Il fait chaud.
Je ne vois rien.
Je suis enfermée dans une boule ronde. Elle est blanche et petite.
J'entends du bruit derrière cette horrible chose ou je me suis formée. Je veux sortir.

Alors de mes pattes je pousse ce portail  blanc. Il se fissure . Une lumière aveuglante vient jusqu'à moi.
Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau.

Je continue de pousser jusqu'à pouvoir sortir. Je suis sur un grand rondin marron. Il y en a plein et de toutes les tailles .
Des cœurs verts sortent des poutres partout.
À côté de moi des ronds blancs comme celui où j'étais. Il y en a qui se fissurent et d'autres où des petites formes comme moi vertes et poilues sortent de leur œuf.

D'un coup je me souviens que j'ai faim. Mon instinct me dit de manger ma prison, alors je le fais.
C'est délicieux !

Je sens que ça va dans mon corps. Quelle sensation ! Je me sens remplie d'énergie. Alors j'essaye de me diriger vers un cœur vert ils ont l'air si bon !

C'est dur de savoir où mettre mes pattes. Je me marche souvent dessus et tombe mais j'avance assez vite. Et j'y arrive de mieux en mieux. Une fois arrivée près du cœur vert le plus près, je passe un endroit étroit. Mes pattes s'accrochent et je ne perds pas mon équilibre.
Le cœur vert sent vraiment bon. Alors je me met à le goûter. C'est encore plus bon que mon œuf ! J'en mange jusqu'à ne plus pouvoir en avaler.

La lumière diminue. Elle diminue vite. Je suis très fatiguée alors je me cache dans un début de cœur vert qui est plié pour me cacher. Je m'endors et j'entends plein de bruits. Comme c'est plaisant de ne pas être seule isolée à ne rien entendre à part le bruit de mon corps !

La lumière éblouissante me réveille je commence à m'y habituer . Des bêtes poilues rayées de jaune et de noir flottent dans l'air grace à de petites plaques presque entièrement transparentes.
Comme c'est joli de les voir se déplacer ! À les voir, je ne peux que rêver d'être comme elle à voler.

Et si elles m'apprenaient à me déplacer dans les airs ?!
Non, c'est impossible...

Soudain je me rends compte que j'ai faim de nouveau alors je mange le cœur vert dans lequel j'ai dormi. Je suis pleine d'énergie. Je décide donc d'explorer mon environnement en espérant voir une bête volante de plus près.
Mes pattes se sont bien adaptées et je marchais sans encombre.

Les branches sont incroyablement grandes . Il faut que je me dirige vers le tronc. Il est immense ! En avançant, ma peau me fait terriblement mal. Je pense que cela va sûrement passer. Je continue donc mon chemin vers la base de cette mère à cœur vert.

J'y suis ! J'ai réussi à arriver jusqu'au tronc ! Plusieurs branches en sortaient.
Les bêtes poilues jaunes et noires sont encore là. Elles vont de haut en bas tellement vite !
Je rêve de flotter dans les airs comme elles. Mais je n'ai pas d'aile. Je ne pourrais jamais être comme elles.

Je repris mon chemin à la verticale sur cette immense tronc. Ma peau me fait terriblement mal comme elle ne l'a jamais fait. Il faut que je m'arrête c'est insupportable ! Je cherche la branche la plus proche.
Par chance il y en a une tout près. Je me dépêche d'y aller. J'avais faim et mal. Ma peau se détache de mon corps . La douleur est atroce j'avance le plus vite possible et chaque pas me fait souffrir.

Mais c'est une souffrance qui fait du bien. J'étais tellement serrée dans ma peau. Peut-être que cela fera ça souvent. Je n'en sais rien. Mais en tout cas, je sais que c'est bon et j'ai réussi à enlever ma peau !

J'ai faim mais je n'ai plus mal. Je ne peux presque plus avancer j'ai mis tellement de force pour enlever ma peau que je peux à peine bouger. Je dois manger !
Mais que manger ? La branche ne contenait aucun cœur vert. Que va-t-il se passer ? Ma faim va disparaître ?

Après je pourrais voler comme les bêtes poilues que j'ai vu ? Mon ventre me fait me rouler en boule je n'arrive plus à tenir debout. Ma peau ! Il faut que je mange ma peau ! Elle est proche de moi il faut que j'y arrive ! Je me retourne et réussis à manger ma peau. Je reprend peu d'énergie mais ça a me suffit pour aller sur d'autre branche manger des cœurs verts jusqu'à en être malade et dormir dans un cœur vert plié.

La lumière du soleil me réveille. Il fait chaud comme jamais ! J'ai faim et ma peau ne me fait plus mal du tout c'est comme si elle n'était jamais partie. Une bête rouge au points noirs se déplaçait sans mal dans les airs. Si seulement je pouvais aller avec elle ! À me déplacer me laisser porter par le vent ! À voir le monde d'en haut et le voir d'en bas en quelques battement d'ailes !

Mon estomac me sort de mes pensées la faim me tiraille le ventre sur ma branche, les coeurs verts ne manque pas. Mon repas est délicieux. Toujours des feuilles sucrées et bien juteuses.

Quand on se déplace dans les airs mange t-on des feuilles ?

Si j'avais des ailes je ne serais pas obligée de marcher vers le tronc.
Enfin bref je dois continuer ma route vers le bas je veux savoir ce qu'il y a après les cœurs verts.

La nuit arrive vite je m'endors dans un cœur vert en m'imaginant voler.
Le soleil me réveille je mange donc mon cœur vert et cherche partout des bêtes volantes. Sans succès.

Alors je continue mon chemin vers le bas de cet arbre. Ma peau recommence à me brûler.
Il faut que je trouve une branche pour que je puisse laisser ma peau partir.

Je me mets sur la branche la plus proche et m'accroche le plus bas possible pour que ma peau touche le sol et s'enlève.

J'y suis presque, plus que quelques pas et un petit moment de souffrance et j'ai réussi. Ça me fait mal puis d'un coup se relâche et me fait du bien.

Je réussi à enlever ma peau qui me fait mal. Je mange donc ma peau, quand je vois un insecte coloré voler dans le ciel. Comme il est beau ! Ses ailes sont immenses ! Et sans effort il peut monter très haut ou descendre très bas.

Il me ressemble un peu au corps mais il est plus fin et a moins de pattes.
J'aimerais tellement être comme lui ! Il est tellement beau ! Il s'approche de moi.
Peut être qu'il veut me manger. Mon cœur bat tellement fort que je n'entends plus rien.

La bête n'a pas l'air de me vouloir du mal. Elle se pose près de moi et me regarde bizarrement. Son expression était indéchiffrable.
Ses ailes sont des petites écailles colorées de toutes les couleurs. C'est tellement joli !

La bête repart. Je la regarde tristement en me disant que jamais je ne serai comme elle. Le reste de ma journée se passe sans encombre. Je m'endors sur un cœur vert en rêvant de devenir une bête colorée comme celle que j'ai rencontrée.

Une bête un peu comme moi me réveille alors que le jour est à peine levé. Elle me regarde avec un regard qui me supplie d'aller avec lui.
Alors nous prenons le chemin ensemble. Il est plus grand et plus rapide que moi.
Il mange peu la journée. Moi je mange énormément. La lumière commence à diminuer mon ami de voyage se décide enfin à manger.

Et un insecte comme la bête colorée passe devant nous deux. Elle est couleur poussière. Mon ami la regarde d'un regard aussi passionné que moi. Rêve t-il aussi de voler ?
Je me prépare à aller me coucher quand tout à coup, mon ami ne se préoccupe plus de moi et s'accroche à une branche suspendue dans l'air.
Il va tomber ! Quand je m'approche de lui il me lance un regard mauvais alors je vais me coucher.
Le cœur triste et en rêvant de voler.

Le lendemain, mon ami était comme enveloppé dans une matière bizarre. Peut être m'a t-il abandonné ?

Je n'ai pas faim alors je ne bouge pas de la journée en regardant le cocon de la chenille qui s'est enveloppé.
Je rêve qu'il revienne avec moi. Notre voyage ensemble était tellement sympathique! Je voudrais qu'il revienne.
Le soir je me décide à aller manger puis une idée me vient à la tête. Si il ne revient pas alors c'est moi qui vais le rejoindre. Après avoir un peu mangé je me place près de mon ami et me tisse une sorte de toile qui me forme un cocon.

Je ne suis pas très à l'aise mais je suis au chaud.