Recrutement


Avant toute chose :  désolé du retard !!! 

Bonne lecture <3

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Je me tenais devant la boutique. Keith Shadis était venu me chercher car l'armée avait besoin de soldats. Et j'allais au camp d'entrainement. C'était avec un pincement au cœur que je quittais la boutique ainsi que mon ami Walter. Ma seule famille qui m'avait recueilli et chaleureusement accueilli depuis un an déjà.

Mon ancien majordome me prit dans ses bras avant de me répéter une dernière fois, les mains sur mes épaules :

— Rappelle-toi ! Reste forte, même dans les moments difficiles, ne laisse rien paraître !

— Oui !

— Et reviens me voir de temps en temps.

Shadis prit la parole :

— Walter, j'enverrai Alba te voir à cheval, une fois le couvre-feu passé.

Il regarda sa montre et annonça :

— Il est temps de partir soldat Von Diertrichtat.

Je pris encore une fois, mon vieil ange gardien dans les bras, avant de prendre place dans la calèche. Ma gorge se nouait, je retenais mes larmes. Ne rien laisser paraître...

Je le saluai une dernière fois, devant sa boutique de thé prête à ouvrir pour la journée.

J'interpelai rapidement Shadis :

— Pouvez-vous m'appeler « soldat Alba » ? Je ne suis plus affiliée à la famille Von Diertrichtat.

— En effet, j'ai tendance à oublier.

— Faite en sorte que ça rentre dans votre crâne.

Il acquiesça surpris de mon ton glacial. Il comprenait parfaitement ma situation.

Arrivé au camp, il me présenta mon dortoir. J'étais seule, car il n'y avait plus de place dans le 1er dortoir des femmes. Tant mieux.

Cependant, il me vit me crisper en entrant dans la pièce, et me demanda :

— Un problème, soldat Alba ?

Même si ce n'était pas mon genre de tenir tête à un supérieur, je lui empoignai le col, et lui répondis :

— Un problème ? Montre-moi plutôt où sont les outils de nettoyage ! Je ne dors pas dans ce nid à microbes.

Il ricana et m'invita à le suivre pour me montrer le local. Il me souhaita une bonne installation dans mes quartiers, un air sarcastique au visage.

Ce soir-là, j'ai nettoyé la chambre toute la nuit, pour éliminer chaque milligramme de poussière.

Au lever du soleil, je me sentais déjà mieux. Tout brillait parfaitement. La première journée au camp pouvait commencer.

Les jours qui suivirent, se ressemblaient tous : réveil matinal, entrainements « intensifs » qui ne l'étaient pas particulièrement pour moi, corvées en cuisine ou au ménage. Puis un soir sur deux, discrètement Shadis me laissait filer avec un cheval, pour aller voir Walter, le temps d'une nuit.

Je rentrais toujours pour 5 h 30 du matin, juste avant le réveil des soldats.

Je ne dormais que très peu, mais j'avais finalement besoin de garder contact avec Walter : celui qui m'a tellement appris, qui m'a offert une meilleure vie, qui m'a sauvé du milieu de la noblesse.

Un mois plus tard, je m'étais affirmée dans le classement des compétences, mais aussi dans mon franc-parler. C'est encore Walter qui m'avait conseillé de « mettre un masque » à travers le langage et les entrainements, pour que personne ne voie mes faiblesses.

Cependant un point venait assombrir le tableau : j'avais une des pires notes en « travail d'équipe ».

Il est vrai que je détestais me mêler aux autres : je les trouvais un peu trop idiots, avec une hygiène peu soignée, et surtout très bruyants. C'est pour cela que j'aimais par-dessus tout prendre mon repas, à une table au fond de réfectoire, seule.

Un jour, à l'heure où je souhaitais encore profiter du calme devant mon thé matinal, Shadis vint nous avertir qu'un certain « caporal Ackerman » ayant besoin de nouveaux soldats ainsi que le major Smith serait présent à notre entrainement matinal et cela pendant plusieurs jours.

OK. Je n'en avais strictement rien à faire en réalité. Mes journées seraient les mêmes. Je ne comprenais pas pourquoi les hommes et surtout les femmes de mon groupe avaient des étoiles dans les yeux et étaient ravis rien qu'à l'entente de cette annonce.

Encore une journée classique se présentait. À un point près.

La salle d'entrainement était remplie de poussières. Mes narines me démangeaient, mes yeux me piquaient, et je me faisais le plus discrète possible en éternuant sans cesse, tant en m'acquittant de mon entrainement quotidien, sans difficulté.

Les filles du groupe chuchotaient d'émerveillement devant les 2 hauts gradés, et surtout devant le Caporal Ackerman apparemment.

Je jetai un coup d'œil aux 2 soldats que je n'avais jamais oubliés, lors de leur visite à la boutique de thé : le grand major, blond aux yeux bleus, avait le visage neutre. Mais le plus petit homme aux cheveux noir ébène semblait gêné par quelque chose.

Shadis beugla : « faites 5 tours de terrain, et l'entrainement sera terminé pour ce matin. »

Ah ? Déjà fini ? Peu importait, ce qui me gênait le plus était la poussière qui s'amassait un peu partout dans les recoins de la pièce.

Et je sentais un regard intense sur moi : j'avais remarqué que derrière son air neutre, les yeux bleus d'azur du major me fixaient. C'en était effrayant.

Je pris alors la décision de faire le plus vite possible les 5 tours, en devançant de plusieurs tours les premiers de foulées.

Je repris tranquillement ma respiration, bus un peu d'eau et pris le balai dans le coin de la pièce. Les autres souffraient encore à courir.

PDV de Levi :

Je vis la nouvelle recrue accélérer pour finir rapidement.

Erwin ne semblait pas non plus comprendre sa décision.

Pire que cela : cet endroit était dégueulasse. De la poussière partout. Partout !

La nouvelle recrue prit le balai posé contre le mur, que j'avais repéré depuis tout à l'heure.

Mais que faisait-elle ?

La gamine se mit à balayer tout simplement la poussière ! Elle travaillait minutieusement, et laissait une surface derrière elle qui est impeccable.

Cette gamine remplissait parfaitement son devoir de soldat.

PDV de Alba :

Je m'affairais à vite virer cette poussière. C'était dégueulasse. Je sentais le regard du major dans mon dos, c'était stressant et gênant.

Un deuxième balai était à disposition. Je m'approchai des deux hommes et tendis l'outil de nettoyage au major : « Major, au lieu de fixer les gens ainsi, vous pourriez faire en sorte que vos soldats ne tombent pas malades à cause de l'insalubrité des lieux. »

L'autre répond : « Oye gamine, comment tu parles ? »

Je rétorquai : « Hein ? vous voulez le faire ? » je lui donnai le balai sans vraiment lui laisser le choix.

Le Major resté silencieux, parti telle une ombre.

PDV de Erwin :

Il fallait que je sorte. La seule vue de cette fille me faisait suffoquer. Alice... cette fille te ressemble trait pour trait. C'était terrible. J'avais besoin de prendre l'air.

PDV de Alba :

Finalement, le noiraud s'est pris au jeu de m'aider à nettoyer la salle, et c'était la deuxième fois que je voyais un mec aussi maniaque. Ça faisait du bien de voir un homme qui faisait attention à l'hygiène.

Je décidai de le vanner : « On peut dire qu'au moins le travail est bien fait avec vous. C'est votre femme qui doit être ravie d'avoir un homme qui fait attention à sa santé. »

Il répondit après avoir grogné : « Une maison propre préserve la santé. »

Cela résonnait dans ma tête et je ne pus m'empêcher de sourire.

Il rétorqua : « pourquoi tu souris bêtement ? »

Je conclus : « On m'a enseigné la même chose, ça me rappelait de bons souvenirs. »

Il lâcha un « oh. » Avant que l'on range notre matériel pour se diriger vers le réfectoire pour 12 h.

Nous étions les derniers à rentrer. On devait se contenter de ce qu'il restait à prendre. Je le saluai en lui souhaitant bon appétit avant de me diriger vers ma petite place habituelle : au fond de la salle, à la dernière table à moitié branlante, qui était toujours libre.

Ouf du silence.

Pourtant je sentais de nouveau des regards sur moi.

PDV de Erwin :

Cette fille se nommait Alba d'après la fiche de renseignements. Pas de nom de famille. Elle ne pouvait pas venir des bas-fonds : son vocabulaire était plutôt enrichi.

Alice... elle te ressemble tellement c'est troublant...

Ça fait déjà pas mal d'années que tu es morte en laissant nos espoirs et ta fille Cassandre. Elle aurait dû avoir quel âge cette année ? 20 ans non ?

Je regarde la fiche d'Alba, et je réalise que cette dernière à 20 ans également.

Quand j'y pense, « Alba » est le prénom que j'aurais donné à notre enfant si nous avions pu devenir mari et femme. Mais les conventions en ont décidé autrement.

Je continuai de l'observer, seule dans son coin, quand Lévi me fit remarquer que mon repas était froid.

Shadis avait raison, cette recrue avait vraiment un mauvais résultat en ce que j'appelle « relations avec l'autre ».

Quelques jours plus tard, PDV de Alba :

Beaucoup de soldats avaient espoir d'intégrer la nouvelle brigade du Caporal Ackerman. On m'avait expliqué que c'était « le soldat le plus fort de l'humanité ». Je pensais que c'était un bien grand nom pour un simple soldat qui avait juste des compétences plus développées que les autres.

En finissant, de nettoyer les douches, un gros relou de mon groupe, Adams m'interpela : « on dirait que l'attention du major et du caporal est fixée sur toi depuis quelques jours. »

Il me prend le menton entre ses deux doigts dégueulasses : « qu'est ce que tu leur fais le soir hors du camp ? Tu vas les sucer dans une chambre d'hôtel à la capitale aussi bien que tu manies le balai ? »

Je le foudroyais du regard : il m'avait surement vu la nuit dernière partir à cheval.

Je rétorquai : « on a combat au corps à corps dans 2 h, je vais te faire mordre la poussière pour avoir osé poser tes sales mains dégueulasses sur ma peau. »

Il sursauta devant mon grondement ténébreux avant de pouffer de rire, et de me lancer en allant voir ses potes : « Bien, une fois à terre je te retournerai dans tous les sens comme les putes du samedi soir ! »

Quel con... je soupirai. Walter m'avait prévenu que l'armée était remplie de machos.

Une voix sombre demanda soudainement : « Tu comptes vraiment tenter de le mettre à terre ? »

Je sursautai. Le caporal était derrière moi, je ne l'avais pas senti, et il avait probablement tout entendu et vu.

Je lui répondis par politesse : « Bonjour Monsieur le Caporal. En effet, je vais le... »

Il me coupa : « Tch. Un moustique contre un titan. Tu comptes t'y prendre comment ? tu es qu'un microbe face à lui. »

Je ricanai : « probablement comme vous face à vos ennemis. »

D'une voix d'outre-tombe, il demanda : « sais-tu au moins qui je suis ? »

Je répondis sincèrement : « Un simple caporal. »

Il grogna et partit.

L'heure de l'entrainement au corps à corps arriva.

Adams se présenta devant moi. Le temps était comme suspendu. J'allais lui faire mordre la poussière. J'avais la vague impression que tous les regards étaient rivés sur nous.

Il avait un sourire satisfait d'avance, et moqueur.

J'hésitais entre 2 possibilités : le mettre à terre en un coup, ou m'acharner sur lui.

Il ne me laissa pas le temps de poursuivre ma réflexion, et chargea.

Je lui décochai un coup de pied dans le genou, il trébucha. De colère, je décidai de lui tailler un nouveau visage.

À terre, il ne bougeait pratiquement plus, je m'arrêtai donc.

Le caporal s'approcha et lança : « il ne l'a pas volé celui-ci. »

Je lui dis : « alors le moustique s'en sort comment face au titan ? »

Il resta imperturbable et annonçant : « le moustique ne devrait pas baisser sa garde. »

Je me retournai brusquement pour esquiver Adams de justesse.

Je m'éloignai, et visualisai mentalement mon attaque. Je fis comme si j'allais lui donner un coup de poing, mais au dernier moment, changea mon attaque, pour le mettre à terre.

Walter m'avait enseigné cette technique, pour maitriser plus costaud et grand que moi.

Le caporal me lâcha : « tes techniques sont encore scolaires, mais c'est plutôt bien joué, gamin. »

Le major vint et lui aussi me complimenta : « tes performances en combat sont excellentes. Où as-tu appris cela, soldat ? »

J'allais répondre franchement quand Shadis répondit à ma place : « L'instructeur Walter Cum Dornez, l'a entrainé, Erwin. »

Il fut surpris et semblait ravi : « Je vois. Il a entrainé à la dure un bon nombre de nos soldats d'élite durant son service. »

Quand les 2 gradés partirent, je demandai à Shadis : « Walter est si connu que cela ? »

Il ricana : « évidemment. Il a entrainé ta mère et notre actuel major. »

Je ne dis rien, et partis rapidement m'acquitter de ma corvée d'épluchage des patates avant de partir à la tombée de la nuit.

Je m'éclipsai comme d'habitude avec l'aide de Shadis, mais ce dernier m'interpela : « Alba demain soit en avance. Le caporal a trouvé les recrues qu'il lui faut apparemment. Ne rate pas le discours du major. »

J'acquiesçai et me mis en route. Plus j'avançai, plus j'avais un mauvais pressentiment. Comme un poids qui me tombait sur les épaules.

J'attachai mon cheval, puis m'approchai de la porte de derrière. Elle était ouverte. Étrange...

J'étais sur mes gardes.

Là, à même le sol dans la boutique, Walter était inerte, le visage ensanglanté.

Je criai de peur et de désespoir, en le secouant pour le réveiller.

Il respirait. Tremblante, je lui pratiquai les premiers soins, et lui épongea le sang marquant son visage.

Il reprit conscience, et ouvrit les yeux. Je lui donnai un verre d'eau et l'aidai à me redresser pour être en position assise.

Il me dit :

— Alba ! va t'en ! Ils pourraient revenir te tuer !

— Mais qui ? Qui a fait cela ?

— Je pense que Sandra a envoyé des hommes pour tenter de te supprimer. Mais heureusement, tu es partie à l'armée au bon moment !

— Calme-toi ! Il ne m'arrivera rien. Viens t'asseoir, tu peux te lever ?

Le vieil homme se redressa pour s'asseoir en face du comptoir. Je lui servis un thé puis balaya la boutique pour la remettre en ordre.

Tout cela sans un mot. Le jour se leva déjà. J'allais être en retard. Pas grave. J'avais tellement peur pour Walter. Ce dernier se leva, pour reprendre une nouvelle journée de travail.

— Walter, prend un jour de congé je t'en supplie va te reposer.

— Non, Alba.

— Mais...

Il sortit un fusil d'une armoire à thé, la charge tout en me le montrant d'un air vengeur, pour le placer sous le comptoir.

— Ne t'inquiète pas. Et puis, dans le pire des cas, c'est le cycle naturel que les vieux partent avant les jeunes.

— Walter !

— SOLDAT ! reprenez-vous ! Vous avez déjà une heure de retard devant vous, ça vous voudra très probablement 2 jours de cachots. Vous devez retourner au camp.

Il frottait le comptoir comme pour me rassurer.

Les larmes me montaient aux yeux, il vint se poster devant moi pour me les essuyer :

— Alba, tu dois être forte.

— J'ai peur ! Et si c'était la dernière fois que je te voyais ?

— Alba...

— J'ai peur... j'ai peur... j'ai peur...

— Sois forte quoiqu'il arrive. Maintenant, va-t'en.

Il me raccompagna en me donnant fermement les rênes de mon cheval. Je le saluai, inquiète, puis partie.

Le vieil attendit un long moment, stoïque avant de rentrer dans la boutique.

J'étais toujours inquiète, je n'arrêtais pas de pleurer.

J'arrivai enfin au camp, avec environ 2 h 30 de retard.

Évidemment, Shadis m'attendait de pied ferme. Accompagné du caporal et du major.

« Surtout, n'ouvre pas ta bouche Alba. » Je m'étais dit.

Je descendis de mon cheval, et les hommes me mitraillèrent du regard. J'arrivai à peine à respirer.

Malgré les sermons de Shadis et du Major, je ne dis rien.

Cette nuit avait été trop dure émotionnellement. J'avais les yeux qui me brulaient encore, à force d'avoir pleuré.

Soudain, le caporal rétorqua aux deux hommes : « vous ne voulez pas vous la fermer !? »

Et il continua en ma direction : « un problème, gamine. »

Je balbutiai : « non... non... »

Il rétorqua : « ce n'était pas une question. »

Les 2 autres hommes me fixèrent. Ils devaient avoir remarqué mes yeux rouges de larmes.

Shadis m'interpela : « Soldat Alba, passez donc dans mon bureau dans 5 minutes. Le temps pour vous de rassembler vos affaires dans votre chambre. »

J'acquiesce dépitée et partis rapidement.

Je rangeai mes vêtements et le livre dans mon sac de toile. Avant de me présenter dans le bureau de Shadis.

L'instructeur m'invita à m'asseoir, le major était là :

— Alba, pourquoi ce retard ?

— ...

— ALBA !

— Walter a été victime d'une tentative d'assassinat.

— Quoi ?

— Quand je suis arrivé à la boutique, il gisait dans une mare de sang. Donc je l'ai réveillé, soigné, et j'ai rangé la boutique... désolée du retard.

Je me tournai vers le major et le caporal qui venait d'entrer :

— Veuillez m'excuser, Messieurs, d'avoir loupé votre discours.

Le major semblait perturbé :

— Nous comprenons soldat.

Le caporal grogna :

— Bon c'est bon ? On peut partir soldat Alba ?

— Comment cela ?

Ce dernier grogna de nouveau :

- Tch. Si tu avais été à l'heure, tu saurais que je te prends dans mon escouade, malgré les petites imperfections à redresser plus tard. Alors, bouge-toi, prend ton cheval. On rentre au QG.

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