Elle me manque

Aaron Eden Marshall

10h24 décembre

Jour J-1

Mes yeux parcourent l'étendue de la vie qui grouille devant mes yeux. À travers la baie vitrée de mon bureau, la vue est exceptionnelle sur les autres tours et les riverains qui arpentent les trottoirs à vive allure.

Mon esprit n'est pas au travail aujourd'hui non, mon esprit est accaparé par autre chose. Cela me cause beaucoup de mélancolie m'empêchant de travailler. Mes employés me connaissent bien, tous les ans c'est la même chose et je sais que j'en suis responsable.

J'ai tellement tellement cherché que ça me désespère, pourtant elle ne s’est pas envolée. Comment a-t-elle fait pour réussir à m'échapper ? Je l'ai cherché là où nous vivions autrefois. Même dans les villes, villages ainsi que New-York, Los Angeles, Boston partout… Mais rien. Je savais qu'elle était très maline et intelligente mais je ne pensais pas à ce point là.

Je repense au paroles de ma mère :

« Quand on aime on abandonne pas. Sla vie nous sépare alors la vie fera en sorte que l'on se retrouve, car il n'y a que le destin pour réunir deux cœurs faits l'un pour l'autre. Ne perd pas espoir mon fils. Tôt ou tard tu la retrouveras, fais moi confiance. Promets-moi de ne jamais baisser les bras, quoi qu'il arrive dans ta vie... »

Je te le promets maman...


....

Je doute un peu mais ne baisse pas les bras, je l'ai promis.... Et puis quelque chose en moi me dit que si je le fais, je le regretterais. Alors je continue d'espérer aussi fort et aussi longtemps que je vivrais.

Elle ne manque terriblement oui je sais, je me sens coupable d'avoir agi comme un triple andouille que je suis. Si un jour je la revois enfin va t-elle me pardonner ce que j'aie fait ? Avoir préféré plonger tête baissée comme un acharné, tout cela pour réussir et ne pas finir comme mes parents ? En écartant tout le monde autour de moi.

Je ne suis pas une femme mais je me doute que j'ai dû lui faire terriblement mal, lui brisant le cœur.

Je reviens au présent quand quelqu'un frappe la porte.

__ Entre! dis-je sèchement agacé d'être importuné.

Alors que je suis toujours face à la baie vitrée, je m'attends à voir soit David ou ma secrétaire Marion. Mauvaise surprise c'est « le mollusque à ventouses » deux jambes galbées enveloppé de bas résille qui rentre d'une démarche chaloupée dont je ne loupe rien dans le reflet du verre.

Je n'attend pas, j'attaque :

__ Qui t’as laissé passer ?

__ Bah....? Dit-elle se figeant sur place surprise par ma question.

Évidemment quel con, Marion bien sur ! C'est pas grave, j'avais oublié de la prévenir, donc quand Merry sera partie je vais rectifier le tir.

__ Laisse tomber.

__ Je suis venue te voir pour savoir si tu avais besoin de moi pour un moment de détente. Dit-elle, reprenant son avancée vers moi.

__ Non. Simple, clair et précis.

Elle s'arrête à quelques pas de moi pour finalement se poser sur l'arrête en bois de mon bureau, les bras croisés dans un mouvement défensif.

Ça me fait sourire car elle veut paraître détendue, mais je la connais.

__ Allons mon cœur nous savons tous les deux que tu adores nos moments à deux.

Sans me retourner je soupire franchement, restant le dos tourné et ne lui accordant aucun intérêt. Elle ne sait pas que je sais tout. Je l'ai surprise pendant une conversation téléphonique avec son amie Sheil, les mots qu'elle a prononcé sont gravés dans mon crâne. Je n'avais pas l'intention de lui demander de vivre avec moi mais tout de même.

J'en ai eu des femmes dans ma vie elle ne fait pas exception aux autres, manipulatrices et vénales.

__ Aucun intérêt.

__ Tu es sur ? Dit-elle se relevant pour se rapprocher dans mon dos.

__ Reste à ta place !

__ Mais, mais ?

__ Je n'ai pas besoin de toi. Rectification, je n'ai jamais eu besoin de toi.

__ Chéri...

__ Ridicule ! Dégage, tu empeste le parfum frelaté. Casse-toi, tu me pompes l'air !

Je la vois dans le reflet de la vitre, elle est tendue comme un balai, les point serrés, les lèvres pincées si fort que le contour blanchit et d'un coup, elle éructe :

__ CONNARD DE MÉGALO !

__ CASSE-TOI ! je crie d’un ton cinglant.

Vénale, elle se radoucie pour essayer de m'amadouer :

__ Voyons chéri.

Je reste silencieux dérouté par tant d’audace de sa part. Comment peut-on avoir aucune estime de soi ? Elle le sait pourtant, je lui ai maintes fois dis. C'est fini pour moi c’est une histoire ancienne. À regrets d'avoir cédé à cette femme, bon oui… J'étais dans un jour moins bien à ce moment là. Une journée difficile, clients très exigeants(e) et déprimé d'avoir perdu celle que j'aime, alors oui j'étais torché.

Mais quand avec un minimum de lucidité, j'ai craqué lâchement, mais je l'ai fait et mon dieu comme je le regrette amèrement maintenant, et pourtant un autre m'avait prévenu et évidemment débile que je suis, j'ai écouté en fonçant dans la galère.

Merry ? Elle est belle, sexy et envoûterait même un saint. Mais elle n'ai pas Edwige, loin de là. Quand l’une est obligée de se maquiller pour accentuer son potentiel séduction, l'autre n'a besoin de rien pour ça.

Alors oui j'étais con et bourré, je me rends compte que même si j'avais encore un minimum de conscience, vu l’état dans lequel je me trouvais à ce moment là bah... en fait non, elle était tronquée par le whisky, floutée par mes idées noires et mon chagrin.

La porte claque. Enfin je suis seul ! En soupirant, soulagé je reviens vers mon bureau et appuie sur l'interphone et dit d'une voix posée :

__ Marion.

__ Oui monsieur ?

__ Plus jamais vous n’autorisez Merry à entrer.

__ Désolée, je ne savais pas.

__ Je ne vous en veux pas, mais la prochaine fois... Appelez-moi avant. Au pire, appelez la sécurité si elle pose problème.

__ Très bien ce sera fait.

Une fois ce problème résolu, je me perds de nouveau dans mes souvenirs en m’asseyant dans mon fauteuil en cuir et encore une fois, un coup à la porte me ramène au présent. Mais cette fois j'en sûr c'est David.

Bingo ! À peine ai-je donné l'autorisation que je vois sa tête dépasser, je suis déstabilisé en voyant mon meilleur ami (Maverick) derrière lui attendant sagement pour rentrer

__ Coucou mon pote comme tu vois, je suis pas seul. Dit David en laissant la place à Maverick.

__ Salut vous deux. Que me vaut votre présence et vos tronches de cake ici.… Je regarde l'heure sur ma Rolex, Maintenant ?

__ Oh, on voulait savoir pour demain. dit Maverick sous le regard perplexe de David qui ne le quitte pas des yeux, tout comme moi.

__ Bah oui, pour savoir si on se rejoint à la salle des fêtes qui soit dit en passant est super bien agencée ou si on part ensemble ?

__ Tu as été voir ? dis-je étonné en les regardant tous les deux qui me sourient narquois.

__ Non, David m'a montré les photos que ta secrétaire a prises vu que tu n’as pas pris le temps d'aller pour y jeter un œil.

__ Mais toi aussi à ce que je comprends.

__ Peut-être, mais c'est toi qui l'organise. Ça aurait été normal que tu t'y rendes et rencontres la patronne.

__ Ouais bah je n'ai pas eu le temps… et puis c'est une femme.

Il lève les yeux au ciel et dit en se moquant de moi, David à ses côté, riant sous cape

__ C'est une excuse « ton planning soit disant surchargé ». Et oui, tu le saurais si tu avais bougé ton cul de fainéant. As-tu regardé les photos au moins ?

Les mots qu'il prononce me laisse sans voix. Mais pourtant, ce que j'ai dis est bien vrai je suis un acharné du boulot, d'ailleurs David le lui confirme alors que lui, mon meilleur ami me connaît sur le bout des doigts.

Il sait que depuis que mon entreprise a vu le jour, je n'arrête jamais de trimer comme un malade, ne prenant presque pas de vacances pour me détendre et même pendant celles-ci, je continue. À chaque fois David doit s'en mêler pour me menacer de représailles si je me repose pas.

La bonne blague, le pire c'est que je ne mens pas je suis inépuisable, un robot comme ce qui se chuchote dans les couloirs. Je m'en fiche totalement de ce que les gens pensent de moi . Si je fais ça, c'est surtout pour éviter de trop penser et de me morfondre dans ma culpabilité d'avoir perdu Edwige dans ma conquête du «Pouvoir Absolu», de ne plus manquer de rien dans ma vie.

Je n'en veux pas à mes parents de la vie que je menais avec eux, ils n'y étaient pour rien s'ils ont fait preuve de malchance. Mais il est hors de question que je subisse le mêmes sort, alors j'ai foncé tête baissée sans penser aux conséquences et je l'ai perdue.

À en vouloir trop j'en ai perdu « ma moitié ». L’adage dit :  «L'argent ne fait pas le bonheur bien qu'il y contribue». Et c'est bien vrai.

Alors je respire un bon coup en me disant, que demain sera un autre jour.

__ Non, j'avoue je n'ai pas vu les photos. Je déclare en les dévisageant tous les deux curieux de savoir pourquoi ils insistent sur ce point. Mais cela m'importe peu, je verrai la salle demain ça revient au même.

__ Non idiot. dit Maverick ça aurait été mieux que tu la vois avant, de tes propres yeux.

__ Pourquoi faire ? dis-je en haussant les épaules.

__ Bah peut-être pour donner ton avis et tes goûts, si jamais ce que Mademoiselle Maifild a fait ne te plaisait pas dit David.

Maifild...?

Mes yeux s’aimantent à ceux de David qui reste impassible, puis impatient tandis que Maverick affiche un sourire en coin. mayfild c'est son nom et son prénom ? , pourtant il ne bronche pas, je crois que Maverick sait quelque chose quand son regard devient insistant.

Mais j'enfonce tout ça dans mon crâne après tout, ce nom de famille... des milliers de personnes le portent, Il est très commun me dis-je en repoussant l'alerte qui résonne dans mon crâne.

__ Quoi ? j'interroge mon ami

__ Oh rien… Bon on avait l'intention d'y faire un dernier tour pour voir si rien à changé. Tu veux venir avec nous ?

Étrangement sa demande est tout à coup alléchante, mais un truc me frappe soudainement, pourquoi je repousse cette éventualité ? Pourquoi n'y ai-je jamais mis les pieds ? Qu'est-ce qui me pousse à chaque fois qu'on me le propose de refuser d'y aller ? Qu'est-ce qui m'en empêche ? Voilà les questions que je me pose depuis tout à l'heure.

Si je pose ces questions à mon meilleur ami je suis persuadé d'une chose, et surtout de ce qu'il me diras :

《 Tu es un pétochard mec.》

En attendant, je secoue la tête.

__ Ça ne sert à rien maintenant puisque nous y allons demain.

__ Très bien, dit-il agacé de toute manière elle ne doit plus être là bas dit-il songeur.

Ils finissent par se lever tous les deux, signe que la conversation est terminée et quittent mon bureau sans un mot de plus.

Et moi ? Je dois me reprendre, demain est un autre jour. Une année de plus sans elle.


⛄️⛄️

Juste un petit rappel cette histoire sera courte, Car elle est uniquement pour Noël.

Corriger par Marie Laure lelong 🏺

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