Je n'arrive pas à ouvrir les yeux, comme bloqué dans un mauvais rêve, un très mauvais rêve. Je ne me souviens pas de grand-chose, mais je sais très bien ce que j'ai fait.

Suis-je aux portes du paradis ? Ou à celle de l'enfer ?

Je n'arrête pas de me poser des questions, d'essayer de comprendre, mais c'est flou. Je ne suis capable de rien, ni de bouger, ni de parler... Mon esprit est pris au piège, comme si un voile épais s'était déposé sur mes pensées, rendant difficile toute forme de communication avec le monde extérieur.

Dans ce "coma" étrange, je me sens comme si j'étais coincé dans une pièce sombre, sans fenêtre ni porte. Les sons qui m'entourent semblent lointains et déformés, comme s'ils parvenaient à moi à travers un filtre. Les voix des proches qui viennent me rendre visite se fondent en un murmure indistinct, m'échappant parfois complètement.

Je sens des moments de lucidité fugace où je suis conscient de mon environnement. Des bribes de lumière et de mouvement traversent mon esprit, mais elles s'évanouissent rapidement, me laissant à nouveau dans l'obscurité.

Le temps semble s'étirer, chaque minute semblant une éternité. Je ressens des moments d'angoisse, de solitude et d'incertitude, me demandant combien de temps cela va durer, si je vais un jour sortir de cet état étrange. Et je me sens mal, égoïste de n'avoir pensé qu'à moi quand j'ai pris cette boîte de médicament. Sur le moment, je pensais tellement que c'était la meilleure chose à faire, le moyen pour moi de me punir de ce que j'ai fait ou n'ai pas fait.

Malgré tout ça, il y a aussi des moments de calme, où je me laisse emporter dans un état de rêverie. Mon esprit vagabonde, se remémore des souvenirs passés, des moments de joie et de tristesse qui se mêlent dans un tourbillon d'émotions. Je vois James, Lenny, Joshua et Prune... surtout Prune et je m'en veux encore plus dans ces moments-là... Je dois être en train de lui faire revivre des choses que personne ne souhaiterait revivre, elle doit être plongée dans un enfer, une boucle infernale.

J'essaie de lutter contre ce coma qui me retient prisonnier, de trouver une faille dans cet état pour m'échapper. Parfois, je sens des picotements, de légers mouvements dans mon corps, mais ils s'estompent rapidement, me laissant à nouveau dans l'immobilité.

Alors que je reste emprisonné dans ce coma, je m'accroche à l'amour et au soutien de mes proches. Leurs voix douces et leurs caresses sur ma peau sont des échos réconfortants qui me rappellent que je ne suis pas seul dans cette épreuve.

Dans l'obscurité de mon état, je continue de me battre, cherchant un moyen de revenir à la vie, de briser les chaînes qui me retiennent. J'espère que bientôt, je pourrai ouvrir les yeux, respirer à nouveau et revenir parmi ceux qui m'aiment.

Alors que le temps s'écoule aussi lentement que d'habitude, je perçois quelqu'un s'approcher de mon lit et tenir ma main. Je suis certain que c'est Prune, je la reconnaîtrais entre mille.

— Je te déteste. Je te hais Ace. Mais en même temps je t'adore. Je ne sais pas dans quelle merde je me suis foutue en te disant ça, en venant ici alors que tu dois penser que je te déteste vraiment, ce qui n'est pas le cas. Je te déteste seulement parce que j'ai pensé que tu allais m'abandonner aussi, comme... Mathéo et Émilie...

Je m'en veux aussi Prune et j'aimerais tellement te le dire. Te dire tout ce que j'ai sur le cœur, te raconter la vérité avec que ma sœur veuille te raconter sa version.

Mais j'en suis incapable parce que j'ai été faible. Parce que j'ai préféré fuir la vérité plutôt que de m'y confronter. J'ai préféré jouer les lâches et je sais que tu m'en voudras certainement encore longtemps, mais je t'aime Prune. Je t'aime tellement si tu savais, depuis le premier jour, depuis que je t'ai vu et que tu étais la même personne, tu ne m'as jamais déçu, toujours surpris au contraire et c'est une bonne chose.

Il est difficile de mettre en mots tout ce que je ressens pour toi, car c'est bien plus que de simples mots. Tu es devenue une partie essentielle de ma vie, une présence qui m'apporte un bonheur immense et une profonde plénitude. Tu es celle qui éclaire mes journées, qui rend chaque moment spécial. Ta présence réchauffe mon cœur, et ta douceur apaise les tourments de mon esprit. Avec toi, j'ai découvert une complicité unique, une connexion profonde qui va bien au-delà des apparences. Tu me comprends, me soutiens et m'encourages à être la meilleure version de moi-même. Tu as cette capacité incroyable de me faire sentir aimé et accepté tel que je suis, sans jugement ni condition.

À tes côtés, je me sens en sécurité, entouré d'un amour inconditionnel. Tu m'as ouvert les yeux sur de nouvelles perspectives, m'as aidé à grandir et à évoluer en tant qu'individu. Tu es mon rocher, mon ancre dans les moments de tempête.

Chaque jour, je suis émerveillé par ta force, ta résilience et ta beauté intérieure. Tu m'inspires à être une meilleure personne, à embrasser la vie avec passion et à poursuivre nos rêves ensemble.

Prune, je t'aime profondément, sincèrement et sans réserve. Tu es la personne avec qui je veux partager mes joies, mes peines et tous les moments précieux de la vie. Notre histoire est unique et précieuse, et je suis honoré de la vivre avec toi.

Je t'aime Prune.

Mais tout ça, c'est ce que j'aimerais te dire alors qu'au lieu de ça, je dois t'écouter sans rien faire.

— Mais en réalité, je m'inquiète tellement pour toi, tu es la personne qui m'a redonné goût en l'amour. Enfin, on ne peut pas dire ça comme ça, mais disons que tu as beaucoup contribué au fait que j'arrive à avancer dans ma vie malgré tout ce qu'il y a pu avoir. Bref, je voulais te dire que tu es fort et que tu vas t'en sortir.

Elle commence à pleurer et mon cœur se déchire en petit morceau.

— Je ne sais pas si tu m'entends, je ne sais même pas si tu sais que quelqu'un est à côté de toi, mais si jamais tu le sens, sache que je ne t'abandonnerais pas parce que je n'y arriverais pas et c'est ça qui me fait peur. C'est d'être tomber pour toi alors que je me l'étais interdit.

— Madame, il y a deux personnes qui aimeraient le voir, vous pouvez leur laisser la place ? lui demande une infirmière.

Elle part et je sens deux autres personnes s'approcher, avec des pas moins délicats et une odeur de connerie à plein nez... Lenny et Joshua.

— Mec, j'ai vraiment super envie de te frapper pour ce que tu as fait, commence Joshua, mais je ne le ferais pas parce que t'es déjà dans un sale état. Si tu voyais ta gueule !

— Josh' ! Bordel, mais sois sympa cinq minutes dans ta vie, il est entre la vie et la mort et tu le vannes sur son apparence piteuse !

Je rigole bien intérieurement, mais je reconnais la touche d'humour de mes meilleurs amis. Même dans les mauvaises situations, l'humour reste leur solution. Ce n'est peut-être pas la meilleure des idées, mais c'est eux, c'est leur manière de gérer le stress et la douleur.

— On s'en fout, s'il nous entend, il va avoir tout le temps de nous détester sans le dire puisqu'il ne peut pas nous parler, ni nous frapper d'ailleurs.

— T'es pas possible. Bon, Ace, on était là pour te parler de base. Donc on va te raconter un peu nos vies au moins si tu nous entends tu ne seras pas trop perdu à ton réveil. Josh', commence.

— Alors, avec Cerise tout roule, on parle tous les jours et ils arrivent début Décembre pour faire une surprise à Prune, je pense que c'est à ce moment précis qu'on pourra officialiser la chose. Je ne sais pas si je peux te raconter pour son ex-copain Théo donc je ne vais pas prendre le risque de le faire. Mais sache que je vais bien et que ta vieille tête d'abruti fini me manque.

Cerise, la sœur de Prune n'est plus avec son copain avec qui ça sentait l'amour à plein nez selon sa sœur... Étrange. Mais le tout c'est que tout le monde soit heureux et à entendre Joshua, il est aux anges et ça me va parfaitement.

— Pour ma part, se lance Lenny, je parle beaucoup avec Paloma, on se date de temps en temps et je pense que je lui plaît autant qu'elle me plaît, on est sur la même longueur d'onde les trois quart du temps et quand ce n'est pas le cas, on expose nos points de vus et on se comprend l'un et l'autre et je trouve ça magique, je pense que j'ai trouvé ma moitié, la vraie, celle qui transperce ton âme de bonheur, qui te rend nerveux même au bout de plusieurs mois de relation, celle qui te rend vivant quand ça ne va pas, qui te redonne le sourire quand tu en as besoin, qui te remet sur le droit chemin si tu t'en écarte. Enfin bref, l'amour dont j'ai toujours rêvé.

J'aurais été réveillé, j'aurais pleuré tellement ses paroles sont belles.

Lenny a énormément mûri depuis qu'il parle avec Prune et qu'il s'est relevé de sa dernière déception amoureuse. Ça a été très compliqué pour lui, il lui faisait tellement confiance qu'après ça, il a décidé de ne plus croire en l'amour à part celui que lui donne ses parents et notre amitié. Il a rejeté toutes autres formes d'attachement jusqu'à elle, jusqu'à Paloma et je suis sincèrement heureux pour lui.

— Et toi, continue Lenny, tu as une Prune qui ne dort plus et qui ne mange pas beaucoup qui t'attend.

— Tu n'as pas intérêt à faire de la merde avec elle, sinon je te renvoie dans ce lit sans sommation.

— Joshua...

— Non, je tiens beaucoup à Prune et pas seulement parce que c'est la soeur de la femme de ma vie, mais aussi parce que Prune c'est une fille fragile qui est complètement tombé sous le charme de notre Ace et depuis le début, les deux, c'est une évidence, même eux le savent. Mais il suffit que monsieur décide de faire un pas de travers et c'est la fin et je refuse de la ramasser à la petite cuillère ou de la voir retourner en France par sa faute. On ne va quand même pas perdre notre lilliputienne par sa faute ?

Je réfléchis à ses paroles et il n'a pas tort à mon réveil, c'est décidé, je ne ferais pas de la merde avec elle et si je sens que ça peut arriver, je partirais pour son bien. Mais ça n'arrivera pas, je l'aime trop pour ça.

Prune, tu es mon "prunier" d'amour, celui qui fait fleurir mon cœur et récolte mes plus belles émotions. Tu es ma "Prune-cesse" préférée, celle qui donne du goût à ma vie. Alors, continuons à cultiver notre amour et à partager de délicieux moments ensemble, ma chère Prune.