Chapitre 1


India

Le temps. Voilà la seule chose qui guérie n'importe quelle plaie. Enfin c'est ce que tout le monde dit. Mon père se le répète constamment depuis la mort de ma mère. Ça en devient pathétique par moment. Le temps ne guérie rien, il t'apprend juste à vivre avec.

C'est ce que je me suis répétée durant toute une année avant de craquer et de revenir là où tout a commencé, dans cet appartement. Il me rappelait tellement de souvenirs que je n'avais jamais osée y retourner. Jamais jusqu'à aujourd'hui.

Les doubles des clés ne quittaient pourtant jamais mon tiroir, pas depuis un an du moins. Je les ai précieusement gardées malgré moi car après tout, cet appartement représentait beaucoup pour moi.

J'y ai vécu des moments qui ont littéralement changé ma vie en bien mais aussi en mal. Des moments qui m'ont marqué à jamais.

Cette année-là, j'ai découvert ce que vivre pleinement sa vie signifiait vraiment. Grâce à elle. Cette fille qui m'a apprise autrefois à aimer et à découvrir le monde qui nous entourait. J'ai su ce que pleurer voulait réellement dire à ce moment-là. J'ai vécu presque toutes mes premières fois avec elle. Les bonnes comme les mauvaises.

Je pense que dans le fond, j'ai su à la seconde où je l'ai aperçu, que ça arriverait. Ce ne sont pas les mots qu'elle a dit, ou des choses qu'elle a faite. C'est les sentiments que j'ai ressenti la première fois que j'ai remarqué l'impact qu'elle avait dans ma vie.

Et le truc le plus fou, c'est que je ne sais pas si j'arriverai à les ressentir de nouveau, je ne sais même pas si je devrais. Je ne sais même pas si je le veux vraiment. Je savais que son monde était trop rapide pour moi. Elle était mille et une chose à la fois. Si belle mais si cruelle. Pourtant je voulais y croire, de tout mon être. Pour la première fois de ma vie, j'étais prête à tout pour quelqu'un. Tellement que je me suis perdue dans son monde comme dans le mien.

Je me souviens de cette nuit-là, où je me suis vraiment posé des questions, réfléchissant au sens de ma vie. Un soir d'hiver comme les autres, à une exception près, cette fois ci je n'étais pas seule. Elle était là, effleurant de temps en temps mon bras, juste à côté de moi. C'est comme si elle voulait constamment me rappeler qu'elle était là, à mes côtés.

J'ai su à ce moment-là qu'elle serait la seule exception, c'était comme une évidence. Ça m'est apparu en plein visage sans que je puisse faire quoi que ce soit. Je crois qu'au fond je suis contente de m'en être rendu compte trop tard. Je sais que dans le cas contraire j'aurais fui, le plus loin possible. Puisque malgré tout, c'était inhabituel pour moi.

Après tout, j'ai toujours cru aimer les garçons et non pas les filles. Je ne me suis pas réveillée un jour en me disant « Bon maintenant j'aime les filles ! ». Non, ça ne s'est pas passé comme ça. Elle a été l'exception depuis le début.

Le jour où j'ai rencontré cette fille j'étais supposé passer à l'étape supérieure dans ma relation. J'étais supposé n'être attirée que par les garçons également, surtout par mon copain de l'époque mais elle a sans le vouloir été la seule exception. Elle a été ma seule exception.

J'avais juste peur de ne pas recevoir de l'amour en retour. Est-ce si irrationnel ? On ne sait jamais ce qu'il se passe chez l'autre. À quoi il pense ? Suis-je assez bien ? Est-ce que je lui suffis ? Non, parfois on n'obtient jamais de réponses à ces questions. Parce que parfois l'amour peut d'un simple mot briser des relations pour toujours.

Je l'ai aimé. Et encore aujourd'hui je crois que je suis toujours autant amoureuse d'elle malgré tout ce qu'il s'est passé. Quand on a commencé à se fréquenter ce n'était pas par plaisir mais par obligation. Après tout elle voulait me voler mon meilleur ami, Gabriel. Nous étions en Terminale à l'époque et nous étions déjà de parfaites opposées. L'ange contre le démon, et dans mon cas je ne sais même plus si j'étais réellement un ange.

- India, tu veux qu'on y aille ? Tu n'as pas l'air bien.., me demande prudemment Gabriel.

Je me suis retournée pour le regarder. Il devait avoir une tête de plus que moi, brun avec les yeux gris -vert. Notre amitié était sans aucun doute platonique après 19 ans à se supporter.

- Tu sais, j'ai toujours cru quand revenant ici j'aurai pu.. Je ne sais pas, me dire que tout ira bien, je déclare à mon ami.

-Indy..., marmonne Gabriel.

Il utilise toujours ce surnom dans des situations délicates soit quand il est triste, parfois déçu ou quand il s'inquiète tout simplement pour moi. Mais à ce moment précis, je pense que les trois raisons étaient réunies.

Je crois que quand tu essaies le plus d'oublier, tous les souvenirs resurgissent, comme des flashes. Tout revient. Mais pas cette personne. Non, elle ne reviendra pas, dis-je en regardant autour de moi comme pour me rappeler de chaque instant vécu dans cet appartement.

Je marche jusqu'à la fenêtre en regardant dehors. Il pleut. C'est magnifique. Je pose alors ma main contre la fenêtre glacée. Inconsciemment, cela me rappelle des souvenirs, de beaux et tristes souvenirs. Je sourie à cette pensée.

Oui, tous les souvenirs reviennent mais pas cette personne qu'on attendra quoi qu'il arrive.

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Hey ! 

Un chapitre assez court je sais, mais c'est juste le temps de poser l'intrigue :p 

Alors vous en pensez quoi ? *_* Vous avez changé d'avis en ce qui concerne la question : de qui elle est la fille ?

Bisous  ❤ ❤ ❤ ❤


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