Chapitre 1 : La rancœur, toujours


Gauche, droite, se baisser, crochet, uppercut, recommencer. Gauche, droite, se baisser, crochet...Jace secoua la tête et soupira lourdement comme si toute la peine du monde venait de s'abattre sur ses épaules. Accoudé au chambranle de la porte qui menait à la salle d'entraînement, le Chasseur d'Ombre aux cheveux blonds dorés observait son parabatai avec une infinie tristesse. D'ordinaire, lorsqu'il regardait le noiraud s'entraîner, il en ressentait de l'admiration, de la joie. Il ressentait jusque dans leur lien toute la passion, la détermination et l'envie de son aîné de bien faire, de mieux faire. Souvent, il finissait par le rejoindre et tous deux s'entrainaient ensemble, comme un seul homme, une seule âme, jusqu'à ce que la sueur ne coule de leur front et qu'Isabelle ne les envoie prendre une douche en pestant lourdement et promettant de les empoisonner avec un dîner s'ils ne s'empressaient pas de changer d'odeur. Mais tout ça, les éclats de rire, les moments en famille, les sorties, les entraînements en duo...Tout, absolument tout avait disparu. Jace ne se souvenait plus de la dernière fois où il avait vu son frère de cœur sourire sincèrement, et non pas de l'un de ses sourires de convenance qu'il affichait aux yeux de l'Enclave en prétendant que tout allait bien. Car il était là, le problème : Alec n'allait pas bien, pas bien du tout même. S'il faisait mine de s'en sortir, Jace, lui, connaissait par cœur son parabatai. Plus que ça, même, il ressentait tout ce que le noiraud pouvait éprouver, et ce n'était pas beau à voir. Certes, le plus vieux des Lightwood continuait à s'entraîner, à manger, à diriger l'Institut, à assister aux réunions, à rencontrer différents représentants du Monde Obscur pour assurer la paix, mais ce n'était pas comme avant. Il n'y avait plus de vie en lui, plus de feu dans son cœur, plus aucune étincelle dans ses yeux. Alec était comme mort de l'intérieur. Il ne riait plus, ne souriait plus, ne vivait plus. Le Nephilim était devenu un être froid, rancunier, s'emportant régulièrement, parfois même pour des broutilles, même contre sa propre famille. Un être qui ne fonctionnait plus avec son cœur mais avec sa tête sans se préoccuper de ce qu'il pouvait ressentir lui-même, ne suivant que sa logique et rien d'autre. Et bien que ce qu'il était devenu faisait plus de mal à Jace et Isabelle qu'aucun d'eux ne l'admettrait jamais, tous deux s'accordaient à dire qu'Alec s'en sortait admirablement bien, vu l'état dans lequel il se trouvait.

Le dernier Herondale se souvenait encore de ce soir-là, avec la plus vive des douleurs dans sa mémoire et dans son cœur. Un peu plus d'un an auparavant, il se rappelait avoir assisté à une réunion avec Alec, Isabelle, et d'autres membres de l'Enclave pour une ratification des Accord. Le noiraud s'était battu bec et ongle pour accorder plus de droit aux membres du Monde Obscur, notamment celui d'édifier un bâtiment non sanctifié pour accueillir une délégation vampire à Alicante ou encore celui de permettre aux sorciers qui le souhaiterait de faire une demande au Labyrinthe en Spiral et au Conseil de l'Enclave pour accéder à Alicante par des Portails personnels et ainsi faciliter la communication entre sorciers et Nephilims qui coopéraient ensemble depuis plusieurs siècles déjà. La réunion s'était terminée un peu tardivement, mais si Alec n'avait pas eu gain de cause pour les Portails, les membres de l'Enclave avaient promis la création d'un lieu non sanctifié pour une délégation vampire. L'inauguration s'était d'ailleurs faite avec certains membres de l'Hôtel Dumort. Tout le monde avait été invité, et tout le monde était venu. Tout le monde, sauf Magnus. Parce que Jace se souvenait aussi que moins d'une heure après son départ de l'Institut pour rentrer chez lui, son meilleur ami était revenu, détrempés par la pluie et sanglotant de toute son âme, le corps tremblant et le cœur en lambeau, sa valise à la main. Le noiraud, trop éffondré pour parler, avait été incapable d'expliquer ce qu'il s'était passé, et Magnus avait refusé de décrocher son téléphone et d'ouvrir sa porte lorsque le blond avait cherché à le contacter pour savoir ce qui avait pu se passer pour qu'il retrouve son parabatai dans cet état de détresse. Ce ne fut que le lendemain que Jace apprit l'horrible vérité de la bouche d'Alec qui avait fini par tout lui raconter, de l'attitude de Magnus à leur rupture précipitée. Le noiraud avait passé les semaines suivantes au lit, à pleurer et à dormir par intermittence, s'alimentant à peine et dépérissant rapidement. Jace et Isabelle, inquiets pour lui, avaient tenté de parler à Magnus, mais soit le sorcier refusait de leur parler, soit il se montrait condescendant, ignoble et terriblement méchant et blessant dans ses paroles. Lorsqu'ils eurent compris qu'ils ne le feraient jamais changer d'avis, le frère et la sœur de cœur aidèrent Alec du mieux qu'ils purent. Frère Enoch fut même appelé à la rescousse et passa plusieurs heures avec le noiraud à parler de ce qu'il ressentait.

Au fil des mois, le Chasseur d'Ombre aux yeux cobalt avait fini par remonter la pente, à sortir de son lit et à reprendre ses activités quotidiennes. Ils parlaient peu, et encore à ce jour il n'ouvrait pas souvent la bouche, mais au moins reprenait-il vie. Enfin, ça c'était ce que Jace croyait. En réalité, le blond avait fini par comprendre que son parabatai s'était simplement résigné. La blessure était toujours là, toujours à vif et saignant abondamment de jour en jour; elle était tout simplement enfouie profondément et Alec tâchait de l'ignorer comme il le pouvait en se voilant la face. Jace avait fondu en larme le jour où il avait finit par comprendre, quelques mois plus tôt, que celui qui partageait son âme n'irait jamais mieux, qu'il ne tournerait jamais la page, et qu'il finirait sa vie sans doute seul et dans la colère et la douleur les plus totales. Sans Magnus. Le Chasseur d'Ombre aux yeux de miel soupira donc en secouant la tête et s'avança lentement vers son meilleur ami qui, s'il l'avait entendu s'approcher, faisait mine de l'ignorer. Concentré sur son sac de frappe, ses orbes cobalts étaient fixés sur sa cible qu'il martelait de coups, quitte à s'en faire saigner les poings. Le dernier Herondale remarqua d'ailleurs que les bandages blancs dont le noiraud s'enveloppait les poings avant chaque entraînement étaient tâchés de gouttes carmin, et pourtant Alec ne semblait pas s'en soucier le moins du monde. Jace voulut s'approcher, poser une main sur son bras pour l'en empêcher, mais la détermination dans les yeux de son parabatai l'en empêcha. Plus encore, les larmes qu'il tentait en vain de cacher le clouèrent sur place. L'esprit d'Alec était loin, bien loin de leur salle d'entraînement, il le savait. Le sac de sable qu'il frappait encore et encore de toute sa fureur et de toute sa hargne n'en était plus un, mais sans doute bien le visage à la peau caramel et aux yeux dorés de son ancien compagnon qui l'avait chassé de sa vie comme s'il ne représentait rien. Sans qu'aucun des deux ne s'y attende, un sanglot douloureux échappa au plus vieux et Jace ne put que regarder, impuissant, son meilleur ami fondre en larme et s'acharner toujours plus sur son sac de frappe qui finit par se décrocher, éventré sous la force des coups du Nephilim. Tombant à genoux, Alec frappa, encore et encore, le corps secoué de sanglots. Le blond retint ses propres larmes et s'agenouilla avec son frère de cœur pour l'enlacer et le serrer en lui murmurant des paroles apaisantes à l'oreille.

- Arrête...Alec, arrête, s'il te plaît...Ce n'est pas lui...Ce n'est pas lui...S'il te plaît..., répéta-t-il encore en prenant les mains de son meilleur ami dans les siennes pour l'empêcher de se servir de ses poings contre tout ce qui pourrait lui passer sous la main.

Laissant tomber les armes, l'aîné des Lightwood pleura tout ce qu'il put sur l'épaule de son parabatai qui n'avait de cesse de lui répéter que tout allait bien, qu'il était aimé et en sécurité à l'Institut, et que le passé était derrière lui à présent. Certes, ça n'aiderait pas à refermer la blessure, mais ça pouvait au moins apaiser son cœur pendant quelque temps. Jace ne su combien de temps il resta là à tenter de calmer les pleurs de son meilleur ami. Toujours est-il qu'Alec se calma bel et bien, jusqu'à simplement fixer le vide d'un œil terne, perdu dans le vague. C'était fini, l'épisode de chagrin, de rare humanité où il s'ouvrait encore était terminé, ne laissant plus derrière lui que le Alec froid et logique qu'Isabelle et lui avaient appris à connaître, bien à leurs dépends. Le noiraud poussa un profond soupire et se releva en souffla un "merci" à peine audible à Jace avant d'annoncer qu'il allait prendre une douche et qu'il attendait sa soeur et sa parabatai en salle de réunion d'ici la demie heure qui suivait pour une affaire urgente. Le blond attendit qu'il soit sorti de la pièce pour pousser à son tour un profond soupir de fatigue et de lassitude. Son parabatai lui manquait terriblement, et il ne savait quelle émotion avait fini par prendre le dessus dans son cœur émietté : la peine de voir son meilleur ami souffrir ainsi ? La solitude, d'avoir en partie perdu celui qui était son frère d'âme ? Ou la colère contre Magnus pour avoir fait voler leur vie à tous en éclat ? Aucun d'eux n'avait prononcé le nom du sorcier depuis plus d'un an, et la simple pensée de ce dernier réveilla en Jace une colère à égale mesure du chagrin que pouvait ressentir Alec. L'immortel avait brisé le cœur de son parabatai, détruit sa vie, effacé chez lui toute trace de joie et de bonheur. Alec avait vécu des années dans le placard, des années à brider sa personnalité, à réfréner ses envies et ses rêves pour faire plaisir à l'Enclave, pour faire plaisir à sa famille, et à peine avait-il pu se libérer de ses chaînes que l'immortel aux yeux de chat brisait sa vie en un millier de petit morceau. Et le pire c'était que personne n'avait rien vu venir : ni Jace, Isabelle, ni Alec. Rien ne laissait à présager la tournure des événements qui étaient pourtant venus obscurcir leur quotidien, et le silence de Magnus et des autres sorciers ne leur permettait pas d'avoir de réponses aux questions qu'ils se posaient. Serrant les poings de colère face à ces injustices, Jace donna un violent coup de pied dans le sac de sable éventré qui gisait au sol comme un corps dans une mare de sang, et il ne regretta pas un seul instant de s'imaginer qu'il aurait pu s'agir de Magnus Bane : si seulement il avait pu le tuer de ses mains...

Sans un regard en arrière pour la victime de leur désespoir, le blond rejoignit d'un pas pressé la salle de réunion, ne souhaitant pas ressasser plus longuement les sombres pensées qu'il n'avait que trop tendance à ruminer. Dans la dite-salle, il vit qu'Isabelle l'attendait déjà et la jeune femme lui apprit qu'elle avait croisé Alec au détour d'un couloir et qu'il lui avait demandé à elle aussi de le retrouver pour une réunion d'urgence. Jace s'installa à ses côtés en soupirant lourdement, se laissant tomber dans un fauteuil, un bras couvrant ses yeux comme une drama queen de théâtre, ce qui fit ricaner gentiment la plus jeune des deux. Le blond retira son bras et haussa un sourcil dans sa direction. Après un regard rapide vers la porte pour s'assurer que son frère de cœur n'arrivait pas, il se pencha vers Isabelle.

- Tu crois qu'il veut nous parler à propos de...enfin...tu sais qui...

- Je ne pense pas, soupira la ja jeune femme en haussant les épaules. Il aurait été furax si ç'avait été le cas et on s'en serait rendu compte immédiatement...Non, je pense juste qu'il s'agit de l'Enclave, pourquoi ?

- Je l'ai rejoint en salle d'entraînement, expliqua le dernier Herondale en se renfrognant dans son fauteuil. Il s'est complètement effondré après avoir carrément assassiné son sac de frappe !

- Assassiné le sac de frappe ? Sérieusement ?

- Si tu ne me crois pas, va voir par toi-même : il gît encore sur le sol, complètement éventré. Il s'est vidé de son sable et baigne dedans. Si ç'avait été...Enfin, Alec aurait été capable de le tuer pour de vrai.

- Alec n'en aurait jamais été et n'en sera jamais capable, et tu le sais...

- Capable de quoi ? Fit le concerné d'un ton bougon en arrivant dans la salle comme une balle tirée d'un pistolet, venant se planter face à eux.

- De nous ameuter en réunion pour un truc aussi banal que les canard de Central Park, tu sais que Jace en a horreur, répondit Isabelle du tac au tac sans se démonter.

Le noiraud lâcha un petit rire sans joie, sans même la peine de sourire, et s'installa dans le fauteuil qui était réservé au président de réunions, qui n'était autre que lui puisqu'il était en charge de la direction de l'Institut. Jace, lui, observa sa cadette en tentant de masquer son incrédulité. D'eux trois, Isabelle était sans aucun doute la plus franche, dotée d'une répartie sans égale, capable de se sortir de n'importe quelle situation avec quelques phrases bien tournées. Il savait, tout comme Alec, que c'était une qualité qu'elle partageait avec Magnus et que tous deux leur avait déjà fait de nombreuses démonstrations de mémorables joutes verbales par le passé. Malgré tout, Isabelle évitait de se servir de cette qualité le plus souvent possible, notamment en présence de son grand frère. Après tout, déclencher un affrontement avec lui n'était pas la solution, d'autant plus qu'elle ne partageait pas pleinement ses idées sur l'immortel aux yeux de chat. Contrairement aux deux garçons, la jeune femme ne croyait pas à la haine pure et simple dont avait fait preuve le Grand Sorcier de Brooklyn. Il n'y avait eu aucun signe avant coureur de colère ou de rupture, et elle n'arrivait tout simplement pas à accepter l'idée que Magnus ait pu jouer la comédie tout ce temps. Pour elle, c'était autre chose : la question était cependant de savoir quoi. La Chasseuse d'Ombre, à plusieurs reprises, s'était rendue seule chez le sorcier pour tenter de comprendre, de lui parler, quitte à le provoquer même, afin d'obtenir des réponses, mais jamais le descendant d'Asmodée ne lui avait ouvert la porte. Comme ses aînés, Isabelle avait fini par jeter l'éponge, mais sa conviction, bien que muette, n'en avait pas moins perdu en intensité. Malgré tout, elle n'en soufflerait pas un mot devant Alec, ni même devant Jace, d'ailleurs, sachant qu'elle rouvrirait leurs plaies et réveillerait des colères à peine somnolentes. Aussi se tourna-t-elle vers son frère avec un sourire poli de circonstance, attendant que ce dernier ne leur explique pourquoi il avait demandé leur présence.

- C'est sûr que les canards ne sont pas ma priorité, désolé, Jace, souffla le noiraud sans une once d'humour derrière sa phrase. J'ai été contacté par le Conseil de l'Enclave : ils ont répertorié une bonne dizaine d'attaques de démons sur la côte ouest et ils veulent qu'on se charge de régler le souci.

- Pourquoi nous ? S'étonna Jace en fronçant les sourcils. C'est à l'Institut de Los Angeles de gérer ça, je ne vois pas pourquoi le Conseil veut qu'on s'en mêle ?

- Les Blackthorns séjournent à la Cour des Ténèbres quelque temps pour rendre visite à Mark et ils ne sont pas joignables, expliqua le noiraud en bougonnant toujours.

- Mais ils ont bien dû nommer un remplaçant, non ? Renchérit Isabelle en croisant les bras sur sa poitrine. Jace à raison, ce n'est pas à nous de...

- Les démons en questions sont des cerbères, lâcha Alec en les fusillant du regard. Les démons d'Edom...L'Enclave veut que ce soit nous parce qu'ils pensent qu'on pourra négocier plus facilement avec leur...maîtres...

Jace et Isabelle échangèrent un regard aussi inquiet que peiné. Les cerbères, les démons d'Edom, étaient sous la coupe d'Asmodée, et bien que le Prince des Enfers ait passé un accord avec eux pour ne pas passer à l'attaque sans une bonne raison contre les Nephilims, il n'en restait pas moins que certains cerbères outrepassaient l'autorité de leurs maîtres. Le problème, c'est que si les Chasseurs d'Ombre ne pouvaient invoquer Asmodée directement; il affirmerait n'être responsable de rien et disparaîtrait sans demander son reste; ses descendants conservaient un pouvoir ascendant sur les démons et pourraient en débarrasser le monde. Or, le dernier descendant connu d'Asmodée n'était autre que Magnus, Grand Sorcier de Brooklyn, et au vu de l'état de leur relation, aucun d'eux n'était convaincu de la réussite de leur mission. Pourtant, l'Enclave savait que Magnus et Alec étaient sortis ensemble et ils souhaitaient sans doute jouer sur ce fait pour convaincre l'immortel de les aider, ce qui n'était pas chose aisée. Jace releva les yeux et vit la douleur se peindre dans les yeux de son parabatai alors que ses poings et sa mâchoire se crispaient de colère. Il savait ce que le noiraud pensait, il savait ce qu'il allait leur dire.

- Alec...Si l'Enclave t'a demandé ça, tu sais ce que ça signifie..., tenta Isabelle avec prudence.

- Je refuse, trancha le directeur de l'Institut en plantant ses orbes cobalts dans celles de sa sœur. On ira à Los Angeles par le Portail permanent qu'on a ici à l'Institut, on affrontera les cerbères et on reviendra ici. On a pas besoin de son aide, c'est hors de question.

- Mais ça pourrait nous aider, tenta encore de le convaincre sa cadette. Alec...On gagnerait un temps considérable !

- Je ne dis pas souvent ça, souffla Jace avec un regard pour la jeune femme, mais je suis d'accord avec Izzy, on s'en sortira mieux s'il est là : on pourrait même ne pas avoir besoin de combattre du tout, et aux yeux de l'Enclave...

- L'Enclave, le coupa Alec en se levant, frappant du poing sur la table, se fout de nos méthodes, Jace. On ne va pas s'abaisser à aller lui demander de l'aide, est-ce que vous avez compris ? On est des Chasseurs d'Ombres, se battre contre des démons c'est notre boulot et non pas celui des sorciers, encore moins des sorciers comme lui. Maintenant si l'un de vous deux à un problème avec ça je le dégage de cette mission, c'est clair ?

Sans attendre leur réponse, le noiraud s'éloigna d'un pas pressé, furieux, et leur lança un dernier mot sans même prendre la peine de se retourner.

- On se retrouve demain aux aurores devant le Portail, vous avez intérêt à être à l'heure...

Jace et Isabelle frissonnèrent de la tête aux pieds en le regardant partir et échangèrent un regard entendu, conscients tous deux de la même vérité : bien qu'ils comprennaient la colère d'Alec, ils avaient besoin de Magnus pour se confronter aux cerbères. Sans Magnus, ils allaient se faire dévorer tout cru et il serait trop tard pour regretter...

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