60 - Come Back To Me (1)
PDV Tobias
Le taxi me dépose près de mon logement, je lui demande poliment de rester m'attendre, il me dit de prendre mon temps, puisque le compteur tourne. Quel con. Je me dépêche de monter les escaliers qui mènent à l'appartement, je sors mes clés, j'ouvre violemment la porte. Je suis pressé, je suis bourré, les deux ensembles, c'est compliqué. Je rassemble mes affaires dans ma valise, je me prend quelques instants pour me féliciter d'avoir été un grand flemmard, pour le coup, ça m'avance beaucoup. Je prend mon ordi, mes chargeurs puis je passe rapidement ramasser mes affaires de toilettes. Je fourre une partie dans ma valise, puis la ferme. Je glisse mon PC dans sa sacoche, voilà, tout y est. Je laisse quelques billets de 20 dollars à Lee, pour qu'il paye la femme de ménage, ici qu'on appelle "maid". Je lui laisse également un mot et mes clés. A Singapour c'est comme la plupart des appartements à Paris, il suffit de claquer la porte pour qu'elle soit fermée à clé. J'ai tellement oublié mes clés quand j'étais étudiant, que je ne le fais plus depuis, le montant des factures des serruriers me rend fou.
Je m'affale à l'arrière du taxi essoufflé par cette course à la montre, le chauffeur fume tranquillement, le compteur est déjà passé à 30 dollars, tant pis. Je lui demande de me conduire à l'aéroport de Changi. Il est vingt-trois heure, avec un peu de chance, il y aura un vol pour Paris ce matin. Je vais attendre et décuver, et je prendrais le premier vol. Je consulte rapidement sur internet les vols disponibles, faut croire que j'ai de la chance, je m'aperçois qu'il y a un vol à minuit dix, avec la Singapore Airlines, le vol d'Air France est déjà parti. Je me souviens maintenant, que les vols partent le soir d'ici, parce qu'on "remonte le temps", il y a douze heures de vol, mais en partant à minuit j'arrive vers sept heure en France. Je réserve un billet, l'aéroport est à dix minutes, ça va le faire. Mon autre billet n'étant pas échangeable, est perdu. Mais là, maintenant, j'ai décidé qu'il est temps de réagir en homme, la femme que j'aime est en France, avec un fils hospitalisé, ma place est près d'elle, qu'elle veuille de moi ou pas.
Je regarde défiler les voitures, le trafic est dense comme d'habitude, mais le taxi slalome et me dépose en face des portes de l'aéroport pile à l'heure. Je prend ma valise ainsi que ma sacoche d'ordinateur, puis je me précipite vers la double porte vitrée.
Changi, un des plus bel aéroport que j'ai vu. Si ce n'est pas de la moquette au sol, c'est du marbre, imaginez le temps pour que toutes ces moquettes soient propres ? De la verdure.. Il y en a partout, c'est hallucinant, ce n'est pas à Paris qu'il y a ça. Singapour est un endroit riche et en posant le pied hors de l'avion, je l'ai vu directement.
Je fonce vers le terminal qui me correspond, je me suis enregistré par internet mais je dois aller déposer mon bagage pour la soute. J'ai de la chance ce soir, il n'y pas beaucoup de monde, ou c'est peut être que les gens sont déjà tous prêts à monter dans l'avion et je suis le dernier passager à débarquer. Je donne ma valise, puis je prend l'escalator pour rejoindre la file pour embarquer. Une fois de plus, je suis le seul. L'avion décolle dans vingt minutes. L'hôtesse qui m'accueille me sourit et me dit que je suis chanceux, elle n'allait pas tarder à fermer. Je vide ma sacoche d'ordinateur, enlève les pièces de monnaies qui traînaient dans mes poches puis retire ma ceinture. Le détecteur de métaux ne détecte rien. Je me dépêche de me rhabiller puis de ranger mes affaires. L'hôtesse asiatique me souhaite un bon voyage, je reprend alors ma course effrénée. J'ai la tête qui tourne à force de courir, vivement que je sois installé dans mon fauteuil.
Je devant la porte d'embarquement exténué, à bout de souffle, encore une fois je suis juste, la femme prend mon billet et mon passeport, puis me laisse passer, elle ferme juste après moi. Voilà, dans quinze minutes je serais en vol, direction Paris, direction Lilwenn.
Je m'installe dans l'avion qui n'est pas plein, j'ai donc la chance d'être placé près d'un hublot et seul sur ma rangée. J'avais aussi cette compagnie pour l'aller, elle est beaucoup plus abordable que les voyages Air France. Je range mes affaires, puis pose mon visage contre le hublot, il fait nuit noir, je suis fatigué, mais j'ai toujours cette adrénaline en moi qui m'empêche de dormir. Je m'attache après avoir écouter les consignes expliqués en Anglais par les hôtesses, qui sont d'ailleurs très jolies habillées en jupe longues asiatiques, ça change des tailleurs bleus de nos vols nationaux.
L'avion roule, se place, puis s'élance rapidement sur la piste pour enfin rejoindre les airs. Je ferme les yeux et pense à Lil, elle me manque terriblement.
PDV Lilwenn
Des perfusions reliées par des tubulures à son petit bras, des machines tout autour de lui bipant sans cesse, c'est la vision que j'ai, assise dans cette chambre blanche. Moi, qui ai travaillé en Pédiatrie, je me suis toujours dit que je n'apprécierai jamais de voir mon enfant dans un des ces lits. J'avais raison, c'est insupportable. Ethan est allongé sous des draps jaunes pâles, il dort. Il a un bandage qui entoure sa tête, une attelle au niveau de l'épaule droite et sa jambe est fixée. Il est trop petit pour être ici.
Il va bien, mais le pauvre dans quel état il est, ça n'aurait jamais dû arriver. Je suis en colère. Contre moi-même d'avoir fait confiance à son père, et contre Théo et sa mère. Je fais les cent pas dans la chambre, j'attrape mon téléphone sur la table de chevet pour envoyer un message à ma mère pour qu'elle prenne aussi le livre sur les loups d'Ethan. Elles sont parties, elle et Andy, à la maison chercher nos affaires à Ethan et moi. Je vais passer la nuit près de lui, il est hors de question que je bouge d'ici tant qu'il y est.
Théo est parti, il s'en voulait, pour une fois je n'ai pas essayé de le déculpabiliser. Je ne peux pas lui dire que ce n'est pas de sa faute, pas cette fois. Pour autant, j'ai été sympa, ma gentillesse me perdra, ou ma naïveté peut être, mais j'ai prévenu son oncle et sa tante de qui il est proche, afin qu'il trouve du réconfort auprès d'eux. C'est le père de mon fils, c'est pour Ethan et Kara que je le fais.
Je regarde tous les messages que j'ai eus depuis que je suis arrivée aux urgences, ceux de Tobias m'interpellent, par le nombre, dix. Je les ouvre un à un, il est inquiet. Le dernier message qu'il m'envoie me touche en plein cœur "Je suis désolé ma Lil... Je suis de tout cœur avec vous, et je pense fortement à Ethan. Je suis sûre qu'il est aussi courageux que sa maman et tous les deux vous ressortirez plus fort de cette épreuve. Bientôt je serais là avec vous. Je t'aime". J'aurai tellement aimé qu'il soit là avec moi pour me soutenir, je me sens si faible, si petite, si blessée. Qu'on me blesse moi, je m'en fiche, j'ai appris à m'en sortir, mais qu'on blesse la personne la plus importante à mes yeux, c'est impardonnable, un petit garçon sans défense, qui n'a rien demandé à personne. Des larmes s'échappent encore et encore, j'aime tellement mon petit chat.
Je m'assoie près d'Ethan, je lui prend sa petite main et la caresse doucement. Je pose ma tête près de lui, puis fredonne notre petite chanson.
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Merci de me lire toujours :) Vous pensez quoi de la tournure des événements ? Bonne lecture ! Bisous et merci pour vos commentaires et vos votes :D
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