J'entre dans cette même chambre d'hôpital depuis déjà deux semaines et rien n'a changé, j'ai la boule au ventre, je le vois sur son lit, inerte et ça tous les jours depuis deux semaines...

Deux longues semaines où s'alimenter et dormir est un supplice. Je pense tout le temps à lui, j'ai peur qu'il me quitte dans la nuit, quand je suis en cours, ou sur le trajet pour aller le voir. Je suis dans la peur constante.

Son corps met étonnamment beaucoup de temps à se remettre de la quantité qu'il a avalée. Chaque jour, je continue d'espérer qu'il se réveille, mais je me dis que plus le temps avance, plus les chances qu'il se réveille sont faibles.

Lenny et Joshua m'accompagnent souvent et on se relaie à son chevet, je pense ne pas me tromper en disant que nous sommes tous les trois dans le même état : le flou.

Aujourd'hui, a contrario des autres jours, je viens l'après-midi parce que j'avais un examen de mi-semestre. Je salue donc la même secrétaire que j'ai l'habitude de voir et prend l'ascenseur.

Quand j'arrive devant sa chambre, elle est vide, complètement vide, même lui n'est pas là.

Mes mains se mettent à trembler, mes yeux se remplissent de larmes, ma gorge se noue et alors que je porte ma main à ma bouche pour étouffer un sanglot, une main se pose délicatement sur mon épaule et j'entends :

— Prune... je suis désolé, je...

Je me tourne violemment, colle une gifle à mon interlocuteur avant de me jeter dans ses bras en pleurant.

— Tu n'es qu'un connard égoïste... non, je ne le pense pas vraiment, désolé. Tu m'as fait si peur, j'ai cru te perdre...

Je le serre si fort contre moi que je l'entends tousser alors, j'essaie de me détacher de lui, mais il bloque mes mouvements et m'embrasse sur le sommet de mon crâne.

— Je ne suis qu'un crétin Prune, un connard doublé d'un abruti supplément égoïste.

— Non, rétorqué-je, tu avais besoin d'aide, que l'on t'écoute, mais ça n'a pas été le cas. Je me sens si nulle si tu savais.

— Putain ! Il est réveillé ! hurle Joshua en entrant dans la chambre.

Lenny lui met une claque à l'arrière du crâne et déclare :

— Ne fais pas genre Josh'. On était là à son réveil je te signale.

— Vous étiez là et personne ne m'a prévenu ! crié-je. Quand je suis arrivée je pensais qu'il était mort bande d'abrutis !

Ils se regardent tous les trois et Ace qui se trouve dans mon dos, les bras autour de ma taille ne dit rien alors que les deux loustics devant moi se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir me raconter comme mensonge.

Mais au lieu de ça, ils quittent la chambre en vitesse et je rigole avec Ace.

— Pourquoi ? demandé-je.

— Parce que je suis égoïste.

— Je n'y crois pas un seul instant, dit ça à ton psy si tu veux, mais pas à moi Ace, tu es une des personnes les moins égoïstes que j'ai pu connaître alors, dis-moi la vérité s'il te plaît.

Il va s'asseoir sur son lit et je le rejoins en me posant en face de lui.

— Je n'ai pas réfléchi et je te jure que c'est la vérité. Je suis allé voir Anissa il y a un peu plus de deux semaines je pense, suite à ce que tu m'as raconté. Je ne pouvais pas laisser passer de telles paroles, c'était inenvisageable et elle a pété un plomb. On s'est disputé, beaucoup, violemment aussi et elle a fait ce qu'elle a fait pour toi : elle a trouvé mon point faible, celui qui me fait perdre mes moyens, qui m'impacte chaque jour de ma vie. Elle m'a fait me sentir encore plus coupable que ce que j'étais et c'était plus fort que moi. La peine que j'ai ressentie était si profonde et mélangée à la culpabilité. Alors, un soir, il y a deux semaines, à la mi-Octobre, un ou deux jours après la conversation avec Anissa, je suis rentré à la maison, inconsolable, me sentant comme la pire des merdes et j'ai pris une plaquette des cachets de mon père qu'il prend à la suite d'une maladie qu'il a eu il y a quelques années. Je te promets que sur le moment, je pensais que c'était la meilleure des idées, la seule issue à mon problème et j'ai eu tort. La vie m'a donné une deuxième chance et je ne compte pas la sacrifier.

Je pleure. Oui, je suis faible, mais je ne peux m'empêcher de pleurer face à ce qu'il me raconte..

Je m'approche un peu plus de lui et le prend dans mes bras :

— Je te comprends, plus que tu ne le penses et je comprends que tu te sentes si mal, mais tu as besoin d'aide Ace, tu ne peux pas rester comme ça et je serais là pour toi, du début jusqu'à la fin comme tout tes amis et ta famille. Ton équipe de baseball aussi. On t'aime tous et on veut tous le meilleur pour toi.

Il me regarde droit dans les yeux lorsque je m'écarte de lui et m'attrape le menton :

— Qu'est-ce que je ferais sans toi Prune ?

— Tu serais un abruti fini, rigolé-je.

On se regarde droit dans les yeux et il me dit :

— Tu devrais arrêter de me regarder de cette manière Prune.

Je me rapproche un peu de lui sans le quitter des yeux et souffle :

— Pourquoi ? J'adore te voir perdre tes moyens face à moi.

Je lui souris en coin et je ne cesse de le regarder. J'ai eu si peur de le perdre, de le voir me glisser des mains sans rien pouvoir faire que je refuse de regarder ailleurs. Tout ça me semble si irréel...

Sans un mot, nos lèvres se rejoignent dans un baiser qui transcende les mots. C'est un baiser empreint de tristesse, mais aussi d'amour, de compréhension et de pardon. Nos lèvres se caressent doucement, cherchant le réconfort et la connexion mutuelle.

À travers ce baiser, je peux sentir toute sa vulnérabilité, ses peurs les plus profondes et ses regrets. C'est comme si il déversait son âme dans cet échange intime, cherchant un soulagement, une rédemption. Je veux qu'il sache que je suis là pour lui, que je le soutiens sans condition.

Chaque contact, chaque effleurement, est empreint d'une douceur mêlée d'une intensité troublante. Nous nous accrochons l'un à l'autre, trouvant un répit dans cette étreinte qui transcende la douleur.

Dans ce baiser, il y a aussi une lueur d'espoir, un signe que nous sommes prêts à affronter ensemble les démons qui nous hantent. C'est un rappel que l'amour peut guérir, peut apaiser les blessures les plus profondes. Nous nous soutenons mutuellement dans ce moment de vulnérabilité, nous offrant notre amour et notre compréhension sans réserve.

Le temps semble se figer alors que nous nous perdons dans ce baiser, dans cette communion d'âmes. Les regrets et les remords s'évanouissent temporairement, laissant place à l'amour et à l'acceptation. C'est un instant de réconciliation, un pas vers la guérison et la reconstruction.

Alors que nos lèvres se séparent lentement, je peux sentir un doux mélange d'émotions dans l'air. Il y a de la tristesse, mais aussi de la détermination, de l'amour et de l'espoir. Nous nous regardons, nos yeux se parlent silencieusement, témoignant de notre résilience et de notre volonté de rebâtir.

Nous nous tenons là, liés par ce baiser chargé d'émotions, prêts à affronter ensemble l'avenir. Et avec chaque souffle échangé, nous nous promettons de nous soutenir inconditionnellement, de nous relever mutuellement lorsque la vie devient trop lourde.

En cet instant, je sais que nous sommes plus forts ensemble. Et avec cet amour qui nous unit, nous pouvons surmonter toutes les épreuves, main dans la main, un pas à la fois.

— Prune, je...

Il ne finit pas sa phrase alors je lui demande :

— Tu... quoi ?

— Il faut que je te dise quelque-chose de très très important, sinon je m'en voudrais toute ma vie.

Mon cœur se serre et j'ai peur de ce que je peux entendre en cet instant précis.

— Il est difficile de mettre des mots sur tout ce que je ressens lorsque je suis avec toi. Chaque instant passé à tes côtés est une évidence, une douceur qui se glisse dans mon cœur. Je suis tombé amoureux de toi de manière si naturelle, comme si nos âmes étaient destinées à se rencontrer et à s'entrelacer.

Il est tombé quoi ?

— Tu es ma source de bonheur, ma bouffée d'air frais dans un monde parfois chaotique. Quand je suis avec toi, je me sens en paix, en sécurité. Tu as cette capacité incroyable de me faire sentir moi-même, d'accepter toutes les facettes de ma personnalité sans jugement.

Je me retiens de pleurer, serait-il en train de me faire sa déclaration ?

— Tu es ma complice de tous les jours, celle avec qui je peux rire aux éclats, partager mes rêves et mes craintes les plus profondes. Tu m'as montré la beauté de la vulnérabilité, et je te suis reconnaissant de m'avoir ouvert ton cœur avec autant de sincérité.

Oh mon dieu, achevez-moi ! Mon coeur n'était pas prêt à ça !

— Je suis émerveillé par la personne que tu es, par ta force, ta douceur et ton dévouement envers ceux que tu aimes. Tu es une inspiration pour moi, et je suis fier de marcher à tes côtés, en te soutenant dans tes projets, en t'encourageant à poursuivre tes passions.

Je vais faire un arrêt cardiaque s'il n'arrête pas...

— Prune, je t'aime tellement, sans artifices ni faux-semblants. Notre amour est réel, honnête, et c'est ce qui le rend si spécial. Je ne peux pas imaginer ma vie sans toi, sans ton sourire qui illumine mes journées, sans ta présence qui fait vibrer mon âme.

Oui, allô les pompiers ? Nous avons un arrêt cardiaque à l'hôpital de Los Angeles.

— Je te promets d'être là pour toi, de t'écouter avec attention, de te soutenir dans tes rêves et tes défis. Ensemble, nous pouvons affronter tous les hauts et les bas de la vie. Je veux te voir grandir, t'épanouir et réaliser tout ce que ton cœur désire. Prune, merci d'être celle avec qui je peux être moi-même, sans masque ni artifice.

Qu'est-ce que j'ai mérité pour avoir un homme pareil dans ma vie ? Ai-je gagné au loto ?

— Je t'aime, Prune, de tout mon être. Et je suis impatient de continuer à créer des souvenirs merveilleux avec toi, de partager une vie remplie d'amour, de complicité et de bonheur.

Je l'aime. Je l'aime tellement que ça me rend malade.

Le cœur palpitant, je me retrouve face à Ace, les mots de sa déclaration d'amour résonnant encore dans l'air. L'émotion inonde mon être, submergeant chaque fibre de mon être. Je me sens enveloppée par son amour, par cette connexion profonde qui nous unit.

— Je t'aime Ace, je t'aime beaucoup trop pour utiliser des mots et faire des phrases qui ont du sens. Je t'aime de cet amour renversant et transcendant.

Sans plus attendre, nos lèvres se rejoignent dans un baiser passionné et enflammé. C'est un baiser qui transcende les mots, qui exprime toutes les émotions qui dansent en nous. Les sensations se propagent dans tout mon corps, électrisant chaque fibre de mon être.

Nos lèvres s'entrelacent avec une douceur et une intensité troublante, fusionnant nos âmes dans un moment d'union parfaite. Je peux sentir le feu de son amour, son désir sincère et ardent. Chaque contact, chaque caresse de nos lèvres est empreint d'une intensité brûlante. Ce baiser est un langage silencieux, une réponse à sa déclaration d'amour. Il témoigne de mon amour pour lui, de mon désir sincère et profond de partager ma vie avec lui. À travers ce baiser, je lui offre tout mon être, toutes mes émotions, tous mes espoirs et mes rêves.

Le temps semble se suspendre, ne laissant place qu'à notre échange passionné. Les soucis et les incertitudes du monde extérieur s'effacent, ne laissant que notre amour et notre présence dans cet instant précieux. Je me perds dans ses bras, savourant chaque seconde de cette intimité partagée.

Ce baiser est un véritable festin des sens. Je peux sentir la douceur de ses lèvres, le frisson qui parcourt ma peau à chaque contact. Nos souffles se mêlent, s'harmonisent dans une symphonie d'amour et de désir. C'est un échange d'âmes, un instant de fusion totale.

À travers ce baiser, nous scellons notre amour, nous promettant l'un à l'autre d'affronter ensemble tous les défis qui se présenteront sur notre chemin. C'est un rappel de notre engagement, de notre volonté de nous soutenir mutuellement et de construire un avenir radieux.

Lorsque nos lèvres finissent par se séparer, je suis submergée par un sentiment de béatitude. Nos yeux se rencontrent, brillant d'une tendresse et d'une complicité inébranlables.

Alors que je repose mes yeux sur lui, je sais que ce baiser est le début d'une aventure merveilleuse et remplie de possibilités infinies. Et je suis impatiente de parcourir ce chemin main dans la main, avec lui, bâtissant notre amour et notre bonheur jour après jour.

Ace Calden, je t'aime, je crois que depuis le début, je t'aime.