Une merveilleuse nuit de Noël

Aaron Eden Marshall

22h00

Je la regarde hypnotisé par tant de beauté, le pire c'est que je sais quelle n'est pas qu'extérieure. La femme redoutable qui est face à moi n’est en vérité que douceur et compassion, un océan d'amour pour son prochain, et intelligente aussi. En quelques minutes je fonds littéralement juste en regardant la nouvelle version d'elle, bien que j'aimais bien l'ancienne.

C'est tout ce qu'elle représente qui m'a fait tomber amoureux fou, condamné à vie et plus encore.

Je suis certain que plus j'en découvrirais, plus je tomberais amoureux, inéluctablement amoureux .


Cette femme est si parfaite pour moi. Il n'existera jamais une égale à sa perfection faite femme.


Alors je lui raconte tout de A à Z :


Mon enfance avec ma famille avant de la connaître et le « après » quand je l'ai rencontré pour la première fois avant le lycée, puis le collège ; puis l'université… Là où j'ai foiré parce que je voulais sortir de cette spirale de pauvreté. Ce pourquoi je me suis éloigné, sans me rendre compte de mon erreur. Et je ne lui parles plus, je m'approche jusqu'à coller mes tibias aux siens, créant un contact électrique très agréable.

Comme on dit parfois « l'argent appelle l'argent » mais ce qu'on dit pas, c'est que « la pauvreté appelle la pauvreté », ça marche dans les deux sens et je m'en suis aperçu au cours du temps passé ; en m' acharnant à réussir, à avoir toujours les meilleures notes, les meilleurs avis des professeurs. Tout ça m’a mené à une chose, l'éloignement des gens à qui je tiens. Car dans le lot il n'y a pas qu’elle que j'ai éloigné de moi, mes amis aussi.

D'ailleurs à propos d'eux, ça m'a permis de voir qui l'était vraiment et m'a permis aussi de savoir qui tenait réellement à mon amitié. Ça m’a quand même ouvert les yeux sur certains dont je doutais et puis d'autres qui m’ont déçu.


Mais c'est pas grave c'est la vie , comme dirait Maverick.


« On ne peut pas plaire à tout le monde », ouais mais là ça s'apparente à de l'hypocrisie. Faire semblant n'est pas ma came, j'aime ou j'aime pas point.


Je parle, je parle, je parle sans m’arrêter en dévoilant mon ressenti, ma souffrance de l'avoir perdue et ma peine en lui avouant que mon diplôme en poche, elle a été la première après mes parents que j'ai contacté pour partager ma joie d'avoir réussi mon but et d'être tombé de haut en découvrant qu'elle n'était plus là. Que j'ai éloigné avec mon comportement la seule femme en plus de ma mère qui était chère à mon cœur.

Tout d'abord je me suis sentie trahi mais après réflexion et grâce aux autres personnes encore près de moi, j'ai compris mon erreur et là où ça a merdé. Alors je lui explique qu’en parallèle de mon travail et la création de l'entreprise, j'ai tout fait pour la retrouver. Que même si ses parents m’ont dit n’être plus au courant de rien, que peut-être qu'elle avait changé de numéro et de ville, pays.

Je sais à présent que ses parents m’ont mené à une voie sans issue pour la protéger, je ne leur en veux pas.

Plus je raconte, plus je la vois changer d'expression. D'abord indifférente et rigide, elle se transforme à mesure que je lui livre mon histoire sur un plateau d'argent.


Avec ce que je lui livre, Edwige pourrait si elle le voulait me détruire de la plus perfide des façons, mais non… Je vois une multitude de sentiments au fil des minutes qui passent, comme la compréhension, la compassion et de la tendresse. Quand je regarde plus profondément, j’y trouve aussi la peur et surtout le doute.


Je sens, je vois le cerveau d’Edwige carburer à plein régime, se posant une multitude de questions et j'y répondrais avec plaisir. Je compte ne plus rien lui cacher, la vérité rien que ça.


Arrivé au bout de mon histoire, un frissons dévale mon corps tendu. Ne quittant jamais ses magnifiques yeux si expressifs, je n'espère pas la pitié et je n'en veux pas car je me suis battu pour en arriver où j'en suis... Mais malheureusement en cours de route, j'ai fais des dégâts et j'espère qu'ils ne sont pas irréversibles. Si Edwige doute encore de moi, je battrais chaque jour pour la reconquérir.


Je lui avoue aussi toutes les fois où je suis allé en cours sans manger, quand je me cachais pour être seul, m'installant dans un coin du réfectoire pour dévorer, loin de la vue des autres élèves pour ne pas être jugé.


Personne n'était au courant à part mon meilleur ami et maintenant elle. Je lui avoue aussi que Maverick et ses parents ont tout essayé pour que je mange à ma faim. Ils ont fait ce qu'ils pouvaient les pauvres et mes parents aussi. La vie n'est pas toujours simple pour tout le monde.


Je sais, je sens que j'arrive à la fin de mon discours, alors délicatement je pose mes paumes sur ses genoux et attends de recevoir ma sentence.


Va-t-elle me pardonner ?


__ Mon Dieu Aaron pourquoi tu ne m'as rien dis, j'aurais pu t'aider moi aussi.


Je secoue la tête négativement, un sourire triste apparaissant sur mes lèvres. Avant d'oser la regarder, je me suis fais violence pour rester humble.


__ Non impossible !


__ Mais pourquoi ?


Ayant encore du mal avec le fait que je lui ai enfin tout dit, ça n'a jamais facile pour moi de me livrer corps et âme à quelqu'un, même celle à qui je tiens le plus, mais il le fallait, pour lui prouver mon amour et mon attachement.


Mon orgueil a souffert mais si c'est le prix à payer pour l'avoir enfin dans ma vie, je recommencerais sans hésiter.


__ À cette époque mon orgueil ne l'aurait pas supporté.


__ Je vois. dit-elle d'une voix morne


Quand j'entends son timbre de voix, ses cordes vocales vibrant de mélancolie, j'attrape ses mains avec l'appréhension d'être repoussé, mais elle ne le fait pas.


Le regard fuyant je demande :

__ Alors tu me crois ?

__ Mais bien sûr voyons. dit-elle sans hésiter

__ sûr ?


Sans répondre elle resserre ses doigts à la place .

__ Tu es obligé de rester jusqu’à la fin ?


Tout d'abord dans l'incompréhension, je fronce des sourcils, ce qui lui déclenche un petit rire.


__ Répond, dis-moi oui ou non?


__ Non je ne suis pas obligé, juste un petit acte de présence.


À ma réponse, ses yeux fouillent le vide, son cerveau semble se vouer à une réflexion intense.


Quand enfin Edwige plante avec détermination ses prunelles hypnotiques dans les miens, hagards par la surprise que son allure de femme affirmée provoque.

Quand elle ouvre la bouche, je l'écoute religieusement et quand elle lève un doigt vers moi je suis au taquet prêt à encaisser.


__ Bien alors voilà ma réponse... 1 heure, après je pars avec ou sans toi.


__ À vos ordres Madame ! mon cœur palpite.

Mon cœur ressent cet espoir qu'il espère depuis que nous sommes entrés dans cette pièce. Tout ce que j'espère c'est quelle soit à moi. Mon âme vibre d'une joie sans pareil. Faites que mon vœux se réalise.


En cet instant elle m'offre le plus beau des cadeaux, un sourire doux et sincère.


__ Alors sortons d'ici avant de ne plus pouvoir.

Je me rends compte que je me suis fait berner alors j'ouvre la bouche prêt à… , mais elle me devance.

Devinant mes pensés Edwige se penche en avant, sa voix au timbre vibrant d'émotion.

__ Chuut ! dit-elle en posant un doigt sur mes lèvres, tu auras ta réponse en temps et en heure. Alors tu acceptes ?

Comment refuser face à elle je ne suis qu'un homme amoureux.  Ma gorge est sèche à présent, incapable de parler j'acquiesce et elle me sourit et nous nous relevons.

Je recule d'un pas pour lui laisser de l'espace, tends ma main vers la sienne, les yeux dans les yeux, j'attends avec la peur au ventre.

Une seconde passe puis deux avant que je ne sente sa main à la douceur incomparable se glisser dans la mienne et nous sortons de cette loge, ensembles soulagés enfin.

Peut-être que finalement j'aurais une fin heureuse. Je dis bien peut-être car pour le moment je ne peux prévoir l'avenir.


Seule Edwige peut me la raconter.


...

Désolé de traîner en longueur

Corriger par Marie Laure 😘

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