Chapitre XXXIII

•| Le Prophète (que la paix et le salut soient sur lui) a dit:

" Lorsqu'Allah aime quelqu'un, il le soumet aux épreuves. Non pas pour le rendre malheureux, mais pour le purifier et le rapprocher de lui."

Rapporté par Tirmidhy et Ibn Majah |•

**
~ Jade ~

_ A salamû aleykûm wa rahmatûllah.

Je pivote ma tête vers la droite.

_ A salamû aleykûm wa rahmatûllah.

Je tourne vers la gauche.

Je me relâche et m'assois en tailleur toujours tourné vers la Qibla.

Je reprend un souffle long et décide de commencer.

"_ Peut-être que je m'y prend mal ou que je vais m'y prendre mal mais d'abord je Te salue... Je vais en fin de compte plutôt aller vers le vouvoiement par respect pour Vous. Aujourd'hui je suis démunie de toutes sensations, les larmes coulent, c'est seulement quand je pose mon front au sol pour Vous que je ne me sens plus tourmenté... Je vais beaucoup parler, à chaque prière je me confierai à Vous, Vous êtes Le Seul à pouvoir me comprendre... Allah je sais que la tristesse pour un mort n'est pas très satisfaisant mais je n'arrive pas. Une partie de moi s'est envolé sous mes yeux. Tellement brutalement que je n'arrive même plus à enfiler trois heures de sommeil sans surgir en sursaut d'un mauvais rêve, j'essuies mes larmes, Vous savez, la nuit dernière je me suis réveillé à trois heures du matin et ne sachant pas me rendormir, j'ai fais des recherches... J'ai su que rompre les liens avec un membre de sa famille est grand pêché... Systématiquement j'ai pensé à Samir... Vous êtes Le Grand, Le Connaisseur, Le Tout Miséricordieux et certes Le Plus Connaisseur... Ce n'est pas lui qui a coupé les liens mais sa mère... Il est maintenant chez Vous... S'il Vous plaît Faciliter le..."

Je pleurs encore et encore.... Sans arrêt. Je ne sais même plus à quoi je ressemble et je ne voudrai pas le savoir non plus.

Cela fait cinq jours qu'il est parti, cinq jours que je ne suis plus sorti, cinq jours où la solitude est maître. C'est inexplicable mais je me suis rapprocher de Dieu et j'ai cette sensation quand je Lui parle qu'Il m'entend, qu'Il est là pour m'aider. Je sens Sa présence auprès de moi...

Mon téléphone vibre sur la commode, je me lève, ramassant mon tapis et me dirige vers lui.

Khelti Malika.

Je répond sans attendre.

"_ Allô benti.

Sa voix était monstrueuse.

_ Salam aleykûm khelti, comment tu te porte aujourd'hui ?

Elle ne répond pas.

_ Aujourd'hui est comme hier et sera similaire à demain... Benti salat el janaza est à quinze heures, l'hôpital nous a redonner le corps.

Des pierres s'accumulèrent dans mes poumons, prière d'Adieu. Je ne suis pas prête à dire Adieu !

_ Je... Je serai là.

_ Tu peut venir me chercher ? Elle explose en pleurs, w'Allahi benti t'es la seul chose qui me fait rappeler mon fils, j'ai besoin de toi.

Je pleur derrière elle.

_ Je viendrai te chercher.

_ Je te laisse... Fais attention à toi."

Elle raccroche.

Mes mains commençaient à trembler alors je partis vers la cuisine pour prendre les calmants que le médecin m'avait prescrit en venant à la maison avant hier.

Les crises d'angoisses s'enchaînaient sans que je puisse rien faire.

J'inspire, j'expire calmement. J'inspire et j'expire.

Je regarde l'horloge, elle affichait quatorze heures moins cinq. Sans perdre de temps je m'habillais d'une abaya noir et posais mon voile de la même couleur sur la tête. Je rince mon visage puis sors direction la cité.

Je marchai lentement, amenant les regards de pitié sur moi.

Je soupirais et continuais tout droit.

Les bâtiments s'élevaient devant moi, les petits garçons et garçons squattait en bas comme d'habitude avec les hommes sur le côté.

Soudain, j'ai croisé son regard. Elle était assise sur les genoux d'un homme. J'ai cru rêver !

J'ai couru vers elle et je l'ai tiré férocement par le bras.

_ Qu'est ce que tu fais seule ici Jana !?

_ Calme calme meuf wesh tu t'es cru où là ?

Je lève les yeux sur cet énergumène.

_ Gros pédophile ! Tfou !

Il s'est mit debout en me tuant du regard.

_ Répète un peu ? J'ai pas entendu. w'Allah j'vais pas m'gêner à t'en coller une ptite keh. Vas t'regarder dans un miroir, tu fais khle3.

Je le mitraille du regard.

_ J'suis pas pédo moi au moins.

Jana me tirait la main.

_ Jaaadeeee c'est Omar qui m'a laissé.

Je la fixe.

Qu'ils fassent c'qu'ils veulent.

Je lui repasse et m'en vais. Il me parlait mais je ne l'écoutais pas.

J'arrive devant le bloc de khelti Malika, les souvenirs m'ont tous accueillit les bras ouverts en me créant un chemin droit vers l'enfer, le sourire aux lèvres.

**
Deux semaines plus tard.

Vous dire que j'allais bien n'est que pure mensonge.

Je sombre toujours.

La solitude m'a habité. Je restais toute la journée assise sur mon tapis de prière à lire du Coran, faire des invocations ou seulement regarder le plafond en pensant, comme maintenant.

La nouvelle était tombée la semaine dernière. Khelti Malika Allah Y Rhamha avait rejoint son fils dans l'au-delà.

Le chagrin est une arme, mesquine mais dangereuse. Elle est morte à cause du chagrin qu'elle avait pour son fils, c'était son unique enfant...

Le chagrin se cache, il t'épie te surveille et quand il voit que t'es vulnérable il te saute dessus et il s'accroche à toi en plantant ses immondes griffes aiguisés dans ta peau.Il te tire, il te traîne avec lui jusqu'à te prendre. Mais si tu te relève alors il va s'enfuir.

Elle a été enterrée auprès de lui en Turquie. La terre a vite été tournée.

J'estime être la prochaine, le compte à rebours diminue.

J'ai peur.

Mon mari est là, seulement c'est moi qui aie posé des distances.Il faisait des efforts mais tout ce que je voulais c'était être seule...Qu'on me laisse de l'espace et je reviendrai plus tard si un plus tard me sera accordé.

"_ Jade faut que tu manges.

Il entre et m'enlève la sebha des mains.

_ Je n'ai pas faim.

_ Tu vas manger. T'es obligé, ça fait 2 jours que t'as rien mis dans ta bouche ! Si tu veux pas que j'te force t'y va toute seule sinon w'Allah que j'te fais manger.

_ Merci Uthman mais j'ai pas faim. Je bois ça me suffit.

Il me relève de force. Je tentais de me dégager, sauf que devant lui j'étais beaucoup trop faible.

_ Retire moi ce noir qui assombri ton cœur ! Va manger ! Viiiiiiiieeeeeeee.

Le pauvre il devenait fou.

_ Au point où t'en ai c'est plus de la tristesse mais de la dépression total !

_ Uthman laisse moi, pleurais-je, laisse moi.

_ Non sur ma vie que j'te laisse pas. C'EST BON J'EN AI MARRE LÀ ! ELLE EST OÙ MA FEMME HEIN ? ELLE EST MORTE ? ELLE EXISTE PLUS ? RIEN QU'TU RESTE DANS LA CHAMBRE DANS LE NOIR ! REVEEEIIIILLEEE TOOI ! JE SUIS LÀ MOI...

Je pleurs.

Mais je suis qui maintenant ?

**

modifié le 8/04/17

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