[16] Bien après l'heure
« Aïe... ! »
Elle ramena instantanément ses mains à sa bouche, étouffant ses pleurs et ses gémissements de douleurs. Le sang continuait de s'écouler le long de son bras. Ce n'était rien... Ce n'était rien... Ça... lui faisait du bien. Tout allait bien. Tout allait parfaitement bien...
Tout ça lui faisait un bien fou, malgré les petites douleurs qu'elle ressentait au début. Tous l'abandonnait petit à petit... Tout comme elle l'avait fait auparavant avec son amie... Peut-être était-ce le karma qui la rattrapai... Peut-être l'avait-elle amplement mérité. Oui, c'était sûr même. Elle rit soudainement de la tournure des événements. Eijiro l'avait largué, Momo ne parlait plus que de son amour à sens unique, Itsuka et Jiro étaient injoignables et Ochako avait tenté de se suicider. Elle était seule face au monde.
Elle s'effondra devant son miroir.
"Mina ? Mina tout va bien ? Dépêche-toi de sortir, je voudrais prendre ma douche chérie."
Elle était plus seule que jamais... Elle pleura encore, l'image de sa défunte amie en tête. Elle l'avait laissé... et c'était son tour maintenant.
« Tooru... »
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« Je t'aime aussi ! »
Denki se réveilla en sursaut dans son lit, en sueur aussi. Il avait la poitrine qui se relevait et redescendait au rythme de la samba et avait extrêmement chaud. Ce rêve... Il avait tellement envie que cela soit réalisable, mais il en doutait fortement.
Jiro était tout ce qui lui restait, tout ce qu'il voulait... Tant qu'il l'avait près de lui, la vie lui semblait rose et les obstacles tous surmontables... Alors il avait peur. Peur que cette simple et innocente déclaration ne casse tout. Il avait peur de perdre sa meilleure amie, la femme qu'il aimait...
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« On fait une pause Jiro !
-Ok, coach ! »
La jeune fille se releva et partit directement vers ses affaires, prendre son téléphone au fond de sa poche de manteau.
« Beau travail Jiro, la complimenta son coéquipier.
-Ah ! Merci Ojiro ! »
Le jeune Ojiro Mashirao venait souvent rendre visite à la jeune fille lors de ses entraînements pour lui apporter une petite pâtisserie qu'il avait acheté pour elle. Il savait qu'elle travaillait dur pour réalisé son rêve et il l'admirait pour ça.
« Alors, comment ça se passe avec Denki ?
-Qu'est-ce que tu veux dire ?! s'affola-t-elle soudainement.
-Bah... Vous vous voyez toujours autant ? Il ne passe plus aussi souvent qu'avant ces temps-ci, expliqua-t-il perplexe. Pourquoi, à quoi tu pensais ?
-A, a rien en particulier !! Oh, il fait chaud, tu trouves pas Oji ??!!
-Mouais, si tu le dis... »
Jiro n'avait jamais été aussi rouge qu'à cet instant-là. Elle priait intérieurement pour que son ami ne se doute de rien. Heureusement pour elle, il ne posa aucune question et ils purent recommencé une discussion normal, sans l'autre blond.
La pause se terminait bientôt, et Ojiro n'allait pas tarder à s'en aller pour laisser la jeune fille travailler.
« Jiro, on reprend ! s'exclama la voix de son coach un peu plus loin.
-J'arrive ! rétorqua-t-elle avant de sourire au blond avec un rictus de pardon. Bon, je vais y aller Oji.
-Vas-y, j'y vais aussi de toute façon. »
Aussitôt dit, aussitôt fait, Mashirao se retourna après un dernier au revoir de la main pour se diriger vers la sortie de la salle d'entraînement. Jiro observa le dos de son ami s'en aller doucement, puis à la dernière minute avant que son pied ne dépasse la limite de la porte, la brune l'interpella, le cœur serré :
« Oji !
-Hn ?
-Tu vas la voir, hein... ? »
Le regard du blond s'assombrit soudainement tandis que Jiro ne put que compatir pour son ami, connaissant sa réponse d'avance.
« A ton avis ? »
Et il partit, laissant là la jeune fille coupable et attristée.
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« Putain, mais sors de là Tête d'œuf ! lui hurla-t-il à travers le bout de bois.
-Non ! Laisse-moi tranquille ! »
Katsuki ne comprenait pas. Il ne comprenait jamais rien de toute façon lorsqu'il s'agissait d'elle. Ochako avait toujours été un mystère pour lui. Elle ne sortait plus de sa chambre depuis qu'ils étaient partis au parc avec l'autre bicolore et cela le rendait perplexe. Qu'avait-il bien pu se passer lorsqu'il les avait laissé seuls, tous les deux ? Qu'avait-il bien pu lui dire pour qu'elle se retrouve dans cet état ? Elle sortait à peine manger !
« Putain de merde, sors de là, la naine où je défonce ta porte !!!
-Bah vas-y ! T'enverras le chèque à cet enfoiré qui me sert de beau-père ! Ça lui fera tout drôle, tiens ! »
Il déglutit silencieusement. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle évoque son beau-père. Il savait parfaitement que leurs rapports étaient plus que tendus, voilà pourquoi il fut si surpris qu'elle parle de lui.
« Laisse-moi tranquille Katsuki... »
Son rythme cardiaque s'accéléra. Il eut mal au cœur. Katsuki ne comprenait rien, rien du tout à ce qu'il se passait. Elle était mélancolique, si triste. Il n'avait aucun contexte, ne comprenait rien et ça l'énervait.
A contre-cœur, il abandonna son combat silencieux. De toute façon, il avait décidé de la coincé après le dîner, ce soir-là...
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Assise sur une table du café Yorozuya, sur terrasse, Momo regardait les passants passés sur les trottoirs et les routes. Elle sirotait un mojito sous le doux soleil d'un début d'été. Le peu de vêtements que portaient les gens autour d'elle signifiait clairement le commencement d'une rude saison chaude. La paille entre ses lèvres, elle s'amusait à la mordiller jusqu'à en avoir marre et de soupirer de lassitude. Elle avait eut envie de venir dans ce café que l'autre lui avait fait découvrir, se remémorer les souvenirs qui les reliait à cet endroit. Puis elle se dit que finalement, cela n'avait pas été une aussi bonne idée que cela.
Elle avait l'impression que tout lui criait qu'elle l'aimait, que tout était contre elle. Chaque partie de cet endroit lui rappelait à quel point elle en était tombé raide dingue amoureuse, à quel point il avait été génial avec elle et à quel point elle s'était rendue compte qu'il ne l'avait pas choisie. Tout lui faisait mal, à tel point qu'elle se demandait encore et encore comment et pourquoi elle avait tant tenu à venir ici. Mais au fond, elle savait : ça la reliait à lui.
Momo se trouva vraiment bête et beaucoup trop naïve d'y avoir cru. Elle était certaine qu'il ne pensait pas à elle de cette façon. Cela avait été une perte de temps, une chose inutile. Et heureusement qu'elle ne s'était pas déclarée, Yaoyorozu aurait tellement eut honte après ça...
Il faisait beau et chaud. Tout en terminant le reste de son mojito, la noiraude se leva de sa chaise, alla payer son addition avant de partir du café après un chaleureux au revoir de la jeune Kagura.
Il fallait qu'elle avance si elle voulait s'en sortir...
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Todoroki était allongé dans son lit, un traversin entre ses bras qu'il entourait en même temps de ses jambes. Il assumait, à ce moment-là il faisait vraiment pitié. Jamais encore il ne s'était retrouvé dans cette position, sauf lorsqu'il avait découvert sa grande-sœur en sang. Mais là c'était une autre chose : Ochako venait clairement de le quitter en lui affirmant des sentiments amoureux envers Momo Yaoyorozu. Il y avait de quoi déprimé, non ? C'est ainsi qu'il s'était retrouvé dans son lit en position fœtal, un traversin tout serré contre lui.
Il savait qu'Ochako l'avait découvert tôt. Il savait ce qu'elle ressentait face à tout ça, il savait ce qu'elle traversait en ce moment-même en le quittant. Car il ressentait la même chose. Il était dévasté, triste, déprimé. Peut-être avait-il fait quelque chose de travers... Où peut-être avait-il juste été un mauvais petit-ami. Après tout, il l'avait abandonné alors qu'elle tentait de se suicider.
Mais il n'était pas aveugle. Il avait remarqué la complicité qu'elle entretenait avec le Bakugo. Il voyait, n'était pas stupide. Il avait beau être devenu un figurant, il ne manquait rien. Il voyait ce qu'elle ressentait pour ce blond. Mais tant qu'elle était heureuse, le reste lui importait peu. Il ne voulait juste pas la perdre. Mais il savait depuis le début que cela arriverait. Il n'était pas naïf... Mais il voulait croire en un lendemain avec elle. Peut-être pas en tant que couple, mais amis. Car ils ne s'aimaient et ne s'étaient jamais aimés de cette façon tous les deux. Il savait que c'était la meilleure chose à faire. Il ne voulait juste pas la laissé partir loin de lui. Il tenait à elle après tout... énormément...
Même après qu'Uraraka lui ait balancé la vérité à la figure, il n'arrivait pas à aller voir Momo pour lui dire. Il avait peur de l'échec, de ce qui pourrait se passait après une déclaration. Il était effrayait par tout ce que voulait dire de simples mots. Alors il avait décidé qu'il ne lui dirait rien, et qu'ils continueraient leur relation normalement. Pour lui, c'était la meilleure solution...
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Il fallait bien qu'elle le lui avoue un jour, non ? Jiro avait longtemps, très longtemps réfléchit sur sa relation avec Denki, et ne savait toujours pas où est-ce qu'elle en était. Mais... elle avait aussi longtemps parlé avec Itsuka. Et avait décidé de lui répondre ce jour-là précisément.
« Jiro ? Mais, qu'est-ce que tu fiches ici ? »
Elle rougit en comprenant sa question. C'est vrai, elle se demandait elle aussi ce qu'elle fichait là, devant son lycée.
« Wow, c'est ta copine Denki ? questionna un brun.
-Non, c'est une amie d'enfance..., lui dit-il.
-Je peux te parler... deux minutes ? Ça ne sera pas long, ne t'inquiète pas !
-Ok, je te suis... »
Comme il l'avait annoncé, il l'avait suivit silencieusement, sans se poser de question. Il la suivit, sans doute. Mais il stressait. Il stressait incontestablement. Kaminari savait exactement ce qu'elle allait lui dire à l'abri de tous. Qui ne l'aurait pas deviné ? Le plus abruti des abrutis sans doute...
Une fois à l'abri des regards, Jiro se plaça en face de son ami et commença à s'agiter dans tous les sens. Ses joues chauffaient à vue d'œil et son cœur s'accélérait rapidement. D'ailleurs, il en était de même pour le blond : il ne tenait plus en place ! Ils redoutaient tous les deux ce qui allaient se passer à présent.
Kyoka ne savait pas quoi faire. Comment lui dire ? De quelle façon ? Direct ? Indirect ? Était-elle mal habillé ? Mal ? Était-elle mignonne au moins ?! Toutes ces craintes restaient en bazar dans la tête de la jeune adolescente qui ne savait pas comment réagir. Elle ne faisait pas ça tous les jours, selon elle ! Alors elle ne savait pas comment procédé. Bien sûr, elle était déjà sortie avec plusieurs garçons, mais c'était à chaque fois elle qui faisait le premier pas ! Elle n'avait jamais donné de réponse ! Voilà pourquoi elle stressait, car elle n'y connaissait rien en terme de réponse. C'était quelque peu risible...
« Je..., commença-t-elle doucement. Je suis... »
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« Dégage Katsuki !
-Crève ! Si c'est pour que tu t'enfermes encore dans cette putain de chambre, tu peux toujours courir ! »
Ils se disputaient, encore. La famille Bakugo avait prit l'habitude d'entendre leurs chamailleries, ils n'y faisaient plus attention et les laissait faire. Cela amusait même la plus jeune, alors ! Cette fois-ci, ils étaient dans le couloir, à l'étage. Tout le monde était au rez de chaussé, devant un bon film tandis qu'eux, se gueulaient dessus au premier. Katsuki voulait des réponses, en ayant marre d'être patient surtout pour Shoto, et Ochako voulait déprimée en silence. Alors évidemment, les grands esprits se rencontraient violemment.
« Mais lâche-moi la grappe, merde ! C'est vous qui m'aviez contrainte à rester ici, moi j'ai rien demandé ! s'époumona-t-elle à vive voix.
-Et t'as cru que 'était de gaieté de cœur peut-être ?! C'est pour ta putain de sécurité, et parce que je suis généreux comme gars ! rétorqua-t-il sérieusement. C'est pas comme si t'étais Miss Univers non plus !
-Oh, mais bien sûr, grand et beau Raffiti ! On va t'offrit le prix Nobel de la gentillesse, ça, c'est sûr ! ne se gêna-t-elle pas avec sarcasme.
-Oh la ferme ! Tête de bonbon !
-Hérisson !
-Tête d'oeuf !!
-Porc-épique !!
-Grosses joues !!!
-Pétard mouillé !!!
-C'EST PAS BIENTÔT FINI ???!!! ON REGARDE UN FILM ALORS FERMEZ-LA !!! »
Les coups de colère de Mitsuki étaient très efficace contre ces deux adolescents. Elle leur faisait peur lorsqu'elle hurlait à plein poumon ainsi. Ou du moins, pour Ochako car l'autre blondinet n'aurait jamais assumé avoir peur de sa mère. Voyant l'attention du Bakugo détourné, la brunette en profita pour se ruer dans sa chambre à toutes vitesses. Mais au moment où elle allait pouvoir fermer la porte, un pied la bloqua.
« Tu ne t'en sortiras pas comme ça ! Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Shoto, l'autre jour ?! »
A l'énonciation de son prénom, les yeux de la brune se voilèrent puis elle baissa la tête. Katsuki resta intrigué et un peu inquiet. Pourquoi se mettait-elle dans un tel état pour ce mec ?! Il avait une forte envie de le retrouver et de lui flanquer son poing dans la figure, comme à l'hôpital. Mais il n'en valait pas la peine. Il vit des gouttes d'eau sur le plancher. Il paniqua intérieurement.
« Ochako, tu- ! »
Elle pleurait. Il pouvait enfin la voir pleurer. Depuis le temps qu'il voulait qu'elle se lâche, elle le faisait maintenant. Il avait le cœur lourd en voyant ses yeux regorgés d'eau, en voyant des perles rouler le long de ses joues. Elle avait relever le regard pour ancrer ses pupilles dans les siennes. Un lien visuel s'était instantanément créé, et ce fut comme s'il n'y avait plus rien eut autour. Comme s'ils étaient seuls, enfermés dans une bulle. Bakugo reprit ses esprits en entendant du bruit au rez de chaussé, et sur une pulsion, n'avait pu s'empêcher de l'enlacer. Faisant claquer sa langue contre son palais, il la fit reculer en même temps qu'il avançait avant de fermer la porte avec son pied et de les amener jusqu'au lit où ils s'écroulèrent. Il la garda ainsi dans ses bras pendant de longues minutes, pendant lesquels elles semblèrent interminables. Ochako, confiante, avait déverser toute sa peine contre le torse du blond qui étouffait ses pleures. Puis quand les pleures cessèrent, le blondinet s'écarta d'elle.
Il restait pour autant au-dessus d'elle. La lumière de la chambre éteinte, il n'y avait que les doux rayons d'un croissant de lune qui les éclairait. Ses pupilles rouges ne la quittaient pas du regard. Elle était belle. Magnifique. Il lorgna sur ses lèvres. Elles avaient l'air délicieuse... délicieusement attirantes. Il se demanda quel goût elles pouvaient bien avoir. Alors pris d'une pulsion, il se pencha, encore et encore. Ochako ne bougeait, attendant la suite des événements, se demanda ce qu'il allait bien pouvoir faire.
Et comme ils l'avaient tous les deux deviné ; il l'embrassa.
Ce fut tout d'abord tendre, doux, puis cela se transforma rapidement en un baisé fiévreux, passionné. Ils furent tous les deux entraînés dans une hystérie débordante, quémandant toujours plus l'un de l'autre. Les mains de jeune homme encercla la taille de la jeune fille, alors que des bras entourèrent sa nuque. La frénésie les plongea tous les deux dans un autre monde. Il n'y avait plus de haine, plus de moquerie, plus d'amis, plus rien. Ils n'étaient qu'eux deux dans cette chambre noir où une lueur blanche traversait la vitre de la fenêtre. Le souffle coupé.
Puis vint le moment où ils durent se séparer. Où la réalité les rattrapa alors qu'ils durent reprendre leur souffle. Pourtant, ils ne cassèrent pas cette connexion visuel qu'ils avaient créé. Ils se regardaient tous les deux, dans le blanc des yeux. La main de Katsuki vint caresser sa joue, avec lenteur et douceur. Tellement doucement qu'Ochako en frissonna. Ils étaient encore tous les deux assommés par ce qu'il venait de se passer, par ce baiser bien trop langoureux pour être réel.
Et sans se rendre compte de quoi que ce soit, sans prendre en compte le poids de ses paroles, Katsuki lui déclara clairement et sincèrement ces paroles qu'il n'avait encore dit à personne :
« Je t'aime. »
~Kira, Kira~
HELLOOOW !
ET OUI, IL LUI A ENFIN DIT !!! Contents(es) pour eux ? Il était temps qu'il lui avoue ce Bakatsuki ! En tout cas, j'espère que vous aurez aimé ce chapitre autant que moi ! Passez une bonne fin de journée ou de soirée ! A demain !
Motaku.
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