09 - air
Louis regarda autour de lui, son jardin était splendide, quoi que un peu mis à l'état sauvage. Cela faisait un petit temps déjà qu'il ne s'en était pas occuper. Il l'avait laissé à l'abandon parce que pour le peu de temps qu'il avait trouvé pour s'en occuper ne suffisait pas. Maintenant qu'il n'a plus d'emploi il peut très bien s'en occuper mais le soucis est l'argent. Il n'en a plus. Du moins tout ce qui lui reste est l'argent sur son compte en banque et le chômage qui ne va pas tarder à arriver mais qui ne durera que 5 ans. C'est la limite établie par le gouvernement. Il ne lui reste plus que 4 ans et 363 jours.
Il savait la vitesse à laquelle le temps pourrait passer et devait donc se dépêcher de trouver un boulot. Il arracha quelques mauvaises herbes avec sa main sur cette pensée. À quoi bon cela peut servir de travailler à moins de gagner de l'argent ? Il n'y avait qu'une seule autre option mais il préférait ne pas l'envisager ; la passion. Il n'avait plus de passion pour rien et n'accordait plus d'importance à rien. Il était comme devenu sans vie depuis pas mal de temps. Il avait tout perdu, même la vie depuis qu'il était tout petit et maintenant il était en train de tout redécouvrir, de tout retrouver. Il passa sa main gauche dans ses cheveux, les plaçant sur ce côté-là pour qu'ils lui foutent la paix pendant qu'il arracha encore quelques mauvaises herbes et orties.
Il avait un air nostalgique peint sur le visage et personne ne pouvait contredire cela ou prétendre un quelconque contraire. Il repensait à tous les moments qu'il avait passé dans cette maison. Il n'y avait pas eu que de mauvais souvenirs. Il y en avait eu des bons. Certes, ils étaient un peu passés de côté parce qu'il y avait eu de grands mal mais ce qui comptait à présent c'était leurs présences, même minimale. Il n'avait jamais pensé de cette façon auparavant mais la vue de toutes ces orties et mauvaises herbes qu'il arrachait sous le regard du bouclé attentif et assit sur une des chaises de la terrasse. Il avait remarqué que la vie était comme un jardin laissé à l'abandon et qu'il décide d'entretenir à nouveau ; il suffit d'arracher les mauvaises herbes et les orties donc les mauvais souvenirs et les mauvaises époques pour que la beauté ressorte donc pour que les bons souvenirs et les bons moments ressortent. Il suffisait de retirer ce qui n'allait pas, tout le mal qui nous brouillait la vue pour y voir plus clair et se rendre compte que la vie n'était pas si terrible que cela jusqu'à présent.
Certes, le monde est injuste et la vie maléfique mais il y a du bon dans tout et du mal dans tout. Il arracha une nouvelle ortie, essayant de ne pas se faire avoir par la plante. La sensation qu'elle produisent ne l'avait jamais dérangé mais il n'avait pas envie de se battre pour que cette sensation passe. Il ferma les yeux alors qu'une nouvelle colonie de mauvaises herbes et d'orties apparaissaient à sa vue. Il n'avait laissé le jardin à l'abandon que quatre mois mais cela avait suffit à la nature pour reprendre les rennes. Il allait avoir dur à s'imposer de nouveau mais il s'en foutait royalement. Il avait juste envie de désherber son jardin pour le moment et la suite il le verrait après. De toute façon, il pourrait passer le restant de ses jours à retirer des orties et des mauvaises herbes dans son jardin parce qu'il suffit d'en arracher une pour qu'une autre pousse. Il esquissa un léger sourire et se tourna vers le brun qui le regardait avec étonnement.
Cela se voyait qu'il ne savait pas du tout ce que le châtain attendait de lui mais même avec ce point d'interrogation, il se leva de sa chaise et se dirigea vers le jeune homme. Louis passa sa langue sur ses lèvres. Il attendait quelque chose de merveilleux mais ne savait pas comment le lui dire. Ils n'avaient plus dit un seul mot de toute la matinée alors ce qu'il avait à lui dire alors être dur. Il analysa la démarche du brun ; sexy, nonchalante, désinvolte, imposante et bien caractéristique de toute la douleur qui pesait sur ses épaules depuis toujours.
Il se mordit la lèvre inférieure à cette vue. Il y avait aussi de l'assurance et de la confiance dans cette allure mais il savait tout aussi bien que le bouclé que ce n'était qu'une illusion, un genre. Harry arriva à sa hauteur et se plaça juste devant lui, les séparant d'une bonne trentaine de centimètres. Il aimerait vraiment qu'il y ait moins mais il n'avait pas vraiment le choix. S'il faisait un pas le jeune anglais en ferait vers l'arrière. Il le savait sans même testé l'expérience. Sauf que s'il l'avait tenté cette expérience, il aurait su qu'Harry n'aurait pas reculer. Il se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang avant de la lâcher et de prendre une assez grande inspiration que pour pouvoir au moins dire un mot.
-Les mauvais souvenirs et les mauvais passages de nos vies, Harry, sont comme ces orties et ces mauvaises herbes, dit-il en les pointant du doigt. Il suffit que tu les arrache ou que tu les mettes de côté que pour voir la véritable beauté de la vie, ce qui s'y cache en dessous.
Louis souriait de toutes ces dents alors que le bouclé ne fit qu'hocher de la tête. Il ne savait pas ce qu'il pourrait bien dire de plus mais le sourire qui apparut ensuite sur les lèvres du garçon en face de lui était suffisant que pour dire un seul mot de plus. Il souriait encore plus fort, laissant le apparaître quelques plis au niveau de ses yeux. Il ne savait pas ce qu'était le du sentiment qui s'emparait de lui à ce moment-là mais il décida de l'ignorer pour ne pas devoir se casser la tête là-dessus. C'était le bonheur mais pas n'importe lequel non plus.
C'était le vrai bonheur et personne ne pourrait le lui retirer. Il frotta ses mains qui avaient de la terre dessus l'une contre l'autre pour penser à autre chose qu'aux fossettes du bouclé qui étaient bien mise en avant sur son visage. Il avait toujours eu du mal avec les personnes portaient des fossettes. Il ne savait pas ce que cela avait comme effet sur lui mais c'était une sorte de charme immédiat. Il arrivait avec beaucoup plus de difficulté à se trouver devant une personne avec des fossettes tout en restant normal. Déjà qu'avec Harry, il avait énormément de mal à rester normal en sa présence mais maintenant qu'il avait découvert ces fossettes, il ne savait plus comment se comporter avec lui.
Il entendit le téléphone sonné, le sauvant en dernière minute d'une erreur qui n'en aurait pas forcément été une. Il frottait toujours ses mains pour retirer le plus de terre possible qu'il y avait dessus, ainsi il ne salirait pas le combiné. Il décrocha à la hâte, Harry sur ses talons avec toujours ces fossettes plaquées sur le visage.
-Allo? S'enquit-il pour commencer la conversation.
-Louis? C'est maman, commença cette dernière.
-Que se passe-t-il maman? Demanda le châtain en commençant déjà à s'inquiéter.
-J'ai une bonne et une mauvaise nouvelles à t'annoncer, expliqua la mère doucement.
-Commence d'abord par la bonne, rétorqua Louis.
-Je suis enceinte de jumeaux Louis, dit la maman en s'extasiant de l'autre côté du combiné.
Le jeune homme n'en revenait clairement pas. Il allait avoir de nouveaux frères parmi toutes les sœurs qu'il avait. Son cœur manquait de faire une chute libre mais il ne savait pas encore que la mauvaise nouvelle allait complètement le briser. Il s'était accordé du bonheur mais comme la vie ne l'avait pas encore retrouver, cela n'était qu'une illusion qui allait s'évaporer. Il ne s'attendait pas à une bonne nouvelle de ce genre-là. Il resta deux à trois minutes dans rien dire, ne trouvant pas de mots pour décrire ce qui se passait dans sa tête. Il voyait que le visage d'Harry était passé du souriant à l'inquiet. Sauf qu'il avait commencé trop rapidement à s'en faire pour le châtain. Ce n'était pas encore le bon moment.
-C'est merveilleux maman ! S'exclama-t-il avec joie.
-Je sais mon chéri, commenta-t-elle d'une plus petite voix.
-Que se passe-t-il maman ? Quelle est la mauvaise nouvelle ? Demanda le britannique à sa génitrice.
-Charlotte est morte. Elle a réussit à se suicider. 5 ans après Felicity, répondit-elle nostalgique.
Si Louis croyait que son cœur avait chuté à l'annonce de la grossesse de sa maman, cela n'en était rien à présent. C'était la chute libre totale et rien en dessous pour amortir la chute. Il n'y avait rien du tout même. Son souffle s'était coupé et il manquait affreusement d'air. Il n'arrivait plus à respirer. Il ne savait plus où donner de la tête tellement il n'arrivait plus à y croire. Sa seconde sœur hors des jumelles avait réussit à se donner la mort et il ne s'était même pas rendu compte que cela faisait 5 ans que la première avait mit fin à ses jours. Il en avait perdu sa voix. Son âme dégringolait et tout le bonheur qu'il avait pu ressentir jusqu'à présent s'envolait dans les airs. Air, il en manquait tellement dans ses poumons. Il se racla la gorge mais quand il ouvrit la bouche aucun son n'en sortit.
Il ne savait pas ce qu'il pourrait bien faire. Il avait besoin d'elles mais plus jamais elles ne seront là. Il s'en voulait en plus de ne pas avoir pu être assez présent pour elles alors qu'elles avaient besoin de lui. Il plaqua sa main sur front et posa son cul sur le sol parce que s'il ne le faisait pas avec ses jambes flageolantes, il se serait étalé sur le sol. Louis voyait bien qu'Harry se faisait vraiment du souci pour lui au point de s'accroupir et même de s'asseoir en tailleur juste devant lui pour être à sa hauteur. Le châtain raccrocha sans dire un seul mot de plus. Les larmes lui montaient aux yeux et alors Harry fit ce que personne n'avait jamais fait avec et pour lui ; le prendre dans ses bras.
Il sentit la douceur odeur ainsi que ka chaleur corporelle de son corps contre le sien. Il sentit comme une enveloppe, une bulle s'entourer autour d'eux. Il se sentait mieux et plus serein même si ses sœurs n'étaient plus là. Il était sûr que même s'il leur avait avoué sol homosexualité avec cet homme, si elles étaient encore en vie, elles l'auraient adorés. Il ressentait un truc étrange pour Harry mais n'arrivait pas à mettre de mot dessus. Il avait cependant la ferme impression que pour que deux nouvelles personnes naissent dans sa famille -les jumeaux- il a fallut que deux autres partent -Felicity et maintenant Charlotte.
Louis et Harry étaient dans leur monde d'horreur avec juste une pincée de bonheur ; la présence de l'autre.
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