[1] Hypocrisie
Elle avait dix-sept ans Ochako. Dix-sept ans et déjà mâture. Dix-sept ans et encore menteuse. Dix-sept ans et hypocrite. Mais ça, les autres ne le savaient pas. Quand était-elle sincère ? Lorsqu'elle se retrouvait avec Izuku, Eijiro et son copain. C'était seulement dans ces moments-là qu'elle était sincère, c'est-à-dire, heureuse, joviale mais vide. Vide. Elle ne montrait aucunes émotions. Pour ses deux meilleurs amis, c'étaient comme parler à une poupée. Une poupée...
La voilà marchant dans la rue, tranquillement, sereinement. Elle ne voulait pas rentrer chez elle, alors généralement, comme ce jour-là, elle marchait, sans but précis.
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« Putain, mais pourquoi tu veux absolument ce jeu ?! s'énerva la tête blonde.
-Mais parce qu'il a l'air trop bien !! Et puis, je te signal que tu le veux aussi ce jeu !!
-Ta gueule. »
Kirishima soupira en souriant. Son meilleur ami était un cas à lui seul ! Toujours grognon, grincheux, jamais contenté et ayant toujours quelque chose à redire, que ce soient phrases complètes ou simplement insultes verbales. Et oui, il était ainsi Katsuki. A fleur de peau.
Ils étaient dans un centre commercial, "l'Akatsuki". Il y avait plein de magasins et de restaurants là-bas : "Seven", "Ichiraku", "l'Hokage"... Et bien d'autres encore. Ce jour-là, il devait se rendre au magasin de jeux vidéos "Konoha". Alors ils marchèrent jusqu'à là-bas.
Arrivés devant celui-ci, les deux garçons convenèrent que Katsuki attendrait son ami à l'extérieur. Le blondinet partit alors s'asseoir sur un siège, devant le magasin.
Il ferma les yeux et mit sa tête en arrière. Il les rouvrit et laissa ses pupilles rouges se balader dans le ciel. Le centre commercial avait un plafond vitré, laissant apercevoir le ciel dans toute sa splendeur. Katsuki s'y perdit un moment. Puis soupira.
S'ennuyant déjà, il entra à sont tour dans le magasin. Il se balada entre les rayons, espérant ne pas croiser son taré de meilleur ami. Et alors qu'il était concentré à regarder le rayon de gauche, quelqu'un lui rentra dedans et fit tomber ses affaires. Il pesta, se pencha et aida cette personne a ramasser ses affaires. Il la vit balader sa main un peu partout autour d'elle. Il la trouva étrange.
En se relevant, il put enfin apercevoir correctement son agresseur, car pour lui, c'était un agresseur.
C'était une fille, d'à peu près son âge en apparence. Elle avait des cheveux bruns qui lui retombaient jusqu'aux épaules en un carré plongeant et de grands yeux bruns semblant innocents. Elle était mignonne, d'après Bakugo. Et elle avait une belle poitrine.
« Excusez-moi ! Je ne vous avais pas vu ! s'écria la jeune fille en détournant le regard.
-Bah regarde devant toi ! T'es pas aveugle, alors sers-toi de tes yeux ! ne put-il s'empêcher de cracher.
-Euh... Où êtes-vous monsieur ? »
Et là, ce fut la panique qui envahi le corps du blond. Aveugle ? Elle était aveugle ? Il venait de crier sur une aveugle ?! Il la vit bouger la tête un peu dans tous les sens, cherchant sûrement son interlocuteur. Katsuki se sentit soudainement atrocement honteux. Du moins, jusqu'à ce qu'il arrive...
« Katsuki ! Je t'ai cherché partout bon sang de bon soir !
-Eijiro, arrête d'utiliser cette-
-Ochako ? s'exclama Kirishima.
-Oh, Eiji ! Ça va ? »
D'un coup, ce fit comme si Ochako retrouva la vue et entreprit de se diriger elle-même vers le roux qui souriait de toutes ses dents à la vue de sa meilleure amie. Il l'enlaça.
« Ça va et toi ? On se voit plus trop en ce moment, c'est dommage.
-Hn, c'est dommage. Sinon je vais bien. Toi, t'es venue ici pour acheter le dernier jeu de Dragon ball Z, affirme-t-elle en lui lançant un sourire narquois.
-Ouais ! sourit-il en retour. T'as tout compris ! Et toi ? Tu te balades encore.
-Ouais ! T'as tout compris ! l'imita-t-elle à son tour. »
Katsuki mit fin à leur échange en toussant bruyamment, agacé d'être mis à l'écart. Les deux amis se retournèrent dans un même mouvement vers le blond. Ainsi, Eijiro fit les présentations.
« Katsuki, je te présente Ochako Uraraka, ma meilleure amie d'enfance. Ochako, je te présente Katsuki Bakugo, mon meilleur ami de l'internat.
-Ah.
-Je savais pas que t'avais une amie mytho, grogna Katsuki.
-Qu'est-ce que t'as fait encore, soupira le rouquin ennuyé.
-C'est pas ma faute cette fois. Monsieur regarde pas où il va et me bouscule ! J'ai été gentille, je me suis excusée et monsieur n'est toujours pas content et me cri dessus ! Alors j'ai fait semblant d'être aveugle, expliqua rapidement la brune en clamant toujours son innocence.
-Ochako... »
Le rouquin soupira d'exaspération, encore. Si ces deux-là étaient déjà incontrôlables chacun de leur côté, qu'est-ce que cela donnerait une fois ensemble ? Kirishima n'allait pas tarder à le découvrir...
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Et comme le rouquin l'avait prévu, ils étaient incontrôlables. A chaque énervement de la part de Bakugo, la brune le narguait en lui envoyant diverses piques qui agaçaient encore plus l'autre adolescent.
Incontrôlables.
Heureusement pour Eiji, ils arrivèrent enfin devant la maison de la brune. Il se retourna vers Ochako, qui avait arrêté de lancer des piques au blond, et la vit avec un regard vide. Il savait que cette maison lui provoquait un dégoût sans nom. Il savait qu'elle se considérait elle-même pour une pute, qu'elle avait honte de son corps. Il savait que cette maison l'effrayait, qu'elle ne lui renvoyait que de l'amertume. Pourtant, elle ne voulait pas déménager, ou changer de chambre ou même de lit.
Il savait qu'elle avait été violée, dans sa propre maison.
Mais il ne comprenait pas pourquoi elle ne changeait rien.
« Ça n'aurait servit à rien. »
Lui avait-elle dit un jour. Mais que devait-il comprendre ? Elle ne voulait en parler à personne, ni à la police, ni ses autres amis, ni même à ses parents. Pourquoi ? Il ne comprenait qu'à moitié son choix. C'était pour cela qu'il n'en parlait à personne, ni même à Mina, sa petite-amie.
En sentant le blondinet se rapprocher d'elle, son visage s'illumina avant de se retourner vers lui et de lui dire au revoir. Elle embrassa la joue du rouquin puis rentra chez elle.
Quoi qu'il puisse se passer, Kirishima serait toujours de son côté. Même s'il devait trahir ses proches, Ochako restait plus importante que les autres. Et il se dit que pour elle, il aurait été prêt à tout. Car après tout, elle avait déjà assez souffert pour rien.
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« Je suis rentrée ! »
Une fois de plus, elle fut accueillie dans la joie et la bonne humeur de sa précieuse mère qui ne se gêna pas de l'embrasser avant de retourner aux fourneaux. A chaque fois, ça se passait comme ça. Puis elle, elle disparaissait dans sa chambre jusqu'au dîner.
Elle était une fille indigne, elle le savait et n'en éprouvait pourtant aucune honte. Elle adorait sa mère, croire le contraire aurait été chimère. Mais elle n'arrivait pas, le lui montrer aurait été erreur et regret pour Ochako. Car après tout, elle l'avait trahie de la plus horrible des manières. Certes, inconsciemment, mais même. Les mères savaient repérer toutes traces de tristesse chez leurs enfants, dit-on. Chimère, ironie, mensonge et illusion. Rien dans cette affirmation n'est vrai. Car il ne suffit que d'un sourire et d'un rire pour que le monde ne nous sourit de la plus horrible des manières. C'était ainsi, la société, le plan de ce monde. Aussi pourri soit-il aux yeux d'Ochako.
Elle était allongée sur son lit, sur le dos, comme lors de cette fameuse soirée. La seule différence, était que cette fois-ci, l'Uraraka était habillée. Son bras droit était posé sur son front et ses pupilles sans émotions fixaient un point invisible au plafond, comme si ce geste allait faire disparaître tous les monstres.
Ah...
Elle était folle, elle le savait. Elle était unique, elle le savait. Elle était mensonge et hypocrisie, elle le savait aussi. Ochako savait tout, elle était tout. Elle le savait. Mais avec deux événements traumatisants vécus, comment ne pas le devenir ? Tandis que l'un restait caché dans les tréfonds de son âme, l'autre ne ressortait de sa gorge qu'en une description enfantine et naïve. Ils étaient tous naïves pour croire une fille comme elle... Une fille aussi pourri de l'intérieur qu'elle...
Ochako était la beauté et la laideur à la fois. Elle s'en délectait.
Ochako était définitivement une mauvaise fille. Et qu'est-ce qu'elle aimait ça...
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« Tu veux encore de la purée Ochako...?
-Non, merci. »
Voilà à quoi se résumaient leurs rapports à table. Jadis, sa mère et elle était liées comme les deux doigts de la main. Sa mère avait tout fait pour la rendre heureuse et avait tout calculé au millimètre près. Mais elle avait fait une erreur.
« Ochako, tu as fait tes devoirs ?
-Oui papa ! »
C'était d'épouser cet homme. Hiro Fukuoka. Cet homme, elle le détestait de toute son âme. Il avait toujours été aussi... faux. Et sa mère n'y voyait que du feu. Leur portrait de famille était... pathétique.
Bien que devant les autres la brunette donnait la change, elle détestait son beau-père. Sa mère était naïve de croire qu'elle l'adorait, qu'il avait réussi à remplacer son défunt père. Naïveté. Tous ces sourires n'étaient que purs illusions, ces appellations "papa" lui donnait la gerbe tellement cet homme la dégoûtait. Mensonge, jusqu'au plus profond de ses entrailles. Mais elle souriait, aimablement, hypocritement, en souhaitant que tous ces hypocrites et tous ces naïfs aillent en Enfer. Qu'il comprenne enfin le mot "mort".
Il ne lui avait fallu que d'un minuscule argument sentimental et pourri pour garder le nom de son vrai père. Un simple :
« C'est pour me souvenir de papa ! »
Avait suffit pour leur susciter de la pitié. Minable... Ils étaient minables... Les autres pensaient qu'Ochako était devenue bien plus proche de son père. Elle riait dans leurs dos de leur bêtise. Oui, elle se marrait bien dans leurs dos... Le sourire hypocrite de l'autre gros porc à chaque fois qu'ils étaient en groupe lui donnait d'horribles hauts de cœur et elle s'empêchait de toutes ses forces de lui cracher à la figure. Littéralement.
Ah... Ochako détestait sa famille...
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« C'est bon, t'as ton argent ?
-Ouais, ouais, tiens et passe-moi la Cock ! »
Il prit la liasse de billet que tenait son client, compta rapidement l'argent avant de lui donner sa poudre blanche.
« Au plus Katsuki ! fit-il tout content.
-Ouais c'est ça, dégage ! »
Et il partit, le laissant là, avec sa poudre. Depuis combien de temps il faisait ça ? Il ne savait même plus. Il vendait de la drogue, c'était un dealer prometteur dans le domaine. Il ne consommait pas et préférait voir les autres sombrer dans l'indépendance que lui-même. Alors il n'avait jamais touché à ces merdes, comme il l'appelait. Et puis, ça se vendait bien. Alors il vendait.
C'était sa dernière commande ce jour-là, il avait encore de cette poudre blanche dans son stock mais il préféra rentrer que de chercher de potentiels acheteurs. Il avait gagné assez d'argent ce jour-là. Alors ce fut les mains dans les poches qu'il partit en direction de son chez lui.
Arrivé là-bas, il était entré dans la maison et avait claqué la porte derrière lui, comme à son habitude. Personne ne lui hurla d'arrêter. Ils en avaient pris l'habitude à présent.
A peine eut-il le temps de faire un pas dans la maison qu'une petite tête blonde sauta dans ses bras, l'enlaçant en le serrant de sa force de mouche.
« Nii-san !
-Salut poupée... »
Il sourit, de bon cœur en sentant le corps frêle de sa petite-sœur contre le sien.
Natsuki Bakugo, âgée de six ans et demi, était le petit monstre de la maison Bakugo. Adorable et manipulatrice, cette enfant était une ressource de problème à elle toute seule. Mais bon sang, qu'est-ce qu'ils l'aimaient cette gamine...
Elle avait tout hérité de leur mère. Du caractère au physique, bien que plus aimable, comme son "nii-san", comme elle l'aimait l'appeler. Mignonne à croquer, elle était la perle de Katsuki, sa poupée comme il aimait l'appeler. Elle était la personne la plus précieuse au blond, elle était sa petite-sœur.
« Les enfants ? Vous venez à table, on mange.
-Oui maman !! s'écria la petite fille toute heureuse. »
De ce fait, le frère et la sœur partirent en direction de la cuisine où se trouvait la table pour manger, manquant de place dans le salon. Là-bas, ils trouvèrent leur mère qui plaçait un rôti sur des dessous de plats. Elle leur sourit en présentant, fièrement, le repas du soir.
Mitsuki Bakugo était leur mère. Blonde, aux yeux de rubis. Ils tenaient tout d'elle. Du caractère explosif au physique avantageux.
Leur père n'était toujours pas rentré de son travail. Tant mieux, s'était dit Katsuki. Il ne le portait pas dans son cœur. Il avait beau être son géniteur, il ne l'aimait pas plus que ça. Il jeta un regard à sa mère qui découpait la viande avec une Natsuki plus qu'excitée à côté d'elle. Il remarqua rapidement une marque sur son bras.
« Encore un bleu... »
Il n'aimait définitivement pas son père. Aussi hypocrite soit-il. Devant les autres, ils faisaient semblant d'être une famille aimante et chaleureuse. Mais rien. Il n'y avait rien de cela.
Mensonge et hypocrisie définissait leur "famille". C'était ce qu'ils étaient. Un tableau, une peinture. Voilà ce qu'ils étaient. Des monstres de foires.
Il aimait sa mère et l'aidait autant qu'il le pouvait. Il l'aidait dans les tâches ménagères, les courses, pour s'occuper de sa poupée... Il l'aidait dès qu'il le pouvait. Il ne lui montrait jamais d'affection, ne faisait ni câlin, ni embrassades, mais essayait de lui prouver son amour dans d'autres domaines, afin qu'elle soit fière de lui.
Son père, il s'en fichait pas mal. Les seuls fois qu'ils se parlaient, c'était pour savoir comment se passait l'école, les notes, etc. Il ne lui demandait jamais ce qu'il avait envie de faire ou ne parlait jamais sur un autre sujet. Alors avec le temps, il avait appris à l'ignorer, puis à le haïr de toute son âme. C'était tout ce qu'il pouvait faire. Il n'était encore qu'un enfant après tout.
C'était pour le narguer qu'il s'était mis à vendre illégalement de la drogue. Il obtenait de bon résultat, malgré ses sautes d'humeurs, avait une bonne image... En contrepartie, il vendait de la drogue afin de ne pas embêter sa mère avec les problèmes d'argents. Et aussi pour narguer son père, en lui montrant qu'il décidait lui-même de ce qu'il faisait, bien que son paternel ne sache encore rien de son job à mi-temps. Et puis, il avait dix-huit ans et allait bientôt quitter le nid familial. Autant commencer à travailler maintenant.
C'est en discutant énergiquement que les trois Bakugo se mirent à manger et à discuter autour de la table.
Katsuki adorait sa mère et sa sœur. Elles étaient les femmes de sa vie. En contrepartie, il détestait son père. Qu'il crève en silence puis qu'il aille en Enfer.
~Kira, Kira~
Salut !! Et en voilà un autre comme promis ! La suite demain !
...
Oui, bon, j'ai rien à dire du coup...
A demain !
Motaku.
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