Harry souriait comme un con alors que Louis venait de lui raconter une anecdote assez marrante de son ancien boulot avec l'un de ses collègues. Il ne savait pas pourquoi il ne riait pas, sûrement un mélange entre l'alcool et la fatigue. Il regardait avec attention le jeune homme face à lui qui essayait de détendre le plus possible l'atmosphère. Il ferma les yeux un instant et se retenait pour les ouvrir. Il n'avait pas envie de dormir mais pourtant le sommeil était en train de le prendre de court. Il avait peur pour sa peau sans vraiment savoir pour quoi. Sûrement un effet secondaire d'avoir trop but de "Couilles du singe". Le nom de cet alcool le faisait rire au point il qu'il le fit dans la réalité et pas uniquement dans sa tête. Louis s'interrompu dans son récit en se demandant ce qui pouvait bien faire le jeune homme ainsi. Il avait s'arrêta ensuite et expliqua avec un sourire gauche sur les lèvres. Il se sentait mal à l'aise d'avoir interrompu comme ça l'histoire de Louis qui ne savait plus où en était le fil. Ce que redoutait le plus le plus jeune des anglais était en train de se passer. Il voyait dans le regard de Louis qu'il avait que lui parle et raconte grossièrement sa vie.

Il n'aimait pas en parler et préférait nettement entendre les autres en parler plutôt que de parler de la sienne. Il tenta de cacher son visage sous le coussin qu'il avait en dessous de sa tête mais Louis réagissait et lui retira la possession du coussin en le mettant sur ses genoux. Cet acte était totalement stupide, gamin et immature et Harry s'en sentait gêné de l'avoir fait. Mais un sourire timide et sincère était dessiné sur les lèvres du châtain donc il ne s'inquiéta pas plus que cela de ce fait là. Il n'avait pas envie d'en parler mais celui qui avait des iris bleues l'incitait à le faire et ce rapidement pour ne pas entraver sa patience contenant comme même quelques limites.

Il ferma les yeux en prenant une grande inspiration. Son histoire à lui n'était une beauté non plus, la vie l'ayant perdu de vue depuis qu'il avait 2 ans, 11 mois, 1 semaine, 4 jours, 13 heures, 11 minutes et une vingtaine de secondes. Il n'avait pas envie d'en parler mais Louis avait bien raconté une partie de son histoire alors il se devait bien de retourner l'appareil surtout qu'en plus il squattait son canapé. Il inspira un grand pour ne pas commencer à pleurer avant même de brayer un seul mot. Il n'avait pas envie de se montrer faible devant le châtain qui était une personne forte, fascinante et admirable à ses yeux. Il avait peur mais le sourire de Louis le calma assez rapidement, le faisant se détendre face à la pression qui s'exerçait sur ses épaules petit à petit.

-Mon histoire n'est pas très belle, commença-t-il pour déjà entrer dans le vif du sujet. J'ai failli mourir dans le ventre de ma maman parce qu'elle s'était prise une balle dans l'abdomen ; une balle perdue pour être précis. Ensuite, quand j'avais 2 ans presque 3 ans, j'ai failli mourir une nouvelle fois. Mon père avait tenté de faire un meurtre-suicide mais j'ai survécu, continua-t-il d'une voix amère, gauchère et pleine de regrets et de larmes cachées. Ma sœur, Gemma, et moi avons été placé dans un centre pour enfant avant qu'on ne nous mette dans des familles d'accueils. La première famille ne nous avais pas garder longtemps, nous estimant trop perturbateur et méchant. La seconde famille avait gardé Gemma mais pas moi. Elle n'avait pas la place pour me prendre et je n'étais pas bon pour cette famille non plus. Je n'étais pas l'enfant qui leur fallait apparemment. Gemma a tenté de ma rejoindre de multiple fois au centre d'accueil mais malgré qu'elle n'osait pas me l'avouer et qu'elle allait jusqu'à même prétendre le contraire, je savais très bien qu'elle se plaisait dans cette famille, expliqua-t-il d'une voix tremblante et chevrotante.

Il prit une grande inspiration pour recouvrer son calme. Il avait envie de pleurer mais ne pouvait pas le faire non plus. Il devait se montrer fort pour sa maman qui était dans le ciel en train de veuillez sur lui. Sa sœur était quelque part sur cette planète, avec sûrement sa nouvelle famille qui l'avait carrément adoptée, en train de parcourir la terre entière. Harry n'y avait pas sa place dans cette vie qui n'était sûrement pas faite pour lui du tout. Il aimait Gemma plus que tout mais ils étaient comme même relativement différents et avait des façons de voir les choses différemment aussi. Ils n'étaient pas compatibles à cent pour cent malgré qu'ils entretenaient un lien fort et dur. Ils étaient liés à jamais pour la vie.

-J'ai fais pas mal de famille d'accueil ensuite au point de faire toute la liste sans que personne ne veuille de moi, reprit-il doucement. Vers l'âge de 12 ans, j'étais encore tenable avec la société mais plus je me rapprochais de mes 13 ans, moins on arrivait à prendre le dessus sur moi. J'avais appris à vivre seul par mes propres moyens sans jamais compter sur qui que se soit. Je vivais pour moi-même et cette perspective me plaisait beaucoup. Durant une bonne partie de mon adolescence, je ne faisais que des conneries. Je crois que j'ai fais le tour de tous les postes de police de la région. J'ai sûrement fais aussi tous les les collèges et lycées de la région parce qu'aucun ne me convenait. Je devenais extrêmement difficile à gérer, jusqu'à même dire intenable. Je n'en faisais qu'à ma tête, ne prenant l'avis de personne en compte et en faisant toujours tout à ma manière et tout seul. Je n'avais besoin de l'aide de personne, continua-t-il avec une voix qui devenait éraillée.
La vie tournait ainsi et passait entre les vols de voitures, de téléphones portables et autres choses en tout genre. Ainsi qu'avec de la drogue, de l'alcool et de la nicotine. Sans oublier les filles qui passaient pas dizaines toutes les semaines. J'avais une bande mais personne ne connaissait l'histoire de personne et à vrai dire, on s'en battait totalement les couilles. En camp de redressement, on avait entendu parler des choses que les autres avaient fait alors on avait choisit telle et telle personne pour former un gang dont j'ai devenu le maître pendant plus de 2 mois avant de me faire incarcérer, dit-il en montrant le tatouage du gang qui était deux serpents entourés autour d'une épée ainsi que deux piranhas en train de mordre les deux extérieurs de la manche.
J'ai vraiment mal tourné mais j'ai comme même réussit à avoir mon diplôme. Je ne sais vraiment pas comment j'ai fais mais je l'ai fais. J'ai tenté de me reprendre en mains mais en vain. Personne ne voulait comme un employé un jeune qui vient de sortir du lycée avec un diplôme en poche mais avec derrière cela des rendez-vous chez une psychologue qui le disait intenable, renfermé et inapte. Surtout qu'avec, mon casier judiciaire et mon histoire trônait avec le dossier de la psy sur moi. Depuis lors, je tente de faire des boulots à gauche et à droite, essayant de ne pas retomber dans le gang sinon je n'en sortirais jamais. Je suis même allé en prison puisque j'ai été le principale suspect d'un meurtre alors qu'en réalité j'avais essayé de sauver la victime. Je n'ai plus de famille hormis ma sœur. J'aurais vraiment du mal à trouver du travail mais aussi je ne parviendrais jamais à trouver quelqu'un qui veuille de moi alors que je me trimballes une pareille histoire sur le dos. D'ailleurs, elle me pèse beaucoup et pour être franche, je n'en ai pas autant dit à mon ancienne psy. Si je la vois celle-là, je te la trucides, conclut le bouclé sur ses mots en soufflant un bon coup parce qu'il venait enfin d'en finir avec.

Son cœur partait en vrille dans sa cage thoracique, battant rapidement et ensuite lentement en alternance sans vraiment savoir à quoi s'attendre ensuite. Il tenta de déchiffrer quelque chose dans le regard du châtain mais il n'y arrivait pas du tout. Même, cela semait la confusion dans son esprit. Il ne savait pas du tout ce que pouvait bien penser le jeune anglais en face de lui. Il aimerait pourtant savoir ; connaitre la peur, la frustration, la tristesse ou n'importe quelle autre émotion qui passait dans la tête de Louis. Cela faisait déjà un long moment qu'Harry avait tellement souffert au point de ne plus rien ressentir du tout. Il était totalement perdu et vulnérable. Il pourrait mourir là maintenant que personne ne s'en rendrait compte. Il passa sa main sur le tatouage de son ancien gang, encré dans sa peau tout le long de son avant-bras gauche. Il examina chaque détail. C'était vraiment un bon tatoueur celui du gang qui était même devenue son tatoueur préféré. Il n'allait chez aucun autre et en plus il faisait bien les choses avec énormément de détails sans pour autant demander une fortune. Il était raisonnable et avait fait son nom et son empreinte sur la ville de Chelsea.

Harry passa sa main dans ses cheveux tout en continuant de regarder son tatouage. Des souvenirs remontraient à la surface jusqu'à même le cadavre d'une personne dont il essayait de sauver la vie alors qu'elle était déjà morte. Il avait l'air d'un con surtout quand on l'a suspecté d'être le meurtrier. Il contracta sa mâchoire en repensant à l'attitude que toutes les personnes de ce monde hormis Louis et Gemma avaient avec lui. Ou bien ils étaient dégoûtés, en train de le prendre en pitié, déboussolés, peureux ou encore ce n'était que pour le cul. Sa sœur l'aimait plus que tout et était en train de faire des études pour travailler ensuite dans une maison d'édition ou en tant que traductrice. Elle avait déjà fais des études de commerces et de marketing mais elle cherchait un nouvel horizon. Elle ne pouvait pas être là pour son frère qui se perdait de vue lui-même petit à petit jusqu'à faire la rencontre de Louis. Louis qui ne le regardait pas comme les autres.

Louis qui ne se comportait pas comme les autres avec lui. Louis qui était simplement différent des autres. Louis qu'il regardait différemment par rapport aux autres. Il voyait sa douleur pendant que les autres voyaient ses erreurs. Il voyait sa haine pendant que les autres voyaient ses défauts. Il voyait son cœur et sa fragilité pendant que les autres voyaient son physique et croyaient qu'il était fort. Harry passa sa main sur son visage, las, avant de pousser un long soupire. Il fut sortit de ses songes par un raclement de girge provenant du britannique qui le regardait doucement et avec attention.

Il n'avait aucunement l'intention de partir en courant et le bouclé le voyait dans ses iris d'une couleur bleutée. Il savait qu'il pouvait avoir pleinement confiance en lui et qu'il ne lui fera rien de mal. Au pire, il pourrait lui faire la même chose si cela venait à se passer. Mais ce n'était pas dans ses intentions non plus. Louis ne l'aurait pas aidé jusqu'à maintenant pour ensuite l'enfoncer. Ce serait totalement illogique, sadique et absurde. Du moins aux yeux d'Harry qui n'a pas l'habitude que l'on s'intéresse à lui d'une quelconque manière que se soit. Il eut le souffle coupé aux mots du châtain qui l'avait sortit de nouveau de ses songes.

-Moi, je veux bien de toi si cela est réciproque, dit Louis en rompant le silence qui les enveloppait de toute sa grâce.

Harry et Louis avaient des entailles profondes dans leurs cœurs. Arriveront-ils seulement à les réparer?