⚾️ Chapitre 13 : La voir sourire me fait sourire
Je débarque sur le terrain vêtu de noir de la tête au pied, Joshua et Lenny sur mes côtes.
Je n'ose pas regarder les gradins, parce que je sais que mes parents sont là, que sa famille aussi et elle. Je ne m'attendais pas à la voir devant les vestiaires à m'attendre ce matin, mais elle était là et elle me cherchait, moi, pas Célestin, moi et j'avoue que ça m'a fait plaisir.
Alors que le directeur entre à son tour, texte à la main, je prends le temps d'observer les gradins. Je vois ses parents en premier, puis les miens, puis elle, entre mes parents et ceux de Lenny. Je scanne rapidement le reste des gradins quand je ramène mes yeux sur Prune, son regard et le mien se croisent et je la vois : ma veste de Baseball.
— Elle porte ma veste de baseball..., soufflé-je à Lenny et Joshua.
Lenny la regarde, sourit et lève un pouce en l'air alors que Joshua nous analyse : elle et moi.
Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que le discours du directeur commence accompagné de la vidéo.
Je n'écoute rien des banalités qu'il dit et me concentre sur les photos qui défilent, retraçant sa vie, ma vie, notre vie.
En premier, on nous voit, lui et moi, à l'âge de neuf ou dix ans avec nos premières casquettes de Baseball à notre premier match. Puis un peu plus tard, en middle school, lorsque l'on a intégré l'équipe de Baseball et que l'on a compris qu'un jour on ferait tout pour devenir des professionnels. Les photos de nos matchs, de nos sourires, de nos victoires ne cessent de défiler jusqu'à ce que l'on nous voit avec Lenny et Joshua lors de notre intégration dans l'équipe de l'université. Tous les quatre souriants, affichant fièrement les couleurs de notre équipe. On se rapproche tous les trois et nos bras passent autour des épaules de l'autre. On forme un trio au lieu d'un quatuor. Les larmes montent dans mes yeux comme dans les leurs, mais on garde la face, pour lui, pour sa mémoire, parce qu'il aimerait que l'on sourit tous les jours de l'année en pensant à lui.
C'est désormais à mon tour de faire un discours. J'avance tremblant vers les micros et me positionne devant en respirant un bon coup.
— Chers amis, enseignants et membres de notre communauté scolaire aujourd'hui, je me tiens devant vous avec une émotion indescriptible, pour honorer la mémoire d'un être cher qui nous a été enlevé trop tôt : mon meilleur ami, James, un homme dont le sourire radieux et la passion débordante ont illuminé nos vies.
Je vois ses parents sourires à travers les larmes tout comme les miens alors que Prune retient ses larmes et m'encourage de loin à poursuivre.
— James et moi avions un rêve commun depuis toujours : jouer au baseball professionnel et vivre de notre passion. Nous passions des heures à perfectionner notre jeu, à nous encourager mutuellement et à rêver de l'avenir. Nous avions des projets grandioses pour notre avenir, y compris l'idée que nos futurs enfants soient amis, grandissent ensemble et partagent la même passion pour le baseball que nous.
Je souris en pensant à tout ça, à toutes les histoires que l'on se faisait sur notre avenir et comment nous en rigolions en imaginant que ça serait peut-être le cas un jour.
— Mais la vie, parfois, nous joue des tours cruels. La disparition prématurée de James a brisé nos rêves, laissant derrière nous un sentiment d'inachevé. Je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il aurait accompli, les exploits qu'il aurait réalisés sur le terrain, les joies qu'il aurait partagées avec sa future famille. La tristesse m'envahit, car je sais que nous ne pourrons jamais réaliser ces rêves ensemble. Mais je refuse de laisser cette tristesse nous définir. Je choisis de me rappeler des moments de joie que nous avons partagés sur le terrain, les rires et les victoires qui résonnent encore dans ma mémoire et qui résonneront à jamais dans mon cœur. James était bien plus qu'un simple coéquipier. Il était mon frère de jeu, un complice qui comprenait ma passion pour le baseball aussi profondément que moi, mais il était également mon frère en dehors du Baseball, celui que je n'ai jamais eu, celui dont je rêvais, mon partenaire de conneries et de plan foireux.
Je rigole encore comme nos parents, Prune et tous ceux qui sont là aujourd'hui.
— Sa passion pour le baseball était contagieuse. Il jouait avec une énergie débordante, un feu qui embrasait le terrain et galvanisait tous ceux qui avaient la chance de le voir jouer. Je me souviens de nos moments de complicité, des cris d'encouragement partagés, des célébrations effusives après chaque victoire que ça soit dans les vestiaires ou après sur la plage ou dans les bars.
Je marque un léger temps de pause et reprend calmement en contenant le plus possible mes larmes qui menacent de rouler le long de mes joues.
— Alors, aujourd'hui, je vous exhorte à poursuivre vos rêves comme il aurait souhaité que vous le fassiez même s'il ne vous connaissait pas. À honorer la mémoire de James en vivant pleinement notre passion pour le baseball, dis-je en me tournant vers mes coéquipiers. Ne laissons pas sa disparition éteindre notre feu intérieur, mais embrasons-le encore plus fort en son honneur. Continuons à jouer avec ferveur, avec la même détermination et le même amour du jeu qui animaient James. Rappelons-nous de ses exploits, de sa joie de vivre, et utilisons ces souvenirs pour nous inspirer à chaque instant sur le terrain. N'oublions pas que la vie est fragile, que chaque instant compte, et que nous devons continuer à grandir, à apprendre et à nous soutenir mutuellement. Que sa mémoire continue de nous guider sur notre parcours. Aujourd'hui, honorons James en continuant à vivre nos vies avec la même intensité et la même détermination qu'il avait lorsqu'il était encore avec nous.
J'essuie la larme rebelle qui a décidé de me faire flancher et conclut mon discours.
— Repose en paix, cher ami, cher frère, cher coéquipier. Ta présence nous manque chaque jour, mais nous continuerons à te faire honneur en poursuivant nos rêves avec audace et en cultivant notre amour pour le baseball. Que son souvenir nous inspire à devenir les meilleurs joueurs, mais surtout les meilleures versions de nous-même que nous puissions être. Merci à tous, de tout cœur, pour votre présence et votre soutien en cette période difficile. Que le souvenir de James brille éternellement sur le terrain et dans nos vies.
Des applaudissements résonnent dans le stade, Joshua et Lenny viennent et m'entourent de part et d'autres alors que les images sont de nouveau diffusées sur les écrans et que le décompte pour la minute de silence se lance alors que tout le monde se lève dans les gradins.
Alors que je rejoins le vestiaires, je fais un détour vers les gradins, prends dans mes bras les parents de James encore émus.
— Ton discours était formidable mon grand, il ne peut être que fier de toi.
— Merci...
Je ne sais pas quoi dire de plus, ils ont perdus leur fils et je n'ai fait qu'un stupide discours qui ne comblera jamais la peine qu'ils ressentent. Et je ne suis pas capable de les rassurer comme il se doit, je perds mes mots et j'ai peur de ne jamais en retrouver assez bien pour leur parler.
Je prends ensuite mes parents dans mes bras et ma mère me serre fort contre elle en murmurant :
— Il est fier de toi et il voudrait que tu gardes la face et que tu réalises vos rêves. Alors ne baisse pas les bras mon chéri et avance, tu es fort et nous sommes là pour t'aider à chaque pas, chaque problème que tu pourrais rencontrer.
Je me recule et plante un baiser sur sa joue alors qu'elle sourit aux côtés de mon père qui lui tient la main droite.
Je tourne la tête et je ne vois plus Prune, elle n'est plus à côté de mes parents, je la cherche des yeux avant de la trouver avec Lenny et Joshua proche de l'entrée des vestiaires.
Je les rejoins et pose une main sur son épaule alors que mes amis entrent pour se changer.
— Alors comme ça, tu me voles mes affaires, mumuré-je à son oreille.
Elle se tourne vers moi, le sourire aux lèvres en me répondant :
— Je voulais te montrer mon soutien et te donner un peu de courage.
Je souris comme à chaque fois que je suis avec elle.
Lorsque je suis avec Prune, mon sourire ne cesse de fleurir sur mon visage. C'est comme si une force invisible tirait les coins de mes lèvres vers le haut, m'invitant à exprimer ma joie et mon bonheur. Chaque fois que je pose les yeux sur elle, mon cœur s'emballe et mon sourire se dessine naturellement.
Prune, sa tendresse et sa bienveillance m'enveloppent d'une chaleur réconfortante. Quand je suis avec elle, je me sens accepté et compris d'une manière profonde et authentique.
Son sourire radieux est un miroir de mon propre bonheur. Je ne peux m'empêcher de sourire en retour, car c'est ma façon de lui montrer à quel point je suis reconnaissant de l'avoir à mes côtés.
Avec Prune, chaque moment devient une petite fête de bonheur. Son rire contagieux, sa vivacité d'esprit et son amour pour la vie me poussent à apprécier chaque instant avec une intensité renouvelée. Chaque sourire partagé est une promesse de complicité, un langage silencieux qui nous unit au-delà des mots.
Son sourire illumine mon monde, éclairant les coins sombres de mes pensées et dissipant les nuages de tristesse. Il est une bouffée d'optimisme, une source de réconfort et d'inspiration.
Et même lorsque nous affrontons les défis et les épreuves de la vie, son sourire est un rappel constant de notre force collective. Il est un phare dans la tempête, une source de réconfort et d'espoir. Je souris, car je sais que nous pouvons tout affronter ensemble, main dans la main.
— Et bien, mission réussie on dirait.
Je me penche vers elle, son souffle s'accélère et je lui glisse à l'oreille.
— Si tu savais combien j'aurais aimé que tu sois dans mes bras, combien je rêvais de t'embrasser quand je t'ai vu dans ma veste.
Elle rougit et me réponds dans mon oreille :
— Qui t'a interdit de le faire ?
Je me recule légèrement et lui demande :
— Et ton français ?
— Il s'appelle Célestin, mais je n'aime pas le manque de respect dont il fait preuve sur certains sujets, ça ne me correspond pas alors, j'ai tout arrêté. De toute façon, depuis le début, Ace, il n'y a que toi dans ma tête. T'as beau être un emmerdeur de première classe et me tenir loin, tout, absolument tout me ramène à toi.
Nos regards se rencontrent, se perdent dans une profonde intimité. Je peux voir dans les yeux de Prune toute la tendresse qu'elle ressent pour moi, et je sais que mes propres yeux reflètent les mêmes émotions intenses.
Le monde autour de nous semble s'estomper, ne laissant que cet instant magique entre nous. Il n'y a plus rien d'autre qui compte, seulement Prune et moi, connectés au-delà des mots, au-delà du temps.
Puis, sans réfléchir, mes lèvres trouvent les siennes dans un baiser passionné. C'est un baiser qui exprime tout ce que les mots ne peuvent dire. C'est un mélange de douceur et de feu, de tendresse et de désir brûlant. Nos lèvres se caressent avec une délicatesse presque sacrée. Chaque contact enflamme nos sens, éveillant une connexion électrique entre nous. Je me perds dans le goût sucré de ses lèvres, dans la chaleur de son souffle qui se mêle au mien. Le temps s'arrête alors que nous nous embrassons, et je me sens vivant, vibrant d'une énergie pure et profonde.
Toutes mes peurs, mes doutes et mes préoccupations disparaissent, et il ne reste que notre amour, pur et inébranlable.
Je savoure chaque seconde de ce baiser, m'abandonnant totalement à la magie du moment. Rien d'autre n'a d'importance durant ces quelques secondes.
Et quand nos lèvres finissent par se séparer, nous restons là, enveloppés dans une étreinte tendre. Nos regards se croisent à nouveau, emplis d'une promesse silencieuse de toujours être là l'un pour l'autre.
Je souris encore et encore, pour avoir le privilège de partager ma vie avec elle, pour ces moments intimes et pour l'affection qui nous lie. Et je sais, sans aucun doute, que notre histoire est destinée à s'épanouir et à grandir.
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