Chapitre XX

•| Les gens biens sont comme des bougies, ils se brulent eux-mêmes pour donner de la lumière aux autres |•

**
Quelques jours plus tard
19h00

"_ Qu'est-ce que t'as fait d'bon aujourd'hui ? Interrogea-t-il en enroulant ses bras autour de ma taille, menton posé sur mon épaule.

_ Des trucs, dis-je en mélangeant la sauce sur le feu.

_ Ca sent trop bon."

Je ne répondis pas, beaucoup trop concentré sur la cuisson de mes plats qui devait être précise.

"_ Ils vont venir à quel heure ? Je demande les yeux rivés sur le four maintenant.

_ D'abord on va à la salle du coup j'pense que vingt-et-une heure c'est bon.

_ D'accord, tarde pas."

Je continue à vérifier chaque plat, avec son corps lié au mien.

"_ Uthman tu m'colle j'arrive pas à bouger là.

_ Rhooo c'est cuit, stress pas c'est que mes potes.

_ Il faut que ce soit tout de même bon !

_ Tout c'que tu fais c'est bon alors déstresse, chuchote-t-il en dégageant mes cheveux attachés."

Sans m'y attendre, il posa des séries de baisers sur mon cou. Mon cœur se mit à battre la chamade devant cette nouvelle proximité trop intime, puis il descendait sur mon épaule et ma pompe vital accélérait. J'aperçu alors ses doigts tirer le tissus qui l'empêchait de continuer ses bises.

Déjà que près de la cuisinière il faisait chaud ! Alors ma température corporel elle, avait effroyablement triplé en temps record.

Je l'observai faire, j'ai bien cru que j'allai perdre connaissance.

"_ U... Uthman arrête, tremblais-je en perdant mes moyens."

Je pousse délicatement son visage en recouvrant mon épaule. Je me reconnaissais plus. J'étais perdue, égarée. Tous mes sens affolés.

< Tu le fait trop patienter >

Non, on va doucement et calmement.

< T'oublie un peu que c'est un homme et que tu es sa femme. Tu as consentis Jade. >

C'est pas encore le moment.

"_ J'vais préparer ton sac de sport ok ? Souris-je en essayant de cacher mes états.

_ Mmm vas-y j'vais surveiller l'mekla (la nourriture), répond-il un peu braqué.

_ Uthman c'est pas le moment ok.

Il relève la tête.

_ T'inquiète, j'attendrai tout le temps qu'il faut."

Je rougis et m'éclipse dans le dressing pour faire son sac. Je choisis ses vêtements lorsque je le vois entrer.

Je baisse la tête d'autant plus gênée depuis l'épisode de la cuisine. Soudain je sentis sa présence derrière moi.

"_ Jade.

_ Oui ?

_ Retourne toi.

Je lui fait face. Son regard brûlant chaque parcelle de ma peau.

_ Arrête d'être gênée, on se connait. T'as pas à t'intimider, j'vais pas te manger, sourit-il.

_ C'est toi qui m'attaque par surprise.

Il rigole de sa si magnifique voix.

Certes je devenais folle.

_ T'est ma femme hagouna ! Je t'attaque même si tu fais caca !"

Je le regarde en plissant les yeux devant son exemple sordide avant de détourner mes yeux avec un petit sourire en coin.

Il s'approcha et me bloqua avec son bras qu'il appuya contre le mur, son souffle chatouillant mon front.

_ Oh.

Je pose mes yeux sur lui.

_ J'veux plus que tu fasse la timide quand j'te fais des bisous et tout, chuchote-t-il en caressant ma joue, t'est la reine tah zbaïl (des bêtises) et quand j'deviens tout hnine tu fais la renfermée... C'est moi qui doit être intimider devant toi tu crois pas ?

_ Mais je suis pas timide... C'est toi.

Mon souffle se coupa.

Il s'approchait dangereusement toujours en me caressant. Mais il s'arrêta à deux millimètre de mes lèvres.

"_ Je peux ?"

J'hoche lentement la tête, trop perdue dans ses yeux pour trouver les mots.

Il m'avait demandé la permission... Il m'avait demandé...

N'ayant même pas eu le temps de souffler, de dire ne serai-ce qu'un mot, ou même une misérable interjection, qu'il colla ses lèvres aux miennes en posant sa main libre sur ma hanche qu'il mettait sous pression.

Ses lèvres mouvaient avec les miennes, un baiser doux mais féroce.

Souffle coupé je mis cour à notre baiser, essoufflé comme jamais auparavant. J'avais le cœur serré, l'estomac tordu, les mains moites et les jambes qui tremblent.

_ Laisse moi reprendre mon...

Et il les recolla pour un laps de temps.

Il se sépara enfin, avec regret et prit son sac en le jetant sur son épaule.

"_ Tu fermes la porte, t'ouvres à personne, rétorqua-t-il en enfilant ses TN, après devant mes potes tu t'habille n'importe comment, du moment ça t'met pas en valeur, plus ça passe crème et plus j'serai ferhane (content).

Il se lève m'embrasse la tempe et quitte la salle en se dirigeant vers le salon avec moi.

Il se retourna une dernière fois en me souriant comme un enfant puis sortit en claquant la porte.

Alors moi ! Rien que je sautais comme une folle en riant.

J'ai eu mon premier baiser avec Uthman !

J'ai le meilleur mari !!!

Je me dirigeais de suite vers la salle de bain où je me rinçai le visage d'eau pour me rafraîchir les idées et me calmer après tout ce qui s'est passé. Par la suite je partis préparer les couverts et me changer de façon à être convenablement présentable devant les invités du jour.

**
~ Uthman ~

Je descend en bas.

Karim était déjà là. Je le salam et me met à côté de lui.

"_ Les gars sont pas là ? Je demande.

_ Nan ils arrivent ces hmars, rit-il, y'a eu embrouille dans la voiture. Tmtc comment il est AK (Abdel Karim), tout excité.

_ Mdr c'est un fou akhy.

Il m'regarde.

_ C'est quoi ce sourire qu't'affiches là ?

_ Ah rien rien, ris-je.

_ Naaaan tu mytho sahbi guette ton sourire de shlague. C'est ta femme c'est ça ?

_ Mmmm.

_ Ah c'est elle qui t'fais sourire. P'tit con.

Je souris.

_ J'aime pas parler d'elle. C'est privé tu vois, ris-je en m'appuyant contre le mur.

_ Mdr, elle est toute hnina.

_ Mmm, mouais.

J'voulais pas parler d'elle. J'allais pas raconter ma vie privé aussi.

On discutait tranquillement quand au loin je distinguais les gars arriver. Mohammed, Abdel Karim, Saïd et Iliès !?

_ Iliès ! Oh tu fais quoi là !? Tu dates.

J'étais grave content. Iliès c'était l'un de mes amis, il avait fait quatre ans ferme pour détention de stup' mais en sortant il était venu me voir à la mosquée en me demandant de l'aide pour se repentir. Depuis il continu à s'investir dans l'dîne avec la même envie que le premier jour où il s'était pointé devant moi.

_ Même toi akhy ! J'suis revenu sur Paris. C'était bien Marseille mais y'avait pas la mif' à côté tu vois.

_ Hella ! Oh dis moi qu'tu viens avec les gars diner chez moi après !

_ J'vais pas taper l'incruste. T'as dû en préparer assez pour vous.

_ T'es ouf toi ! Ma femme elle a déjà tout préparé y'en a assez pour nous tous.

_ Quoi quoi quoi !? Il tire une mine choqué, depuis quand t'est marié toi !?

Je ris.

_ Ca fait un mois el hamdûlillah.

_ Jure wAllah !

_ WAllahi.

_ Poaaaa les gars Ûthman il est marié ! Allah y barek gros.

_ On le sait, répondirent-ils.

_ Pourquoi vous avez pas déclaré bande de cons !?

_ C'était une surprise, si j'te l'disais ce s'rai plus une surprise, intervint AK.

Et c'est comme ça, dans la joie et la bonne humeur, qu'on est tous allés vers la salle de sport où travaillait Karim.

**
~ Jade ~

"_ Faudrait qu'on s'voit alors, dis-je au téléphone.

_ Ouais putain Jade wAllah il m'énerve ! J'ai envie qu'il arrête mais il arrive pas. On dirait un posséder as-staghfûrlillah ! Se plaignit Sajeda au bout de la ligne, j'ai envie de l'teyeh de l'taper. J'suis trop vénère ! Tfou.

_ T'inquiète on trouvera une solution.

La porte sonne.

_ Attend ça sonne j'vais voir.

Je traverse l'appartement et mis l'oeil sur le judas, une jeune fille d'environ 15-16 ans était debout en gandoura les cheveux lâché.

_ Sajedoush j'te rappelle plus tard."

Je raccroche et j'ouvre.

"_ Salam Aleykûm, sourit-elle, j'te fais la bise.

Je refuse pas.

_ Wa aleykûm salam, oui ?

_ Je suis voisine au 8 ème étage, mon frère répond pas au téléphone pour acheter du sel. C'est super urgent, y'a de la famille et j'peux pas sortir seule la nuit. T'aurais pas un peu de sel, s'il te plait pour me dépanner ?

_ Si si, je te ramène ça tout de suite.

Je m'apprêtais à partir quand,

_ Euh, aussi tiens c'est des gâteaux que ma mère a fait, genre pour souhaiter la bienvenue dans le bâtiment.

Je souris.

_ Merci beaucoup.

Je rentre poser l'assiette couvert d'aluminium et lui met du sel dans un petit bol que je lui rapporte.

_ teşekkür ederiz (merci), me dit-elle.

_ C'est pas turc !?

Elle sourit.

_ Si si.

_ De rien alors.

Elle me tend sa main.

_ Amel.

Je la sert.

_ Jade.

Un garçon d'environ mon âge apparu soudainement, nous coupant. Grand, fin, blanc comme le lait, les cheveux noir et long jusqu'à la nuque, une barbe de trois jours, les yeux, les sourcils et les cils noir comme Amel.

Son survet' Chelsea bleu faisait ressortir d'avantage son teint.

Il nous regarde.

"_ Qu'est-ce tu fais là toi !? Cri-t-il en regardant Amel.

_ Maman m'a dit de shehet (mendier) du sel comme tu répondais ap à ton tel pour en acheter, il t'sert à rien ton vieux bigo là.

Il lui lance un sale regard puis le pose sur moi. Il me fixa, c'était carrément du rentre dedans, je détournais alors le regard mal à l'aise.

_ Salam Aleykûm, il s'approcha et me tend sa main le regard toujours figé sur moi.

Je la sert brièvement.

_ Wa Aleykûm al salam.

_ T'es nouvelle non ?

_ J'habite ici depuis 1 mois.

_ J't'ai jamais vue.

Amel baladait son regard sur nous, chacun son tour.

_ Ah.

Il fait un petit sourire en coin.

_ Arman.

Je le regarde sans trop comprendre.

_ J'm'appel Arman et toi ?

**

Allahûma sali 'ala sayidina Mohamed,

Allahûma sali 'ala sayidina Mohamed,

Allahûma sali 'ala sayidina Mohamed,

Salam aleykûm mes belles,

Bonne fête du mawlid 🙈😘💕

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