[13] Être l'aîné
Salope. Pute. Traînée. Connasse. Voleuse.
Tous ces mots dont ils ne comprenaient pas le sens se retrouvaient sur sa table, accompagné d'un vase où trônait un magnifique et triste œillet. Elle se souvient qu'un jour, pour la mort de son oncle, Mina avait demandé à la fleuriste du coin une fleur représentent la mort. Le magasin de la fleuriste était connu pour la famille qui connaissait tous des fleurs. C'est pourquoi, elle lui donna avec confiance un œillet, lui expliquant que c'était symbole de deuil.
Elle entendit des chuchotements s'élever dans la salle de classe. Des rires mauvais. Elle regardait sa table, neutre. Elle s'était habituée à tout ça. Elle ne voulait plus se battre pour rien. Et elle ne pouvait en parler à personne, ou cela aggraverait sa situation. Ni même à Momo, elle avait déjà ses problèmes.
Elles avaient beau être meilleures amies depuis les couches culottes, Mina ne pouvait se résoudre à lui parler de cette partie de son quotidien. C'était trop honteux pour elle d'en parler. Alors comme d'habitude, elle ne se plaint pas et essuya simplement sa tablette, mettant de côté cette triste fleur.
Et dire que tout cela avait commencé à cause d'une stupide déclaration...
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Katsuki se promenait dans Yuei, l'esprit ailleurs et le regard plongé à moitié dans les nuages. Il marchait tranquillement, le cœur beaucoup moins lourd qu'à l'accoutumé. Ils étaient au commencement de l'été, le soleil brillait dans le parc la bonne humeur attrapait tous les passants de Yuei. Bakugo était une exception. Il n'était pas heureux, mais serein, tranquille. Il n'avait aucune raison spécifique d'être joyeux et de courir comme un détraqué en pleine rue. Il n'était pas aussi bête et niais.
Paisiblement et calmement, il s'installa sur leur banc habituel, en soupirant d'agacement. Il n'avait pas eut le temps d'aller voir Ochako ce matin-là, trop occupé à garder sa petite poupée. D'ailleurs, cette dite poupée était en ce moment-même en train de jouer en face de lui avec ses amis. Elle riait joyeusement en pourchassant Rin, sa meilleure amie alors que Len, son frère jumeau, les regardait en encourageant sa sœur. Le blondinet les surveillait attentivement, souriant lorsque sa petite sœur se retournait pour le regarder.
« Tiens, tiens, tiens, mais qui voilà ! »
Il reconnaissait cette voix... Katsuki se retourna d'un coup sec, les sourcils froncés et la mâchoire contracté.
Neito Monoma...
Un blond aux yeux bleus, le dealer en concurrence avec Katsuki. Neito n'avait jamais réussi à accepter le fait que Katsuki gagnait plus que lui. Bakugo n'avait pas besoin de cet argent contrairement au Monoma, il s'en foutait un peu. C'est pourquoi les deux blonds ne se sont jamais aimés à vrai dire.
« Neito, grogna Katsuki.
-Katsuki ! Ça fait un moment qu'on ta pas vu dans le coin ! Où t'étais passé ?! Pas que cela me dérange, mais tu sais, Itsuka s'inquiète pour toi !
-C'est pas tes affaires, tête d'oignon. Lâche moi les bask'.
-Eh bah ! T'es vachement réactif aujourd'hui ! rit-il sarcastiquement.
-C'est qui, Nii-chan ? »
Les deux blonds firent volte-face. Natsuki, Rin et Len se tenaient devant eux, les yeux rempli de curiosité et d'innocence. Katsuki souffla bruyamment tout en n'omettant pas de fusiller l'autre blond des yeux. Celui-ci ne le regarda même pas, continuant de fixer les trois enfants d'un œil surpris. Soudainement, il se reprit et leur sourit avant de s'agenouiller à leur hauteur.
« T'es qui, Monsieur ? demanda la petite Rin derrière son jumeau.
-Moi ? fit Neito.
-Oui !
-Moi, je suis un héros.
-Héros ? lança curieusement la petite blonde aux yeux rouges. Mais elle est où ta cape ? Et ton costume ? Les héros ont toujours des costumes ! continua-t-elle en levant fièrement son poing vers le ciel, les sourcils froncés et un sourire jusqu'aux oreilles.
-Ah bon ? Toujours ? reprit-il. Mais tu sais, il y a des héros qui doivent se déguiser pour échapper aux méchants.
-Les méchants ? Les méchants, ils te suivent ?! questionna Len avec une lueur d'admiration dans ses yeux bleus.
-Ouais ! Et je me cache, c'est pour ça que j'ai pas de costume.
-Ouha ! C'est trop bien ! »
Les petits commencèrent subitement par sauter partout, imitant Super-Man. Katsuki était sidéré. Comment l'autre pouvait-il changer de comportement aussi vite ? Certes, on s'adoucissait en voyant des enfants aussi innocents, mais lui avait complètement changé sa façon d'être ! De toute façon, il l'avait toujours su, ce mec était bipolaire...
« C'est ta petite-sœur ? »
Neito lui avait posé cette question soudainement, si bien qu'il en avait légèrement sursauté. Bien sur, cela passa inaperçu.
« Ouais, pourquoi ? »
Katsuki se méfiait de Neito. Ce garçon pouvait faire n'importe quoi, il le savait mieux que personne pour avoir été confronté à lui plus d'une fois. C'était étrange qu'il soit ainsi, calme... Il ne manquait jamais une occasion pour le charrier et l'humilier... et il se demandait pourquoi il avait manqué une si belle occasion de le faire devant sa sœur.
« Tu devrais arrêter de dealer. Ce serait pas un bon exemple si elle le découvrait. Ou même pour tes parents.
-Alors pourquoi tu fais ce boulot ?! ne put-il s'empêcher de l'attaquer. »
Katsuki n'aimait pas qu'on lui dise quoi faire. Alors il ne manqua as de lui envoyer une pique, lui montrant bien là son agacement. Ce n'était pas de sa faute si le blond était beaucoup trop impulsif. Néanmoins, Neito ne s'en sentit pas touché, ce qui mit la puce à l'oreille à Bakugou.Il était étrange, mais ce n'était pas Katsuki qui allait s'en plaindre.
« Je te l'ais déjà dit, j'ai besoin de cet argent. Pas toi.
-Mais qu'est-ce que ça peut te foutre que je continus ou pas, merde ?!
-Ce que ça peut me foutre ?! Mais que dalle quand il s'agit de toi ! Je pense à ta sœur, double crétin !
-Ma sœur ?! s'écria-t-il plus qu'étonné.
-Ouais, ta sœur ! T'as cru qu'elle allait prendre comment le fait que t'ailles croupir en prison lorsque ces putains de flics t'auront chopé ! Crois-moi, je sais ce que ça fait de voir son frère se faire emmener par les flics pour ne plus jamais revenir. »
Katsuki le regarda interloqué. Que voulait-il dire par-là ? On ne mettait pas quelqu'un en taule à vie pour trafique de drogue. Il s'y connaissait un peu avec un paternel flic. Neito souffla, ennuyé par tout ça.
« Pff. T'as de la chance, c'est mon bon jour aujourd'hui. Je te conseil d'arrêter toute cette merde. »
Et Monoma partit, le laissant là, seul, des questions plein la tête. Il n'allait pas bien aujourd'hui... Heureusement qu'il y avait Itsuka avec lui, il lui en touchera deux mots par textos.
Soudain, le rire des enfants le ramena à la raison. Oh et puis zut, il réfléchirait a tout ça plus tard.
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« Qu'est-ce que je vais lui répondre, moi, maintenant ?!
-Calme-toi, t'as pas besoin de te casser la tête pur ça, lui assura la rousse.
-Plus facile à dire qu'à faire Itsuka ?!
-Calme-toi...»
Jiro ne savait plus quoi faire. Denki s'était soudainement déclaré à elle l'autre jour, et elle n'avait pas su lui répondre et ne savait toujours pas ! C'est pour quoi elle avait appelé son amie, Itsuka Kendo. Elle aurait bien pu en appelé une autre, comme Mina mais elle avait eut vent de sa rupture avec le rouquin. Alors elle avait ensuite directement pensé à la Kendo, qui s'y connaissait bien en sentiments amoureux.
« Je suis paumée là... »
Itsuka, quant à elle, ne put que compatir avec son amie. Elle savait ce qu'elle ressentait, l'ayant elle-même vécu. Elle passa frénétiquement sa main sur son dos, essayant de réconforter du mieux qu'elle le pouvait.
« Aller, ça va aller, reprit-elle avec douceur et calme.
-Non ! Pourquoi il a fait ça ?! Il a tout cassé, c'est fini ! Comment veux-tu qu'on retourne comme avant après ça... ?!
-Ne dis pas n'importe quoi, Jiro ! »
La petite brune sursauta. Se rendant compte de s'être emportée, la rousse soupira en se calmant. Itsuka n'avait pas tout à fait tord. Ce n'était pas la faute de Denki. Il lui avait juste dit la vérité. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Sa tête enfouit entre ses genoux se releva pour observer son amie rousse. Celle-ci vit une lueur d'incompréhension siéger le regard de la jeune Kyoka. Elle fut attristée pour elle. Un tas de sentiments devaient l'assaillir à présent, la rendant à la limite de la folie.
« Qu'est-ce que je vais faire maintenant... ? murmura Kyoka d'une voix désespérée.
-Eh, c'est pas la peine de te mettre dans des états pareils Jiro... »
C'était le cas de le dire, c'était juste une déclaration. Mais pas pour la brune.
« Est-ce que tu l'aimes ? demanda Kendo.
-Bien sûr que je l'aime... c'est mon meilleur ami...
-Ne fait pas la courge avec moi Jiro...
-J'en sais rien... »
Elles étaient bien avancés.
« Écoute Jiro... Réfléchis bien à ce que tu vas lui répondre. Parce que tu sais, Denki ne va pas t'attendre éternellement... »
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« Tu penses pouvoir me faire cracher le morceau comme ça ?
-Ta gueule et mange. »
Toujours aussi aimable... Ochako retint un rire et regarda ce que Katsuki posa sur son plateau. Elle ouvrit le sachet. Des karaage de chez Yukihira. Son regard se mit soudainement à pétiller tandis qu'un grand sourire vint orner ses lèvres. Il la connaissait bien.
« Tu m'as acheté des karaage ! Je t'adore Katsuki, t'es le meilleur !
-Mange ! »
Elle ne se priva pas de le faire. Ni une, ni une, elle se jeta sur la nourriture que le blond lui avait apporté. Ce n'était pas que la nourriture de l'hôpital était mauvaise, mais rien ne valait les plats du Yukihira ! C'est ainsi qu'elle se mit à déguster délicieusement son repas, sous l'œil attentif du Bakugo. Celui-ci était assis sur la chaise posté près de son lit, le regard perdu sur son plateau. Alors ayant remarqué son regard, la jeune femme, rassemblant toute la générosité qu'il y avait en elle, lui tendit son sachet en lui demander, avec un timbre de voix quelque boudeur et résigné :
« T'en veux... ? »
Ne s'attendant pas à ce que sa camarade fasse un tel geste, le blondinet ne répondit en premier temps pas avant de soudainement rire, à la façon Bakugo. En effet, il essayait tant bien que mal d'étouffer son rire de sa main mais rien à faire ; il était hilare. Ce que ne comprenait d'ailleurs pas la brunette. Elle le regardait étrangement, un regard mêlé à de la peur, de l'incompréhension et de la curiosité. Katsuki, en voyant son regard ne put que redoubler son rire. L'Uraraka commença à se vexer, sentiment qui se faisait principalement remarqué sur son visage : où une expression boudeuse avait prit place.
« Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
-Ta tête. »
Clair, précis et direct. Du Katsuki Bakugo tout craché quoi. Pourtant, même en le connaissant, elle n'en était pas moins vexée. Le regard de braise du jeune homme la sonda quelques secondes, puis finalement, elle aussi éclata de rire en le poussant légèrement.
« Tu sais quand même... que c'est pas ça qui va me faire tout te raconter comme une sainte ? »
Cette question refroidit immédiatement l'ambiance. Katuki ne se gêna pas pour grogner son mécontentement et Ochako ne put s'empêcher de penser avec amusement que le jeune blond était ridicule lorsqu'il boudait dans son coin. Elle se remit à manger ses morceaux de poulets en chantonnant sous le regard intense de Katsuki.
Il voulait qu'elle lui avoue. D'elle-même. Il savait qu'elle ne serait pas disposée à le faire toute de suite, mais il savait être patient lorsqu'il le fallait. Et il userait de toute sa patience pour tout lui faire avouer.
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Katsuki était repartit depuis un long moment déjà. Elle se retrouvait seule dans cette grande chambre blanche. Pourquoi s'était-elle réveillée déjà ? Pourquoi même avait-elle survécu ? Ah oui, à cause de sa bêtise de chercher du réconfort. Elle aurait dû se taire et crever en silence comme tout le monde.
Elle l'aimait, Katsuki. Elle l'adorait. Mais pourquoi diable s'était-il tout d'un coup mêlé de ses affaires ?! Lui qui était si je-m'en-foutisme, lui qui ne se souciait pas des affaires des autres, qui se foutait du monde. Pourquoi s'était-il soudainement intéressé à sa vie ?! Elle voulait le gifler, le frapper pour être... pour être si lui... Elle voulait le frapper pour ce torrent de sensations qui traversaient son corps rien en ayant son image en tête, pour se troue béant qui avait pris place au fond de son cœur. Elle voulait le tuer pour tout ça.
Et elle ne comprenait pas. Il était impulsif, énervant, rageur, irritant et irritable... Il avait tous les défauts qu'elle ne voulait pas voir. Il était attentionné, attentif, à l'écoute... Et il avait toutes les qualités qu'elle rêverait de voir. C'était un vrai combat pour elle.
Elle se prit la tête entre les mains, se décoiffant au passage. Dans sa tête, c'était le capharnaüm. Des bourdonnement raisonnaient dans ses oreilles, elle voyait trouble et s'était comme si on frappait frénétiquement sa tête.
On toqua à sa porte.
Elle sursautant, en premier temps, puis se reprit bien vite. Elle se recoiffa rapidement, de façon à être un peu plus présentable et intima à son invité à entrer.
« Toc, toc... »
~Kira, Kira~
Bouh !!
Je vous ais fait peur, hein ?
...
(Ouais, j'ai rien à dire... ._.')
Motaku.
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