⚾️ Chapitre 15 : Repas sous tension ?

Ça fait presque deux semaines qu'Anissa est revenue dans ma vie et ce soir est un grand soir pour ma famille puisqu'elle vient manger à la maison avec son mari et son fils, mon neveu.

— Prune ? demandé-je en tapant dans le mur de ma chambre qui communique avec le sien.

— Quoi ?

Nos portes sont ouvertes donc on communique en parlant assez fort, mais ça ne dérange pas mes parents donc finalement ça convient à tout le monde.

— Tu manges avec nous ce soir ?

Depuis que ma soeur est de nouveau sur Los Angeles, c'est un peu tendu avec Prune, nous sommes toujours ensemble, mais je dois partager le temps que je pouvais lui accorder avec ma soeur et comme mes parents ne sont pas encore au courant pour nous deux ça réduit pas mal de créneaux.

— Non, c'est un repas de famille, je ne suis pas de la famille Ace.

Je l'imagine en train de lever les yeux au ciel, exaspérée et je souris, je rigole même.

— Qu'est-ce que j'ai dit de drôle ?

— Rien, je t'imagine lever les yeux au ciel, c'est plutôt marrant.

Je t'emmerde, rétorque-t-elle en français.

— Ce qui veut dire ?

Je l'entends souffler puis me répondre :

— Tu n'as qu'à apprendre à parler français si tu veux savoir.

— Sois ma professeur alors, ça a l'air super bien à apprendre.

— Rêve, prend des cours à l'université, ils sont plus compétents.

Je ne sais pas ce qu'elle a, mais elle est tendue. Et je pense que la venue de ma sœur et sa famille y est pour quelque-chose.

Je me lève et passe la porte de sa chambre en prenant soin de fermer la porte derrière moi. Elle est assise sur le lit, un cadre photo entre les mains et les yeux embués. Quand elle me voit, elle cache le cadre et essuie ses larmes.

— Ça ne va pas ? Tu veux en parler ? demandé-je un peu inquiet.

— Pas pour le moment, je suis pas prête, c'est un peu complexe pour le moment.

Je respecte son silence et ne dis rien. Et c'est alors qu'elle me dit :

— I fuck you.

— Pardon ?

Je t'emmerde, ça veut dire I fuck you.

Je souris et elle aussi.

Assis au bord du lit, je contemple Prune qui se tient devant moi. Nos regards se croisent, et je peux voir dans ses yeux une lueur d'amour et de désir qui m'envahit. Mon cœur bat la chamade tandis que je m'approche d'elle lentement.

Nos lèvres se frôlent d'abord timidement, comme si elles cherchaient à se redécouvrir. Le contact est doux, suave, et je peux sentir le frisson parcourir ma colonne vertébrale. Nos baisers deviennent de plus en plus profonds, de plus en plus passionnés, une danse sensuelle qui nous transporte au-delà de la réalité.

Je glisse mes mains sur ses hanches, laissant mes doigts effleurer délicatement sa peau. Chaque contact électrise mes sens, amplifiant notre connexion intime. Nos souffles s'entremêlent dans une symphonie ardente, nous perdant dans le tourbillon du désir qui nous consume.

Lentement, nous nous allongeons sur le lit, nos corps se rapprochant encore plus intimement. Nos baisers deviennent plus fiévreux, plus avide, reflétant notre besoin mutuel de nous abandonner à cette passion brûlante. Nos mains explorent chaque courbe, chaque recoin, explorant le territoire interdit de l'autre.

Les murmures de nos soupirs d'extase remplissent la pièce, éveillant les flammes de notre désir. Chaque contact, chaque caresse, est une promesse d'amour et de plaisir partagé.

Mais soudain, elle s'arrête :

— Je ne peux pas, je te promets que j'en ai envie, mais je n'y arrive pas et tu n'y est pour rien.

— Eh, il n'y a pas de problème, on est pas pressé, j'adore tous les moments que je passe avec toi et je n'ai pas besoin de te sauter, comme dirait Lenny, pour être fou de toi Prune Ribot.

Nos respirations se calment, et un sentiment de sérénité nous envahit. Nous nous regardons avec tendresse, nos cœurs battant à l'unisson. Je caresse doucement les mèches de cheveux de Prune, captivé par sa beauté apaisante. Nos regards se parlent sans mots, se disant tout ce que nos cœurs ressentent.

Ensemble, nous construisons notre histoire, une histoire faite d'amour, de passion et de complicité. Alors que nous nous blottissons dans l'étreinte chaleureuse de notre amour. Et je sais, sans aucun doute, que notre voyage ne fait que commencer.


Quelque temps plus tard, ma mère crie mon prénom en bas et je me lève rapidement du lit de Prune quand je l'entends monter les escaliers. Prune me fait signe de m'asseoir à son bureau et elle se recoiffe avant de commencer à me parler :

— Bon alors pour commencer, en français, tu salues de différentes manières selon l'heure qu'il est et si tu connais plus ou moins la personne, comme en anglais finalement.

On entends toquer à la porte et ma mère entre :

— Excusez-moi de vous déranger en pleine leçon de français, mais je voulais juste vous dire qu'Anissa et sa famille arrivent dans un peu moins de deux heures. Prune, tu te joins à nous ?

Je regarde Prune, elle est prise au piège.

— Non, je sors manger avec Paloma et Dennis je pense et puis Lenny devrait se joindre à nous, c'est un repas de famille et je ne fais pas partie de votre famille.

Ma mère pose ses poings sur ses hanches et je sais d'avance que c'est cuit pour notre Prune.

— Je comprends ton point de vue, mais tu vis avec nous alors ça me semble plutôt logique.

— Et puis tu es ma petite-amie, dis-je en français alors qu'elle écarquille les yeux.

Et oui Frenchie, tu n'es pas la seule à savoir me surprendre en parlant français.

— Tu as dit quoi Ace ? questionne ma mère.

Je m'apprête à répondre un mensonge, mais je n'avais pas anticipé que mon père qui est d'origine française bien sûr, avait tout entendu et qu'il dirait à ma mère :

— Il a dit que c'était sa petite-amie, sa copine, son amoureuse si tu préfères.

Mon père sourit en coin alors que Prune rougit jusqu'à la racine de ses cheveux et que ma mère met sa main devant sa bouche :

— Dites-moi, commence-t-elle, quand je suis arrivé, le cours de français, ce n'était qu'un prétexte pour ne pas vous faire choper ?

Je ne dis rien et Prune non plus. Mon père éclate de rire et ma mère jure tout ce qu'elle peut qu'elle est débile de ne pas l'avoir remarqué avant parce que maintenant qu'elle y pense, ça crève les yeux.

Prune quant à elle me fusille du regard et je ne peux m'empêcher de lui sourire et lui envoyer un baiser avec ma main.

— Va te faire foutre, j'arrive à lire sur ses lèvres alors que ma mère entre à nouveau dans la chambre.

— Ok, bon, on est très content pour vous vraiment et vivez votre romance pleinement en faisant attention et en prenant en compte tous les paramètres concernant vos pays d'origines, la distance et tout ça, mais je ne vous apprends rien ! Donc Prune, je rajoute un couvert pour toi, tu fais partie de la famille désormais encore plus qu'avant.

Elle sourit et ne dis rien alors que mes parents quittent la chambre en fermant la porte derrière eux et que je la rejoins sur son lit :

— Tu es belle quand tu es en colère.

— Tu ne m'auras pas Ace Calden, tu viens de balancer à tes parents que l'on était ensemble je te signale. Et par la même occasion tu m'as bloquée à ta réunion familiale avec ta sœur et toute sa petite famille.

Je m'assois correctement et la regarde droit dans les yeux.

— En réalité, le problème c'est ce repas ou ma soeur ?

— L'un ne va pas sans l'autre, lâche-t-elle froidement.

Je me lève un peu saoulé et lui dit sans détour :

— Fais un effort, grandis un peu ! Ma soeur fait tous les efforts du monde pour revenir vers nous et tu ne fais pas le quart de la moitié pour essayer de t'entendre un minimum avec elle !

Elle se lève à son tour :

— Je ne la sens pas Ace ! J'ai le droit et on ne devrait pas m'obliger à m'entendre avec elle ! Si elle vous plante on pourra pas dire que je ne te l'ai pas dit ! Elle est là jusqu'à Noël, tu crois quoi ? Qu'elle va rester après, alors qu'elle vous a déjà lâché ? Elle a vécu toutes les étapes importantes de sa vie à la Réunion. Elle ne restera pas à Los Angeles et j'ai peur que tu souffres de ça.

Je recule de trois pas en ayant du mal à digérer ce qu'elle vient de dire.

— Et si on faisait une erreur toi et moi ? demandé-je tremblant.

Elle stoppe tout mouvement et se fige.

— Qu'est-ce que tu entends par là ?

— Tu n'acceptes pas ma famille, est-ce qu'on ne ferait pas une erreur en persistant tous les deux ?

— Ace... essaie-t-elle.

— Ace ! Prune ! Ils sont là !

Ma mère nous interromps au bon moment et je quitte la chambre de Prune, j'enfile une chemise dans ma chambre puis descends dans l'entrée en même temps que Prune qui a enfilé une robe noire qui lui va à merveille. Mais aucun de nous ne dit rien et nous descendons elle devant, moi à sa suite.

Ma sœur nous voit, elle me sourit et s'approche de Prune qui est tendue.

— Ta robe te va très bien.

Prune ne dit rien et s'avance vers le petit qui se tient au pied de son père et joue doucement avec lui alors que ma sœur s'approche de moi et me prend dans ses bras.

— Elle est toujours si réticente à ma venue ?

J'hoche la tête positivement et elle me dit :

— Elle a beau être très belle et sûrement un peu têtue, si elle n'accepte pas ta famille, ce n'est pas la bonne.

Ma soeur pose sa main sur mon épaule puis nous présente son mari Tom et son fils Kayden qui a quatre ans. Il ne lui ressemble pas vraiment, il a pris presque tout de son père a commencé par la couleur de peau. Ma soeur est une femme noire, tout comme son père et ma mère, rien d'étonnant à ça donc. Son mari quant à lui est vraiment très blanc, mais plus blanc que blanc, je le trouve pâle et le petit est comme lui. Il a bien une chose de sa mère, c'est ses magnifiques yeux noisettes alors que son père a les yeux bleus.

On se salue tout en se présentant, et ma soeur reprend son fils qui joue avec Prune en lançant à celle-ci quelque-chose à voix basse que je n'entends pas.

Je m'approche alors d'elle tandis que le reste de ma famille s'avance dans le salon et quand j'ouvre la bouche pour essayer de lui parler, elle tourne les talons en disant simplement :

— Tu m'excuseras auprès de ta famille, je ne me sens pas très bien, il est mieux pour moi que je retourne me coucher.

Elle monte les escaliers sans me lancer un seul regard et claque la porte de sa chambre alors que ma mère s'approche de moi :

— Où est Prune ?

— Elle ne se sent pas très bien, elle préfère aller dormir plutôt que de gâcher notre repas de famille.

Et c'est au moment où je prononce cette phrase que je me rends compte que j'ai peut-être perdu quelque-chose pour une autre et je ne saurais pas dire si c'est ma faute ou non. Ma mère me regarde étrangement mais acquiesce alors que je ne cesse de fixer la porte de sa chambre en espérant que son caprice se termine et qu'elle revienne avec nous.

En attendant, comme l'a dit ma sœur : "...si elle n'accepte pas ta famille, ce n'est pas la bonne."

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