Tard dans la nuit et seule dans le métro, une jeune fille attendait l'arrivé de son transport afin de rentrer chez elle après une répétition tardive pour une pièce de théâtre.

La jeune fille se nommait Manon, elle avait de long cheveux bruns légèrement ondulés qui ornaient un visage pâle et fin parsemé de tâche de rousseurs. Ses joues rosies pas un froid d'hiver étaient emmitouflées dans une grand écharpe de laine grise. Ses yeux verts émeraudes lançaient des regards rieurs aux grandes publicités sur les murs de la station en face d'elle.

Elle attendait avec la même position que tout bon parisien qui se respecte a dans le métro : les genoux serrés portant une jupe, le dos légèrement courbé et les écouteurs sur les oreilles.

La seule chose changeait chez elle était son fin sourire qui ornait ses lèvres. Elle était d'humeur positive en ce jour, elle avait rencontré de multiples fois le même jeune homme brun aux allures timide. Leurs regards s'étaient croisés plusieurs fois s'échangeant de multiples émotions en une fraction de seconde. Elle avait échangé avec ce garçon des regards qui parlaient plus que la parole en elle même.

Elle pensait : "J'aurais dû aller le voir lorsque je l'ai vu la dernière fois, il m'a réellement intrigué"

Puis son métro arriva rapidement dans un bruit sourd et désagréable de freinage, ce qui la sortit de sa rêverie. Elle pressa sur le bouton pour ouvrir les portes et s'installa ensuite sur un siège. Il n'y avait pas grand monde, seulement un homme endormie qui avait la tête appuyée contre la fenêtre et un couple au fond du wagon.

Le métro ferma ses portes dans un léger bruit qui ne réveilla pas le vieil homme et démarra par la suite. Elle se pencha sur son téléphone pour activer la musique avant de fermer les yeux. La musique calme fusait dans ses oreilles l'emportant dans un autre monde loin des problèmes du quotidien.

Manon réfléchissait et pensait à la moindre petite chose que son esprit ressortait. Chacune était unique. Elle ferma doucement ses yeux afin de se retrouver dans le noir de l'esprit. La jeune fille apparu automatique dans un endroit totalement noir. Aucun bruit ne fusait sauf celui de sa respiration. Lorsqu'elle pensait une chose particulière, celle-ci apparaissait devant elle.

Elle était dans son esprit.

"Me voilà encore dans mon monde..." Pensa-t-elle avec un sourire

Soudain elle vit apparaître une silhouette flou lumineuse en face d'elle. Elle décida doucement de s'en rapprocher. Cette silhouette était celle d'un garçon vue la morphologie de celle-ci. Elle arqua un sourcil et avança vers la source de lumière. Au début, la source était petite et grisaillait puis elle devenait de plus en plus lumineuse.

"Je ne l'ai jamais vue dans mon esprit. Ce qu'il produit de lumière est immense..."

Plus elle avançait, plus la lumière devenait forte et aveuglante pourtant il était si loin d'elle. Le garçon ne bougeait pas de place.

Malgré la lumière, la jeune fille était attitré par lui. Il produisait une chaleur agréable et plaisante. Elle avait envie de s'y réfugier.

"Il est trop loin..."

Manon perdit sa patience et commença à accélérer le pas pour plus vite aller le voir. Puis la marche rapide se transforma en course.

"Je veux le voir..."

Elle courrait de plus en plus vite désespérément pour attendre la source de chaleur.

"Je veux le toucher..."

Elle avait maintenant froid et aller le voir était devenu une vraie nécessité.

"Vite ! J'ai froid !"

Elle perdit soudain l'équilibre et se sentit tomber doucement. Elle crispa tout ses muscles pour ne pas sentir la douleur de la chute mais rien. Elle vit tout simplement le garçon lumineux se rapprocher d'elle. Elle pût distinguer un sourire à travers la lumière.

Les ténèbres de son esprit se dissipèrent et le garçon lui tendit gentiment la main. Manon étonnée lui tendit celle-ci. Automatiquement qu'elles se touchèrent, les ténèbres disparurent dans un jet de lumière. 

Manon ouvrit les yeux dans un sursaut. Son regard croisa directement celui d'un garçon brun qui la fixait : c'était ce garçon.

"C'est bien lui..."

Elle ferma les yeux et les cligna plusieurs fois pour observer le garçon qui avait automatiquement baisser le regard sûrement gêner par Manon. Elle regarda ensuite autours d'elle : elle était toujours dans le même métro avec les mêmes personnes.

Elle souffla pour calmer son cœur qui battait la chamade et engagea la discussion :

" Bonsoir...?"

La voix de la jeune fille trahissait un certain doute. Le garçon leva timidement la tête et répondit d'une voix calme :

"Bonsoir"

S'en suivit un blanc des plus désagréable. Personne des deux protagonistes n'osaient parler. La jeune fille regardait fixement un point alors que le garçon apparemment nerveux. Soudain, Manon dirigea son regard en face d'elle et tomba dans les yeux du garçon.

Ce regard dura quelques secondes. De longues secondes qui parurent des minutes. Ses yeux émeraudes passaient dans ses yeux azur. Tous les sentiments passèrent dans ces secondes : la joie, la tristesse, le regret, la haine, la peur...

Ils se donnèrent l'un à l'autre pendant quelques secondes. Ils allaient au plus profond de leurs âmes. Manon fut prise de violent frisson lors de ce contact visuel des plus plaisant. Elle avait aimé ce regard de braise, de feu mais aussi à la fois peu assuré. Elle aurait voulu lui parler un peu plus et dépasser le simple Bonsoir mais son arrêt allait desservir.

Elle rompit le regard pour se lever et partit doucement du métro avec une boule dans la gorge. La musique continuait à tourner dans son casque mais elle ne l'écoutait plus. Quelques choses d'autres occupait son esprit.

" La lumière c'est bien lui..."

Le garçon de son côté laissa partir la jeune fille avec un regret de ne lui avoir adresser aucun mot. Ce regard l'avait donné une envie de la connaitre, de l'aimer...

Il baissa le regard et tomba directement sur un petit papier plié en quatre. Il le ramassa doucement et le déplia.

“Retrouve moi demain au théâtre
Manon „

Il fixait le papier le coeur battant. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il tourna le dos de la feuille. Le bout de papier était déchirée d'un carnet sûrement et on pouvait y lire :

“Le regard commence l'amour, la voix l'achève „

Comme quoi, un regard peut changer une vie...