•Chapitre XXVII•
Au détour d'un vieux couloir, un groupe de quatre personnes discutait avec animation. Une jeune femme, visiblement en colère, élevait la voix presque jusqu'à crier, tandis qu'une autre, à ses côtés, semblait abattue, ses paroles se perdant en fragments désordonnés. Le troisième membre du groupe, cherchant à rester serein, parlait avec calme et douceur, tentant d'apaiser les tensions. En retrait, appuyé contre un mur de pierre, le quatrième observait la scène en silence, absorbé dans ses pensées.
— C'est vraiment du foutage de gueule ! s'emporta Irène, les sourcils froncés. Nos parents ont dû payer pour ce voyage ! Ils ont intérêt à nous rembourser !
Elle se tourna vers Kim, qui était prostré à côté d'elle, l'air pensif.
— Je ne comprends pas pourquoi on doit retourner à Beauxbâtons pour un examen de fin d'année, dit Kim en haussant les épaules. Ça ne tient pas debout, on pourrait très bien retourner là bas en fin d'année.
Irène soupira, se laissant tomber le muret en face. Elle regarda autour d'elle les murs en pierre et les torches ornées par le vieux plomb. Elle semblait épuisée par cette situation absurde.
— C'est tellement injuste, murmura-t-elle.
Kim acquiesça, laissant transparaître une frustration palpable qui se lisait sur chaque trait de son visage frustré. Ses lèvres se pressèrent en une fine ligne, ses yeux reflétant l'agitation intérieure qu'il ne parvenait pas à dissimuler.
Rose, observant la scène avec une tristesse, se tourna vers Drago. Elle tendit la main et posa ses doigts fins et tachetée sur l'épaule raide du blond.
Le contact semblait rompre la bulle dans laquelle il s'était enfermé. Drago dont le regard était de plus en plus souvent perdu dans des pensées insondables, se retourna lentement vers Rose. Une lueur de surprise traversa ses yeux clairs tandis qu'il arquait un sourcil, sa curiosité éveillée par ce geste inattendu. Sa posture restait rigide à côté de son amie.
— T'es pas trop déçu, Drago ? demanda-t-elle avec inquiétude.
Il haussa les épaules avec une nonchalance feinte. En réalité, un léger soulagement s'était insinué en lui à l'annonce de cette nouvelle. Poudlard lui avait certes d'une manière ou d'une autre manqué, mais il savait que s'éloigner de cet endroit était la meilleure option pour lui. Il soupira, ses pensées dérivant vers Pansy et son éclat de colère après l'annonce de Madame Maxime. « Ils vont même pas nous laisser passer notre dernière année ensemble, ces crevards ! avait-elle vociféré, son visage rougi par la fureur. »
Drago revoyait clairement la scène : les traits crispés de Pansy, ses yeux lançant des éclairs, et cette indignation qui la rendait presque terrifiante.
Soudain, une petite détonation retentit, surprenant le groupe d'élèves français. Tous se tournèrent d'un même mouvement vers l'origine du bruit, leurs visages marqués par l'étonnement. Drago, toujours sur ses gardes, suivit leur regard et remarqua un elfe au milieu du couloir.
Avec un soupir las, il leva les yeux au ciel. Puis, rassemblant son calme, il reporta son attention sur la petite créature magique qui se tenait là, le menton relevé avec une fierté étrange pour un elfe de maison. Ses grands yeux ronds brillaient d'une lueur inhabituelle, et il semblait attendre une réaction de la part des élèves qui l'entouraient.
L'elfe, vêtu d'un uniforme étrange pour ces créatures magiques, affichait une attitude de serviteur zélé, prêt à accomplir sa mission. Drago, en habitué de ce genre de scène, fronça légèrement les sourcils, essayant de deviner la raison de cette apparition soudaine. L'atmosphère de tension se dissipa légèrement alors que les murmures curieux autour du petit groupe commençaient à circuler parmi les étudiants.
Rose, toujours à ses côtés, observa l'elfe avec un mélange d'intérêt et d'amusement, tandis que Drago, le menton toujours haut, attendait que la créature prenne la parole, espérant que cette interruption apporterait au moins une distraction bienvenue à la monotonie de la journée.
— Drago Malefoy. Madame la directrice McGonagall vous attend dans son bureau.
La voix de l'elfe de maison, bien que polie et formelle, portait une note d'urgence. Sans rien ajouter, il claqua des doigts et disparut aussi rapidement qu'il était apparu, laissant derrière lui un silence lourd. Drago fronça les sourcils, une légère expression d'inquiétude se dessinant sur son visage. Cela ne présageait rien de bon.
— C'est peut-être pour la punition, murmura Kim à Drago, ses yeux remplis d'une curiosité mêlée d'appréhension.
Le Serpentard pinça les lèvres, réfléchissant un instant. Son instinct lui soufflait que cette convocation n'augurait rien de plaisant.
— Certainement, répondit-il enfin, sa voix à peine audible. Après une courte pause, il ajouta : Je vous laisse.
Sans attendre de réponse ni de réconfort, Drago tourna les talons et se dirigea d'un pas rapide vers le bureau de la directrice, situé dans les hauteurs du château.
Montant les escaliers en colimaçon, il sentit une tension croissante nouer son estomac. La figure de McGonagall, stricte et imposante, occupait déjà ses pensées. En arrivant devant la gargouille qui gardait l'entrée, il prit une profonde inspiration avant de prononcer le mot de passe. Il n'avait pas changé depuis son entrevue avec les deux directrices, suite à sa sortie de l'infirmerie. La statue s'écarta, révélant l'escalier en spirale qui le mènerait directement à sa destination. Chaque pas résonnait comme un battement de cœur, rythmé par l'anticipation de ce que McGonagall avait à lui dire.
— Monsieur Malefoy, asseyez-vous je vous prie.
La voix de Minerva McGonagall était calme mais autoritaire. Elle désigna un siège placé au milieu de deux autres, face à elle. La directrice se tenait sévèrement droite, son visage impassible trahissant peu d'émotions.
Drago s'exécuta, s'asseyant avec une raideur mesurée, ses yeux argent fixés sur McGonagall. Il ressentait une certaine tension dans l'air.
Alors qu'il s'installait, une pensée intrusive traversa son esprit. Avait-elle également convoqué Potter ? Au fond de lui, Drago espérait que non. Il n'avait aucune envie de croiser le chemin de ce qu'il considérait comme "saint Potter, roi des emmerdeurs", surtout dans un contexte aussi délicat.
Cependant, il savait que ses propres préoccupations devaient rester en retrait. Face à McGonagall, toute distraction était superflue. Il se concentra donc sur la directrice, attendant avec une appréhension mesurée ce qu'elle avait à lui dire.
Le silence épais qui enveloppait le vaste bureau de Professeur McGonagall était à la fois satisfaisant et oppressant pour Drago. D'un côté, il se sentait soulagé de ne pas avoir à engager une conversation avec la vieille chouette, mais de l'autre, le mutisme de la directrice de Poudlard commençait à devenir étouffant, comme si chaque seconde qui s'écoulait renforçait un peu plus le poids des reproches qu'elle semblait lui adresser à travers son regard perçant.
Drago se surprit à détourner les yeux, évitant ainsi le contact visuel direct avec McGonagall. Son regard impénétrable semblait lire en lui comme dans un livre ouvert, dénudant chaque pensée et chaque émotion qui s'agitait en lui. C'était une sensation désagréable, presque invasive, qui le mettait mal à l'aise. Il était pourtant un parfait occlumens.
Malgré son malaise croissant, Drago s'efforçait de maintenir une façade impassible, refusant de montrer la moindre vulnérabilité devant la directrice de l'école. Il redressa légèrement la tête, ses traits se durcissant imperceptiblement, prêt à affronter ce qui allait suivre. Après tout, il avait été formé pour résister à ce genre de pression, même si la présence austère de McGonagall le mettait étrangement à l'épreuve, du moins plus que de coutume.
Soudain, le feu crépitant de la cheminée devint d'un vert éclatant, annonçant l'arrivée imminente de visiteurs. Drago sentit une pointe de surprise traverser son visage habituellement impassible.
Deux silhouettes émergeaient de l'âtre, prenant forme dans la lueur dansante des flammes verdoyantes. Drago reconnut immédiatement ses parents, Narcissa et Lucius Malefoy. Un léger soulagement mêlé d'appréhension se mêla à sa surprise alors que sa mère l'enlaçaiit brièvement, suivie de près par son père qui posa une main sur son épaule.
— Mère, Père, les salua-t-il, son ton mesuré trahissant néanmoins une légère teinte de suspicion.
Minerva McGonagall les accueillit d'un hochement de tête respectueux, leur adressant un sourire poli. Ensemble, ils s'installèrent, la directrice reprenant sa place derrière son imposant bureau de bois sombre, tandis que la famille Malefoy prenait position face à elle. Drago s'assit entre ses parents.
— Monsieur Drago Malefoy, commença Minerva d'une voix ferme , je sais que vous êtes confus, mais vous allez rapidement comprendre.
Elle sortit un parchemin de dessous une pile de documents et continua, son regard scrutateur se posant tour à tour sur Drago, puis sur ses parents, Narcissa et Lucius Malefoy, qui observaient la scène avec une attention calculée.
— Pas plus tard qu'au deuxième jour de votre arrivée à Poudlard, vous vous êtes retrouvés en conflit avec Monsieur Potter.
Le nom de son ennemi juré fit tressaillir Drago, une tension sourde s'emparant de son corps. Son regard se croisa avec celui de McGonagall, dont l'expression sévère laissait peu de place à l'interprétation.
— Et chacun d'entre vous vous êtes lancés dans une bagarre, qui aurait sûrement eu des conséquences bien plus lourdes si je n'étais pas intervenu à temps.
Les mots de la directrice résonnèrent dans le silence pesant du bureau. Drago sentit le regard accusateur de McGonagall peser sur lui, son cœur battant relativement rapidement dans sa poitrine. Il savait qu'il devait assumer les conséquences de ses actes, mais une part de lui résistait encore à cette idée, blâmant encore et toujours l'entièreté de la faute sur Potter.
Drago sentit le regard pesant de son père sur lui, mais il choisit de l'ignorer, préférant se concentrer sur les paroles de McGonagall. Cependant, cela n'empêcha pas Lucius Malefoy de faire un commentaire acerbe.
— Je te croyais plus intelligent que ça, Drago.
Le ton cinglant de son père fit frémir Drago, même s'il s'efforçait de ne pas le montrer. Les mots de désapprobation résonnèrent dans le silence tendu du bureau, ajoutant un poids supplémentaire à la situation déjà délicate.
Minerva, impassible, ne releva pas le commentaire de Lucius et continua à fixer Drago, son regard scrutateur ne laissant aucun doute sur son attitude sévère face à la situation.
— Ainsi, je vous avais prévenu que vous, ainsi que monsieur Potter, allaient devoir prendre la responsabilité de vos actions, poursuivit-elle d'une voix ferme.
Drago serra les dents, ses pensées se bousculant dans sa tête. Il avait presque oublié ce que leur avait dit McGonagall, trop absorbé par les événements tumultueux qui avaient suivi.
— J'ai pris l'initiative de contacter vos parents afin que vous puissiez rester à Poudlard le reste de l'année, annonça-t-elle de but en blanc.
Les yeux de Drago s'écarquillèrent, abasourdis. Il tourna instinctivement le regard vers sa mère, qui ne lui renvoya aucun regard significatif, puis vers son père. Lucius tiqua.
— De toute manière, tu serais resté à Poudlard. Tu es anglais, tu passeras tes ASPIC ici, en Angleterre, ajouta-t-il avec un mélange d'indifférence et d'autorité.
Drago ne put s'empêcher de penser ironiquement à l'époque où son père avait voulu l'envoyer à Durmstrang. Il reporta ensuite son attention sur la vieille sorcière devant lui, attendant la suite des événements avec une certaine appréhension mêlée de curiosité.
— Vous serez ainsi transféré à Poudlard et ne répartirez pas avec l'école Beauxbâtons. Rien ne change pour vous, Monsieur Malefoy.
Les paroles de Minerva McGonagall résonnèrent dans le bureau, confirmant la décision qui avait été prise à son sujet. Drago sentit une pointe d'amertume monter en lui, mais il réprima aussitôt cette réaction. Il faillit même avoir un rire cynique face à cette ironie du sort, mais se retint de justesse.
Il serra le poing posé sur l'accoudoir du siège, sentant une vague de frustration bouillonner en lui. Pourtant, il reprit rapidement son expression désinvolte, masquant ses émotions derrière un masque d'indifférence soigneusement travaillé.
— Et qu'en est-il de cette punition ? demanda-t-il d'une voix calme.
— J'allais en venir, s'empressa de répondre McGonagall, un léger sourire en coin étirant ses lèvres. Vous aimez le Quidditch, n'est-ce pas ?
Drago hocha lentement la tête, ses yeux plissés révélant sa méfiance face à la directrice.
— Parfait ! continua-t-elle avec un enthousiasme feint. Tous les deux jours, sauf le week-end, à partir de la semaine prochaine, après vos cours, vous irez nettoyer et ranger le terrain de Quidditch, mais aussi les vestiaires ainsi que le matériel de vol, avec Monsieur Potter évidemment.
À l'entente de ces mots, Drago sentit son sang bouillonner dans ses veines. L'idée de devoir passer encore plus de temps en compagnie du Gryffondor le laissait à la limite de l'explosion. De plus, Drago savait que les joueurs de Quidditch n'étaient pas réputés pour leur propreté, et l'idée de devoir s'atteler à cette tâche quotidienne ne lui plaisait guère.
McGonagall, semblant lire dans ses pensées, ajouta avec un ton léger :
— Vous comme moi savez que les joueurs ne sont pas les plus propres.
Drago sentit une pointe de frustration monter en lui. Si Potter n'avait pas fait irruption dans sa salle commune, rien de tout cela ne serait arrivé. Les huitièmes années de Beauxbâtons seraient toujours là, et Drago aurait pu jouir de sa tranquillité habituelle tous les soirs.
— Avez-vous une quelconque question ? demanda McGonagall à son élève, son regard perçant plongeant dans celui de Drago.
Ce dernier prit un moment pour réfléchir, évaluant la situation et les implications de cette punition inhabituelle. Finalement, il secoua légèrement la tête.
— Non, pas pour le moment, répondit-il d'une voix calme, masquant habilement toute émotion qui aurait pu trahir son ressenti.
— Rusard viendra vérifier votre travail de temps en temps, ajouta la directrice. Autrement, nous vous faisons confiance.
Elle planta son regard dans celui de Drago.
— Tâchez de ne pas nous décevoir, conclut-elle d'un ton ferme, avant de détourner son attention vers les parents de Drago.
Drago hocha la tête en signe d'acquiescement, détachant son regard de celui de McGonagall. Il se concentra alors sur la conversation qui se poursuivait entre ses parents et la directrice, laissant les détails administratifs le concernant s'estomper temporairement dans un coin de son esprit. Il savait qu'il devrait se préparer mentalement pour les jours à venir, car cette nouvelle tâche ne serait pas sans son lot de défis et de complications.
— Je vous laisse un moment seuls, je reviens dans un instant, si vous voulez bien m'excuser, déclara Minerva McGonagall en se levant de son imposant bureau et en quittant la pièce, laissant les Malefoy seuls dans le vaste bureau rempli de gadgets magiques et de babioles enchantés éparpillés çà et là.
— Comment font-ils pour travailler dans ce désordre ? marmonna Lucius d'un ton acerbe, son regard dédaigneux balayant la pièce en désordre.
Drago jeta un bref coup d'œil autour de lui, remarquant à peine le désordre qui semblait agacer son père. Il se souvenait être venu ici plus jeune, à l'âge de cinq ou sept ans. Son père, soucieux de lui faire découvrir le monde de la magie et l'importance de leur héritage, l'avait emmené à Poudlard pour une visite impromptue. Il se rappelait vaguement la majesté des lieux, la grandeur des salles et l'atmosphère empreinte de mystère qui planait dans l'air. C'était un souvenir lointain, presque irréel à présent.
Pourtant, malgré la familiarité de l'endroit, Drago se sentait étrangement déconnecté de ses souvenirs d'enfance. Tout était devenu si compliqué avec le temps. Il chassa rapidement ces pensées de son esprit, se concentrant sur ses parents.
— Drago, appela Lucius d'une voix grave, captant l'attention de son fils. Lorsque tu te retrouveras seul avec Potter, commença-t-il d'un ton menaçant, je veux que tu agisses comme un de ses toutous, c'est compris ?
Drago fronça les sourcils, une lueur de révolte dans son regard. Il s'apprêtait à riposter, mais avant qu'il ne puisse articuler le moindre mot, son père attrapa fermement son poignet, le contraignant au silence.
— Lèche-lui les bottes s'il le faut, entre dans son cercle social, tu m'as bien compris ? poursuivit Lucius d'une voix implacable, son regard sombre fixé sur son fils.
Drago déglutit, sentant le poids des attentes de son père peser lourdement sur ses épaules. Il baissa les yeux, une sensation de résignation l'envahissant peu à peu.
— Suis-je clair, Drago ? insista Lucius d'un ton sévère.
Avant que Drago ne puisse formuler une réponse, sa mère, Narcissa, intervint.
— Lucius, enfin, protesta-t-elle. Drago ne va quand même pas se forcer à devenir un des fanatiques de cet enfant.
Mais Lucius ne sembla pas prêter attention à l'objection de sa femme.
— Il deviendra son chien s'il le faut, est-ce que c'est compris, Drago ? répéta-t-il, son regard insistant ne laissant aucun doute sur l'importance de ses paroles. Il faut redorer le blason familial, fils, ajouta Lucius tout bas. Potter est un bon moyen.
Le fils de Lucius ne put répondre verbalement, mais il hocha la tête, résigné. Au fond de lui, il savait que cette demande était déraisonnable, voire impossible à réaliser. Mais il n'avait pas le choix, il devait obéir aux ordres de son père, aussi absurdes soient-ils. Quelques minutes s'écoulèrent dans un silence tendu avant que McGonagall ne revienne dans la pièce, accompagnée de Madame Maxime, dont l'expression semblait confuse. Drago soupira, déjà fatigué par les complications qui semblaient ne jamais prendre fin.
Putain de Potter.
•••
Hello hellooo
Là jsuis plus sur du un chapitre sur trois jourq que un par jour, désolée :')
Avec les révisions du bac c'est assez dur de garder le rythme, du coup je pense garder le 1c/3j jours jusqu'aux épreuves et ensuite je reprendrai le rythme de publication quotidien !
J'essaie de compenser comme toujours avec la longueur (c'est une première, ici j'ai atteint les 3 000 mots ! 😂)
J'espère que ce chapitre vous a plus sinon !
À Samedi !
Kiss ! ❤️
- LoovZzz
Non dcp, ne serait-ce que pour le bien du cœur de tonton Lulu 🤠
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