La réverbération des derniers battements de musique se dissipait lentement dans l'immense studio de danse, où chaque miroir renvoyait l'image de la solitude de Félix, avant que la porte ne claque avec une résonance définitive, signalant le départ précipité de Hyunjin. Félix, debout au centre de la pièce désormais silencieuse, sentit une lourdeur oppressante dans l'air.

"Hyunjin..." Sa voix était faible, presque noyée par le bourdonnement de ses propres pensées tourbillonnantes. Mais l'interpellé ne se retourna pas.

"Je dois y aller, Lix. À demain."

Les mots étaient prononcés avec une hâte qui ne lui ressemblait pas, et avant que le blond ne puisse répondre, Hyunjin avait déjà franchi la porte, laissant derrière lui un vide. Un sentiment de trahison enveloppa Félix, ses pensées se transformant en un carrousel douloureux de doutes et d'inquiétudes. 'Qu'est-ce qu'il y a ? Il m'évite ? On est en froid ?' Il se tenait là, les mains crispées sur son sac, incapable de bouger, tandis que les ombres s'allongeaient autour de lui, embrassant son incertitude.

Minho, qui avait observé la scène depuis le coin de la pièce, se détournait à présent, une expression indéchiffrable, sur le visage. Il avait vu assez de drames pour savoir quand garder ses distances. Et là, il se devait de ne pas interférer, même s'il arrivait à percevoir la finalité de cette situation. Il aurait voulu rassurer son cadet, mais ce n'était pas à lui de le faire.

Le jeune australien commença lentement à ranger ses affaires, tandis que le silence n'était brisé que par le son sourd des fermetures éclair et des vêtements repliés.

Plus tard, chez lui, la solitude de son appartement se faisait plus étouffante. Assis au milieu de son salon mal éclairé - car au moment d'emménager, il avait voulu que cette pièce ait une ambiance tamisée - le danseur ne pouvait retenir ses larmes plus longtemps. Lorsque son compagnon entra, le trouvant dévasté, une tempête d'émotions brisant tout semblant de calme rugit. Il ne pouvait qu'être pris d'inquiétude.

"Heyy... qu'est-ce qu'il y a ?" Keeho posa doucement sa main sur l'épaule de son partenaire.

"Hyun... Hyunjin", murmura t-il, les mots s'échappant entre des sanglots.

"Qu'est-ce qu'il a Hyunjin ? Il va bien ?" Le jeune canadien s'agenouilla devant lui, son visage empli d'une sollicitude anxieuse.

"Il... il... il ne veut plus s'approcher de moi", avoua Félix, les larmes dévalant ses joues.

"Comment ça ? C'est pas le plus futé, mais il ne ferait jamais ça. Ne dis pas de sottises", Keeho le serra dans ses bras, son ton plein de certitude.

"Je te jure que je ne me fais pas des fims, il m'évite depuis qu'il est revenu."

"Il a peut-être juste des choses à gérer," le rassura son copain en lui embrassant le sommet de la tête.

"Tu penses ?"

"C'est sûr ! Allez, on va manger. Demain, tu vas juste lui parler, et tu verras. Tout s'éclaircira."

Keeho l'aida à se relever, infusant une dose de courage dans ses paroles. Félix hocha la tête, essuyant ses larmes, une étincelle d'espoir renaissant doucement à travers le brouillard de son chagrin.

Le lendemain, le soleil se levait à peine, mais déjà les écrans s'illuminaient de critiques et de conjectures. Les médias ne se lassaient pas d'analyser et de spéculer sur la relation entre SunHi et Seungmin. « Elle l'a séduit pour promouvoir son café », proclamaient certains, tandis que d'autres suggéraient, « Non, il lui a payé tout l'immeuble ». Les accusations s'accumulaient : « Elle ne le mérite pas », « Elle essaie de saboter le groupe», «Elle le suit partout, c'est une sasaeng»

Le chanteur se trouvait sous un feu roulant de critiques, tous les commentaires en ligne ajoutaient une couche de stress sur ses épaules déjà surchargées. Le poids de l'opinion publique était écrasant, et ses amis partageaient son anxiété, se rassemblant autour de lui dans un effort désespéré pour trouver une issue.

Assis dans son bureau, les mains croisées, le front marqué par la préoccupation, il réfléchissait intensément. 'D'ici l'annonce, est-ce que SunHi tiendra le coup ?' L'incertitude le tourmentait. Il savait qu'une décision devait être prise, et vite, mais il refusait de nier leur relation. Il ne pouvait ignorer la véracité de leurs sentiments, peu importe le tumulte médiatique que cela provoquerait.

Pendant ce temps, Chan se chargeait de contrôler ce qui était à portée de main : filtrer les commentaires en ligne, puisque l'agence semblait avoir oublié comment le faire. Ses doigts volaient sur le clavier, bloquant, supprimant, répondant parfois, dans une tentative de modérer la haine et de protéger non seulement son membre, mais aussi la femme qu'il aimait.

De son côté, le blond avait choisi de ne pas aller travailler. Les événements de la veille l'avaient laissé émotionnellement épuisé, et il sentait qu'il ne pouvait affronter ni la danse, ni ses amis, encore moins Hyunjin. Toutefois ce dernier, rongé par les remords et conscient du fossé qui s'était creusé entre eux, avait décidé qu'il ne pouvait laisser les choses en l'état. Il devait affronter la situation.

Il mit donc son manteau avec résolution avant de souhaiter une bonne fin de journée aux autres et se dirigea vers l'appartement de Félix. Cette confrontation était nécessaire, même si son cœur battait à la cadence de ses pensées anxieuses.

Arrivé devant la porte de l'appartement , il prit une profonde inspiration avant de frapper. L'attente entre chaque coup lui semblait interminable. Lorsque le propriétaire des lieux ouvrit finalement, la surprise et la réticence furent visibles sur son visage.

"Hyu... qu'est-ce que tu fais ici ?" demanda-t-il, les traces de larmes encore visibles sur ses joues.

"Je voulais m'excuser, pour hier. Je n'étais pas forcément dans ma meilleure forme. Je...Et...savoir comment tu allais", commença-t-il, son regard demandant une chance de s'expliquer.

Le silence qui suivit était lourd, alors que le blond le laissa entrer, afin qu'ils puissent s'installer dans le sejour.

Une fois les deux jeunes assit, ils ne disaient rien, chaque tic-tac de l'horloge murale résonnant comme un coup de tambour dans ce silence oppressant. Félix sentait son estomac se nouer lorsqu'avec un sourire qui ne masquait pas tout à fait son inquiétude, son invité scrutait la pièce.

"Ça fait un moment que je n'étais pas passé," fit remarquer l'aîné.

"Hum hum... Tu veux quelque chose à boire ? Ou à manger ?" s'empressa de demander Félix, sa voix s'accélérant presque imperceptiblement en cherchant une échappatoire. "Malheureusement, je n'ai plus de vin convenable à te proposer... faut que j'en achète... Keeho a rempli ma cuisine d'ice wine, c'est un truc canadien. Tu veux goûter ? Je pense que tu aimerais," conclut-il rapidement, se levant pour se diriger vers la cuisine.

Juste au moment où il s'apprêtait à quitter le salon, le nouvel arrivant l'arrêta d'une voix calme mais ferme.

"C'est gentil, mais j'ai envie de rien pour le moment, " dit-il, obligeant ainsi son cadet à se rasseoir.

L'australien, les lèvres pincées et le cœur battant un peu plus fort sous le coup de la tension, se rassit lentement, conscient que l'échappatoire qu'il avait tenté de créer n'avait pas fonctionné. Il percevait chaque regard comme un rayon X, décryptant ses pensées les plus secrètes, exacerbant son malaise.

"Comment ça va avec Keeho ?" demanda Hyunjin, calmement.

"C'est fantastique", répondit le concerné avec un peu trop de véhémence. Se lançant dans une description détaillée de leur relation idéale. Il parlait de rires partagés, de soirées intimes, essayant de convaincre son ami, ou peut-être lui-même.

Hyunjin hochait la tête, son expression neutre cachant mal son scepticisme. Il l'observa, notant chaque inflexion de sa voix, chaque geste un peu trop animé.

"Et toi, tout va bien sinon ?" insista-t-il. Sa question semblait simple, mais elle était lourde de sous-entendus.

Félix ressentit une pression sur sa poitrine, comme si chaque mot ajoutait un poids supplémentaire.

"Oui, oui, tout va parfaitement bien", murmura-t-il, les mots s'emmêlant presque dans sa gorge.

"Tu es sûr ? Alors que je te fais souffrir depuis un an ?"

Les mots frappèrent son vis à vis comme un coup de poignard. Le poussant à détourner le regard, incapable de soutenir l'intensité dans les yeux de son ainé.

"C'est passé, Jinnie, je t'assure".

Hyunjin soupira profondément et passa une main dans ses cheveux, geste trahissant son agitation.

"Felix, tu mens. Tu mens sur tout. Sur toi, sur Keeho, sur ce que tu ressens. Tu me mens ! À moi ?!"

La panique s'empara de l'accusé. 'Comment Hyunjin pouvait-il savoir ?'

"Je sors avec Keeho, c'est vraiment vrai," balbutia-t-il, ses mains tremblantes, son visage pâle car il la sentait venir, cette question, celle à laquelle il ne voulait pas répondre.

Et d'un coup, elle tomba, brutale dans sa simplicité :  "Est-ce que tu l'aimes ?"

Il hésita, son esprit en proie à un tumulte. Il aimait Keeho, n'est-ce pas ? Les moments passés ensemble étaient réels, mais étaient-ils suffisants pour appeler cela de l'amour ?

Hyunjin le regarda longuement, son expression mélangeant peine et compassion.

"Felix, est-ce que tu l'aimes vraiment ?"

Et à cet instant la voix intérieure du jeune homme se déchaîna, cruelle et impitoyable :

C'EST VRAI, EST-CE QUE TU L'AIMES ?

NE MENS PAS.

TU NE PEUX PAS L'AIMER.

MÊME HYUNJIN, TU NE L'AS JAMAIS VRAIMENT AIMÉ PAS VRAI ?

IL S'EN EST RENDU COMPTE !

C'EST POUR ÇA QU'IL A DISPARU.

PARCE QUE TU N'AIMES PERSONNE.

TU NE CONNAIS PAS L'AMOUR !

T'ES JUSTE UN PETIT ÉGOÏSTE QUI NE SOUHAITE VOIR PERSONNE HEUREUX. TOUT LE MONDE LE SAIT !

TOUT LE MONDE LE VOIT !

Félix cligna des yeux, luttant pour retrouver ses esprits. Sa respiration devenant haletante, alors que son corps entier commençait à trembler.

"Lix... Lix, ça va ?"

"Donne-moi une minute", réussit il à articuler avant de se lever précipitamment et de monter les escaliers, fuyant la réalité de la conversation et la voix dans sa tête. Cherchant refuge dans un état de détresse palpable, il se dirigea vers la salle de bain avec un objectif désespéré.

Il ouvrit la porte de la salle de bain et commença frénétiquement à fouiller dans les tiroirs. Sa respiration est haletante, chaque mouvement trahissait son agitation intérieure.

"Où est-ce que je l'ai foutue ?" se parlant à lui-même, sa voix à peine audible sur le bruit de ses affaires qui tombaient une à une sur le carrelage froid. Il avait changé ces cachettes, une précaution prise pour que Keeho ne les trouve pas. "Qui range un couteau dans une salle de bain... Merde ?"  La question se perdit dans le chaos. Un frisson de panique le traversa. 'Keeho les avaient-ils trouvés et déplacés ?'

Les objets s'éparpillaient, tombant avec fracas. Ses mains tremblaient, rendant sa recherche maladroite et désordonnée, pendant que son cœur battait à tout rompre, amplifiant la peur et le désarroi qui l'envahissaient.

"Ah, il est là" murmura-t-il à la fois soulagé et désemparé.

Au même moment, l'homme au rez-de-chaussée, alarmé par les bruits, montait précipitamment les escaliers.

Arrivant à l'entrée de la salle de bain, il resta figé à la vue du couteau dans les mains de son ami. La scène qui s'offrait à lui était glaçante, et son cœur s'emballa subitement sous le coup de la peur.

"Félix ?? Tu joues à quoi là ?"

L'interpellé eut un mouvement de recul, réalisant qu'il n'était pas seul.

"Ne fais pas n'importe quoi, je suis là ! Tu vois, regarde-moi, respire et donne-moi ça !"

Sa voix était ferme mais tremblante, un mélange de commandes et de supplications. Alors, il fit un pas en avant, les bras tendus, cherchant à établir un contact visuel avec son cadet, à le ramener à la réalité, loin de l'abîme dans lequel allait basculer. Hyunjin essayait de capter son regard, de le reconnecter au moment présent, dans une attente d'aspiration et d'angoisse le détourner.

Dans le confinement étroit de la pièce, l'atmosphère s'alourdissait à chaque seconde qui passait. Le danseur, les mains tremblantes, tenait le couteau avec une précarité qui reflétait son état intérieur tourmenté. Son rythme cardiaque ne faisait que croître, pulsant dans ses oreilles comme un tambour de guerre, tandis que cette voix intérieure hurlait, tentant de submerger la réalité autour de lui.

NE L'ÉCOUTE PAS.

IL VEUT JUSTE T'EMPÊCHER D'ÊTRE HEUREUX.

IL VA S'EN ALLER TOUT DE SUITE APRÈS.

TU SERAS ENCORE UNE FOIS SEUL.

IL EST JUSTE VENU TE DIRE QU'IL N'EN POUVAIT PLUS DE TOI.

"Félix, s'il-te-plaît, ne fais pas ça, rends-le moi" implora le danseur, ses propres mains tremblant légèrement, reflétant l'urgence et la peur qui le saisissaient.

"Tu t'en iras pas ? "

"Non, mon ange, je suis là. S'il-te-plaît, donne-moi ça, tu vas te faire mal" répondit-il, sa voix teintée de désespoir. Il fit un pas de plus, ses yeux implorant le jeune homme en face de le voir, de vraiment le voir et de comprendre qu'il était sincère.

Mais la voix dans la tête de ce dernier ne se taisait pas, grondant plus fort, noyant tout ce qu'il y avait autour .

IL MENT !  

MOI, JE SERAI TOUJOURS LÀ  !

J'AI PAS DISPARU PENDANT UNE SEMAINE MOI  !

NE L'ÉCOUTE PAS !

IL MENT !

IL T'APPELLE MON ANGE, MAIS C'EST À ELLE QU'IL PENSE !

SES LONG CHEVEUX ÉBÈNE, SES HANCHES, SA POITRINE !

IL PENSE À TOUTES CES CHOSES QUE TU N'AS PAS !

"MAIS TAIS-TOI !" hurla Félix, le cri éclatant dans la pièce comme un coup de tonnerre, adressé autant à la voix dans sa tête qu'à l'incertitude qui le prenait à la gorge, faisant craquer au même instant son aîné dans un sanglot. "Mon ange, me fais pas ça, fais pas ça à Chan... Pas a Kehoo. Tu l'aimes, tu te souviens ? Tu viens de me le dire, je te crois, Lix !" celui-ci s'exclamant dans un désarroi complet. Ça le tuait de voir le danseur dans cet état, aussi perdu, au bord de l'agonie.

Dans un moment de lucidité forcée par l'intensité de la situation, Félix vacilla entre la voix dans sa tête et la présence rassurante de Hyunjin. Ses mots luttaient contre le flot incessant de la voix destructrice, chacun tirant avec force sur les fils de sa résolution. La tension dans ses bras reflétait son agitation intérieur, chaque fibre de son être criant dans un conflit silencieux.

C'était un carrefour où chaque choix, chaque mot pouvait tout déterminer, dans cette salle de bain, où les murs semblaient se rapprocher, spectateurs silencieux d'un drame personnel et profondément humain.

Dans un instant de désarroi , il croisa les pupilles de son ami , de son amour , de sa félicité, et y embrassa sa chute. Ce regard qui autre fois était sa genèse fut à cet instant son apocalypse.

Submergé par ses émotions, le jeune homme céda à l'enfer. Dans un geste précipité et désordonné, il fit un mouvement brusque, tranchant la première veine de son avant-bras gauche. Le sang s'y échappa dans une rapidité effrayante, et dans un giclement, marqua non seulement sa peau immaculée mais aussi celle de Hyunjin, qui, pris de court, ne put masquer son horreur face à l'acte impulsif de son ami.

Hyunjin, reconnaissant immédiatement l'odeur métallique et accablante du sang, fut assailli par des souvenirs sombres.

Le reflet projeté dans le miroir de la salle de bain qui se mêlait aux images d'une douleur interne longtemps enfouie. La peinture de cette vieille amie , celle qu'il avait voulu supprimer, celle qu'il aurait poignarder de ses mains pour oublier. La mort intérieure. Elle était là , visible dans la glace , son visage vêtu d'un grand sourire accueillant.

L'instant de réalisation fut bref, mais intense, une vérité amère se dessinant dans son esprit. "Mais qu'est-ce que tu as fait, Lix ?" Sa voix brisée par l'émotion résonnait dans l'espace confiné, alors qu'il tombait à genoux, ses mains cherchant frénétiquement à comprimer la blessure avec ce qu'il avait sous la main, ses vêtements devenant rapidement imprégnés du sang de Félix.

"Je... Je voulais... désolé... pardon" balbutia-t-il, alors que la douleur l'envahissait, luttant pour ne pas s'évanouir tant l'impact fut profond.

Les larmes dévalant sur ses joues, le danseur le serrait contre lui, sa main tremblante tentant désespérément d'atteindre son téléphone pour appeler de l'aide.

"C'est ma faute, Lix " murmura-t-il, la culpabilité et la peur teintant chaque mot, alors qu'il tenait son ami dans une étreinte à la fois protectrice et désespérée.

Dans le couloir stérile de l'hôpital, Hyunjin, épuisé et hanté par les événements récents, était assis sur un siège en face de la chambre où Félix fut pris en charge, les traces sanglantes de la tragédie encore visibles sur ses vêtements.

À son arrivée, Seungmin lui avait donné un manteau afin qu'il puisse se couvrir, mais il l'avait nonchalamment posé sur le siège à côté de lui. Absorbé par ses pensées, il restait muet, malgré les questions incessantes de son meilleur ami.

"Jinnie, réponds-moi s'il-te-plaît" suppliait Jisung, son inquiétude croissante à chaque minute de silence.

Minho, tentant de calmer son compagnon, le prit doucement par les bras. "Laisse-le reprendre ses esprits, mon cœur, tu sais que c'est dur."

Mais le brun, désespéré d'avoir une réponse, refusa de se laisser apaiser, repoussant violemment la prise de son époux avant de s'accroupir face au danseur. "Parle-moi Jinnie, s'il-te-plaît !"

Sa peur n'était pas infondée, il était terrifié à l'idée que Hyunjin puisse sombrer comme il l'avait fait après le drame avec son frère. La possibilité de perdre son meilleur ami et son ami sous des circonstances si sombres lui était insupportable.

L'atmosphère dans le couloir de l'hôpital était lourde, saturée. C'est alors que Keeho apparut au bout couloir qui ne menait à la chambre. Ses yeux rougis et humides, reflétaient un maelström d'émotion.

"Pourquoi il ne dit rien alors que c'est de sa faute ce qui arrive ?" lança-t-il d'une voix brisée par l'émotion.

Sa question résonna dans le couloir comme un aboiement de cerbère au bord de la rive du Styx, captant l'attention de tous. L'accusation, bien que dite avec véhémence, était imprégnée d'un désespoir notable. Le canadien se tenait là, les épaules voûtées, écrasé sous le poids de son propre remords. Il savait que pointer du doigt était plus facile, mais la réalité était plus complexe, et il en était douloureusement conscient.

Il se sentait coupable, non seulement pour ne pas avoir été là, mais aussi pour avoir gardé le silence sur la situation précaire de son amant. Cette décision, prise dans un moment de faiblesse, pesait lourdement sur lui. Oui ! Il était plus facile, plus simple, et puis évident de faire porter le chapeau à Hyunjin. Mais honnêtement, il le savait, comme tout le monde à cet instant, ils étaient tous coupables !

"KEEHO !"

La tension monta d'un cran, les émotions brutes de chacun s'entrechoquant violemment. Tout le monde se sentait tiré dans différentes directions, la culpabilité, la peur et la préoccupation pour leur ami créant un breuvage toxique qui menaçait de déborder.

La salle tomba dans un silence pesant après son explosion. Keeho baissa la tête, incapable de soutenir le regard des autres, pleinement conscient du poids de ses mots et de la vérité qu'ils portaient.

Tandis que les tensions s'intensifiaient dans le couloir de l'hôpital, les mots de Keeho avaient attisé un feu de ressentiments et de frustration accumulés.

"Quoi, Jisung ? Il est sûr que pendant tout ce temps il ignorait ce qui se passait ? Soyez honnêtes !  Il a fait l'aveugle ! Il a été le seul à être heureux tout ce temps pendant que tout s'effondrait juste sous ses yeux" souffla le nouvel arrivant, la voix chargée d'amertume.

L'atmosphère était déjà électrique, et les paroles de Keeho ne faisaient qu'ajouter de l'huile sur le feu. Seungmin, incapable de contenir son irritation et sa colère face à ces accusations, perdit son calme.

"Faites-le taire ou je lui fous mon poing dans la figure" menaça Seungmin, en se rapprochant dangereusement de Keeho. Fort heureusement, Changbin eut le réflexe de s'interposer rapidement.

"KIM SEUNGMIN!" cria-t-il, mettant une main ferme sur son épaule pour le retenir.

Dans ce moment de tension extrême, Jeongin sortit de la chambre, attiré par le bruit dans l'allée, juste au moment où Chan revenait de sa discussion avec les médecins et les infirmiers, à qui il avait expressément demandé la plus grande discrétion sur la situation, soucieux de préserver un semblant de calme.

Voyant la scène devant lui, le leader prit les choses en main. "Keeho, entre voir Felix, c'est bien pour ça que tu es là, non ? Et vous autres, je ne veux rien entendre, c'est pas le moment de se montrer en spectacle !" ordonna-t-il durement.

Il était à bout. Son visage trahissait à peine la fatigue, mais ses yeux, eux, révélaient un homme au bord de l'effondrement. Il atteignait sa limite, épuisé par le poids des crises qui s'accumulaient : le couple de Seungmin, la détresse aiguë de Felix, et la responsabilité écrasante de garder tous les autres à flot.

Bangchan portait en lui une souffrance muette, une douleur qu'il ne pouvait pleinement exprimer, car il se devait d'être le roc sur lequel les autres s'appuyaient. Si jamais il flanchait, tout s'effondrerait avec lui. Dans cet hôpital, dans ce couloir, il n'était pas seulement le leader d'un groupe connu de Kpop : il était le garant de leur résilience collective.

Il aurait pu chercher du soutien chez Minho, comme à son habitude, car ce dernier paraissait plus solide que tous les autres. Mais Chan connaissait la vérité cachée derrière cette façade de calme. Minho était tout aussi vulnérable, sa force apparente n'étant qu'un voile mince. Si Jisung, venait à chuter Minho ne serait pas loin derrière, et Jisung perdait déjà pied. C'était une réalité, indiscutable et lourde, qui pesait sur le jeune homme comme une chape de plomb. Toutefois il avait accepté de porter la croix de l'aîné, du leader et du grand frère. Ils étaient une famille, après tout, et toutes les familles avaient leurs maux.

MinhOtaku25  m'a dit qu'elle avait retenue ses larmes so je sais à qu'elle point ce chapitre doit être dur à lire , et j'en suis profondement désolé !

Pensez toujours à pendre soins de vous et surtout soyez toujours attentif à votre entourage . Vous pouvez et vous avez le droit de sonnez la sonnette d'alarme à leurs places !

J'ai aussi envie de vous parlez d'un OS qui pour moi est l'un des plus beau que j'ai lu ...il chuchote étonnamment bien à mon cœur ! Il peint avec exactitude ma vision de l'amour ( je pense l'avoir déjà dit ) mais pour moi l'amour n'a pas nécessairement besoin d'être sain , tout simplement parcequ'il n'y a pas de définitions établies de la chose! C'est un sentiment aussi ravageur que vivifiant. La preuve voyez la situation de lix dans ce chapitre .
Et donc un grand bravo à Youngestgirl123 pour cet Os , d'une beauté singulière!