31 | Mort aux Pokémons
---簡単な鉛筆のストローク---
---簡単な鉛筆のストローク---
Perdue dans ses pensées, la rousse revint à ses esprits lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle savait ce qu'elle signifiait, il était l'heure de rentrer. Pourtant, elle ne désirait qu'une seule chose restât. Lentement, elle tourna la tête afin de rencontrer les pupilles, vairons de Shoto. Alors, après un interminable silence, elle daigna jeter sa rose sur le cercueil de son amie.
- Elle a eu un enterrement simple, comme elle l'aurait voulu, déclara-t-elle en marchant.
Il acquiesça en silence avant d'entraîner la rousse sur le chemin de l'école.
· • —------------------– ٠ ✤ ٠ —------------------– • ·
· • —------– ٠ ✤ ٠ —------– • ·
Elle expia un long soupir avant d'attraper quelques affaires et de partir en direction de la salle d'entraînement. Quelques jours étaient passés depuis l'enterrement de Raion et Ophélia avait l'impression que tout ce qu'elle vivait était irréel. Son cerveau refusait de comprendre correctement ce qui l'entourait. La blonde venait-elle réellement de mourir ? Oui, elle le savait. Pourtant, la rousse ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle ne ressentait rien de particulier, mis à part un vide constant. "Qu'est-ce-qui cloche chez moi ?" ne cessait-elle de se répéter.
Elle aurait dû crier, pleurer, s'effondrer comme auparavant. Mais elle n'y arrivait pas. C'était comme si son corps refusait d'agir normalement. Alors, elle se retrouvait à frapper de toutes ses forces sur un sac fait pour ça, incapable d'oublier son dégoût pour elle-même et ses ressentis. Elle se détestait de ne pas parvenir à agir normalement, de ne penser qu'à sa vengeance. Son cœur lui criait d'avoir plus de considération pour les morts, pour son amie. Tandis que son esprit lui dictait un autre chemin, un ou elle pourrait peut-être sauver les vivants. À quoi bon se tourmenter pour quelqu'un qui n'avait pas hésité à rejoindre le camp ennemi ?
Ophélia ne pouvait s'empêcher de se poser cette question et d'en apprécier la réponse qu'elle avait su trouver. Cela ne servait à rien. Mis à part à nous ralentir, se disait-elle. La rousse avait toujours su que certains sacrifices devaient avoir lieu. C'était à présent le tour de ses sentiments. Alors elle tapa, une fois, deux fois et enfin une dizaine d'autres fois dans ce sac dans l'unique but d'exprimer ses sentiments sur la mort de Raion, une dernière fois. Elle ne pouvait pas se permettre d'être faible alors que le moment ou elle pourrait sauver Hine et enfin terminer ce pourquoi elle avait tout sacrifier approchait à grands pas. Elle en était sur Weak ne tarderait pas à craquer.
Elle s'arrêta soudainement pour s'allonger sur le sol, épuisée. Que lui restait-il ? Rien, mis à part un monde détruit qu'elle s'entêtait à vouloir réparer. Au fond, elle le savait que rien ne serait jamais comme avant. Raion ne pourrait jamais revivre. Hine ne pourrait jamais oublier le traumatisme lié à son enlèvement. Et elle, elle ne pourrait jamais oublier l'égoïsme dont elle avait fait preuve en voulant oublier le malheur qui c'était abattu sur elles.
Elle avait mal. Tout le temps et cela ne s'arrêtaient jamais. Pourquoi dramatisait-elle la situation alors qu'elle était certainement celle ayant la moins soufferte des trois ? Elle n'en savait rien. Mais ce qu'en revanche elle savait, c'était qu'elle devait reprendre une vie normale le plus rapidement. Elle n'avait pas le droit de se morfondre ou de se plaindre, Hine était toujours portée disparue. Pour cela, elle devait se relever afin de la sauver.
Dans un profond soupir, elle attrapa son téléphone pour regarder l'heure. Son écran affichait huit heures trente. Elle devait rejoindre Shoto. Ophélia ne savait pas réellement pourquoi, mais depuis quelque temps il ne voulait jamais la laisser seule. Peut-être était-ce parce qu'il était traumatisé par la mort de Raion ? Après tout, il la connaissait. Alors, la rousse ne disait rien et acceptait même avec un peu d'enthousiasme. S'il avait besoin de compagnie pour se sentir mieux, qui était elle pour refuser ?
Elle le rejoignit à l'entrée du bâtiment de la seconde-A et ils prirent ensemble le bus avant de s'arrêter devant un magasin qui paraissait farfelu selon Ophélia. Elle y entra avec appréhension, Shoto la suivant de près. Ses yeux observèrent avec attention l'intérieur du lieu et elle y découvrit de nombreuses choses étranges. Cet endroit avait un aspect décalé que ce soit par ces figurines de Sacha ayant enfin vieilli, l'affiche du professeur McGonagall qui tenait une banderole avec écrit "James, Sirius, Remus et Peter mes élèves préférés" ou bien encore le dessin de Baji sans cheveux. Mais, Ophélia trouvait cela sympathique, elle appréciait voir cet aspect étrange des films, ou animé qu'elle suivait.
Elle passa un long moment en compagnie de Shoto à observer les différentes babioles, et elle adora ça. Ophélia trouvait que ce lieu dégageait quelque chose de particulier qui donnait envie d'y rester. De plus, il contenait de nombreux objets tous plus étranges les uns que les autres. Plusieurs fois, elle se dit que le gérant de ce lieu débordait d'une immense imagination.
Situé à gauche de la rousse, le jeune garçon ne pouvait s'empêcher de l'admirer avec une joie nouvelle tandis qu'elle paraissait émerveillée devant cet endroit. La manière dont ses yeux se plissaient chaque fois qu'elle découvrait un autre article bizarre le fascinait. Tout comme la façon dont ses lèvres s'étiraient de manière quasiment imperceptible. Il était étrangement heureux face à cette scène.
N'importe qui le serait, se disait-il. Pourtant, cette fois-ci, il avait l'impression que quelque chose clochait. Ce n'était pas dans ses habitudes de fixer autant quelqu'un, d'attendre avec impatiente sa réaction et d'avoir peur que celle-ci soit négative. Mais il ne s'en formalisa pas plus que cela. Son amie semblait avoir oublié la mort de Raion et c'était tout ce qui comptait pour lui. Il se rassurait en se disant que son humeur joyeuse était due au fait qu'il avançait dans son objectif de l'aider.
Soudainement, ses sourcils se froncèrent. Cela faisait un peu trop de temps que la rousse observait le portrait de Sacha vieilli. Avait-il fait quelque chose de mal en l'amenant ici ? Sans doute vu qu'Ophélia semblait être devenue une statue face à cet objet. Il sentit alors de manière plus distincte la peur monter en lui et son cœur battre la chamane. Il osa enfin poser sa question :
-Quelque chose ne va pas ou te tracasse ? Demanda-t-il en murmurant.
Un rire puissant raisonna dans la pièce et il se détendit immédiatement à l'entente de celui-ci. Shoto pouvait enfin respirer correctement et il en fut même surpris. Il ne s'était pas rendu compte que dans la panique il avait oublié de respirer.
- Ne t'inquiète pas, c'est juste que je trouve cela fascinant la manière dont l'artiste à vieilli Sacha, tout en laissant certain trait caractéristique identique à l'animé. C'est presque comme s'il était la fois jeune et âgée. En plus, tu imagines, cela fait 30 ans qu'il est devenu le meilleur dresseur et pourtant l'anime continue sans qu'il n'ait vieilli une seule fois ! À croire qu'il est immortel.
Shoto tilta soudainement et il partit chercher dans un recoin quelque chose, délaissant alors la rousse. Il se hâta de revenir auprès d'elle pour lui présenter une petite boîte. Fier de lui, il lui tendit et elle l'attrapa quelque peu hésitante.
- Tu m'avais dit un jour que ta mère t'avait donné la DS qu'elle utilisait avant que la Switch ne sorte mais que tu n'avais aucun jeu compatible avec elle, avoua-t-il calmement.
Stupéfaite, la rousse mit du temps avant d'assimiler ce que lui avait dit le lycéen. Pourtant, c'était vrai. Il avait réussi à lui trouver un exemplaire d'un ancien jeux pokémon alors qu'ils étaient actuellement extrêmement rares en raison de l'arrêt de leur fabrication qui remontait à de nombreuses années. Un doux sourire prit place sur son visage lorsqu'elle comprit cela. Ophélia s'apprêtait à le remercier mais il reprit la parole :
- Tu n'as pas besoin de me remercier, on peut dire que c'est mon cadeau d'anniversaire en retard si on veut. En plus, comme mon grand frère étudie l'informatique il l'a modifié et en a fait un exemplaire afin de le présenter pour son projet de fin d'année.
Ophélia hocha la tête en signe d'accord. Elle sentait une énergie nouvelle prendre possession de son corps et elle se sentait étonnamment bien. Elle reposa ses yeux carmin pour y lire les informations qui étaient inscrites sur l'emballage. "Pokémon Y" était le nom du jeu. Surprise, son contentement grandit soudainement lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait du seul jeu qui représentait la carte d'un pays qu'elle appréciait beaucoup.
Prise d'un soudain élan d'affection, elle embrassa la joue de son ami avant de se remettre à contempler le jeu comme si rien ne s'était passé. Le jeune garçon, resta quelques instants stupéfait par ce qui venait de se produire avant qu'il ne refoule ses pensées. Il ajouta :
- Tu m'avais dit que tu trouvais cela dommage que les nouveaux jeux montrent tous des cimetières de Pokémon afin de créer une ambiance parfois étrange, voire même inquiétante. Mais que pourtant, aucun ne mourrait. Du coup, Natsuo à créer un script pour qu'ils puissent mourir et que, il hésita un instant avant de reprendre, des personnages le puisse également.
Il espérait ne pas lui rappeler de mauvais souvenir à travers ce jeu. Après tout, il n'avait jamais pensé qu'elle serait confrontait à la mort aussi tôt.
Un instant, la rousse se perdit dans ses pensées moroses avant de se ressaisir. Elle ne devait pas être triste, elle n'en avait pas le droit. Alors, elle se contenta de sourire encore plus avant de déclarer :
- Je ne pensais pas que tu t'en rappellerais ou bien que tu irais jusqu'à demander à ton frère de modifier le script pour moi. Je me rappelle encore de la tête que tu avais faite lorsque je t'avais avoué ça, mais sache que ça me touche beaucoup. J'espère que l'on pourra se faire des combats, mais seulement avec des Pokémons représentants nos alters, déclara la rousse avec malice.
D'humeur taquine, elle le bouscula légèrement. La vie semblait beaucoup plus gaie lorsqu'elle était en sa compagnie, pensa-t'elle pendant quelques instants avant de la chasser immédiatement de son esprit.
Soudainement, son téléphone reçut une notification et son sourire se fana face au message qu'elle venait de recevoir. Elle déclara d'un air grave :
- Weak a parlé. C'est pour demain, 10h30, Shoto. Tout sera bientôt fini.
Alors, il comprit que le moment décisif de la vie de son amie approchait à grands pas. Soit elle réussissait, soit elle échouait.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top