•Chapitre XXV•

Tout était redevenu calme. Les remontrances bruyantes qui avaient accompagné leur arrivée à l'infirmerie avaient enfin cessé, laissant place à un silence apaisant. Les blessés et les malades, confortablement installés dans leurs lits, retrouvaient la quiétude du repos.

La pièce était plongée dans une lumière tamisée, propice à la bonne guérison et au repos nécessaire. Les rideaux blancs ondulaient doucement sous l'effet d'un léger courant d'air, ajoutant une note de tranquillité à l'atmosphère.

Harry, allongé dans un des lits, sentait encore la douleur sourde de son épaule, bien que l'application des soins magiques de Madame Pomfresh ait grandement atténué la souffrance.

À quelques lits de là, Drago se trouvait dans un état similaire. Sa respiration régulière contrastait avec l'agitation qui avait marqué leur duel. Les traits de son visage étaient encore marqués par la douleur et la fatigue, mais un certain calme relâchait ses traits tendus maintenant que la bagarre était passée.

Le silence de l'infirmerie était ponctué seulement par les soupirs et les murmures des autres patients, créant un écho doux et apaisant.
Les heures s'égrainaient lentement, interrompues par le rythme régulier des respirations. Harry et Drago étaient chacun perdu dans leurs pensées, le regard tourné vers le plafond, écoutant le silence qui les enveloppait.

Harry, malgré tout ce qui s'était passé, ne pouvait s'empêcher de réfléchir aux conséquences de cette bagarre. McGonagall avait été claire : des sanctions sévères les attendaient. Mais pour l'instant, il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre et de récupérer.

Le Gryffondor grommelait, la frustration marquant chaque ligne de son visage. Il avait fait la guerre et appris à détester la violence, et pourtant, Malefoy avait réussi à le faire sortir de ses gonds si facilement. Serrant la couverture dans son poing, il se redressa, s'asseyant sur le bord de son lit. Ses yeux se dirigèrent vers le ciel gris visible à travers les grandes fenêtres au-dessus des lits, touchant presque le plafond.

Harry ne regarda jamais en direction de l'autre lit, là où Drago reposait. Sa résolution de ne pas accorder plus d'attention à Malefoy se renforça, malgré la douleur lancinante de sa blessure et de ses pensées tourmentées.

Le ciel, avec ses nuances de gris, semblait refléter son humeur maussade. Chaque nuage évoquait les doutes et les regrets qui l'habitaient. Il se souvenait de la guerre, des combats, des sacrifices, des morts, et se demandait comment il avait pu se laisser emporter par quelque chose d'aussi insignifiant en comparaison. Malefoy n'était qu'une ombre de son passé. Il ne fallait pas lui donner trop d'importance.

Alors qu'il se perdait de nouveau dans ses pensées, Harry fut soudainement tiré de sa rêverie par un claquement fort et des conversations décousues et beuglardes. Surpris, il tourna la tête et remarqua un groupe de personnes approcher de son lit.

Le bruit des pas précipités et des voix agitées contrastait fortement avec le calme de l'infirmerie. Harry reconnut immédiatement certains des visages parmi le groupe : Ron, Hermione, et quelques autres membres de l'Armée de Dumbledore. Leur inquiétude était palpable, leurs regards inquiets et interrogateurs se posant tour à tour sur lui et sur Drago, encore allongé non loin.

- Harry ! s'exclama Hermione, sa voix tremblant légèrement. Que s'est-il passé ? Nous avons entendu des rumeurs...

Ron, à ses côtés, semblait partagé entre l'inquiétude et la colère. Ses poings serrés trahissaient son envie de comprendre ce qui avait poussé Harry à se retrouver dans cette situation.

Harry sentit soudain une poigne agripper violemment son col et le tirer en avant. Un cri étranglé échappa à ses lèvres alors qu'une vive douleur traversait la plaie de son épaule. Il leva les yeux et se retrouva face à Pansy Parkinson, son visage tordu par la colère.

- Parkinson, t'es complètement cinglée ! Lâche-le ! s'écria Hermione, se précipitant pour repousser la Serpentard loin de son meilleur ami.

Pansy, les yeux brûlant de rage, fusilla Harry du regard. Ses traits étaient déformés par une haine palpable, et sa voix tremblait de fureur contenue.

- Je te jure, Potter, t'as pas intérêt à recommencer, cracha-t-elle. Retouche-le encore une fois et, sauveur du monde ou non, je te plante.

Avec un dernier regard noir, elle tourna les talons et s'éloigna, suivie de près par trois autres Serpentards. Le silence retomba lourdement dans l'infirmerie, mais l'atmosphère restait chargée de tension.

Harry, la mâchoire contractée et les dents serrées, fixait le sol avec intensité. La douleur dans son épaule était insupportable, mais la colère et l'humiliation qu'il ressentait étaient encore plus cuisantes. Hermione se tourna vers lui, l'inquiétude évidente dans ses yeux.

- Demande à ton mec qui a commencé, répliqua-t-il entre ses dents, tentant de maîtriser sa colère.

Cependant, ses mots ne servirent à rien ; Pansy et les autres Serpentards étaient déjà partis, leurs pas résonnant faiblement dans l'infirmerie Harry, encore secoué par l'altercation, serra de plus belle les poings, luttant pour contenir l'amertume qui bouillonnait en lui.

Ron, resté en retrait pendant l'incident, s'avança pour poser une main réconfortante sur l'épaule de Harry.

- Ignore-la, Harry. Ils cherchent juste à te provoquer. Ne leur donne pas ce plaisir, dit-il d'une voix ferme.

Le brun hocha la tête en se laissant tomber contre la tête de lit en métal. Il remonta l'oreiller afin d'avoir un dossier plus confortable. Il s'apprêta à parler, mais trois personnes firent apparition devant lui.

- Hum... Excusez-nous, êtes-vous Harry Potter ?

L'anglais du jeune homme était maladroit, marqué par un fort accent français. Harry se frotta la tête, épuisé. Si ces trois-là faisaient partie de son fan club francophone, il allait vraiment commencer à s'énerver.

- Oui, c'est moi.

La jeune femme à sa droite sourit.

- Nous sommes les amis de Drago. Vous sauriez où est-ce qu'il se trouve ? On sait que tu t'es battu avec lui !

Harry ressentit un certain malaise face au sourire de la brune prostrée devant lui. Il remarqua Ron froncer les sourcils et Hermione pincer ses lèvres fines. Il soupira et, le regard las, pointa un endroit vague dans la salle, à sa gauche.

- Plus loin par là.

La brune souriante hocha la tête et partit rapidement dans la direction indiquée avec un "merci" toujours aussi français.
Harry, Ron et Hermione remarquèrent que deux des élèves de Beauxbâtons étaient restés en arrière. La fille, qui ressemblait étrangement à celle qui venait de partir, se racla la gorge avant de prendre la parole.

- On est désolé pour ce que Drago a fait. Il est pas comme ça normalement, déclara-t-elle.

Harry nota que son accent était meilleur que celui de ses amis, elle faisait un réel effort pour prononcer correctement les "r". Cependant, ses mots ne firent qu'attiser l'irritation de Harry. Pour lui, Malefoy agissait tout à fait normalement. Il n'avait pas changé.

Les regards échangés entre les élèves de Beauxbâtons et le trio de Gryffondor semblaient refléter une compréhension mutuelle teintée d'incompréhension.

- Je crois que Madame Maxime va te rendre visite dans pas longtemps, continua la jeune fille, son ton trahissant une certaine préoccupation. Elle avait l'air vraiment contrariée, ajouta-t-elle.

Un soupir s'échappa des lèvres de Harry. La perspective d'une réprimande de la part de la directrice de Beauxbâtons ne faisait qu'ajouter à son malaise déjà présent.

- Harry doit se reposer, intervint Hermione d'une voix douce mais ferme. Mais merci d'être passés, ajouta-t-elle avec un léger sourire, tentant de dissiper l'atmosphère pesante.

Les deux Français adressèrent un dernier sourire timide au trio avant de se détourner. Cependant, avant de disparaître complètement de leur vue, le jeune homme sembla hésiter, son regard se posant une dernière fois sur Harry. Il se gratta la tempe, comme s'il était gêné.

- Ah et euh... Harry Potter. Merci pour ce que t'as fait. Tu sais, les mages noirs et tout. C'est très cool.

Harry resta un moment silencieux, déconcerté par la simplicité et l'innocence des paroles du jeune homme. Il se demanda si la société sorcière réalisait vraiment la gravité de ce qu'ils avaient de traverser.
La tension palpable dans l'air était tempérée par une tentative maladroite de communication entre des mondes similaires mais des expériences si différentes.
Enfin, le jeune homme s'en alla, un dernier hochement de tête destiné à Harry.

Ron, qui avait observé la scène avec un mélange d'amusement et d'agacement, se tourna vers Harry.

- Dis donc, les potes français de la fouine sont pas des ordures, déclara-t-il. Eh bien, au moins ils essaient d'être polis. Même si ça manque un peu de tact, commenta-t-il avec un léger sourire.

Hermione hocha la tête, ajoutant :

- Ils ne peuvent pas comprendre tout ce qu'on a vécu. Mais ils essaient d'être gentils, même maladroitement. C'est important de se rappeler que tout le monde a des perspectives différentes.

Harry soupira, sentant un poids s'alléger légèrement de ses épaules sous l'effet de la présence de ses amis. Il ferma les yeux un instant.

- Oui, je suppose. C'est juste... compliqué.

Le brun se sentait épuisé, chaque fibre de son être criant de fatigue. La douleur lancinante dans son épaule ajoutait une couche supplémentaire à son mal-être. Ses paupières semblaient lourdes comme du plomb, et même le simple fait de garder les yeux ouverts était devenu un défi.

Il s'enfonça un peu plus dans son lit, cherchant désespérément une position plus confortable qui soulagerait ne serait-ce qu'un peu l'inconfort dans son épaule meurtrie. Chaque mouvement lui rappelait la violence du duel avec Malefoy, et il se demanda combien de temps il faudrait pour que les blessures, tant physiques qu'émotionnelles, guérissent complètement.

Un soupir échappa à ses lèvres alors qu'il fermait les yeux, laissant la fatigue le submerger. Il n'avait pas la force de se plonger dans ses pensées tourbillonnantes ou de se soucier des événements à venir. Tout ce qu'il voulait, c'était un moment de répit, un instant de paix dans le tumulte de sa vie de simple étudiant à Poudlard.

Le sommeil commença à l'emporter, ses pensées se dissipant lentement dans les brumes de l'inconscience. Dans cet état de semi-rêve, il sentit le poids de la journée s'alléger peu à peu, laissant place à un calme bienvenu. Et alors qu'il sombrait dans les bras de Morphée, il sentit une main fine lui caresser les cheveux. Harry sourit, s'endormant avec la certitude que ses amis seraient là à son réveil.

•••

Dans le bureau de la directrice de Poudlard, l'atmosphère était électrique. Cinq personnages se tenaient réunis, la tension palpable dans l'air. Minerva McGonagall, droite et sévère derrière son bureau, observait attentivement les visages autour d'elle. À ses côtés se trouvaient les directeurs des différentes maisons de Poudlard : Filius Flitwick de Serdaigle, Pomona Chourave de Poufsouffle, et le professeur suppléant de Serpentard.

Face à eux, se tenait la directrice de Beauxbâtons, Madame Olympe Maxime. Grande et imposante, elle dominait la pièce de sa stature impressionnante, son regard dur et perçant surplombant ses quatre collègues anglais. Ses yeux, semblables à des éclats de granite scrutaient chaque visage.

Elle prit une profonde inspiration avant de parler, sa voix résonnant dans le silence du bureau.

- C'est un véritable fiasco, Minerva, déclara-t-elle d'une voix tranchante.

McGonagall ne sut quoi répondre. Désespérée, elle soupira fortement en se massant l'arête du nez, ses rides se creusant davantage sur son visage âgé.

- Je vous avais prévenu, Olympe...

- Est-ce une raison !? s'emporta Madame Maxime, le visage empourpré de colère.

Minerva fronça les sourcils, tentant de garder son calme.

- Écoutez, Madame Maxime, intervint le professeur Flitwick, d'une voix douce mais ferme. Le combat entre monsieur Potter et monsieur Malefoy n'était pas unilatéral. Ces deux jeunes gens ont chacun leur part de responsabilité, tempéra-t-il.

- Mais quel exemple cela donne-t-il à leurs camarades ? répliqua la directrice française avec véhémence, ses yeux brillant de frustration.

- Quelle idée de les mettre ensemble, intervint le professeur Chourave, secouant la tête avec désapprobation. Nous savons, pour la majorité, et surtout vous Minerva, que messieurs Potter et Malefoy ensemble ne font pas bon ménage !

- Mais où est la paix alors ! s'exclama Maxime, exaspérée.

- Il y a des gens qui n'arrivent pas à se supporter, Olympe, expliqua Minerva d'une voix posée. Ces deux-là n'ont jamais pu le faire avant et ne le pourront sûrement jamais à l'avenir.

- Mais de là à aller jusqu'au sang ! s'étrangla Madame Maxime, les yeux écarquillés d'horreur. Non vraiment, Minerva, c'en est trop.

- Ces deux-là ont une histoire particulière, commenta le directeur de la maison Serpentard d'un ton traînant, ses yeux brillants d'une lueur de dédain. Je le sais même sans jamais les avoir vu ensemble auparavant. Leur rivalité est connue à Poudlard.

Madame Maxime soupira, les nerfs à bout. Minerva McGonagall pouvait voir la veine palpiter sur le front de sa collègue, mais elle ne fit aucun commentaire.

- Minerva, je suis navrée, mais je vous avais prévenu.

La directrice de Gryffondor déglutit, s'humectant les lèvres sèches tout en se tenant toujours aussi droite sur son siège derrière le grand bureau.

- Nous retournerons, moi ainsi que tous mes élèves, à Beauxbâtons. Je ne remets pas en cause le trouble que vos élèves doivent traverser, mais leurs traumatismes ne peuvent pas impacter la vie de mes élèves.

Minerva hocha la tête, ne sachant plus quoi dire. Le projet sur lequel elle avait tant travaillé partait en éclats sous ses yeux. Plus jeune et moins expérimentée, elle aurait probablement nourri du ressentiment envers ses élèves, peut-être même aurait-elle voulu leur faire payer les conséquences de leurs actes.

McGonagall releva le regard et vit la directrice de Beauxbâtons se lever de sa chaise et se diriger vers la sortie. La grande silhouette d'Olympe Maxime disparut rapidement, laissant derrière elle une ambiance lourde et oppressante. Les quatre directeurs de maison restèrent silencieux un moment, chacun perdu dans ses pensées, conscient de la gravité de la situation.

- Qu'allez-vous faire de monsieur Potter, Minerva ? interrogea Flitwick en prenant une gorgée de thé, son regard perçant derrière ses lunettes demi-lunes.

La vieille dame se renfonça dans son siège, se sentant soudainement plus vieille et fatiguée.

- Rien. Punir Potter ne servirait à rien, il n'a pas peur des retenues, répondit-elle dans un souffle court.

- Pourquoi ne pas lui imposer quelque chose tout au long de l'année ? proposa le professeur de potion, son ton empreint de réflexion. De sorte à ce qu'il se souvienne de ses actions et des conséquences de celles-ci, ajouta-t-il.

Minerva McGonagall posa son menton sur le dos de ses doigts entrelacés. Appuyée sur son bureau, elle réfléchissait activement. Une lueur sembla traverser ses yeux.

- Laissez-moi écrire au couple Malefoy.






•••

2 500 mots iiiiih 🤧
J'ai pas eu le temps de le terminer hier, désolée pour l'absence de chapitre :')

Je poste maintenant prcq ce soir c'est mon bal de promo :p
D'ailleurs je sais pas si il y aura un chapitre demain (journée chargée :'))
Sachant que je vais rentrer tard ce soir et crevée, je pense pas pouvoir le terminer pour demain (je vais quand même essayer)

Bref, j'espère que ce chapitre vous a plus !

À demain ou après-demain !

Kiss ! ❤️
- LoovZzz

La cicatrices de Drago au niveau de la bouche/joue proviendrait d'où ? 🤔

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