🌺 Chapitre 12 : Une image ne reflète pas toujours la vérité
J'arrive en voiture devant UCLA avec Célestin et je croise des regards tristes, d'autres un peu dans le vide alors je descends de la voiture et observe autour de moi. Je ne vois rien, rien du tout qui puisse expliquer leurs têtes.
Célestin me rejoint et passe son bras autour de mes épaules. Nous ne sommes pas officiellement ensemble, mais disons qu'on apprend pas mal à se connaître et que, oui, nous nous embrassons parfois...
— Que se passe-t-il ? demandé-je timidement.
— Ils rendent hommage à James, le joueur de baseball décédé...
Merde.
J'avais oublié que l'hommage n'avait toujours pas été fait.
Puis, je me remémore le visage d'Ace ce matin, ça se voyait qu'il y avait quelque-chose qui n'allait pas, mais je n'ai rien dit, je n'ai rien fait, je me suis concentré sur ma petite personne comme si j'étais seule au monde.
— Excuse-moi, je te rejoins plus tard, je dois faire un truc avant.
Je le plante en plein milieu du chemin et me dirige vers les vestiaires du stade où je trouverais certainement Lenny et Joshua.
— Joshua ! lancé-je en apercevant mon ami entrer dans les vestiaires.
Il se tourne vers moi et sourit avant de faire une drôle de moue.
— Qu'est-ce que tu fais ici, Prune ?
— Ace, est-ce qu'il est arrivé ?
Oui, j'ai galéré à trouver le stade, je n'y vais jamais, le terrain de baseball est de l'autre côté de lui et c'est le seul "complexe" sportif où je mets les pieds, donc Ace a eu le temps d'arriver au moins deux fois.
— Tu me cherches, entends-je derrière moi.
Je me retourne et me retrouve face à lui, son visage fermé et ses yeux embués.
— On peut parler ?
Joshua s'en va et je reste ici, face à lui, ne sachant pas vraiment comment faire et surtout quoi faire.
— Je... je voulais simplement te dire que si tu as besoin de moi, je suis là. Aujourd'hui va être un jour compliqué pour toi et je voulais m'assurer que tu savais que j'étais là.
Un maigre sourire apparaît sur son visage et il me prend dans ses bras.
Je ressens chaque frisson qui parcourt son corps, chaque souffle qu'il libère dans ce moment de vulnérabilité partagée. Mon étreinte est empreinte d'affection et d'empathie, une épaule sur laquelle il peut se reposer, un havre de réconfort dans les moments difficiles.
Je laisse mes doigts caresser doucement son dos, offrant un contact apaisant, une présence réconfortante. Je veux qu'il sache qu'il peut se laisser aller, qu'il peut exprimer librement ses émotions sans jugement. Je suis là pour lui, prête à l'écouter et à l'épauler dans les moments les plus difficiles.
Alors que je resserre notre étreinte, je peux sentir les battements de son cœur contre ma poitrine, synchronisés avec les miens. Ce moment d'intimité partagée nous permet de nous connecter d'une manière profonde et sincère. Je veux qu'il se sente compris et soutenu, même dans les moments les plus sombres.
Nous restons là, dans ce câlin réconfortant, laissant le temps s'écouler sans hâte. Aucun mot n'est nécessaire, car nos gestes en disent bien plus. Je veux qu'il ressente ma présence, ma volonté de partager ses fardeaux et de l'aider à trouver la lumière au bout du tunnel.
À travers ce câlin, je veux lui offrir un espace où il peut être vulnérable, où il peut pleurer, se confier, se libérer de ses soucis.
Et alors que nous nous séparons lentement, je sens une lueur d'espoir briller dans ses yeux.
— Je le savais très bien Prune, parce que je te connais et que tu es certainement l'une des personnes les plus bienveillantes que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Alors merci, merci pour tout.
Je lui souris avec mes yeux remplis d'émotions.
Il frotte ma tête avec sa main avant d'entrer dans les vestiaires.
Mon cœur ne cesse de battre rapidement... Il est tout ce que j'adore, sa personnalité est sincère, pas forcée, il est simple, passionné par ce qu'il fait : il est authentique.
Prune : Lenny, j'ai besoin de toi.
Lenny : Dis-moi tout lilliputienne. Je suis à ton service !
Je lui explique ce que j'ai dans la tête et il me prévient que la cérémonie d'hommage est prévue dans deux heures et que je devrais le rejoindre dans une heure trente environ devant la porte des vestiaires.
Je ramasse donc mes affaires et vais en cours pour au moins une heure. L'auditorium est plein comme d'habitude, mais il manque trois de mes cinq acolytes : Lenny, Joshua et Ace qui a cause de l'hommage sont réquisitionnés toute la matinée pour la finalisation des préparatifs. James était aimé de tous si j'ai bien compris et c'était un ami proche de Lenny et Joshua en plus d'être le meilleur ami de Ace.
— Tu étais où ? me demande Paloma. Le cours a commencé depuis une dizaine de minutes déjà.
Je me faufile discrètement à ma place et prend le temps de lui répondre en sortant mes affaires :
— Je suis allée voir Ace, j'avais oublié de lui dire un truc. Vous allez à l'hommage ?
— Oui, me répond Dennis, je connaissais un peu James, j'avais discuté avec lui plusieurs fois et c'était vraiment une personne incroyable autant sur le plan personnel que scolaire...
La peine se lit dans ses yeux.
— Tu avais oublié de dire quoi à Ace ? questionne Paloma en me regardant droit dans les yeux.
Je sais qu'elle peut lire en moi comme dans un livre ouvert, exactement comme Lenny et c'est pour ça que je ne comprends pas que ces deux-là ne se soit presque jamais parlé. D'ailleurs, ça fait un moment que je n'ai pas parlé à Lenny de Paloma. Note à moi-même, il faut que je le fasse.
— On doit réviser les maths ensemble ce soir, expliqué-je, mais j'avais oublié que l'hommage était aujourd'hui donc je suis allé le voir pour lui dire que si on bossait pas ensemble ce n'était pas grave et qu'il devait prendre du temps pour lui avant toute chose.
Elle acquiesce et notre attention se porte désormais sur le cours que le prof explique devant nous.
Une heure vient de s'écouler et j'ai l'impression que ça ne fait que quinze minutes que je suis dans cette salle de classe. Il ne me reste plus qu'une petite demi-heure avant de rejoindre Lenny et comme le stade se trouve à l'autre bout de cet auditorium, je profite de la petite pause pour m'éclipser en prévenant Dennis et Paloma.
Alors que j'avance d'un pas déterminé dans les couloirs, une main se pose sur mon épaule et je me détourne violemment à cause de la peur. Face à moi, Célestin, sourire aux lèvres.
— Je te fais peur maintenant ? commence-t-il dans notre langue natale.
— Non, pas du tout, j'étais simplement dans la lune... tu me cherchais ?
— Oui, je voulais savoir à quelle heure tu finissais les cours pour qu'on aille boire un café ensemble, mais je pense avoir ma réponse maintenant.
— Je dois aller au stade, répliqué-je. Il y a l'hommage à James, le joueur de Baseball, tu n'y vas pas ?
Il commence à rire comme si je lui faisais une blague et je n'apprécie pas vraiment sa réaction.
— Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?
— Tu ne le connaissais pas plus que moi, je ne vois pas pourquoi tu y vas.
— Parce que c'était un ami proche de mes amis et que ça reste un élève de l'université, tu devrais y aller.
— Je n'en vois pas l'intérêt Prune.
Je bous intérieurement, comment une personne comme lui peut dire qu'il ne se rendra pas à un hommage d'un élève de son école ? Hier encore il me prônait le fait qu'il aimait tout le monde dans cette université, que le sport réunissait tout le monde et en tant que capitaine de l'équipe de Basketball il n'y va pas. Dites-moi que c'est une blague.
— Très bien fais comme tu veux, mais sache que c'est un peu un manque de respect à mes yeux, après chacun à sa vision des choses, mais je pense que si c'était un basketteur ou même toi, tu aimerais que des gens viennent. Enfin bref, ne me cherche pas et ne m'attends pas, je ne suis pas disponible pour les gens comme toi pendant au moins dix ans.
Je pars sans donner mon reste. Je l'entends m'appeler et me dire que ma réaction était débile, mais je suis comme ça. J'ai déjà vécu un hommage que je n'aurais pas aimé vivre et le manque de certaines personnes a profondément blessé mon coeur. Il a sûrement ses raisons, mais il ne veut pas vraiment entendre les miennes alors, je n'ai rien à faire avec lui.
J'arrive avec pile cinq minutes d'avance devant les vestiaires.
— Pile à l'heure à ce que je vois, lance Lenny avec ce que je lui ai demandé dans les mains.
— Tu gères, merci beaucoup !
— Avec Joshua, on t'a réservé une place dans les gradins, viens, je t'accompagne.
Il me tend ce qu'il tenait dans les bras et je le range dans mon sac attendant le bon moment pour le sortir et le suis vers les gradins.
Au milieu de la pelouse se tient une grande photo de ce James et sur les écrans apparaît la première diapositive d'un diaporama regroupant très certainement des photos de lui et de ses amis.
Lenny me montre une place au premier rang à côté des parents de Ace et des siens.
— On t'a mis avec Margaret et Claude, ils voulaient que tu sois avec eux quand ils ont su que tu viendrais et mes parents sont de l'autre côté, à ta gauche, ils sont sympa en règle générale et s'entendent beaucoup trop bien avec Margaret et Claude.
— Merci beaucoup. Tu ne penses pas que Margaret et Claude vont trouver bizarre ce que je t'ai demandé.
Il rigole et me dis :
— Soit ils ne verront rien, soit ça passera crème, ne t'inquiète absolument pas lilliputienne.
Il me tape doucement l'épaule et retourne dans les vestiaires alors que je m'installe comme quelques personnes qui arrivent au fur et à mesure.
Quelques minutes plus tard, Claude et Margaret se glissent à côté de moi.
— Ma chérie, dit-elle en m'enlaçant. Ça me fait plaisir que tu sois venu alors que tu ne le connais pas.
— Ça reste un proche à vous et un élève de l'université dans laquelle j'étudie, je viens ici par respect.
Elle me sourit alors que l'équipe entre sur le terrain entièrement vêtu de noir.
Je sors de mon sac ce que j'ai demandé à Lenny et l'enfile.
Quelques minutes plus tard, le regard d'Ace croise le mien alors que le directeur arrive pour faire son discours. Il me sourit et murmure quelque-chose que je n'arrive pas à déchiffrer, ce qui arrache un sourire à Lenny qui met son pouce en l'air et à Joshua qui nous regarde, Ace et moi.
Mission réussie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top