⚾️ Chapitre 26 : Les français ont débarqué et les problèmes aussi...

Je parle avec ses parents avec une facilité déconcertante.

Ils ne sont pas prise de tête, ne cherche pas à m'enfoncer, ni à me tester d'ailleurs.

Ils sont simples, dans l'ère du temps et tout simplement naturels.

Avec sa sœur, c'est un peu différent, Cerise sait que je sais puisque Joshua lui a dit et je sais aussi qu'elle ne l'a pas dit à sa sœur et que quand ça va finir par se savoir, ça va péter purement et simplement.

Prune ne cesse de me tenir la main, la joie se lit sur son visage alors que l'on conduit ses parents à leur hôtel. N'ayant pas assez de chambre chez nous, ses parents ont loué une chambre d'hôtel pour un mois et demi alors que sa sœur dormira dans sa chambre à la maison et que Prune sera avec moi ou elle, elle choisira ce qu'elle préfère.

Mon téléphone sonne et Prune l'attrape pour lire la notification, puis le repose et se concentre sur la route. Je ne dis rien en présence de ses parents, mais je crois que quelque-chose cloche. D'habitude elle tape mon code et y répond en me lisant le message. Je sais que ses parents sont là et que ça peut lui poser problème, mais elle se concentre tellement sur la route que ça n'est pas normal.


Après avoir déposé ses parents, nous reprenons la route avec sa soeur et Prune se lance :

— Tu sors avec Joshua ? demande-t-elle à sa sœur.

Je regarde dans le rétroviseur et je vois Cerise prise sur le fait.

— Prune, laisse-moi t'expliquer s'il te plaît.

— Théo, il en dit quoi de ça ? Que tu plantes une relation comme ça pour un mec qui vit à dix mille kilomètres de toi !

— Prune... soufflé-je.

Elle se tourne vers moi et me lance un regard noir avant de comprendre.

— Tu... tu le savais, tu savais que ma soeur était avec Joshua mais tu ne m'as rien dit, c'est ça ?

Je ne dis rien et elle commence à s'énerver alors que Cerise essaie de lui parler :

— Prune, Théo n'était plus le Théo que nous connaissions toutes les deux...

— Ou c'est toi qui n'était plus la même ? s'emporte Prune. T'as peut-être changé, qui sait ? J'ai l'impression que plus rien ne peut me surprendre mais vous vous surpassez de jour en jour !

Cerise bout à l'arrière de ne pas pouvoir s'expliquer et lance simplement à Prune :

— Tu as raison, j'ai changé et je ne suis pas la seule. Depuis quand tu te fais sauter par quelqu'un d'autre que Mathéo ?

Elle semble se rendre compte qu'elle a dit ça trop tard, parce qu'elle pose sa main devant sa bouche alors que Prune se met à pleurer à l'avant de la voiture.

— Prune, je ne voulais pas...

— Ferme-là, ferme-là, je t'en supplie !

Je décide de ne rien dire pour les laisser se calmer chacune de leurs côtés et continue de rouler jusqu'à la maison.


Quand nous arrivons à bon port et avec tout le monde en un seul morceau, je souffle et les filles sortent au même moment alors que je récupère mon téléphone :


Joshua : Alors, tu as récupérer la petite famille de Prune avec ma future femme mdr ?


Putain...

Je sors de la voiture et rejoins Cerise qui sort ses bagages du coffre alors que Prune a foncé dans la maison. Je peux comprendre qu'elle soit énervée, mais à ce point là, ça devient inquiétant.

— Tu peux m'en parler si tu veux et surtout si tu as besoin. Joshua ne m'a rien dit, précisé-je.

Elle s'assoit sur le rebord du coffre de ma voiture et je fais de même en écoutant ce qu'elle me raconte :

— Trois ans de relations Ace, ce n'est pas rien... Trois ans de foutu en l'air à cause de lui. Et une dispute entre soeurs où j'ai été horrible avec elle...

— Tu t'en veux pour ça, ça se voit, ce n'était pas foncièrement méchant. Mais pourquoi tu parles de trois ans "foutu en l'air" ?

— Je...

Elle est alors coupée par son téléphone et elle s'excuse avant de partir pour répondre.

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ce qu'elle a traversé est bien plus compliqué que ce que je pense et ce que pense Prune.

Je sors sa valise que je monte dans la chambre de Prune dont la porte est fermée à clé.

— Prune, ouvre-moi.

— Dégages.

— Prune, vraiment, c'est un comportement d'enfant que tu as là, tu vois pas que ta sœur veut te parler de Théo ? Qu'elle en souffre énormément !

— Qu'elle aille se faire sauter par Joshua, ça ira mieux après tu verras.

Au moment où elle prononce cette phrase, Cerise apparaît face à moi. Elle est énervée ça se sent et elle me dit de répondre à Prune tandis qu'elle reste à côté de moi.

— Crois-moi, je pense que même si elle couchait avec la personne qui lui ferait le plus de bien, elle n'irait pas mieux, elle a besoin de sa sœur, de sa jumelle.

— Elle n'avait pas besoin de moi pendant qu'elle trompait Théo ! lance Prune en s'approchant de la porte.

Je n'ai pas le temps de répondre que Cerise crie laissant déborder sa colère :

— Je ne l'ai pas trompé, il m'a trompé !

Tout le monde se tait et Prune ouvre la porte découvrant sa soeur énervé comme jamais qui continue de lui dire :

— Je suis un cocu Prune ! Et en plus d'être la pire sœur du monde, je devais être la pire petite-amie puisqu'il en a trouvé une autre sur Paris et qu'il lui a fait un gosse !

Personne ne moufte et Cerise se met à pleurer alors que sa sœur court dans ses bras en pleurant elle aussi.

— Je suis désolée Cerise, je suis tellement désolée, j'aurais dû t'écouter, les mots ont largement dépassé ma pensée, je pensais que tu m'avais menti, que tu avais trompé Théo, mais je me suis trompée sur toute la ligne excuse-moi je t'en supplie.

Cerise s'extirpe des bras de sa soeur et déclare :

— Je ne voulais pas te rajouter des problèmes, tu avais déjà les tiens, tes démons à gérer et une histoire de coucherie en plus, ça n'était pas ce que je voulais. Et puis, pour Joshua, je ne savais pas ce qu'il allait advenir de nous, je ne savais pas si ça collerait, si on allait réellement se voir un jour alors, je ne voulais pas me donner de faux-espoir en t'expliquant ma relation avec lui.

— Je suis terriblement désolée, dit-elle encore à sa sœur pendant que celle-ci entre dans sa chambre en changeant de sujet.

— Ta décoration est vraiment très belle, ta famille a de très bon goût.

Et moi, je reste là comme un con alors qu'elles s'enferment dans la chambre.

Parfois je me dis qu'être un pseudo fils unique c'est une bonne chose que ne pas avoir de jumeau ou jumelle, c'est le graal.

Je redescends dans le salon quand on sonne à la porte. J'ouvre celle-ci et trouve Lenny et Joshua, tout souriant. Lenny a même apporté des popcorns.

Je les regarde intrigué et mon meilleur ami m'explique seulement :

— Je viens pour regarder le live de la troisième guerre mondiale !

Joshua quant à lui entre dans la maison comme si c'était chez lui et se jette sur le canapé en triturant ses doigts. Je regarde Lenny et on se comprend. On se colle un sourire con sur le visage et nous nous asseyons de part et d'autre de notre ami.

— Alors mon petit Joshua, commence Lenny.

— On flippe à l'idée de voir la femme de sa vie ? questionné-je.

Il nous regarde l'un et l'autre alors qu'on ne le lâche pas des yeux et il dit :

— Vous êtes complètement barges les enfants. Et oui, je flippe un peu, on ne s'est jamais vu en vrai. Tu devrais me comprendre, dit Joshua en me regardant, Prune est arrivée ici alors que vous n'aviez échangé qu'en message.

Je rigole et renchérit sur sa remarque :

— Ouais, mais nous on était juste amis.

J'essaie de me mentir, mais ça ne marche pas et ça ne leur convient pas non plus.

— Elle était ton ami et tu étais accro à elle, nuance. Si elle n'était qu'une amie, tu nous aurais parlé de sa venue, chose que tu n'as pas faite, explique Lenny.

Et il n'a pas tort, j'ai repoussé le moment où je voulais parler d'elle à mes amis, plus précisément ces deux énergumènes parce que je pense que je voulais la garder pour moi, comme un égoïste finalement. Aucune fille ne m'avait fait cet effet-là. Je n'avais jamais eu envie de leur parler du matin que je me lève jusqu'au soir que je me couche. Je ne ressentais pas la nécessité de leur raconter ma vie, ce que je faisais de mes journées, comment je me sentais. Je ne voulais pas leur partager ma passion, mes ambitions pour l'avenir. Je ne me voyais pas construire un avenir avec elles.

Sauf qu'elle n'est pas "elles", elle est tout simplement elle : Prune Adélaïde Ribot.

La fille que j'aime.

La Frenchie qui a changé ma vie, bouleversé mes sentiments, m'a appris à grandir et à compter sur quelqu'un d'autre que moi-même. Celle qui m'a appris que l'amour se partage équitablement, que la vie est trop courte pour ne pas en profiter.

Elle est l'épaule sur laquelle je peux me reposer.

La personnalité que je préfère.

Le corps sur lequel je fantasme.

Ma future femme.

La mère de mes futurs enfants ou devrais-je dire de nos futurs enfants.

La fille qui m'a retourné la tête en moins de temps qu'il ne vous faut pour le dire.

L'amour le plus renversant que vous pourriez connaître.

— Eh, Ace, reviens sur Terre, déclare Joshua en claquant des doigts devant mes yeux.

— Ouais, désolé, on en était où ?

— Joshua est terrifié que Cerise soit l'inverse de ce qu'il s'est imaginé.

— Crois-moi, elle est l'inverse de Prune.

— Alors, elle est parfaite ! s'exclame-t-il en rigolant avec nous suite à sa remarque.

Soudain, un coup résonne à la porte et je me lève pour aller ouvrir.

J'ouvre la porte et tombe face à ma sœur, Anissa. Mes mains deviennent moites et je tremble.

Les souvenirs douloureux de notre passé tumultueux refont surface, m'envahissent de colère, de tristesse et de frustration.

Une part de moi se sent vulnérable, exposée aux souvenirs des paroles blessantes et de ses actes. Ces moments ont laissé des cicatrices profondes dans mon cœur, ébranlant ma confiance en moi et remettant en question la valeur de notre lien familial.

La peur est également présente quand je croise son regard, la peur de revivre les moments où j'ai été incompris, rejeté, laissé à l'abandon par celle qui aurait dû être ma plus grande alliée.

— Qu'est-ce que tu veux ? demandé-je pendant que du bruit se fait entendre derrière moi.

Prune apparaît alors dans mon champ de vision avec Cerise, Lenny et Joshua.

— Salut Anissa, quel plaisir te revoir, déclare-t-elle en se collant à moi. Tu veux quoi aujourd'hui ? Le pousser d'une fa...

Je pose ma main sur sa bouche avant qu'elle ne continue, même si je n'en pense pas moins et demande à ma soeur :

— Tu me veux quoi ?

Un sourire narquoi apparaît sur son visage et elle déclare simplement en regardant le monde présent autour de moi :

— Tu ne penses pas qu'il est l'heure de leur dire la vérité et leur expliquer comment tu as tué ton meilleur ami ?

Plus un bruit ne se fait entendre, Lenny et Joshua s'avance d'un pas alors que la main que j'avais contre la bouche de Prune tombe le long de mon corps et qu'elle dit :

— Ferme-là ! On sait que c'est faux, c'est encore une de tes idées à la con pour qu'on lui tourne le dos ! Ace, dis-lui...

— C'est vrai Prune. j'ai tué James.

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