Décisif
PDV Best Jeanist
Je peinais à croire ce que je venais d'entendre dans mon oreillettes.
Un trafic d'esclaves?
Au 21ème siècle?
Avait-on régressé à ce point?
Alors que Earthy continuait à nous donner des détails sur ce qu'elle avait pu découvrir avec son alter, nous nous dirigions tous vers la Skytree. Si ses informations étaient bien véridiques, ils fallaient qu'on soit prudent. La mission promettait d'être délicate.
-Si c'est vraiment une grosse vente organisée depuis un moment, ils ont dû mettre en place un système de sécurité qui doit s'étendre facilement à 5km à la ronde autour de la tour de Tokyo. Dis-je à mes collègues.
-On manque d'informations... C'est frustrant. On ne sait vraiment à quoi s'attendre. Souffla Mirko.
-Et comme par hasard, ça se déroule pendant que nos effectifs à Tokyo sont les plus bas... Enfin si c'est réellement un hasard. Continua son acolyte revenu en renfort.
-Combien de temps avant que nos autres collègues arrivent ? Demandais-je.
-On ne peut pas attendre plus longtemps. Les gamins étaient en cavale, ils ne tarderont pas à découvrir qu'ils se sont enfuis. Peut-être même que c'est déjà le cas. Avança Mirko.
-Je vous propose qu'on ouvre la voie avant l'arrivée des autres héros. Le but n'étant pas de chercher à s'affronter mais bien à faire une collecte d'infos suffisantes pour qu'on puisse savoir dans quoi on s'engage, avant d'éventuellement foncé dans le tas. Il faut au moins que je puisse voir 3 à 5 personnes participant à cet événement ou un organisateur. Expliqua Lilith.
Je réfléchis.
L'idée de mettre des jeunes héros dans une telle position me déplaisait.
Ces gamins avaient déjà subi l'horreur de l'assaut de la ligue des vilains pendant leur première année de lycée, pire encore, ils en avaient des séquelles qui resteront certainement à vie.
Lilith la première.
Cela pourrait être un piège mais je savais que d'un autre côté, Earthy avait parfaitement raison. Si un grand trafic a réellement lieu sous nos pieds, alors il faut qu'on le démantèle au plus vite et pour cela il nous faut plus de données.
-Je suis pour. Acquiesça Bakugo.
-Je suis tiraillé. Est-ce bien raisonnable de vous emmener avec nous? Lui demandais-je.
-Je suis du même avis. Pas que l'on n'ait pas confiance avec vous mais... Compléta Mirko en laissant sa phrase en suspens.
-On est pas en sucre je vous signale. Releva Katsuki avec une pointe d'agacement.
-J'ai passé 1 mois aux côtés des plus grands criminels de l'histoire et vous pensez réellement que c'est une vente aux esclaves qui va me choquer? Ricana Lilith amère.
Je soupirais. Avait-on vraiment le choix ?
Je posais mon regard sur Mirko qui semblait se dire la même chose.
-Et bien, allons-y alors... Finit-elle par dire.
Je ne pouvais m'empêcher d'admirer la détermination de mes deux jeunes protégés. Nous nous glissâmes à l'intérieur, traversant les dédales des couloirs menant aux souterrains de la tour. On pouvait ressentir la tension dans l'air, alors que je calculais les échappatoires et les zones de repli au moindre signe de danger. Les voix qui ressemblaient à peine à des soupirs se firent de plus en plus fortes. Après quelques minutes de marche, une grande porte se dressa devant nous laissant échapper des faisceaux de lumières prouvant la grandiosité de l'évènement. Mirko nous fit remarquer le conduit juste au-dessus dans lequel nous nous faufilâmes. Une fois bien au milieu, nous prîmes le temps d'observer là où nous avions mis les pieds.
La salle, bien cachée sous les fondations de la tour, l'éloignant de tout radar ou œil indiscret, ressemblait à un opéra détourné à des fins sinistres. Son plafond voûté, drapé de rideaux de velours rouge, descendait jusqu'à un grand chandelier en cristal, qui diffusait une lumière tamisée et dorée.
Des sièges de velours étaient installés en amphithéâtre, leur luxe contrastant avec la nature sordide de l'événement et du lieu. Au centre de la salle se dressait une grande estrade circulaire en bois sombre, polie et immaculée, sur laquelle les « lots » étaient exposés. Sous les pieds des esclaves, des projecteurs diffusaient une lumière blanche, tandis qu'autour de la scène tournaient de fines grilles de métal, rappelant les cages dorées.
Les acheteurs impassibles, les observaient depuis des fauteuils aux allures luxueuses, certains avec des verres de cristal à la main. Ils échangeaient des murmures discrets, parfois accompagnés de légers ricanements, mais toujours avec des visages froids.
Le silence glacial était rompu par les enchères en cours. Un maître de cérémonie, élégant, dans un costume plus extravagant, prenait la parole d'une voix sinistrement mielleuse. Son ton alternait entre fausse courtoisie et froide autorité, tandis qu'il présentait chaque "marchandise" en des termes marchands, s'attardant sur leurs « qualités » et « particularités » comme s'ils n'étaient que de simples objets d'enchères.
La grande majorité de ses esclaves semblaient jeunes. A vue de nez, ils n'avaient pas plus de la vingtaine. Chacun d'eux affichait une expression de crainte, leurs yeux cherchant désespérément une échappatoire dans ce cauchemar.
Je me tournai vers mes compagnons, cherchant à lire leurs réactions dans la pénombre. Mirko serrait les dents, son visage habituellement jovial maintenant figé par une colère à peine contenue. Bakugo, à côté de moi, semblait bouillonner d'indignation. Ses poings serrés trahissaient son envie de foncer et de tout faire exploser, mais il savait que la précipitation serait notre perte. Lilith, elle, avait les yeux rivés sur l'estrade, son regard dur s'était posé sur le présentateur de show innommable. On dirait qu'elle cherchait à retenir chaque centimètre de son être pour ne pas l'oublier.
Je ne pus m'attarder sur leurs expressions trop longtemps. Il fallait qu'on agisse et vite. Il était impensable que ce trafic soit récent au vu de toute la logistique derrière.
Le réseau de sécurité autour de cette vente semblait trop sophistiqué...
Mais depuis quand ce trafic existe alors?
Comment a-t-il pu passer si longtemps sous les radars ?
Je pris une profonde inspiration et chuchotais :
-Nous devons nous séparer pour recueillir le plus d'informations possible. Restez constamment en contact. Si quelque chose tourne mal, vous vous repliez immédiatement. Bakugo prend le côté gauche avec Lilith. Mirko, tu viens avec moi.
Ils acquiescèrent tous en silence. Nous nous séparâmes discrètement, utilisant les ombres pour nous fondre dans l'obscurité. Alors que je m'aventurais plus loin avec Mirko, nous passâmes devant plusieurs autres salles, chacune plus sordide que la précédente. Des salles de préparation où les "lots" étaient inspectés, des chambres où les acheteurs pouvaient "tester" la marchandise, tout cela était abominable.
Mirko et moi atteignîmes enfin une salle de contrôle. À travers une vitre, nous pouvions voir des écrans de surveillance couvrant tous les angles de la Skytree. Des gardes armés patrouillaient, renforçant encore le sentiment d'urgence globale. Mirko, toujours aussi agile, se glissa à l'intérieur et neutralisa discrètement les techniciens présents. Nous prîmes alors le contrôle des caméras, afin d'éviter à nos rookies de se faire repérer par l'une d'entre elles. J'en profitais également pour faire une copie des images enregistrées par celles-ci. Peut-être nous seront-elles utiles plus tard.
Soudain, la voix de Lilith résonna dans mon oreillette.
-Best Jeanist, on a un problème. Une des patrouilles aurait repéré un mouvement suspect au niveau de la salle de surveillance. Ils commencent à se diriger vers là-bas. Si vous y êtes, c'est le moment de faire demi-tour.
Je me crispais. Notre couverture risquait d'être compromise à tout moment mais ils nous fallait au moins ces images.
Les secondes semblaient des heures alors que le téléchargement s'achevait. Nous parvînmes juste à temps à remonter dans le conduit en prenant bien soin de remettre le grillage pour ne laisser aucune trace avant que ladite unité ne débarque et découvre leurs collègues au sol.
Ils donnèrent l'alerte, une alarme retentit, résonnant à travers tout le sous-sol.
-Alerte des intrus ont infiltré la base! Veuillez évacuer les lieux le plus rapidement possible! Suivez les instructions envoyées sur vos téléphones!
Un système de repli aussi développé ?!
Et puis quoi encore ?!
-Qu'est ce qu'on fait ? On ne va quand même pas rester les bras croisés! Ils vont tous nous filer entre les doigts!!! S'impatienta Katsuki.
La situation prenait une tournure de plus en plus critique. Alors que l'alarme résonnait dans les souterrains, nous nous retrouvions face à une décision difficile : poursuivre notre mission de collecte d'informations ou tenter de libérer immédiatement les otages. Le chaos qui régnait autour de nous pouvait jouer en notre faveur, mais il augmentait aussi considérablement les risques.
-Il faut au moins qu'on chope quelqu'un qui en sait suffisamment sur ce réseau! Au mieux, un des administrateurs, au pire un client et libérez le plus d'otages possible .
Ils hochèrent la tête à l'unisson. Nous sortîmes du conduit et nous nous faufilâmes à travers les couloirs sombres. Nous parvînmes à un carrefour où nous retrouvâmes Bakugo et Lilith.
-On doit se séparer à nouveau. Dis-je à voix basse. Bakugo et Lilith, essayez de localiser le maximum d'otages et de les libérer. Mirko et moi, on va tenter de capturer quelqu'un qui pourrait nous fournir des informations. Restez en contact et soyez prudents.
Bakugo serra les poings, la frustration visible sur son visage avant de souffler:
-On y va, 'Lith.
Elle acquiesça, et ils partirent en direction des salles de détention que l'on .
Mirko et moi continuâmes notre chemin, cherchant un moyen de repérer un administrateur ou un client important. Nous traversâmes plusieurs couloirs jusqu'à atteindre une salle plus opulente, probablement réservée aux organisateurs de cette vente macabre. À l'intérieur, nous aperçûmes un homme en costume, visiblement nerveux, parlant rapidement au téléphone.
-C'est notre chance. Murmurai-je à Mirko. Elle hocha la tête et, d'un geste rapide, neutralisa les gardes à l'entrée. Nous nous glissions dans la salle et bloquâmes la porte derrière nous.
L'homme en costume leva les yeux, paniqué, en nous voyant approcher:
-Q-Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?
Je pris une profonde inspiration.
-Nous voulons des réponses. Comment fonctionne ce réseau ? Qui sont vos contacts ?
Il hésita, mais un regard sur les visages déterminés de Mirko et moi le convainquit de parler.
-Vous ne comprenez pas... C'est bien au-delà de ce que vous imaginez. Nous avons des protections, des contacts hauts placés. Vous ne pourrez jamais...
-Nous avons déjà des preuves. Si vous ne coopérez pas, cela ne fera qu'aggraver votre situation.
L'homme déglutit bruyamment.
-D'accord, d'accord, je parlerai. Mais vous devez me promettre protection.
-Cela dépendra de la valeur de vos informations. Répondis-je froidement.
Pendant ce temps, la voix de Bakugo retentit dans mon oreillette.
-Boss, on a libéré un groupe d'otages, mais les gardes se rapprochent. Ils semblent vouloir les récupérer.
Je fis un signe à Mirko pour qu'elle prenne le relais avec notre prisonnier.
-Bakugo, trouvez une sortie d'urgence. On se rejoint à l'extérieur. Soyez rapides et prudents.
Nous quittâmes la salle avec l'homme en costume, nous dirigeant vers la sortie la plus proche. Grâce aux informations de notre prisonnier, nous trouvâmes un passage menant directement à l'extérieur de la Skytree.
En sortant, nous fûmes accueillis par les sirènes des autorités qui arrivaient enfin en renfort. Les quelques otages libérés étaient pris en charge, et nous confiâmes notre prisonnier aux autorités compétentes, en leur fournissant les preuves collectées.
Le réseau que nous venions de frapper était vaste et puissant.
-On a réussi à sauver des vies aujourd'hui. Dis-je en posant une main sur l'épaule de Bakugo.
Il baissa la tête:
-Mais c'était loin d'être suffisant...
Sa frustration était palpable, même sans un mot.
Il se tenait immobile, les épaules rigides, les poings et la mâchoire fermement serrés, les muscles de son visage tendus, trahissant un effort constant pour retenir des paroles qui brûlaient de sortir.
Il évitait les regards des autres, préférant fixer obstinément le sol comme s'il craignait que le moindre contact visuel ne déclenche une explosion qu'il ne pourrait plus contenir.
Il avait mûri.
Quelques années auparavant, il aurait défié mes ordres et choisi de faire comme il le sentait ou alors il m'aurait écouté pour hurler toute sa colère à qui voulait bien l'entendre ensuite.
-On les arrêtera tous. Peu importe combien de temps ça prendra. Lui répondis-je simplement.
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