Quotidien modeste
Walter avait rapidement réussi à acheter une boutique de thé ainsi qu'un appartement au-dessus du commerce. Malgré son grand âge, il avait réalisé une chambre à part simplement pour moi. Pour que je me sente bien.
Je l'avais aidé à faire quelques aménagements avant le premier jour d'ouverture de la boutique. Et surtout, sous l'œil expert de l'ancien majordome, j'avais fait minutieusement le ménage.
Dès le premier jour de cohabitation, il avait été extrêmement pointilleux là-dessus, me faisant parfois recommencer pour que ça soit mieux que le mot « impeccable ».
« il en va de votre santé ! un ménage propre est gage de bonne santé. » Avait-il répété la première fois qu'il m'avait annoncé que mon nettoyage était de qualité médiocre ?
Le premier jour de l'ouverture de la boutique fut marqué par l'arrivée d'un personnage étonnant.
Un homme entra. Il n'était pas très grand, les cheveux noirs et avait des yeux métalliques. Il portait une simple chemise blanche et un pantalon noir.
Je le saluai. Chose étonnante, il me salua silencieusement, et passa son doigt sur une étagère à thés.
Il le glissa lentement, pour le ramener vers lui et le frotter avec son pouce.
L'homme vint s'installer en me disant simplement : « gamine, je peux gouter ton thé noir ? »
Je n'aimais pas le tutoiement de la part d'inconnus, ça m'énervait. Il fallait m'y faire... comme à ma nouvelle vie.
Je lui demandai lequel il souhaitait. Il répondit : « le thé noir classique. »
Je lui préparai sa boisson, et posa délicatement la tasse devant lui.
Il sirota le thé silencieusement. Pour briser cette absence de sons, je demandai : « il est à votre goût ? »
Il rétorqua : « parfait. »
À la fin de sa tasse, il déposa quelques pièces d'or sur la table pour acheter une petite boite de thé noir.
Je le remerciai.
Avant de sortir de la boutique, il dit : « le ménage était parfait, gamine. Je reviendrais. »
Il partit, continuant son chemin sous un soleil radieux.
Le soir même, quand Walter eut fini de ranger ses nouvelles feuilles de thé dans les bocaux, nous nous sommes installés devant la lampe à pétrole, pour boire un thé noir menthe poivrée.
Je remarquai soudainement un livre, CE livre sur son bureau.
« tu l'as donc pris avec toi ? » demandai-je.
« Effectivement, c'est un livre qui m'est précieux. Tout comme les souvenirs avec vous... » lança le vieil homme.
D'un ton un peu trop sec, je lui répondis : « Arrête ça. »
Il m'interrogea du regard, j'ajoutai : « tu peux me tutoyer. Tu n'es plus mon majordome, mais ma famille. Ma seule famille. »
Il ricana : « J'y ferais attention Alba. »
Je demandai, pour en savoir plus sur le passé de mon seul membre de ma famille : « qu'as-tu fait avant de devenir majordome ? »
Il avoua : « j'étais soldat dans les brigades spéciales. »
Je le questionnai une bonne partie de la soirée.
Il me demanda : « que comptes-tu faire à présent ? Ça te convient de tenir une boutique de thé ? »
J'avouai avant de me lever pour aller lire le livre dans ma chambre : « je ne sais pas. Pour l'instant, si tu me permets de rester, ça me convient parfaitement. »
Il sourit : « évidemment. Tu es également ma seule famille dorénavant. Bonne nuit. »
Je lus par la suite le livre de Walter, jusqu'à tant que la bougie se consume. Quelque chose attira mon œil : un petit mot et une signature sur la dernière page en bas à gauche.
À mon cher et tendre premier amour, Alice Von Diertrichtat. 835. Erwin.
Erwin ? Qui était-est-ce ?
Je ne questionnai pourtant pas Walter les jours suivants pour savoir qui était cet Erwin qui semblait avoir offert le livre ma mère.
Dès la première semaine, les clients abondèrent à la boutique et les journées furent bien chargées.
Walter prenait du temps pour s'occuper des feuilles de thés et autres plantes qui poussaient dans le jardin, pendant que je m'occupais de la boutique et du ménage.
Deux semaines plus tard, pendant que Walter était parti faire les courses pour la semaine, deux hommes vinrent à la boutique. Ils dégageaient quelque chose de mauvais...
« Que puis-je pour vous ? » demandai-je.
Les deux hommes balancèrent d'un revers de main, les pots de décoration de la vitrine, ainsi qu'une partie des pots sur les étagères.
L'un répondit : « ta caisse et ta peau. » Tandis que l'autre sortit son couteau pour s'approcher bien trop rapidement et trop près de moi.
J'étais paralysée, terrifiée.
L'un me tenait les joues fermement me menaçant avec l'arme blanche. L'autre faisait le tour du comptoir pour s'approcher de la caisse pleine d'argent.
Je ne voyais que le regard malsain de l'homme sur moi, et surtout ce couteau à quelques millimètres de ma joue.
Je n'entendis même pas la cloche de la boutique résonner.
« Oye, c'est quoi ce bordel ? » demanda une voix d'outre-tombe.
L'homme aux cheveux de jais était dans l'encadrer de la porte.
Le bandit qui s'était approché de la caisse sauta en un éclair sur mon client de la dernière fois en sortant une arme à feu.
Je crus que j'allais m'effondrer de peur. Je fermai les yeux.
Aucune détonation. Simplement un fracas.
Mon client avait neutralisé et assommé le premier bandit.
Le deuxième me fit venir violemment vers lui, en le menaçant et annonçant qu'il voulait simplement « le pognon ».
Il le foudroya simplement du regard, de son regard métallique, tout en s'approchant.
Soudainement il lança un pot de verre à la figure du bandit. Celui-ci me lâcha de surprise, je m'éloignai rapidement, tandis que cet étrange homme neutralisa le deuxième bandit en le frappant.
Rapidement, deux soldats vinrent. Ils avaient trouvé leurs suspects apparemment et commencèrent à les faire sortir de la boutique.
J'étais encore sous le choc.
Le client me demanda : « ça va gamine ? »
Je ne réussis qu'à bégayer : « il faut que... je nettoie... »
Sèchement, il rétorqua, me voyant trembler comme une feuille : « Oye, ressaisis-toi sale gamine et nettoie ce bordel. »
Je partis prendre le balai, la pelle et la balayette.
Je me mis au travail, toujours tremblante, et l'homme prit la balayette pour m'aider.
Il soupira : « tout ce thé gâché... »
Je rajoutai : « c'est terrible... heureusement qu'il ne restait plus grand-chose dans ces pots... »
Une fois le sol correctement épousseté, un grand homme, blond aux yeux bleus et pourtant l'uniforme de l'armée se présenta : « Levi ! Je viens de croiser Hanji et Moblit ! bon travail. »
L'homme s'appelait donc Levi. Il ronchonna : « pas de quoi. »
Le blond se présenta poliment à moi et s'excusa plusieurs fois pour les dégâts causés. Walter était à la suite de ce dernier et après explications de l'incident, il m'ordonna de servir le thé aux deux soldats.
Je m'exécutai, en servant un thé noir pour Levi et un thé vert pour le grand homme aux yeux bleus.
Walter partit ranger les courses.
Levi me lança : « ça va la feuille tremblante, tu t'es calmée ? »
Son supérieur hiérarchique, Erwin Smith soupira et s'excusa du comportement de son agent.
Erwin... ce prénom... ma curiosité était piquée. Je ne remarquai qu'à peine maintenant l'emblème des bataillons d'exploration.
Je ne pus m'empêcher de demander : « vous partez souvent hors des murs ? »
Levi cracha : « quand le gouvernement nous subventionne. »
Erwin rajouta : « c'est exact. »
Je ne pouvais plus de me retenir, ces questions me brûlaient les lèvres : « Et la mer, vous avez déjà vu cette immense étendue d'eau salée ? Et les gens au-delà des murs, comment sont-ils ? Et le désert comment... »
Erwin et Levi écarquillèrent les yeux.
« Alba, arrête d'importuner nos clients, va donc ordonner la réserve ! » coupa sèchement Walter, avant de la pousser gentiment vers la réserve, pour remplir les pots vides de thé à remettre en rayon.
Ce dernier s'excusa platement auprès des soldats.
Levi acheta un peu de thé au vieil homme, avant que les soldats doivent repartir.
Le soir même, Walter s'excusa auprès de sa petite protégée : « je suis désolé d'avoir été si autoritaire avec toi. Je n'aurais pas dû... »
J'avais compris qu'il était peut-être malpoli de poser certaines questions à des soldats des bataillons d'exploration : « Ne t'en fais pas, je suis moi-même désolé. »
Walter soupira : « je suis soulagée que ces bandits ne t'aient pas fait de mal... je n'aurais pas dû te laisser seule. Qui sait ? Peut-être que Sandra essaye de te faire disparaitre... »
Je marquai une longue pause silencieuse avant d'annoncer ma décision au seul membre de ma famille : « Walter, je veux devenir forte ! »
Il leva les sourcils, intrigué.
Je me confiai : « j'ai été terrifiée à ne pas pouvoir bouger face à ces hommes. Je n'ai rien pu faire. Je veux devenir forte, comme ce soldat qui a maitrisé les 2 voleurs ! Tu l'aurais vu Walter, en un clin d'œil, il les a maitrisés ! Et pourtant ils étaient tous les deux armés ! »
L'homme lança : « Il est bien normal pour un homme de protéger... »
Je l'avais coupé encore une fois sèchement : « "non Walter, je ne veux pas dépendre d'un homme. Je veux vivre pour moi-même, et devenir forte."
Walter soupira encore une fois : "Bien. Je ne vois d'abord qu'un premier pas possible à réaliser pour commencer à marcher sur le chemin que tu souhaites."
Je demandai : "lequel Walter ?"
Il répondit : "Un entrainement militaire. Intense."
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Voilà :) Comme je suis sympa , durant le confinement, je vais essayer de reposter un nouveau chapitre à la fin de la semaine !
N'oubliez pas le petit vote et un petit commentaire ! <3
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