Bonsoir,

J'espère que vous allez bien.

Je viens vers vous pour régler une petite confusion. L'histoire de Sergueï a lieu bien avant celle de Vladimir. Son histoire est brièvement évoquée dans le précédent livre. C'est pour ainsi dire le tout premier membre de la mafia à ouvrir la voix sur l'amour dans leur clan. Voilà pour cette petite information. Je vous embrasse tous.

Ivana venait de passer la robe noire quand son téléphone l'alerta d'un nouveau message. Il s'agissait d'une photo prise par l'ami de son père en pleine partie de pêche. Un sourire fendit ses lèvres car il avait l'air heureux. Cette séparation temporaire semblait ouvrir les portes de la guérison pour elle comme pour lui. Ivana reposa le téléphone et tendit sa jambe pour vérifier les bas qu'elle portait étaient toujours intacts. En effet, Elga lui avait laissé un large choix de sous-vêtements dont un qui avait immédiatement attiré son attention. Sergueï ignorait ce qu'elle avait choisi ce qui rendait cette soirée encore plus délicieuse et intenses que toutes les autres jusqu'ici passée à ses côtés. Un seul bémol allait venir entacher cette soirée. La horde de soumises qui avaient un jour croisé la route de Sergueï. Ivana s'attendait à devoir y faire face et plus les minutes défilait, plus elle sentait la nervosité s'emparer d'elle.

Elle se leva après avoir pris une lente et pénible inspiration et quitta la chambre pour retrouver Sergueï à l'étage. En arrivant près de l'escalier elle le trouva en bas de ce dernier. Il faisait les cents pas comme un lion en cage...un lion diaboliquement sexy dans cette chemise blanche ouverte au col et cette veste noire.

Le palpitant d'Ivana s'affola dangereusement et lorsqu'elle descendit l'escalier elle eut l'impression qu'il allait s'arrêter.

Les yeux du mafieux se levèrent dans sa direction et sa première réaction fut de crisper ses mâchoires en dardant un brûlant regard sur elle. Ivana avait décidé de lâcher ses cheveux et de ne maquiller que ses lèvres d'un rouge vif. Plus elle descendait plus la lueur qui flambait dans ses yeux devenaient de plus en plus intense.

— Tu es incroyablement magnifique, déclara-t-il d'une voix rauque.

— Merci tu n'es pas mal non plus, murmura-t-elle en le rejoignant.

— J'espère que ce rouge à lèvres est à l'épreuve des assauts car je doute me retenir, la prévint-il la voix monstrueusement rauque.

— D'après la pub il ne laisse pas de trace, reste à savoir si cette information est mensongère ou non.

Il glissa sa large main sur sa joue puis celle-ci effleura sa nuque.

— Vérifions ça immédiatement...

Il agrippa ses lèvres des siennes avec une fièvre absolue. Ivana se mit à prier pour que cette pub soit vraie car la bouche du mafieux était d'une exigence indescriptible. Il pressa ses doigts sur son menton en détachant lentement sa bouche de la sienne. Ivana ouvrit les yeux lentement en constatant que les siens étaient rivés sur sa bouche. Elle s'empressa de vérifier la sienne et fut presque soulagée de n'y trouver aucune trace.

— Parfait, chuchota-t-il avec un sourire en coin.

Il relâcha son menton et prit sa main.

Dans la voiture Ivana se concentra sur la route qu'ils traversaient sous le soleil couchant.

— Nous venons à peine de partir que j'ai déjà hâte de repartir, lui confia-t-il sur un ton légèrement agacé.

— Parce que tu n'as pas envie d'y aller ? Demanda-t-elle étonnée alors que c'est lui qui avait insisté pour s'y rendre.

— Si j'ai envie d'y aller mais je brûle de savoir ce qu'il y a en dessous cette robe.

Ivana émit un petit rire en l'observant alors qu'il n'avait pas une seule fois quitté la route des yeux.

— Tu le sauras tôt ou tard, lui dit-elle en se pinçant les lèvres.

— J'y compte bien effectivement, conclut-il en s'engageant dans la grande ville.

Ivana inspira profondément car ils étaient maintenant très proche du club.

C'était bientôt le moment pour elle de faire face au passé du mafieux. Si elle avait peur ? Non. Jalouse ? Elle pourrait bien l'être.

Lorsqu'il s'engagea dans le parking sous-terrain un silence pénible tomba dans l'habitacle. Ivana ouvrit la portière à l'aide d'une main moite, et une fois dehors elle tira sur sa robe et chercha le regard du mafieux.

— J'espère que tu as faim ? Demanda-t-il en se frottant les mains avant de saisir sa taille pour l'attirer à lui.

Le fait qu'il soit aussi détendu eut bon de la soulager.

— Ne t'inquiète pas moy angel, j'ai bien l'intention de profiter de cette soirée sans trop me soucier de ce qu'il se passe à l'intérieur, ajouta-t-il en déposant un baiser sur son nez.

Sans plus tarder il lui prit la main pour l'entraîner à l'intérieur. Cette fois-ci la musique était bien plus forte que ce matin et la piste de danse était bondée de monde. Les lumières étaient bien plus faibles et il s'agissait d'un acte volontaire.

Ivana se cramponna à la main de Sergueï alors qu'il se faufilait entre les clients. Très vite elle remarqua que beaucoup de regards étaient tournés vers eux plus particulièrement vers lui.

— Enfin ! S'exclama Nikki lorsqu'ils arrivèrent dans l'un des carrés VIP. Ivana tu es superbe !

— Je confirme, ajouta Vladimir avec un sourire en coin.

— Merci, murmura-t-elle en s'installant sut la banquette au côté de Sergueï.

— Est-ce Jared est là ? Demanda-t-il en saisissant une coupe de champagne pour lui tendre.

— De l'autre côté, précisa Nikki en pointant les portes battantes.

Sergueï se tourna vers Ivana et lui caressa les cheveux.

— Reste avec Nikki je n'en ai pas pour longtemps.

Elle hocha de la tête en forçant un léger sourire.

Sergueï prit son verre de Whisky puis se dirigea vers les portes. C'est avec une insignifiance absolue qu'il pénétra dans cette grande salle composée de portes closes et c'est avec détermination qu'il acheva le couloir jusqu'à Jared qui discutait avec une femme. À son arrivée son poulain changea de visage et demanda à sa prochaine proie de les laisser seuls.

— Je suis désolé Sergueï.

— Pourquoi tu essayes de me fuir ?

Jared se gratta l'arrière de la tête.

— Parce que j'ai honte, j'ai l'impression de t'avoir déçu.

— Non, dit-il gravement. Tu ne m'as pas déçu Jared mais tu dois apprendre de tes erreurs. Ce qu'il s'est passé avec Nikki doit te servir de leçon est-ce que tu comprends ?

— Oui, bon sang je suis désolé Sergueï.

Il tendit sa main et Jared s'en saisi. La discussion était close et il ne désirait plus revenir là-dessus.

— Va donc retrouver cette femme avant qu'elle te glisse entre les doigts.

Jared ne se fit pas prier.

En faisant demi-tour, Sergueï avisa cette porte au fond du couloir qui demeurait toujours la sienne. Seulement aujourd'hui, cette porte était close, enveloppée d'un voile noir et froid.

Sergueï lança un regard noir à cette porte avant de quitter l'endroit sans aucun regret. Les souvenirs s'effaçaient peu à peu remplacés par ceux qu'il avait désormais avec Ivana.

À cette pensée il se précipita vers la sortie pour la retrouver. Assise sur la banquette, la coupe de champagne intacte, la jeune femme dévisageait la piste de danse avec des respirations parfois un peu brusque. Il s'empressa de la rejoindre tout en sachant qu'il était scruté par des habitués du club.

— Viens trésor on va s'installer à table, lui dit-il en lui tendant la main.

— Je vous ai réservé la table la plus reculée de la salle, précisa Vladimir avec un sourire taquin.

Sergueï roula des yeux sans relever.

— Ton ami est disons...Très machiavélique, commenta la jeune femme quand ils furent dans le restaurant.

— Vladimir a toujours été comme ça, expliqua-t-il en tirant sa chaise pour qu'elle s'installe. Sa passion première c'est de me pousser à bout.

— Il a été très gentleman avec moi.

— Et ça en restera là, réplique Sergueï en ajustant sa veste noire.

Ivana lissa la nappe blanche en jetant un coup d'œil vers les autres tables. Le restaurant était chic et l'ambiance chargée de sensualité. Puis soudain cette ambiance prit une teinte orageuse à l'approche d'une belle blonde élancée qui se dirigeait tout droit vers leur table.

— Sergueï, quel plaisir de te revoir, lança-t-elle après l'avoir scruté froidement.

Ivana guetta attentivement la réaction du mafieux qui se rembrunit violemment tout en gardant une attitude nonchalante.

— Angelina, la salua-t-il d'une voix neutre.

Celle-ci esquissa un radieux sourire tout en l'ignorant comme si elle n'était pas là.

— Tu nous a manqué, j'étais impatiente de te revoir, et je ne suis pas la seule.

Elle se tourna dans sa direction pour la dévisager avec un mépris à peine voilé.

— Je suppose qu'il s'agit là d'une nouvelle ? Pitié Sergueï ne me dis pas que je vais devoir passé...

— En fait, la coupa-t-il d'une voix calme mais froide, il s'agit là de l'exclusivité, l'unique exclusivité.

Ivana resta silencieuse alors que la fameuse Angelina commençait lentement à comprendre, si bien qu'elle referma ses ongles de lionne dans sa paume.

— Alors Nikki disait bien vraie, cracha-t-elle incapable de contenir sa colère. Tu t'es laissé séduire par une gamine ! As-tu oublié qui tu es Sergueï ?

— Non c'est inutile, répliqua le mafieux les yeux noirs. Je sais qui je suis sauf que j'ai effectué quelques modifications.

— Des modifications ! S'étrangla la russe le visage en feu. Elle n'y connaît rien ! Comment peux-tu penser une seconde qu'elle puisse être à la hauteur de ce que moi je t'ai donné !

L'insulte frappa Ivana si fort qu'elle décida d'intervenir néanmoins avec calme.

— Étant donné que j'arrive à le faire grogner sauvagement je crois que je me débrouille plutôt bien.

La russe, estomaquée, emplie de rage et de jalousie la fusilla du regard.

— Tu n'es qu'une enfant aux yeux de tous ici ! Une traînée d'étudiante qui ne pourra pas lui donner...

Sergueï se leva violemment et la saisit par le bras en la secouant sèchement. Ivana resta scotchée à sa chaise, glacée jusqu'au sang alors que le mafieux était en train de dévoiler un terrible visage qu'elle n'avait jamais vu auparavant.

Le visage déformé, ses yeux n'étaient plus qu'un brasier de menaces proche d'évoquer la mort. Angelina gémit de douleur, les yeux écarquillés en se pliant à la volonté de l'homme qui demeurait toujours silencieux. Tout était en train de se passer dans le regard, pas un son quitta la gorge du mafieux. Il la relâcha violemment et celui-ci vacilla en arrière.

Les clients du restaurant avaient les yeux rivés sur la scène. Ivana avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine.

— Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ? Lança-t-elle d'un souffle, le regard hanté par ce qu'il venait de se passer.

— Elle a tout ce que tu n'as pas et que tu n'auras jamais, siffla-t-il entre ses dents. Dégage maintenant ! Et passe le message aux autres avant que je deviennes ingérable.

Sergueï serra les poings et les sentit trembler. L'insulte avait été vive et humiliante pour Ivana bien plus qu'il ne l'avait imaginé. Rictus aux lèvres il la chassa avec cette prise de regard qu'il utilisait pour faire fuir ses ennemis.

— Ça suffit ! Intervint Vladimir en saisissant Angelina par le bras pour la faire sortir.

— Il est à moi ! Hurla-t-elle en russe avant de franchir les portes.

Ce dernier élément le fit bondir en avant.

— Sergueï ! S'écria la jeune femme derrière lui.

Il l'ignora et fonça d'un pas menaçant jusqu'à la sortie du restaurant. Angelina n'était pas méconnue dans cet endroit et sa réputation de folle hystérique avait causé des dégâts notamment auprès d'autres femmes. Ce qu'elle venait de dire était une déclaration de guerre déguisée.

Sergueï écarta Vladimir et s'empara de ses bras pour la coller contre le mur voisin.

— Si jamais tu t'approches d'elle je te le ferais regretter, articula-t-il dangereusement. Je te ferais vivre un véritable enfer est-ce que tu m'as bien compris ?

Sergueï n'attendit pas sa réponse et la relâcha sèchement alors qu'elle respirait fort, les yeux percés de désespoirs et de rage mêlés.

— Calme-toi Sergueï, intervint Vladimir doucement.

Un lourd fracas s'ensuivit et ce fut seulement après un brouhaha d'exclamations apeurées qu'il réalisa ce qu'il venait de se passer.

Nikki qui venait d'arriver allongea son bras devant Vladimir pour qu'il recule tout en dévisageant son ami qui froidement poussa la porte du restaurant. Celle-ci rebondit violemment contre le mur avant de se refermer brutalement derrière lui.

— Je crois qu'il est grand temps que l'on arrête de sous-estimé ce qu'il se passe Vladimir, déclara Nikki sur un ton extrêmement sérieux en lui jetant un regard inquiet.

Nikki remarqua que le torse de son ami se soulever lentement et les lueurs diaboliques qui avaient l'habitude d'animer son regard avaient fléchi.

— Effectivement je crois qu'il est temps, confirma-t-il les yeux rivés sur le trou béant dans le mur, laissant entrevoir l'impitoyable force cachée derrière l'impassible et tempéré Sergueï Volkov...