Chapitre XII
Un mois et demi plus tard.
_<< Retour à la casa ! >> s'excita Uthman en sortant de la Volkswagen d'Omar.
Retour à la case départ. J'avais l'impression qu'avec Uthman c'était toujours ça, on était tranquille nul part. Une sorte de cercle vicieux vous voyez.
Il ouvra ma portière et il me tira à l'extérieur, faisant directement face à ce bâtiment de briques rouges qui faisait maintenant office de façade à notre nouvel immeuble. Un immeuble similaire aux nombreux autres dans cette cité. J'ai grandis et je mourrai dans une cité, je crois bien que ça va être comme ça.
_<< Vasi j'monte les valises.>> proposa Omar en s'en emparant de deux d'entre elles.
J'appréhendais.
Ah la France, ça faisait longtemps.
_<< Donc on met ça là.>>
Je me retourne en observant le salon depuis le point centre où je me trouvais.
Uthman : Ah bah vas-y mais tu viens In Shâ Allah avec toute la famille.
Omar : T'inquiètes pas.
Je regardais le plafond, les lustres puis mes yeux tombèrent sur la cuisine équipée rouge et grise munit d'un bar au fond de cette belle grande salle.
On frôla ma joue.
Omar : A une prochaine, as-salamû aleykûm.
Il fit un signe de main et se dirigea vers la porte d'entrée pour la claquer quelques secondes plus tard.
J'étais épuisée.
_<< Bouh ! >>
Uthman me fit face puis d'un geste doux il me prit dans ses bras en me caressant le dos.
Uthman : Ca va, t'es pas trop fatigué ?
Je soupirais en me détachant de lui.
- Un peu oui.
Uthman : Va dormir et ce soir on verra ce qu'on mangera.
- Oui, d'accord.
Il m'accompagna jusque notre nouvelle chambre. Elle était simple et belle, comme j'aime.
Il m'aida à m'allonger et retira mes chaussures et mon voile avant de me couvrir et sortir de la chambre.
Après cette courte sieste je constatais qu'il y avait eu du rangement dans l'appartement. J'aimais vraiment beaucoup, c'était déjà moins extraverti que notre villa en Arabie ou même notre ancien appartement à quelques kilomètres d'ici.
_<< Woa pourquoi tu t'es levé du lit ! >> gronda Uthman en me soutenant par le dos.
Je soupire longuement.
- C'est bon, soufflais-je en retirant ses mains, je vais pas me briser Uthman.
_<< J'ai jamais dis ça mais le bébé... T'as besoin de repos.>>
- J'ai dis c'est bon ! J'ai pas besoin qu'on soit toujours derrière moi, je sais faire attention à moi même ! Depuis que t'as su pour la grossesse tu ne me lâche plus, à croire que le bébé va tomber.
Son visage se décomposa. Encore une fois je laissais un soupire de fatigue s'échapper d'entre mes lèvres.
- C'est pas pour être méchante chéri, je suis reconnaissante de ce que tu fais, ma main se mit à délicatement caresser sa joue, mais j'ai besoin d'air aussi.
Il hocha la tête et s'en alla vers le fond du couloir sans dire un mot. Je m'assis sur le canapé moelleux et laissa ma tête retomber en arrière, j'ai fermé les yeux et je me suis laissé bercer par le son lointain de l'eau.
[...]
_<< J'ai acheté des kebabs.>>
Il claqua la porte d'entrée et se mit près de moi sur le canapé en posant le sac de boîtes jaunes sur la table basse juste en face.
J'en avais l'eau à la bouche rien qu'à l'odeur alléchante.
- Woaaa merci ! M'excitais-je en prenant ma boîte.
_<< The monster is back.>>
- Mdrr arrête de te moquer de moi ! C'est ton bébé que je nourris aussi.
Il sourit et ouvrit sa boite en commençant par croquer dans une frite.
_<< Attend faut que j'te montre ! >> Il se leva d'une traite en s'essuyant les mains.
Il disparu quelques secondes dans la cuisine avant de revenir avec un gros sac qu'il posa sur le sol, créant au passage un gros bruit.
Je me demandais bien ce que c'était.
Il se mit à genoux et commença à poser des piles de livres sur la table.
- Oh ! C'est le livre sur le Prophète! sallah lLah aleyhi wa salam, m'écriais-je en montrant l'un d'eux du doigt.
_<< J'suis sorti pendant que tu dormais, y'avait une librairie et je suis passé par là-bas. Fallait bien que je rachète ce livre. Je l'avais prêté à un gars mais il m'la jamais rendu, c'est pas grave, du moment qu'il a pu lui être bénéfique.>>
Je regarde les livres des étoiles pleins les yeux.
- Bukhari, Muslim, At-Tirmidhî, Abû Hûrayra, Ibn-Taymiyya, citais-je.
_<< Ouep faut que j'travaille à partir de ça.>>
Je souris.
_<< Matte c'que j't'ai acheté ! >> Il sorti soudainement quelque chose de derrière son dos << Tada ! >>
- Ah mais c'est un jilbeb ! M'excitais-je.
_<< J'tenais à t'offrir ton premier.>>
Il me tendit le tissus bleu marine que je pris entre les mains.
_<< Cape plus serwal.>>
- Merci, souris-je sincèrement en le fixant.
Il vint vers moi et m'embrassa tout souriant.
**
Un mois et demi plus tard
Sept mois et demi de grossesse.
-> Uthman.
C'était clair et net. La mosquée et moi on était inséparable. Je ne pouvais pas vivre sereinement sans travailler au sein d'elle. J'ai été choisi pour être imam, c'est comme ça et pas autrement.
Peut-être deux semaines après notre déménagement j'ai été muté dans un poste, grâce à mon père, dans une mosquée qui avait ouverte il y a quelques années. L'imam avait prit sa retraite.
En parallèle je passais mon temps dans une salle de boxe avec un gars que j'avais rencontrer, Ismaïl, à entrainer des petits.
J'étais heureux.
En plus de mon petit bébé qui devrait arriver bientôt. C'était la crème de la crème.
_<< Oh Uthman ! Akhy as-salamû aleykûm !>>
Je me retourne en faisant face à un fidèle.
- Walid ! On se tape dans la main avant de se faire une accolade amicale, wa aleykûm salam ça va ?
_<< El hamdûliLah et toi ? Pas trop fatigué ? >>
- El hamdûliLah, du tout, j'pète la forme.
On rit.
_<< On s'voit tout à l'heure In Shâa Allah.>>
- In Shâa Allah Walid.
Et nous partîmes chacun de notre côté. Je me dirigeais vers ma voiture et démarrais direction la salle.
J'ai poussé la porte et je fus directement accueillis par Ismaïl, mon comoco-sénégalais, en pleine forme.
_<< Bien ou quoi Uthman !? >>
- Bien el hamdûliLah et toi ?
_<< Ca va.>>
On se salua puis nous appuyâmes contre le ring en regardant les individus en face cogner contre leur pushing-ball toute leur rage.
_<< Mdrrr dis pas tu va boxer avec ton qamis aussi.>>
- Belek j'boxe en qamis, tu sais pas toi, ris-je en me calmant progressivement, non j'dahak j'vais m'changer.
Une femme passa devant nous. Juste à quelques mètres en se déhanchant tout en nous regardant du coin de l'œil.
Je tousse en regardant Ismaïl qui soupira, puis pouffais de rire face à sa réaction.
- Monsieur fait des envieuses.
_<< Parle pour toi, c'est toi qu'elle reluquait.>>
- N'importe quoi toi.
_<< WAllah frère.>>
Je me retournais et observais la fille qui se préparait assise sur un banc.
- C'est qui elle ?
_<< J'sais pas mais en tout cas elle vient tous les jours depuis un mois maintenant.>>
**
YoursWriter
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