35 | L'heure de se réveiller

---簡単な鉛筆のストローク---

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Après l'annonce de Momo, la rousse venait d'ailleurs de se rappeler de son prénom, Ophélia était restée silencieuse. Elle pensait et réfléchissait à ce qui se déroulait lorsqu'elle n'était pas réveillée. Peut-être que d'autre personne venaient la voir ? Comme sa famille par exemple ? Elle réalisait à présent a qu'elle point celle-ci lui manquait. Mais elle savait que la voir serait compliqué pour une raison qu'elle ignorait.

Elle se surprit elle-même à espérer pouvoir rester longtemps consciente. Ce n'était pas dans ses habitudes. Que se passait-il ? Pourquoi avait-elle l'impression que quelque chose venait de changer en elle ?

- On doit y aller, déclara Momo Yaoyorozu et Ophélia hocha la tête.

La rousse les regarda partir tout en se questionnant sur le lien qu'elle avait avec les deux lycéens. Étrangement, elle espérait les voir rapidement, certes leurs compagnies étaient sympathiques mais il y avait autre chose. Une partie d'elle-même la suppliait de s'accrocher à eux comme une bouée de sauvetage. Elle ne sut pas réellement pourquoi mais pour elle le seul moyen de les revoir bientôt était de rester éveillée.

Alors, elle se dit qu'elle devrait arrêter de fuir. C'est ce qu'elle fit. Chaque jour, la rousse se forçait dans l'espoir de les revoir. Elle fixait le mur en face d'elle, ce n'était certes pas une activité très distrayante mais elle ne nécessitée pas d'effort conséquent. Elle aimait ça.

Elle voyait le jeune lycéen plus fréquemment que Momo. Parfois, d'autres lycéens tels que Kirishima, Mina ou Ochaco venait lui rendre visite. Au début, elle avait eu du mal à les reconnaître. Mais au fur et à mesure son esprit avait accepté de lui rendre certain de ses souvenirs précieux, tels que ceux qu'elle avait passé avec la seconde A.

Seulement, aujourd'hui elle n'arrivait plus à rester à fixer un mur sans ne rien faire. C'était comme une sorte de blocage, son corps voulait bouger et retrouver sa mobilité d'autrefois. Elle se leva lentement du lit qu'elle avait longtemps occupé. Sa vue se brouilla légèrement et elle paniqua à l'idée de se rendormir. Depuis quand la perspective de dormir ne l'enchantait-elle plus ? Elle n'en savait rien, tout semblait se confondre et se mélanger dans son esprit lorsqu'elle réfléchissait à cela. C'était comme si son esprit semblait être déchiré en deux et qu'il se faisait sans cesse la guère.

Une main vint la stabiliser et la rousse releva son visage pour remercier la personne qui venait de l'aider. Elle resta, quelques instants, troublée en voyant un visage qui lui ressemblait énormément avant d'esquisser un mince sourire. Cela faisait quelque temps qu'elle n'avait plus revu sa famille mais elle avait le pressentiment que la venue d'Aelia le jour où elle décidait de visiter l'hôpital n'était pas une coïncidence. Alors elle demanda :

- J'aimerais visiter les jardins, tu peux m'aider ?

Les yeux d'Ophélia s'écarquillèrent lorsqu'elle vit ceux de sa grande sœur s'imbiber légèrement de larme. C'était étrange de savoir que des personnes tenaient tant à elle au point d'être ému pour une simple balade. Puis, un doute s'installa. Elle savait que le fait qu'elle avait été interné dans cet hôpital était à cause de son état mental. Mais elle n'avait jamais eu l'impression d'aller mal. Oui, ses journées c'étaient résumé pendant longtemps à dormir et ne rien faire tout simplement car elle en était incapable. Était-ce si grave ?

- Oui, bien sûr !

Ensemble, elles allèrent dans le jardin le plus proche. Durant le trajet, la rousse dut prendre de nombreuses pauses. Pourquoi tout effort physique lui paraissait aussi dur ? Elle se souvenait pourtant parfaitement que marcher et descendre des escaliers ne lui avaient jamais demandé autant d'endurance.

Elle observa avec émerveillement les belles fleures qui ornaient l'espace vert. Il contenait de nombreuses variétés, si bien qu'elle ne put toute les voir. Finalement, elles s'installèrent sur un banc au bord d'un étang. Elle eut alors la certitude qu'elle avait bien fait d'être accompagné par un membre de sa famille pour franchir cette étape.

Cette sortie lui avait fait énormément de bien et elle était heureuse de pouvoir observer autre chose qu'un mur blanc. Elle n'était pas faite pour passer ses journées à ne rien faire. Plusieurs questions se bousculèrent dans son esprit. Depuis quand avait-elle cessé de sortir ? Depuis quand s'était-elle renfermée sur elle-même au point de ne plus reconnaître instantanément ses amis ? Depuis quand passée t'elle ses journées à se morfondre et à fuir ? Tout cela ne lui ressemblait pas.

Elle était tombée bas, très bas. Si bien qu'Ophélia ne se reconnaissait plus. Elle avait coupé tout contact avec ses amis et délaissé sa santé physique. Mais surtout, elle avait oublié toutes ses ambitions, comme le fait de devenir héroïne.

Elle savait pourtant pertinemment comment elle en était arrivée là. À force de ne compter que sur elle-même lorsque son monde s'effondrait petit à petit elle avait fini par se laisser détruire. La mort d'Hine n'avait fait que terminer ce qu'elle avait commencé elle-même : sa propre destruction.

Elle passa soudainement ses mains sur son visage, elle était fatiguée mais pas à cause de la mort d'Hine ou Raion. Oui elle avait mal, mais au fil du temps sans même qu'elle ne le sache la douleur c'était atténué au point de lui permettre à présent de recommencer à vivre. Cette fatigue était lié au constat qu'elle avait fait. Il lui faudrait du temps pour retrouver toutes ses capacités physiques et sa détermination afin de reprendre une vie normale. Mais elle refusait de passer sa vie dans cet hôpital.

- Depuis combien de temps je suis ici ?

- Environ deux mois.

Cette réponse la paralysa instantanément. Elle pensait que cela ferait beaucoup plus de temps mais visiblement sa perception avait également était impacté. Elle se releva pour rentrer, toujours accompagnée de sa sœur. Lorsqu' Aelia s'apprêtait à partir, Ophélia déclara :

- Dit à maman que finalement l'hôpital ça ne me plaît pas.

Dès le lendemain matin, elle commença sa rééducation après en avoir informé le personnel soignant. Bien sûr, elle était incapable de courir un footing au bout d'une semaine. Par contre, elle constatait déjà de nettes améliorations. C'était lent, très lent mais le soutien apporté par sa famille et ses camarades l'empêcher d'abandonner. Chaque jour, son endurance s'améliorait et son cœur se remplit de fierté lorsqu'elle fut enfin capable de se rendre seule jusqu'au jardin.

Ce n'était peut-être pas extraordinaire pour certains mais le fait qu'elle n'avait plus besoin de s'arrêter pour retrouver un rythme respiratoire normal la rassurait. Elle se rapprochait chaque jour de la fin de sa rééducation. Une des choses qui lui paraissait le plus étrange était qu'elle progressait beaucoup plus rapidement dans l'utilisation de son alter que dans l'amélioration de son état physique.

C'était selon les médecins "normal" puisque sa famille avait développé une certaine résistance mentale ce qui leur facilitait la rééducation de l'utilisation de leurs alters . C'était d'ailleurs grâce à cela qu'ils avaient toujours eu un grand sang froid et une certaine détermination qui les empêchait d'abandonner. Lorsqu'Ophélia y pensait elle trouvait cela ironique puisque son utilisation excessive l'avait précipité dans sa chute. Elle le savait maintenant, elle devait faire réellement attention aux conséquences de l'utilisation de sa télékinésie.

Deux mois. C'était le temps qu'il lui avait fallu pour retrouver quasiment toutes ses compétences physiques et finir de complètement guérir. La nouvelle était tombée le matin même, elle pourrait enfin rentrer à l'internat de Yuei puisque l'école avait accepté de la garder sous certaines conditions. Cela impliquait notamment des cours complémentaires afin qu'elle puisse rattraper son lourd retard.

Ophélia se précipita dans le dortoir de la seconde A pour retrouver ses camarades de classe. Elle l'avait fait. Finalement, bien que sa vie avait été gâchée par une grande tâche noire, elle avait su retrouver un équilibre grâce à son entourage. Elle n'avait jamais abandonné, elle avait juste eu besoin d'une pause pour prendre le temps de retrouver ses repères. Ce soir-là, elle fut fière d'avoir choisi de se réveiller.

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