•Chapitre VII•
Madame Maxime était une femme d'une taille impressionnante, c'est le moins que l'on puisse dire. Cependant, il serait imprudent de suggérer qu'elle avait une ascendance géante, cela risquerait de la contrarier et de ternir votre réputation à ses yeux. Malgré ce léger point délicat, elle demeure une directrice respectée et impartiale.
Au sein de l'amphithéâtre de réunion, la directrice se tenait fièrement sur la vaste estrade, encadrée par les élèves de dernière année. Son regard balayait l'assemblée, captant l'attention de chacun, tandis que les murmures se taisaient au fil de l'attente. Les regards se fixaient sur elle avec respect et une légère appréhension mêlés.
D'un geste vif, elle leva sa baguette, et l'approchant de son cou, elle amplifia sa voix, remplissant l'amphithéâtre de son timbre puissant. Les murmures s'évanouirent complètement, à l'écoute de ce que la grande dame allait leur expliquer.
— Très bien. Bonjour à toutes et à tous, commença-t-elle d'une voix forte et assurée. Comme vous l'avez appris hier, votre promotion s'apprête à entamer sa huitième et dernière année d'études à Poudlard. Cependant, vous ne partirez que la semaine prochaine. D'ici là, nous allons préparer le nécessaire, incluant notre entrée au sein de Poudlard, qui se doit d'être à notre image : mémorable et grandiose ! elle sourit.
Les paupières de Drago s'élargirent à l'annonce de cette information. Une entrée ? Il se rappela alors sa quatrième année, lors du Tournoi des Trois Sorciers, où Beauxbâtons et Durmstrang avaient présenté des performances remarquables lors de leur arrivée Poudlard. D'un autre côté, Drago se souvenait avoir eu honte de son école, leur prestation s'étant limitée à un hymne répété à la hâte durant les derniers jours de sa troisième année. Il avait aimé la grâce de Beauxbâtons et il avait admiré la prestance de Durmstrang.
Cependant, l'idée de se livrer à une telle démonstration devant ses anciens camarades le rebutait, surtout compte tenu de la réputation qu'il avait là-bas. Danser devant eux, alors qu'il était le terrible Drago Malefoy, fils de mangemort, lui semblait une perspective désagréable.
À côté de lui, Rose pouffa de rire, attirant l'attention de la directrice vers leur direction.
— Et bien, mademoiselle Bernardi, qu'y a-t-il de si amusant ? demanda la directrice d'une voix calme mais curieuse.
La brune étouffa un rire, entraînant quelques élèves à glousser avec elle.
— J'ai imaginé Drago en tutu, répondit-elle avec un sourire malicieux.
Une explosion de rires éclata soudainement, prenant Drago au dépourvu. Son visage devint rouge écarlate d'embarras alors qu'il tentait de cacher son trouble.
— Mais pourquoi donc ? Ah ! Mais oui, monsieur Malfoy ! s'exclama-t-elle.
Le visage de la directrice s'illumina soudainement.
— Vous étiez élève à Poudlard jusqu'à votre... 4ème année n'est-ce pas ? Il me semble ?
Le sourire sarcastique qui étirait les lèvres de l'aristocrate ne fit qu'attiser le rire de ses camarades déjà hilares.
— Oh, c'est vrai... moi j'avais presque oublié... répliqua-t-il d'un ton cinglant, ses mots teintés de sarcasme.
Drago fulminait presque, tandis que ses mains semblaient étrangement le gratter, ajoutant à son inconfort.
— Déserteur, lâcha un des élèves, brisant net l'atmosphère joviale pour laisser place à un silence glacial. Drago, lui, sentait soudain une étrange chaleur traverser son corps. Il cligna des yeux plusieurs fois. La situation devenait oppressante.
— Je te demande pardon ? répliqua-t-il d'une voix serrée, peinant à masquer son trouble.
— T'es qu'un déserteur, Drago. Y'a pas d'autre mot, poursuivit l'élève sans ciller. Tu te ramènes en France avec ta mère pour éviter les problèmes de ton pays.
Drago perdit toute lumière dans son regard. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu besoin de ce regard froid, strict, noir, insondable.
— Monsieur Barrios ! intervint Madame Maxime d'une voix tranchante, sa colère transparaissant dans chaque mot. Ces genres de propos ne sont absolument pas tolérés au sein de cet établissement ! Que je vous y reprenne ne serait-ce qu'une seule fois et cela se terminera au conseil de discipline !
Le jeune homme brun croisa les bras, défiant du regard la directrice.
— Mais madame, on appelle bien un chat un chat, argumenta-t-il avec obstination.
Irène tapa du poing sur la table, son expression sévère.
— Premièrement, Guillaume, commença-t-elle d'un ton cinglant, Drago n'avait que quinze ans quand il a déménagé en France ! La guerre n'a commencé qu'à partir de 1997 environ, et il avait dix-sept ans !
— Sauf que là, tu zappes un truc essentiel, Irène. On parle du rejeton d'un Mangemort. Ces types-là étaient dans le secret des dieux, ils savaient toujours ce qui se tramait en coulisses... Et puis, y'a le cas Harry Potter, qui criait sur tous les toits que « Vous-savez-qui » était de retour. Et bam, juste après, comme par hasard, voilà que débarque le mignon petit Anglais, Drago Malfoy, à Beauxbâtons. Pourquoi ? Pour un transfert ou je ne sais quoi ? Mais sérieux, on va pas avaler ça, c'est du pipot ! Il a filé dès que ça a commencé à chauffer pour lui, point barre !
Un silence pesant s'installa dans la pièce alors qu'Irène fixait Enzo avec intensité, laissant transparaître une lueur d'irritation dans son regard.
— Tu oublies un détail important, Guillaume, répliqua-t-elle d'une voix calme mais ferme. Drago est un élève de cet établissement, et en tant que tel, il a droit au respect et à la dignité. Accuser quelqu'un sans preuves est non seulement irrespectueux, mais c'est aussi contraire aux valeurs que le corps professoral s'efforce d'enseigner ici.
Son ton était empreint d'autorité, laissant peu de place à la réplique. Irène était très forte pour les débats. Remettre un élève à sa place lui faisait aussi plaisir.
— Même si c'était le cas, monsieur Barrios, monsieur Malfoy avait tous les droits de venir en France et d'étudier ici.
Les paroles de la directrice claquèrent dans l'air, imposant un silence de plomb dans l'amphithéâtre. Cependant, Rose décida de le briser, ajoutant un autre argument.
— Tu sais Guillaume, mes parents prévoyaient notre départ au Canada si ce qu'il se passait en Angleterre arrivait à se propager en France. Ils n'ont pas supposé cette possibilité, contrairement aux tiens.
Le jeune homme hésita un instant avant de se gratter l'arrière de la tête.
— Si mais-
Rose n'attendit pas qu'il puisse terminer sa phrase et en profita pour le couper.
— Et aurais-tu aimé qu'on te traite de déserteur, toi et ta mère ? En plus, tu aurais été majeur. Drago était encore mineur et sous la garde de ses parents, donc c'est leur décision et pas la sienne.
Le silence qui s'ensuivit plongea Guillaume dans une perplexité totale, tandis que Drago, ne se retint pas pour enfoncer davantage le clou.
— Ma famille possède des terres françaises depuis le Moyen-Âge au moins, Barrios. Armand Malfoy, mon ancêtre, était français et a accompagné au cours du onzième siècle Guillaume le Conquérant en Angleterre lors des invasions normandes. Il a pu obtenir des terres dans le Wiltshire en guise de récompense pour les divers services qu'il a rendus à Guillaume Ier d'Angleterre, ce qui constitue à ce jour le domaine du manoir Malfoy, Drago marqua une pause avant de préciser un détail. Cependant, nous avons toujours conservé nos terres françaises.
Ce bref récit historique fit rougir le visage de Guillaume, qui s'enfonça un peu plus dans son siège.
— Ah, je ne savais pas, murmura-t-il.
— Quand on ignore, on s'abstient de parler, rétorqua Drago d'un ton empreint de mépris, provoquant un léger sourire chez la directrice, qui prit aussitôt la parole.
— Je vous saurais gré de présenter vos excuses à Monsieur Malfoy, Monsieur Barrios.
Les boucles brunes du jeune homme retombèrent devant ses yeux, qu'il chassa d'un souffle pour dégager son visage.
— Pardon, Drago. C'était bête et puéril de ma part, s'excusa-t-il humblement.
Drago soupira. Il n'avait pas le temps pour ce genre de sottises, ça avait tendance à l'épuiser. Le blond n'avait aucune envie de ruminer sur cette histoire toute la soirée.
— Ne t'en fais pas pour ça. Ce n'est rien comparé à ce qui m'attend là-bas, répondit-il avec une pointe de résignation dans la voix.
Comprenant soudain l'inquiétude de son élève, madame Maxime posa ses mains sur ses hanches, les lèvres retroussées.
— Vous êtes un élève de Beauxbâtons, monsieur Malfoy, plus de Poudlard, ne l'oubliez pas. Si jamais il vous arrivait quelque chose, l'école sera derrière vous pour vous défendre, à moins que vous ne soyez le fautif d'une quelconque affaire, ce qui n'est pas le cas, n'est-ce pas ?
Le blond hocha lentement la tête, laissant échapper un soupir las. Il se sentait déjà fatigué, et l'année n'avait même pas encore commencé.
— Et cela vaut pour chaque élève, me suis-je bien faite comprendre ? demanda-t-elle d'une voix ferme.
Un chœur de « oui » s'éleva dans l'amphithéâtre, confirmant la compréhension générale de ses instructions.
Avec un sourire satisfait, madame Maxime entama les explications concernant les préparatifs du départ des élèves pour l'Écosse, marquant ainsi la conclusion de cette réunion qui avait pris un tournant inattendu.
•••
Bonsoir bonsoir !
Comment ça va pour vous ?
J'espère que ce chapitre vous a plus !
Kiss ! ❤️
- LoovZzz
Loool bien essayé Ryry
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