Caleb
Une calamité. Cette fille est une putain de calamité. Je l'ai observé la moitié de la soirée, et elle n'a pas cessé de se montrer maladroite. Ce n'est pas humain de l'être autant, elle fait exprès, je ne vois pas d'autres explications. Déjà, rien que son entrée dans le pub est une preuve de sa maladresse. Je n'ai pas mis longtemps à comprendre quelle genre de personne elle était, à savoir un boulet et une emmerdeuse, le genre de femme qu'il faut éviter ou elles vous créent des histoires en moins de cinq minutes. Cette conne m'a fait perdre une tournée d'une dizaine de bières, ce qui représente cinq litres d'alcool. Je me demande comment elle a fait pour se prendre le comptoir et se retrouver le tee-shirt trempée. Au moins, elle a une poitrine avantageuse. Tout n'est pas à jeter.
Toute la soirée, je me sens obligé de la surveiller, persuadé qu'elle va encore commettre une gourde. A chaque fois qu'elle prend son verre de bière dans ses mains, j'ai peur qu'elle le renverse, ou pire le casse. D'ailleurs, je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit du genre à boire de la bière. Les françaises sont pompeuses à souhait, chochotte, font des chichis pour rien, et boivent seulement des alcools de petites péteuses prétentieuses. Quand je suis allé à Paris, les femmes faisaient toutes attention à leur apparences, toutes bien habillées, maquillées à la perfection, pleines de dédain, arrogantes, sans sourire au cas où cela leur provoquerait une ride. Je déteste ce genre de femmes qui n'attache que d'importance à la superficialité.
Cette française là n'a pas l'air de l'être. Bien qu'elle soit maladroite, elle est plutôt pas mal. Ce n'est pas non plus un top modèle, mais je reconnais qu'elle a quelque chose en plus. Je ne saurais dire quoi, peut être son naturel ou son sourire franc, ou ses yeux clairs. Elle est mignonne, assez bien faite, malgré sa taille ne dépassant pas le mètre soixante, elle possède de belles jambes fines et un joli petit cul galbé. Elle a des atouts même si je reste persuadé que c'est un boulet de première catégorie, et qu'elle est certainement agaçante au plus haut point. Elle doit être le genre de filles à pleurer pour rien, qui n'a aucun caractère, et qui se laisse faire. Je sais qu'il vaut mieux éviter cette fille, et je prie pour que Noam ne la ramène pas souvent ici. Elle serait capable d'y mettre le feu involontairement.
La soirée se passe sans encombre pour le moment. Le pub est plein à craquer. Je ne sais plus où donner de la tête. Heureusement, ce soir nous ne servons pas à manger. Jack et moi sommes débordés, mais je ne vais pas m'en plaindre. Les affaires vont grimper et je pourrais m'agrandir comme je le souhaite. Hier, j'ai réussi à décrocher un rendez vous avec des investisseurs potentiels à Dublin qui sont intéressés pour mon projet d'ouverture d'un deuxième pub. Je dois visiter un local dans un mois avec eux sur place. Mais avant, je dois m'y rendre pour un entretien en emmenant avec moi les chiffres d'affaires du pub de Galway. Les mois de Mars et Avril ont été assez difficiles, je compte sur celui de Juillet pour renflouer les caisses. Mai et Juin ont été pas mal, mais pas suffisant. Avec le tourisme, je suis sûr que Juillet et Aout seront d'excellents mois.
J'ai eu de la chance ce soir, Daniel, le mari de ma soeur est venu nous donner un coup de main. Vu le monde, je suis heureux qu'il soit là. Bon, il n'est pas du tout du métier, mais il arrive à s'en sortir. Daniel est enseignant dans une université de la ville. Lui et Bonnie se sont rencontrés là bas. Il enseigne l'Histoire tandis que ma soeur est une spécialiste de la littérature étrangère. Je ne sais pas comment ils font pour avoir la patience d'enseigner à des étudiants en rute dont la concentration est très limitée. Je détestais les cours, et les profs que j'avais été si soporifiques que je m'endormais au bout de dix minutes. Bonnie et Daniel ont une patience incroyable avec leurs élèves, je les admire pour ça mais pour leur choix de métier. Pour rien au monde j'échangerai ma place avec eux. Travailler au pub est ce pour quoi j'étais fait.
- Bonsoir, Caleb, me lance une jolie brune.
Je ne me souviens pas d'elle ou de sa venue dans le pub. Je suis sûre qu'il s'agit de la première fois. Je me demande comment elle connaît mon nom. Son visage ne m'est pas inconnu, elle me dit quelque chose. Je n'ai quand même pas couché avec elle sans que je m'en souvienne ? J'ai beau avoir eu plusieurs conquêtes, je me rappelle toujours de leur nom et de leur visage. Ca ferait de moi un bel enfoiré si ce n'était pas le cas. Je la détaille rapidement dans sa moulante et courte robe bleu nuit, perchée sur quinze centimètres de talon. Elle est bien faite, mais son style vestimentaire m'indique clairement dans quelle catégorie de femmes elle se trouve.
Elle s'accoude au bar se penchant et me laissant une vue imprenable sur son décolleté assez plongeant. Ses intentions sont claires au moins.
- Tu ne te souviens pas de moi je suppose ? interroge t'elle légèrement vexée.
- Non...
- Je suis Aisling Levinson, nous étions dans la même classe au lycée, c'est fou ce que tu as changé depuis...
Aisling Levinson. Evidemment que je me souviens de ce nom. Cette fille était une vraie garçe au lycée, un cliché ambulant de méchanceté et de superficialité. Pourquoi est ce que je n'intéresse que ce genre de femmes ? Enfin au lycée c'était loin d'être le cas. J'étais grand et mince, plein de boutons et au lieu d'être le gars que toutes les filles veulent, j'étais celui dont on se moquait. Aisling faisait partie de ce groupe de filles méchantes qui se moquaient toute la journée des personnes qu'elles jugeaient impopulaires. J'ai détesté le lycée à cause de ces pimbêches cruelles et sans cervelles. En dernière année, j'ai changé physiquement et suis sorti avec une amie d'Aisling. D'ailleurs, si je me souviens bien, Aisling m'avait dragué. C'est dingue que je puisse me souvenir de trucs aussi inutiles.
- Je me souviens de toi, Aisling, tu n'as pas changé !
Et je suis sérieux. Ok elle a dix ans de plus, mais son physique de bimbo est le même. Je suis certain qu'elle remercie chaque jour le ciel l'existance du maquillage. L'expression pot de peinture prend tout son sens avec elle. Le matin, elle doit être une tout autre personne. Aisling sourit comme si je venais de lui faire un compliment.
- Tu veux boire quelque chose ?
Je sais qu'elle n'est pas vraiment là pour boire, mais ça m'est égale, je pense à mon chiffre d'affaire avant tout.
- Tu aurais un havana ?
- Non, je ne fais pas de... cocktail ! je réponds agacé.
Un Havana. Qu'est ce que c'est que ce nouveau cocktail à la con ?! Elles me gonflent ces femmes qui demandent un cocktail qui contient à peine d'alcool et qui coûte une blinde. Elles se donnent tous un genre à boire des verres plus colorés les uns des autres parce que c'est la mode et bien vu d'ingurgiter ces conneries. Au bout de trois verres, elles font semblant d'être émechée pour avoir l'excuse de " j'ai fait une connerie parce que j'ai trop bu " ou " j'ai ramené un mec chez moi à cause de l'alcool ". Elles me font tellement pitié.
- Tu devrais en faire, dans les bars où je suis allée ils sont très populaires !
- Ce n'est pas ce que je veux dans mon bar ! je réponds catégorique. Qu'est ce que je te sers ? insisté je impatient.
- Oh... euh... Un soda, n'importe lequel ira...
Je lui sers un soda sans la regarder. Autant qu'elle comprenne de suite que je ne suis pas intéressé par elle. Je ne suis pas d'humeur à rentrer accompagné cette nuit. Je n'ai pas la tête à penser au sexe. Tant que les affaires ne seront pas au beau fixe, je crois que je ne serai pas capable de m'envoyer en l'air, bien que cela me ferait du bien. Je suis beaucoup trop tendu en ce moment.
- A quelle heure est ce que tu finis, Caleb ? demande Aisling pleine d'espoir dans les yeux.
- Tard.
- Oh... Ce serait cool de... Enfin, est ce que ça te dirait qu'on aille boire un verre ensemble la semaine prochaine ? Ensuite, on pourrait aller chez moi et..
- Je ne suis pas intéressé, Aisling.
- Vraiment ? s'étonne t'elle.
Encore une qui n'a pas l'habitude qu'on lui dise non. Aisling me regarde outrée en se levant de son tabouret. Je m'attends à recevoir une nouvelle gifle mais elle se contente de me lancer un " gros con " et quitte le pub. Je n'ai aucun souci pour elle, Aisling trouvera un autre homme pour partager son lit ce soir et les autres. Elle oubliera rapidement mon refus de m'envoyer en l'air avec elle. Elle ne me l'a pas dit explicitement, mais je ne suis pas débile, elle voulait ma queue. Je ne peux pas lui en vouloir, ma queue est juste parfaite et je sais très bien m'en servir. Seulement, elle mérite un peu de repos après ces derniers mois où je n'ai pas cessé de l'utiliser.
Je remarque que la française flirte avec Liam, un des amis de cette hypocrite de Sienna. La naïveté de cette fille va la conduire tout droit dans le lit de cet enfoiré de Liam. Il va lui faire son beau discours à coup de compliments clichés et débiles, et elle va tomber dans le panneau la tête première. Le sourire qu'elle lui fait montre clairement qu'elle est déjà séduite. En plus d'être maladroite, elle est stupide et je suis persuadé qu'elle croit encore au Prince Charmant et au grand amour. A gerber. Je l'observe à rire aux blagues de Noam, à boire avec lui à l'autre bout du comptoir, elle ne joue pas avec lui et ne semble pas être le genre de personne à profiter des autres. Noam lui fait signe de venir danser avec elle. La française refuse avant de se lever maladroitement et de percuter un mec qui lui renverse son verre sur elle. Sur ma chemise.
Putain ce n'est pas vrai. J'arrive pas à le croire, comment fait elle pour autant être un boulet ? Elle ne fait attention à rien, ce n'est qu'une pauvre cruche légèrement alcoolique sur les bords. Je maudis Noam pour avoir fait débarquer cette fille catastrophique dans nos vies. Elle se précipite dans les toilettes pensant certainement pouvoir enlever la bière sur ma chemise, mais c'est impossible. Elle va me la flinguer encore plus. Je fais signe à Jack de s'occuper du comptoir seul cinq minutes, et me dirige vers les toilettes pour récupérer ma chemise. Son tee-shirt ne doit plus être mouillé, elle peut bien le remettre.
Je me poste devant la porte des toilettes attendant qu'elle en sorte. Au bout d'une bonne dizaine de minutes, la française sort enfin. Elle se stop net et écarquille les yeux en me découvrant devant elle. Si je n'étais pas aussi agacé par sa maladresse, je pourrais facilement rire de la tête stupéfaite qu'elle a en ce moment. Avec les néons du couloir, je constate que ses yeux sont gris vert, mais je suppose qu'ils sont beaucoup plus gris que vert. Ils sont accentués par de longs cils bruns maquillés de mascara noir, l'innocence qui traversent ses yeux est assez perturbant. Je baisse mon regard sur la chemise mouillée et suis de nouveau envahie par l'agacement.
- Tu ne fais vraiment attention à rien ! je balance sur les nerfs.
- Ce n'est pas ma faute, tente t'elle de se justifier.
- T'as quel âge pour rejeter la faute sur les autres, douze ans ? Tu ne respectes rien alors assume tes conneries, je rétorque sur un ton sec.
La colère qui traverse ses yeux me fait un effet étrange dans le pantalon. Je ne suis quand même pas excité par le boulet qu'est cette fille ?
- Non mais pour qui tu te prends ?! s'énerve t'elle. J'suis pas une gamine !
Le ton qu'elle emploie me montre qu'elle n'est pas bien mature non, et surtout pas sûre de ce qu'elle affirme. Son petit accent français est plutôt agréable à entendre bien. Je me demande quelle âge elle a, sûrement vingt ans, c'est une gamine.
- Permet moi d'en douter, tu respires l'immaturité, je lance méprisant.
- Va te faire voir, tu ne me connais pas espèce de crétin !
Je souris amusé qu'elle ose m'insulter. Qui lui a appris à insulter dans une autre langue ? Cette insulte a une consonnance mignonne dans sa bouche.
- Et ça ne m'intéresse pas de connaître une fille comme toi ! je crache sèchement.
Elle se tait d'un coup. Je l'ai vexée. Je reconnais y être allé fort, mais c'est plus fort que moi, cette fille m'insupporte. J'ai horreur des filles naïves. Putain j'y crois pas, elle a les larmes aux yeux. En plus d'être maladroite, agaçante et naïve, c'est une pleurnicharde. Sérieusement, personne de normalement constituée pleure pour ce que j'ai dit. Elle doit être un peu trop sensible et d'une susceptibilité énervante.
- Ne me dis pas que tu vas pleurer ?! je me moque sans auxune pitié.
J'explose de rire uniquement pour la provoquer encore plus. Je ne sais pas ce qui me prend à me montrer odieu avec elle, j'ai sûrement envie de lui faire payer son renversement d'une tournée de bière, et de son manque de respect sur mes propres affaires. La française se resaisie, croise les bras contre sa poitrine sûrement moulée dans son soutien gorge noir. J'ai pu l'apercevoir quand son tee shirt blanc s'est retrouvé trempé.
- Pleurer à cause de toi, jamais ! réplique t'elle sur les nerfs.
- Ca arrivera un jour ou l'autre ! Je suis persuadé que tu es comme ces filles qui chialent pour un rien...
Bordel, mais pourquoi je suis aussi méchant ? Ma soeur a raison, je ne sais plus bien me comporter avec une femme. Je suis sur le point de m'excuser quand la française balance furieusement :
- Tu sais quoi, reprend la ta putain de chemise !
- Quoi ? je demande sans comprendre.
Elle se met à déboutonner la chemise en me fusillant du regard. J'arrive pas à croire qu'elle est en train de l'enlever devant moi sans aucun gêne. Elle est déterminée à me rendre la chemise, certainement pour ne plus avoir à faire avec moi. Je n'en perds pas une miette, je ne peux pas détacher mon regard de ses mains dont les doigts enlèvent les boutons l'un après l'autre. Quand je perçois une bride de son soutien gorge, je sens mon sang tambouriner dans mes temps, ma gorge s'assèche, je deviens à l'étroit dans mon caleçon. Elle s'efforce de rester digne devant moi, de ne pas tressaillir. Elle se met presque à poil devant moi, mais le fait sans aucun complexe, ce qui la rend très sexy.
Une fois la chemise enlevée, elle me la tend haussant un sourcil. Je la prends la main tremblante. Toute mon assurance s'est envolée. La française me dévisage tandis que mes yeux sont bloqués sur sa poitrine plutôt avantageuse, et qui je suis certain est douce et ferme.
- Quoi ? Tu veux aussi mon soutien gorge ? balance t'elle sèchement.
Incapable de répondre, la française perd patience, lève les yeux au ciel et me passe devant. Elle lâche un petit " crétin " mais en français cette fois. Elle ne va quand même pas... Et si. Elle traverse le pub en soutif sous les sifflements des autres clients qui l'applaudissent pour certains, et la matent sans s'en cacher. Liam a l'air de beaucoup apprécié le spectacle. Elle prend la veste de Noam, lui chuchotte quelques mots à l'oreille et quitte le pub la tête haute. J'en reviens pas qu'elle ait osée traverser le pub en soutif uniquement pour ne pas avoir à porter ma chemise une seconde de plus. Elle a du cran la petite française, je ne peux pas lui enlever ça. Sans alcool, je ne pense pas qu'elle aurait été capable de le faire.
Dès qu'elle passe la porte, Noam déboule devant moi, le regard noir.
- Qu'est ce que tu as fait ? m'accuse t'il.
Je souffle. C'est tout lui ça, à vouloir défendre corps et âme les personnes dont il s'est entiché. Je vais avoir droit à un sermon à une heure du matin à cause de la française qui est quand même la fautive dans l'histoire.
- Ne commence pas, Noam, je soupire. Cette fille est une vraie calamité, et elle a flingué ma chemise ! me défendé je comme un enfant pris sur le fait.
- Oh je t'en prie, Caleb, ce n'est qu'une chemise, tu l'emmènes au pressing et ça ira ! Cesse de te comporter comme un enfant, et surtout comme un gros con. Faye est une fille géniale, drôle et intelligente !
- On ne doit pas parler de la même fille, je réplique injuste. Elle est agaçante, susceptible et d'une maladresse hors catégorie !
- Elle t'a surtout tenu tête et ça tu ne le reconnais pas !
- Elle a du cran, mais elle peut remercier l'alcool qu'elle a bu... Sérieux, c'est humain de boire autant ? Franchement Noam, tu ne ramènes que des boulets dans nos vies...
- Je t'arrête de suite, je l'aime beaucoup alors tu n'as pas intérêt à te comporter comme un enfoiré avec elle !
Et il me laisse là, retournant vers ses amis. J'ai très bien compris où il veut en venir avec sa petite mise en garde. Il sait que j'aime quand une fille me remette à ma place, il voit au delà de mes sarcasmes et mes critiques envers sa petitte protégée. Généralement avec les filles comme elle, je prends un malin plaisir à jouer au jeu de la séduction parce que contrairement aux autres elles ne cèdent pas facilement, et il n'y a rien de plus excitant que le jeu. J'ai abandonné ces petits jeux en me rendant compte du mal que je pouvais faire aux femmes, puis la plupart ont fini par s'attacher, ce que je déteste. Noam craint pour la petite française. Si je me comporte comme un enfoiré avec elle, il pense qu'elle repartira en France. De toute façon, un jour ou l'autre elle rentrera, alors aujourd'hui ou dans six mois n'a aucune imortance pour moi.
Je suis certain qu'il a déjà prévenu sa petite protégée de se tenir loin de moi. Il a du lui dire que j'étais le grand méchant loup, que je n'étais qu'un enfoiré voire pire avec les femmes. J'adore mon demi frère mais il a tendance à me faire passer pour un homme que je ne suis pas. J'ai conscience de paraître ronchon et méchant, mais je ne peux pas me montrer sympathique et agréable avec une personne que je ne connais pas. Cette Faye est sans doute comme il le dit, mais ça ne m'intéresse pas d'apprendre à la connaître. Puis, je suis sûr et certain qu'elle ne remettra pas un pied dans mon pub. Elle va vouloir me fuir comme la peste, et j'en suis absolument ravi. Pas besoin d'un boulet dans mon entourage.
Le reste de la soirée se passe sans encombre. J'ai laissé Daniel et Jack rentrer m'occupant tout seul de la fermeture. Je suis très satisfait de la recette de cette soirée. A chaque fois que je ferme le pub, je me sens obligé de compter la caisse sans attendre le lendemain. J'ai besoin de savoir si je suis dans le rouge ou dans le vert, et ce soir je suis carrément dans le vert. Si je continue à faire autant de profit, il est certain que mes projets vont aboutir rapidement. Avant de regagner mon appartement qui se situe au dessus du pub, je range et nettoie passant derrière Jack. Ce n'est pas par manque de confiance que je fais cela, mais parce que je suis quelque peu soucieux de la propreté de mon bar. Maniaque penserez vous, je crois l'être un peu.
Je remarque derrière le comptoir qu'un gilet et un portable ont été posé par Jack. Ce gilet rouge me dit quelque chose. Je prends le portable dans les mains et le déverrouille pour savoir à qui il appartient. Sérieux, qui oublierait son portable ici sans s'en rendre compte ? Je trouve très vite la réponse quand je vois la photo de fond d'écran qui met en scène la française avec deux petites filles aux cheveux blonds. Elles tirent toutes les trois la langue. Je leur trouve une certaine ressemblance, peut être qu'il s'agit de ses petites soeurs, ou de ses nièces. J'arrive pas à croire qu'elle ait oubliée son portable. Elle a filé tellement vite du pub qu'elle n'a pas pensé à son téléphone. Un vrai boulet.
Je ramène ses affaires dans mon appartement sans oublié son tee-shirt qui sent la bière à trois kilomètres. Je le fourre dans la machine avec ma chemise en espérant pouvoir rattrapé sa maladresse. Une fois couché, je suis piqué par la curiosité et décide de fouiller dans le portable de la française. Après tout, elle n'a pas mis de code, c'est de l'incitation à regarder. Elle a reçu un tas d'appels et de messages de sa famille, enfin je suppose que ce sont tous des membres de sa famille. Je parcours les photos de sa galerie faisant connaissance avec son entourage, ce qu'elle aime, à savoir les paysages de mon pays. Elle a visité peu de lieux, mais a pris le temps de capturer chaque paysage qu'elle a vu. Faye a l'air d'avoir un tas d'amis et d'être appréciée. Ils sont tous aveugles, je ne vois pas d'autres explications.
Certaines photos me font sourire, du moins sa joie de vivre dessus est contagieuse. Je constate qu'elle est souvent avec une femme brune, assez jolie, c'est sûrement l'autre française. Je remonte assez loin découvrant des photos d'elle et de son petit ami, ou ex, en train de s'embrasser, de se regarder plein d'amour, du moins elle le regarde avec amour, lui c'est beaucoup moins flagrant. Je ne sais pas bien pourquoi je suis aussi curieux sur ce qu'est la vie de cette française. Elle ne m'intéresse pas, et pourtant je veux savoir qui elle est. J'hésite une seconde à parcourir ses messages, mais mon doigt appuie tout seul sur l'icône des messages. Son père lui écrit beaucoup. Je comprends quelques mots grâce aux cours de français au lycée et à Bonnie qui le parle couramment. Ils ont l'air d'être très proches, il la surnomme même Petite Fée, ce qui est ridicule.
Un dénommé Nathan lui envoie un tas de messages dont elle ne prend pas la peine de répondre. Apparemment, il est désolé de quelque chose. Cet abruti a du lui faire du mal et veut se faire pardonner. C'est peut être à cause de lui qu'elle a décidé de partir pour l'Irlande. Je comprends mieux, la petite française a fui son pays pour ne pas avoir à affronter ce Nathan. Pathétique et lâche. Elle a aussi reçu deux trois messages de ce cher Liam. Comme je l'ai deviné, il a fait d'elle sa nouvelle proie et il ne va pas lâcher avant qu'elle cède, ce qu'elle fera forcément. Il lui sort des phrases à deux balles pour la séduire, lui propose même un rendez vous dans un restaurant mercredi soir. Cette conne va sûrement accepter, il passera à l'attaque et ne fera qu'une bouchée d'elle.
Sans m'en rendre compte, je tape une réponse et envoie :
" Je ne suis pas intéressée. N'insiste pas. Faye. ".
J'efface les messages pour ne pas qu'elle tombe dessus quand elle viendra chercher son portable. Je ne regrette pas l'avoir fait, de m'être fait passer pour elle. Je lui évite une petite humiliation et déconvenue avec cet enfoiré qu'est Liam. Beaucoup pourrait penser que je suis un connard de me permettre de fouiller dans sa vie intime, mais ça m'est complètement égale. J'ai toujours dit que je n'étais pas un enfant de coeur. Cette fille est un boulet, elle est chiante et agaçante mais elle ne mérite pas de se faire prendre pour un vide couilles par un mec comme Liam. Je pose le portable sur ma table de chevet, et m'endors en ayant hâte d'affronter une nouvelle fois Petite Fée car je sais qu'elle viendra demain et notre échange sera électrique.
Je crois que je vais adorer reprendre le jeu.
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