⚾️ Chapitre 9 : L'impact de la tristesse
Je me lève avec un mal de crâne terrible.
Je ne suis qu'un con doublé d'un abruti.
Elle m'attire autant qu'elle me fait peur.
I can't pretend
Je descends dans la cuisine avec la ferme intention de lui parler, mais elle n'est pas là.
Mes parents me regardent, ma mère a l'air inquiète et ce n'est pas normal.
— Qu'est-ce qu'il se passe maman ?
Quand elle me voit ses yeux se remplissent de larmes et elle m'annonce doucement :
— C'est James...
Mon cœur ne peut s'empêcher de se serrer à l'entente de ce prénom.
— Il ne va pas mieux, ses parents ont décidé de le laisser partir...
Encore hier, ils me disaient qu'ils laisseraient une chance à la médecine, mais ça n'est apparemment pas le cas.
— Je... ne me dis pas que c'est vrai...
— Je suis désolé mon chéri.
Elle s'avance vers moi, me prend dans ses bras et je pleure contre son épaule, la tête embrumée de pensées.
Je monte dans ma chambre en traînant des pieds et j'entends renifler dans celle d'à côté.
Je m'avance légèrement et la voit en boule sur le lit, ses yeux gonflés par les larmes, le visage rouge et elle se gratte énergiquement les avant-bras comme s'ils étaient plein de boutons.
Elle souffre, ça se voit sur son visage et pourtant, je ne peux rien faire pour elle. J'ai plus important à faire... J'ai des adieux à présenter.
Une fois habillé en noir de la tête aux pieds, je regarde les messages sur le groupe :
An evening without us? Impossible
9h09
Lenny : Je pensais qu'il lui restait plus de temps que ça...
Joshua : Il y a peut-être des choses qu'on ignore à cause du secret médical. Ça fait un an et demi, s'il n'y a malheureusement plus d'espoir et que c'est ce que ces parents pensent le mieux à faire alors on doit respecter leur décision...
Lenny : Ace, ça va ? Tu tiens le coup ? Tu étais beaucoup plus proche de lui que nous.
Ace : R.A.S
Ce sont les seules lettres que j'arrive à écrire alors que mes yeux se remplissent de larmes et que je craque. Je m'assois contre mon lit et je pleure, je me sens faible, vide. Plus rien n'a de sens... Je suis ami avec lui depuis presque dix ans et maintenant, il va me quitter... définitivement.
Je me redresse quand des bras m'entourent.
Prune.
Prune est dans mes bras.
Elle me sert contre elle.
Elle se recule légèrement et quand mes yeux baignés de larmes rencontrent les siens, elle me demande :
— Qu'est-ce qu'il se passe Ace ? Si tu ne veux pas en parler, je comprendrais, mais dis-moi quelque-chose, j'ai mal au cœur pour toi...
j'ai mal au cœur pour toi
Ces quelques mots me retournent l'estomac.
Elle ne peut pas ressentir ça pour moi, je vais la briser...
Je suis un rigolo, un ami pour elle, je ne peux pas lui offrir ce qu'elle veut et je refuse qu'elle soit un coup d'un soir de plus sur ma liste.
j'ai mal au cœur pour toi
— Tu ferais mieux de partir, dis-je froidement. Je n'ai pas besoin de toi.
Ses yeux s'écarquillent et quand je me lève en la plantant dans ma chambre, j'entends seulement :
— Ace, est-ce que j'ai fait quelque-chose de mal ?
— Venir dans ma chambre Prune, tu n'aurais pas dû, je n'avais pas besoin de toi.
Je l'entends commencer à pleurer doucement, mon cœur se brise, mais j'avance la tête haute.
Je récupère mes clés de voiture et fonce en direction de l'hôpital.
Il a besoin de moi. J'ai besoin de lui.
Putain !
Je devrais être à sa place !
J'appuie sur l'accélérateur sans lâcher la route du regard.
62 mph
J'appuie encore.
81 mph
C'est comme si je ne me contrôlais plus.
106 mph
Le compteur ne cesse d'augmenter et pourtant je ne m'arrête pas, comme si je devais continuer et m'écraser contre l'arbre qui arrive droit devant moi.
Mon téléphone sonne et me ramène à la réalité.
Lenny
Je décroche et j'entends ce qu'il a à me dire ou plutôt à me crier.
— Je peux savoir pourquoi tu te comportes comme un connard quand on essaie d'être sympa avec toi ?
— Je ne suis pas d'humeur à parler de cette fille Lenny.
— Tu te rends compte comment tu parles d'elle ? Jamais, jamais tu aurais parler comme ça d'une fille ou à une fille, tu as toujours été respectueux d'elles. Alors je comprends que la.. mort prochaine.. de ton ami, de notre ami puisse te mettre sur les nerfs, mais elle essayait de t'aider, elle était là pour toi, elle a toujours été là pour toi Ace et tu es le seul con à ne pas le comprendre et le voir !
Je raccroche et oublie ses paroles alors que je me gare devant l'hôpital.
Je n'ai besoin de personne et encore moins de quelqu'un qui a apparemment des problèmes à régler.
Je ne veux pas être responsable d'une enfant.
Je me tiens dans la pièce silencieuse et sombre, le cœur serré, alors que nous entourons le lit de mon ami d'enfance, James. Son visage paisible contraste avec la douleur qui envahit notre être. La famille de James est là, leurs regards emplis de tristesse et de résignation, tout comme moi. À nos côtés se trouve également Joshua et Lenny qui le connaissaient.
Les machines qui ont soutenu James pendant tant de jours sont maintenant éteintes, et le silence s'installe lourdement. Je regarde James, allongé immobile, une présence autrefois si vivante et pleine de joie, maintenant figée par la tragédie. Mon cœur se serre douloureusement devant la réalité inéluctable qui nous fait face.
Les larmes embuent mes yeux alors que je me remémore les souvenirs de notre enfance, les rires partagés, les aventures insouciantes. Une partie de moi se brise, incapable de croire que James ne sera plus là pour continuer ce voyage de la vie à nos côtés.
La douleur est palpable dans la pièce, mais nous nous soutenons mutuellement, trouvant un réconfort fragile dans notre présence commune. Nous nous tenons la main, nous étreignons, partageant notre chagrin dans une communion silencieuse. Chacun de nous essaie de trouver la force d'accepter cette perte déchirante.
Les mots ne peuvent exprimer l'ampleur de notre tristesse, de notre déchirement. Nous pleurons ensemble, nos sanglots se mêlant dans l'atmosphère chargée d'émotions. Le poids de la réalité pèse sur nos épaules, et je sens que notre innocence d'autrefois est à jamais ébranlée.
Alors que nous faisons nos adieux à James, je me promets de garder ses souvenirs vivants dans mon cœur. Son sourire contagieux, sa générosité sans faille et son esprit libre continueront de m'inspirer chaque jour. Je me rappellerai à quel point il était aimé et à quel point il a touché nos vies de manière indélébile.
Nous restons là, immobiles, entourés par la tristesse et le silence. Nos pensées sont emplies de gratitude pour avoir eu James dans nos vies, mais aussi de la tristesse profonde d'avoir à le laisser partir. Nous nous soutenons les uns les autres, trouvant du réconfort dans notre présence et dans les souvenirs que nous partageons.
La perte de James est une blessure qui ne guérira jamais complètement. Nous porterons son souvenir avec nous, continuant notre voyage en sa mémoire, en nous inspirant de la force et de la joie de vivre qu'il nous a transmises. Même dans la douleur, nous nous efforcerons de trouver la lumière qui reste, de célébrer la vie que James a vécue avec tant d'intensité.
Et pourtant, je ne peux m'empêcher de remuer ce jour dans ma tête. Le jour où tout a basculé et je ne peux m'empêcher de me voir dans ce lit à sa place...
Je me lève doucement de ma chaise, mes jambes tremblantes témoignant de l'émotion qui m'envahit. Mes yeux sont encore humides de larmes, mais je me sens résolu à honorer la mémoire de mon ami, James. Je regarde une dernière fois le visage paisible de James, laissant derrière moi une partie de mon cœur, avant de quitter la pièce.
En sortant, je suis accueilli par la lumière crue du couloir de l'hôpital. Le contraste entre l'intimité de la chambre de James et le monde extérieur me frappe de plein fouet. Les sons des pas précipités et des conversations étouffées se mêlent dans une cacophonie qui me semble à des années-lumière de la douleur et de la tristesse que je viens de vivre.
Mes pas sont lourds alors que je m'éloigne lentement de cette scène qui a bouleversé ma vie. Chaque pas est une tentative de rétablir un semblant d'équilibre, de trouver une nouvelle normalité dans le vide laissé par la perte de James. Les visages des autres patients et des membres du personnel hospitalier défilent devant moi, mais je suis dans ma propre bulle de chagrin. Les regards compatissants des inconnus croisent brièvement le mien, témoignant d'une empathie partagée face à la douleur de la perte. Je ressens à la fois une connexion profonde et une distance insurmontable.
Alors que je franchis les portes de l'hôpital, l'air frais de l'extérieur me frappe le visage. Je respire profondément, essayant d'insuffler un peu de calme à mon esprit tourmenté. Je sais que la vie continue, que le monde continue de tourner malgré notre douleur. Mais pour l'instant, j'ai besoin d'un moment pour me recueillir, pour prendre conscience de ce qui vient de se passer.
Je m'arrête un instant, laissant la réalité m'entourer. Le bruit de la circulation, les arbres qui dansent dans le vent, les passants pressés - tout cela me rappelle que la vie continue son cours. Je sais que je devrai apprendre à vivre avec cette perte, à trouver un équilibre entre le souvenir de James et ma propre existence.
Avec chaque pas que je fais vers l'extérieur, je sens une lueur d'espoir émerger de la tristesse qui m'envahit. Je sais que je ne serai plus le même après cette épreuve, que la perte de James laissera une empreinte indélébile sur mon âme et ma conscience.
Je rentre à la maison, les émotions toujours vives dans mon esprit, mon cœur lourd de tristesse. Alors que j'ouvre la porte, je découvre Prune allongée sur le canapé, une expression préoccupée sur son visage. Je m'approche d'elle doucement, conscient de la nécessité de partager ce fardeau avec elle.
Je m'assois près d'elle, et elle tourne la tête pour me regarder, ses yeux emplis de compassion et de compréhension. Elle voit la douleur dans mon regard et sait que quelque chose de difficile s'est passé. Sans un mot, elle ouvre ses bras, m'invitant à me blottir contre elle.
Je m'allonge à ses côtés, laissant mon corps trouver du réconfort dans sa chaleur apaisante. Prune enlace tendrement ma silhouette meurtrie, créant un espace de sécurité dans lequel je peux m'abandonner à ma tristesse. Son étreinte est douce et réconfortante, et je sens son amour m'envelopper de manière protectrice.
Nous restons là, dans le silence apaisant de notre foyer, nos respirations se synchronisant lentement. Je lui raconte alors, dans un murmure, ce qui s'est passé à l'hôpital, les détails poignants de la perte de James. Prune écoute attentivement, offrant son soutien inconditionnel à travers sa présence rassurante.
Je sens sa main caresser doucement mes cheveux, un geste tendre qui apaise mon âme tourmentée. Prune ne dit pas grand-chose, mais sa présence et son écoute compatissante me suffisent amplement. Elle comprend la complexité des émotions qui me submergent et me permet de les exprimer sans jugement.
Alors que je parle, les larmes refont surface, coulant silencieusement sur mes joues. Prune les essuie avec délicatesse, offrant un réconfort silencieux mais puissant.
Après ce que j'ai fait avec elle, qu'elle soit comme ça avec moi, ça me fait un peu mal au cœur, j'ai été un connard avec elle et elle est là pour moi.
Nous restons ainsi, enlacés sur le canapé, partageant notre chagrin. Prune est ma force, ma compagne dans les moments difficiles. Sa présence aimante et compatissante me rappelle que je ne suis pas seul dans cette épreuve et que nous pouvons traverser ensemble ces moments douloureux de la vie.
Peu à peu, le poids de la tristesse s'allège légèrement, remplacé par une sensation de réconfort et de guérison. Dans cet espace sécurisé de notre foyer, je trouve le courage de continuer à avancer, soutenu par l'attention de Prune.
Et tandis que je m'allonge contre elle, je sais que nous serons là l'un pour l'autre, prêts à affronter les hauts et les bas de la vie, main dans la main.
Reste à savoir si je tiens vraiment à elle pour ça ou si encore une fois ça finira mal.
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