Chapitre 3

Je n'y crois pas !
J'ai des ailes, elles sont tellement belles ! Elles ont des écailles de multiple couleur.
Est-ce un rêve ? Pitié faites que non !

Mes ailes sont plus belles que dans tous les rêves que j'ai pu faire. Comment pourrais-je appeler les bêtes comme moi ? Je ne sais pas... Si je sais !

Papillon ! Je suis un papillon ! Mes ailes sont humides et fragiles, il faut que je les laisse sécher si je veux un jour me déplacer dans les airs alors je me mets près de mon cocon la tête vers le sol pour que mes ailes soient plus rigides.

Je m'imagine voler des heures et des heures pour manger des cœurs verts. Mais comment en manger ? Je n'ai plus de bouche mais une trompe.

C'est pas grave, j'arriverai à me nourrir.
Un papillon sort du feuillage, il ressemble énormément à mon ami qui m'a fait voyager.
Est-ce lui ?
Il s'approche de moi et me regarde du même regard amical que m'a fait mon ami quand on s'est rencontrés.
C'est lui ! Il se pose près de moi et bouge les antennes que nous avons sur la tête. Veut-il me dire quelque chose ? Je n'en sais rien. Il regarde mes ailes, elles étaient beaucoup moins humides.

Bientôt, je pourrais voler !

Mon estomac hurle famine. Mais que faut t-il manger avec cette trompe ? J'aimerais savoir. Mon ami me montrera quand je pourrais voler. Je peux un peu bouger mes ailes !
C'est une drôle de sensation.

Plus je les bouge et moins c'est difficile de le faire. Mon ami me regarde.
Je continue de bouger mes ailes.
Mon corps se lève quand je bats des ailes.
Je panique et je tombe sur le rondin de bois. Mon ami me regarde et prend son envol à son tour puis il disparaît derrière le feuillage.
Je veux le suivre. Alors je bats des ailes le plus fort possible.
Je me soulève. Puis avance lentement. Je vole ! Oui ! Je vole ! J'en avais rêvé des centaines de fois et enfin mon rêve se réalise !
Le vent me porte. C'est magique ! Mes pattes ne touchent rien à part l'air. Celui ci porte mon corps. Mon ami ressort du feuillage.
De ses antennes, il me fait signe de le suivre.
Alors je le suis. Je n'étais pas très à l'aise.
Mes ailes ont du mal à me porter. Le feuillage diminue.
Derrière tous ces cœurs verts se cache un monde immense où les couleurs ne manque pas.

Partout sur des tiges, poussent des fleurs de toutes les couleurs. Bleu, rouge, jaune, blanc,... Il y en a des milliards de milliards !

Mon ami vole sans problème. Il est bien plus agile que moi.
Il se pose sur une fleur, met sa trompe dedans et va vers une autre.
C'est de la nourriture ? Je me pose sur l'une d'elle puis aspire.
Le goût est délicieux ! C'est sucré. Et ça calme un peu ma faim. Alors je fais comme mon ami puis je butine plusieurs fleurs jusqu'à ne plus réussir à en avaler.

Je suis devenu aussi habile que mon compagnon et tous les deux nous volions en faisant des tourbillons dans les airs.

La nuit commence à tomber, je suis morte d'épuisement. Moi et mon compagnon sommes retournés dans la mère à cœur vert pour passer une bonne nuit.
Nous nous sommes endormis sur l'un d'eux.

Le soleil me réveille.
Il fait plus chaud que d'habitude. J'ai soif mais la rosée du matin a déjà séchée.
Mon ami me regarde d'un regard tellement chaleureux. Ses ailes sont un peu craquelées. Ça n'a pas l'air de le gêner.

Nous sommes repartis de la mère à cœur vert pour aller butiner et nous hydrater. Mon ventre gonfle et me fait mal. Ça va sûrement passer.
Avec mon compagnon, nous volons au dessus des fleurs. Il y avait tellement d'animaux volants ! Moi qui pensait qu'il y en avait si peu.

Je me souviens le regard avec lequel je les regardait. À présent que je sais voler, il ne sont plus si impressionnant. Mon ventre me fait de plus en plus mal et gonfle de plus en plus.
Je ralentis au fur et à mesure.
J'atterris en douceur sur une fleur pour la butiner et en butiner plusieurs. Mon ami fait pareil.

La nuit approche et mon ventre me torture d'une douleur atroce. Nous retournons dans le cœur vert. Puis nous nous endormons.

Le soleil nous réveille et j'ai vraiment très mal au ventre.
Un petit rond blanc comme celui dans lequel j'étais avant sort de mon abdomen.

Que m'arrive t'il ? Ça sort tout seul ! Des dizaines de ronds blancs sortent de moi ! C'est normal ? Je ne sais pas. Mais j'ai peur.
Mon compagnon se réveille à son tour et me voit toute paniquée.
Il me regarde, heureux. Ses ailes sont déchirées à plusieurs endroits désormais. Les miennes sont légèrement abimées. Il regarde les boules rondes heureux. Cela veut dire que ce n'est pas grave ?
Il me regarde, ses pattes ne le tienne presque plus. Que lui arrive t-il ?
Je m'approche de lui d'un regard interrogateur il me lance un dernier regard puis ses yeux se ferment et il tombe de la branche. Ses ailes sont presque totalement déchirées, il ne peut plus voler.

Jamais il ne pourrait survivre à un tel choc ! Je bat des ailes pour le rattraper avant qu'il ne tombe mais mes efforts sont en vains. Il est tombé au sol, inerte. Une douleur affreuse me transperce le cœur et si je ne le revoyais jamais ?
Non ! Je veux revoir son regard ! Je le pousse avec mes pattes dans l'espoir qu'il se réveille. Mais il ne se réveille pas. Il me regardait d'un regard tellement chaleureux.
Les œufs il les avait regardé d'un regard tellement heureux.

Mes œufs! Il les avait regarder d'un regard bienveillant ! Il faut que je les surveille ! Pour honorer ses oeufs, les nôtres.
Il faut d'abord que je mange alors je butine plusieurs fleurs et retourne au près de mes œufs.
Toute la journée je surveille la moindre poussière qui pourrait leur faire du mal. La nuit je ne dors pas, je veux les surveiller. Le matin, je suis épuisée, mes ailes étaient déchirées. Mon rêve de voler s'était réalisé mais demeurait si court...

Je veux voler à nouveau mais mes ailes ne le veulent plus. Elle n'ont plus de force. Un de mes œufs s'ouvre et une petite chenille en sort gauchement. Je reviois tous les bons moment de ma vie par ma pensé puis je ne sent plus les membres de mon corps.
Le vide m'emporte.

Je ferme mes yeux pour la dernière fois dans ce monde puis me réveille dans un monde où seuls papillons et chenilles vivent. Où fleurs et cœurs verts règnent sur tout.
Mon compagnon ! Il est là ! Je l'ai retrouvé ! Il est là ! Ses ailes ne sont plus abimées, les miennes non plus d'ailleurs.

C'est ainsi que s'est passé ma vie dans le monde des vivants.

Ma vie de Papillon.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top