C'était bien l'expression. Se déclarer ? Impossible ! Elle connaissait déjà la réponse et ne souhaitait pas se prendre un râteau. Elle avait sa fierté aussi !

« T'as très bien entendu.
-Mais je pourrais jamais !
-Question de fierté, vous êtes pareil ! »

Elles n'étaient pas d'accord. La discussion risquait d'être très longue...

Cherish your dream
Shall we come to tomorrow
Don't cry anymore
I hold you through to the night

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« Ouvre ! Je sais que t'es là, Ochako ! »

Ils étaient seuls chez lui. Son père travaillait, Natsuki était encore à l'école et sa mère était partie au courses. Elle ne voulait pas le voir.

« S'il te plaît... »

Katsuki n'avait pas pour habitude d'être poli avec les personnes de son âge, ou plus jeune que lui. Mais il fallait bien qu'il fasse une exception avec elle. Elle était l'exception après tout, celle qui sortait du lot. Il voulait que tout s'arrange entre eux. Il voulait une réponse, qu'elle soit négative ou non il s'en fichait. Il voulait juste une réponse.

La porte s'ouvrit, étonnamment. Elle se trouvait là, devant lui et n'osait pas le regarder.

« Entre...»

Smile, smile, Canary
Take your time, enjoy your life

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Elle se demandait pourquoi elle lui avait tout raconté. Sous le coup de la colère, du désespoir surement... Il n'empêche qu'elle se retrouvait à présent contrainte de sa présence à lui, le seul qu'elle voulait qui reste dans l'ignorance.

« Dis-moi ce qui se passe... »

Silence.

« Je t'en prie, raconte-moi... Pourquoi est-ce que tu te mutile ? Qu'est-ce qui se passe pour que t'en arrive à ?! »

Encore une fois, rien. Elle ne voulait pas lui raconter. C'était trop douloureux pour elle et elle avait honte. Mina ne voulait pas qu'il change son regard sur elle. Elle voulait qu'il reste comme il était, qu'il ne la regarde pas avec pitié ou dégoût comme tous les autres. Parce que lui il était unique...

« Mina ! »

Elle ne sursauta même pas. La jeune Ashido était bien plus tenace qu'il ne croyait. Elle ne voulait vraiment pas avouer. Le roux ne put s'empêcher de penser qu'elle était comme Ochako de ce coté-là. Aussi têtue l'une que l'autre. Tout comme Tooru... Tout d'un coup, ce fut comme un tilt dans sa tête. Et si... Tout ça avait un rapport avec Tooru ?

« Mina... Est-ce que... Est-ce que tu as des problèmes... au lycée ? »

Il avait la gorge nouée et une chaleur ardente s'était comme appropriée son corps. Si ce qu'il avançait était véridique, alors il devra en parler à ses parents... et il savait d'ors et déjà comment la jeune fille allait réagir.

Celle-ci frémit lorsqu'il eut posé la question. Elle se maudit intérieurement pour ça. Eiji l'avait vu, elle le savait. Elle s'était trahie toute seule. De toute façon, elle devait lui raconter. Elle n'avait plus le choix à présent car, en effet, le rouquin l'avait vu frémir. Cela avait répondu à sa question. C'est pourquoi elle releva lentement la tête, les yeux brillant, prête à pleurer à n'importe quel moment. Ça désarma Kirishima qui ne savait plus quoi faire. Elle ouvrit la bouche.

Star light in the sky
Sing me to you lullaby

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Kaminari était heureux. Il n'aurait jamais put l'être autant. Sa main, entrelacé dans la sienne, lui caressait le dos de la main avec douceur. Il se baladait dans Yuei. Ce n'était pas la première balade qu'ils faisaient dans ce parc, mais c'était la première balade qu'ils faisaient en couple dans ce parc. Voilà d'où provenait la joie du blond.

Kyoka quant à elle, était partagée. D'un côté, elle était heureuse sans même savoir pour quoi exactement. D'un autre, elle était horriblement gênée. Se retrouver ainsi avec lui, lui faisait bizarre. Tout avait changé entre eux, et c'était-ce qui n'allait pas. Pourtant, elle était heureuse, elle ne dirait pas le contraire. Mais tout ça était étrange pour elle. Beaucoup trop pour que cela soit réel.

Cherish your dream
Shall we come to tomorrow

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Le cœur battant, ils étaient assis l'un en face de l'autre sur le parterre de la chambre. Ils n'osaient se regarder dans les yeux. Pourtant, ils avaient envie de parler. Oh oui, ils avaient envie de se dire un tas de choses mais les mots restaient coincés au fond de leur gorge. Par quoi devaient-ils commencer ? Qui devait faire le premier pas ? Aucun des deux ne le prévoyait jusqu'à présent, aucun ne voulait parler. Pourtant, c'était Katsuki qui était venu vers elle. Alors pourquoi il ne parlait pas ? Ochako se sentit ennuyée par tout ça. Que cela cesse...

« Raconte-moi. »

Elle releva la tête et plongea ses pupilles dans les siennes. Elle y lut une telle détermination qu'elle en fut déroutée. En un instant, ce fut comme si elle était absorbée dans un autre monde. Les yeux carmins du blond la transpercèrent et elle fut comme happée subitement. Son cœur battait la chamade. Elle ne pouvait pas le stopper. Et ça l'effrayait.

« Ochako, raconte-moi.
-Non... »

Ce n'était qu'un soupir, un murmure qui se perdait dans le vent. Mais le jeune Bakugo l'avait très bien entendu ce murmure.

« Ochako-
-Non ! répéta-t-elle bien plus fort en écarquillant. Non, non ! Je ne le dirais pas ! Rien ! Je ne sais rien !
-Ochako, calme-toi merde !! »

La jeune femme avait commencé à trembler de tout son corps, la tête entre les mains. Elle murmurait des choses incompréhensibles dans sa barbe. Katsuki paniquait de plus en plus. Il ne savait pas comment réagir, quoi faire pour la calmer. Alors, sous une pulsion, il la prit dans ses ras. Elle se débattit dans un premier temps, de toutes ses forces. Mais le blondinet ne s'en démonta pas pour autant et resserra sa prise autour de sa taille. Il la berça doucement tendrement. Si tendrement qu'ils n'arrivaient tous les deux pas à y croire. Il était doux dans ses gestes, de peur de la casser. Elle semblait si fragile dans ses bras, à cet instant.

Il lui chuchota de douces paroles au creux de l'oreille, la calmant lentement. L'Uraraka s'accrochant aussi fort qu'elle pouvait à son t-shirt, la tête posé sur son torse. Elle pouvait entendre les battements irréguliers de son cœur. La brune n'en fit aucune remarque. Le sien devait être identique à ce moment-même.

« Comment est-ce que tu peux m'aimer... ? »

C'était la question qu'elle voulait le plus lui poser. Elle se fichait du baiser, du reste. Elle voulait juste savoir : pourquoi est-ce qu'il l'aimait ? C'étaient ses mots, ce qu'il lui avait dit. Mais elle ne comprenait toujours pas l'importance de ses paroles. Il y avait de quoi. Elle était souillée, sale. Et il le savait. Alors pourquoi s'entêtait-il ?

Elle le regarda droit dans les yeux. Katsuki n'était pas spécialement surpris, il s'y attendait. Bakugo pouvait lire de l'appréhension et de la peur dans le regard de la jeune fille. Il pouvait voir son stress au fait qu'elle mordillait sa lèvre inférieur et ses sourcils étaient légèrement froncés. Des mèches de cheveux lui barraient le visage, mèches qu'il remit doucement en place. Il lui baisa le front.

« Je t'aime, c'est tout. »

Katsuki était ainsi, il ne s'attardait pas sur les détails. Il était brute et direct, manquant outrageusement de tact. Mais il était ainsi.

« Tu es vraiment trop bizarre... »

Il se permit de sourire. Ce sourire provocateur qui le rendait irrésistible. Il l'était vraiment pour la brune. Dans un élan de tendresse, le jeune homme lui ré-embrassa le front, puis le nez, les joues avant de finir par fixer goulûment ses lèvres, les sourcils froncés de frustration. Après tout, il n'avait pas encore reçut de réponse.

Finalement, ce fut Ochako qui fit le premier pas en écrasant violemment ses lèvres sur les siennes. Un torrent de sentiments les prit aux trippes, si agréables qu'ils désirèrent que le temps s'arrête subitement. Leur langue se lièrent dans une danse endiablée. Leurs mains se baladèrent un peu partout, langoureusement, avidement. La passion allait les emporter. La main droite de Katsuki attrapa la nuque de la brunette tandis qu'elle fit passer ses bras autour de son cou.

Ils séparèrent quelques minutes plus tard, le souffle saccadé. Les pupilles de Bakugo étaient encore dilaté de plaisir tandis que les lèvres de l'Uraraka restaient entre-ouvertes. L'adolescent voulait encore goûter à ces lèvres rosés qui l'appelaient inconsidérément, mais se rappelant d'un objectif qu'il avait en tête, il se fit violence pour reprendre ses esprits. Une fois calme, il attrapa le visage de la jeune femme en coupe, la forçant à le regarder dans les yeux, avant de déclarer fermement :

« Raconte-moi. Tout. »

Elle ne voulait pas. La partie effrayée qu'elle avait en elle ne voulait pas. Mais une autre lui soufflait qu'elle était en sécurité, qu'elle pouvait lui faire confiance. Avoir un père policier aidait beaucoup aussi.

Ses yeux s'embrumèrent et elle déglutit silencieusement. Pour lui faire comprendre qu'elle pouvait y aller doucement, le blond lui embrassa le coin des lèvres. C'est ce doux geste qui la décida enfin à tout déballer.

Enfin elle allait être libérée...

Good night, Canary
I hold you to the night
Don't cry anymore
You're my sweet dream, Darling

~Kira, Kira~

Bonsoiiiiiiiir, bonjouuuuuuur !
Cette chanson est juste trop mignonne ! Je l'écoutais en écrivant ce chapitre et j'ai trouvé qu'elle collait bien à l'ambiance de celui-ci. Et... OUI ! ILS EN SONT ENFIN ARRIVÉS LÀ ! Contents(es) de ce que contient cette partie ? J'espère que vous aurez aimer lire ce moment intense Kacchako ! Bon ! Bah moi, je vais vous laisser hein... Bye !

Motaku.

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