Chapitre vingt-septième : Merci Professeur !

ENFIN!

Enfin sortis des Mines! Vertiline et Enoch étaient enfin parvenus à s'en échapper, et avant Hermione et Vincent par dessus le marché! Pour sûr, ce fût une escapade incongrue, mais riche en rebondissements. Et en l'espace de deux jours, nos deux compères avaient obtenus deux morceaux de clé! Premièrement celui offert par Miss Elodie à l'Orphelinat, et deuxièmement celui confié par La Folia aux Mines. Mais quand bien même l'heure était aux réjouissances, la voleuse et le poulpe n'étaient pas complètement tirés d'affaire pour autant. Pour l'instant, mieux valait d'abord partir le plus loin possible de GreySmith, et se garder le champagne -le champagne volé- pour le moment ou ils riraient de toute cette drôle d'aventure. Maintenant, ils avaient prévus de se rendre à PinkSmith. GreenSmith, ils se la réservaient pour la fin.

De leur précédent voyage à PinkSmith, Vertiline et Enoch en avaient retenus qu'il s'agissait d'un compté et d'une ville très attractifs et rentables, pour preuve que l'on s'y rendait souvent en famille. Là bas, c'était un peu comme si la fête de la plus grosse courge ou quelque chose comme ça de RedSmith durait tous les jours; rajoutez à cela des courses aériennes, une foire et sa fameuse "Parade de Trucs", ainsi qu'un gigantesque cirque itinérant. Aussi, nos héros étaient dans l'urgence de se rendre au plus vite à PinkSmith, pour échapper définitivement à la Shérif et son acolyte. Malheureusement, notre duo avait laissé leurs vélos à YellowSmith... Et comme la route menant GreySmith à PinkSmith faisait déjà une sacré trotte en deux-roues ou bien même en quatre roues (adieu Norbert, nous ne t'oublierons jamais), partir à pied était inenvisageable.  Néanmoins, les dinosaures mécaniques de la Shérif et de l'acolyte attendaient patiemment que quelqu'un ne leur propose un peu d'action. Alors devinez qui sauta sur l'occasion!

Et c'est ainsi qu'après un jour entier de voyage en T-Rex, le compté de PinkSmith pointa finalement le bout de son nez. Garant leur monture non loin de la ville, Vertiline et Enoch se dirigèrent à pied vers le lieu le plus festif qu'ils n'aient jamais vus. Une fois une grande entrée faîte de deux colonnes aux rayures violettes et blanches et démarquant l'entrée de la ville passée, ce fût comme si nos deux compères avaient pénétrés dans une gigantesque fête foraine. Rien à voir avec la petite fête de village de RedSmith : ici, tout était plus grand et démesuré. A peine firent-ils quelques pas dans la ville centrale qu'ils eurent déjà l'impression d'être transportés dans un autre monde. Pour les habitants de ce compté, la notion de temps devait être bien relative, à vivre dans un tel endroit...

Derrière quelques maisons, toute l'activité de la ville battait son plein : partout, les passants se massaient pour monter sur des carrousels qui tournoyaient à n'en plus finir et des grandes roues qui montaient jusqu'au firmament. Autour, il y avait des petites tentes montées en plein milieu du passage, certaine promettant à ceux y pénétrant une prédiction de la célèbre voyante "Madame Soleil" (selon la pancarte), une autre dévoilant pour la première fois dans l'histoire un étonnant cafard mathématicien (ce qui faisait bien rire Vertiline et Enoch, car le poulpe était quand à lui capable de faire non seulement des mathématiques complexes de tête, mais aussi de s'exercer à bien d'autres choses comme la cuisine, la couture, la broderie,la peinture, le patinage artistique et même la musique; c'était d'ailleurs un fervent joueur de trompette, de mandoline, d'accordéon, de tambourin et même de banjo, je vous le jure!), là encore selon la pancarte. Encore plus loin dans le coeur de la ville, une autre tente un peu plus grande proposait, selon notre amie de chapitre la pancarte (et si on l'appelait Zoé? Glorieuse idée! Appelons les pancartes Zoé à partir de maintenant!), qui proposait comme je le disais de découvrir la nouvelle invention DU Professeur, et vous savez bien du quel je parle quand je dis qu'il s'agit DU professeur. Poussés par la curiosité, Vertiline et Enoch entrèrent dans la tente, impatients de savoir quelle pouvait bien être cette invention. (Il faut dire que Zoé avait été très persuasive avec son slogan : "Ce qui mit fin à l'attaque des Requins du Ciel : venez découvrir l'invention révolutionnaire du Professeur Elemental!").

La tente était bien mieux aménagée que Vertiline et Enoch ne l'avaient pensée : le sol était recouvert d'un grand tapis imitant un plancher assez réaliste ainsi que d'un autre tapis vert circulaire, et l'intérieur était élégamment décoré de plusieurs fauteuils en taffetas rouge à pieds et reliures dorés. Au centre, il y avait également une table ronde lustrée et plus brillante encore que les fauteuils ou le tapis, sur laquelle étaient déposés une théière et quelques tasses. Vers le fond de la tente était accrochée une grande banderole sur laquelle figurait à peu de chose près les mêmes choses qu'avait dit Zoé à l'extérieur. Seulement voilà, pas de Professeur. D'autant que curieusement, Vertiline et Enoch étaient les seuls présents dans la tente. Pourtant, un engin permettant de repousser des Requins du Ciel, ça ne devait pas se voir tous les jours! Enfin, alors que Vertiline et Enoch étaient sur le point de partir, un orang-outan en costume noir à cravate sorti d'un recoin sombre à l'arrière et s'approcha calmement vers eux. D'un air incroyablement blasé et apathique, il somma Vertiline et Enoch de prendre place dans les fauteuils et prit la théière sur la table pour leur servir une tasse de café à chacun. S'asseyant sans trop rien dire, la jeune femme et le céphalopode patientèrent silencieusement, sirotant leur café dans un silence pesant. Soudain, sans crier gare et surgissant de nulle part, une grande tentacule mécanique saisit l'orang-outan par la taille et l'emmena dans le décor. A l'instant même ou nos deux protagonistes s'apprêtèrent à se lever de leur siège pour voir de quoi il en retournait, arriva le Professeur. Il était quelque peu...différent de l'image que Vertiline et Enoch s'en étaient faîte. Certes, il avait une physionomie résolument humaine (il fumait même la pipe) mais...pourquoi diable des tentacules mécaniques en guise de jambe?!

"Geoffrey, petit diable! Tu aurais pu me prévenir plus tôt que nous avions des visiteurs!" dit le Professeur à l'attention de l'orang-outan, lui toujours prisonnier de sa tentacule. Ledit Geoffrey se contenta d'effectuer une moue plus que patibulaire. 

"Et tu ne réponds pas? Ha, petit insolent! Continue comme ça, et je te revend au CIRQUE!" menaça le Professeur. Geoffrey soupira après avoir fait à nouveau la moue. Enfin, le Professeur se tourna vers ses deux invités, quelque peu gêné de s'être mis en spectacle de la sorte. 

"Ah HA! Des visiteurs!" s'exclama-t-il en se précipitant vers Vertiline et Enoch, un peu trop vite à leur goût. "Venez, venez très chers, bipèdes et octopodes, je sais pourquoi vous êtes là! Oh, mais où sont mes manières? Je me présente : Paul Elemental, mais les autres m'appellent Professeur Elemental, mais appelez-moi simplement Professeur. A qui ais-je l'honneur?

-Appelez-moi Victoria. Mon ami céphalopode, c'est... Otto. Est-ce bien vous qui avez trouvé comment arrêter les Requins du Ciel?" demanda Vertiline pour créer une conversation qui permettrait à tout le monde de ne pas trop tergiverser. 

"Ha, et pour sûr que c'est moi ma p'tite dame!" s'enorgueillit le Professeur en bombant le torse. "Je ne suis pas peu fier de vous dire que sans moi, les Requins du Ciel nous auraient dévorés sans aucune merci! Mais installons-nous plutôt, je vais vous montrer l'objet de mon génie." Le Professeur se dirigea vers un des fauteuils et ne s'y installa pas, ses tentacules étant trop grandes et trop encombrantes pour lui permettre cela. Quand Vertiline et Enoch eurent repris leur place de tout à l'heure, il s'approcha de Vertiline avec une certaine assurance, tournant complètement le dos à Enoch au passage. 

"Attention, ce n'est pas quelque chose que vous verrez tous les jours!" déclara le Professeur à l'attention de Vertiline, ignorant complètement Enoch qui lui faisait maintenant face à Geoffrey, encore prisonnier de la septième tentacule du Professeur. 

"Alors, êtes-vous prête?" demanda impatiemment le Professeur en faisant un peu plus monter le suspens.

"Seulement quand vous le serez." répliqua Vertiline en se prenant gentiment à son jeu. 

"Sûre de sûre? Vous pourriez en tomber à la renverse!

-Je suis bien calée dans mon siège.

-C'est un objet d'une valeur innommable!

-J'en ai vus plus que vous ne le pensez.

-Attention les yeux!

-Enfin!" 

Triomphant, le Professeur ouvrit d'un seul coup sa veste, ce que Vertiline perçut au tout début comme un acte d'un mauvais goût ignoble, mais elle remarqua bien vite -et avec joie- qu'elle s'était fourvoyée. D'une de ses poches intérieures, le Professeur avait sorti un petit objet semble-t-il, qu'il garda prisonnier dans sa main. 

"Ah HA, je vous ai eue! Je fais toujours un effet dans ce genre aux femmes, ça doit être mon charme légendaire qui ne faiblit pas!" Vertiline rabaissa lentement la main qu'elle avait porté à toute vitesse à ses yeux.

"-Grmpf... Alors, cet objet?" maugréa-t-elle en grimaçant.

"-Héhé, patience, patience!

-C'est quelque chose de relatif avec vous...

-Ouvrez bien vos mirettes!

-C'est chose faîte.

-Vinaigrette!

-Un peu de sérieux!

-Nous y voilà!

-Ah ha!

-Contemplez...

-Ouvrez donc votre main!

-Tadam!

-Oh..." Vertiline fixa d'abord l'objet une fois. Son regard pétillant était d'un seul coup devenu aussi désintéressé que celui de l'orang-outan... Elle observa ensuite le Professeur Elemental, qui lui gardait le regard rivé sur son "invention révolutionnaire". Vertiline contempla l'invention révolutionnaire une seconde fois. Les mots ne parvinrent qu'avec difficulté à sa bouche pour exprimer correctement son ressenti. 

"C'est...un briquet. Un simple briquet..." articula-t-elle placidement en hochant légèrement la tête comme pour confirmer ses propres dires. 

"Et comment mademoiselle!" répliqua le Professeur, apparemment très fier de lui. Il poursuivit : "Ce briquet, ma chère, est celui qui a permis à ces braves robots et à moi-même de débarrasser le monde, je vous le donne dans le mille, des Requins du Ciel! 

-Vous avez fait fuir des Requins Célestes avec un petit briquet de rien du tout? Et depuis quand y a-t-il des robots dans votre histoire?" La voix de Vertiline ne parvenait cependant à dissimuler une singulière déception, autant que sa lassitude naissante.

-Oh oh, mais vous ne savez donc rien?" le Professeur s'embrasa presque sur place, enflammé dès lors de l'idée de conter son récit. Il poursuivit donc, la voix hardie d'une nostalgie encore incandescente : "Lorsque le monde était en proie à l'invasion des Requins du Ciel, j'étais l'allié de trois robots musiciens, allez savoir comment nous en sommes venus à nous associer. Ils sont connus, vous savez! Les "Girafe à Vapeur", ça ne vous dit rien? Enfin bref, la plupart des villes étaient rasées, rayées de la carte, AN-NI-HI-LÉES! Et c'est là, LA que l'un des robots, Hatchworth si je me souviens bien de son nom, proposa de faire fuir les Requins en utilisant du feu, car comprenez bien que nous avions tout essayé jusque là pour les faire fuir! En vain! Et à CE moment précis, Lapin si je me souviens bien de son nom, une autre robot, réquisitionna l'aide de MON briquet! De CE briquet! Et avec la flamme de MON briquet, elle alluma une torche explosive qui fit fuir les Requins! Et ainsi, nous avons enfin découvert le point faible des Requins du Ciel, qui n'était nul d'autre que le feu! Pensez donc! Si je n'avais pas eu ce briquet sur moi, qui sait ce qu'il aurait pu advenir de nous! Car grâce à cette précieuse information récoltée grâce à ma science et mon génie (on ne m'appelle pas Professeur pour rien, enfin!), nous avons été en mesure de stopper l'avancée des Requins du Ciel! Aaah, quel histoire, mais quelle histoire!" Et c'est peu de le dire...

https://youtu.be/Qr54QU-j6pU

"C'est une bien belle histoire Professeur, mais n'oubliez-vous pas un petit détail?" demanda Vertiline après une petite pause durant laquelle ni elle ni le Professeur ne dirent quoi que ce soit. Celui-ci répliqua au quart de tour :

"-Un détail? Si vous souhaitez que je vous parle un peu plus de mon incroyable briquet, mademoiselle Victoria, qu'il en soit ainsi! Observez donc! Manche parfaitement ergonomique en...

-Non, non. Je veux dire... Professeur, avec tout le respect que je vous dois, il n'y a jamais eu...d'attaque de requin céleste ou que ce soit." Échange de clignement d'yeux, le Professeur en resta baba un court instant. Mais, se ressaisissant rapidement :

"-Allons, je vous en prie! Me croyez-vous né de la dernière pluie? Bien sûr qu'il y en a eu! J'y étais!

-Si il y en avait bel et bien eu une, alors pourquoi n'êtes-vous pas décoré d'une médaille de héros national ou je ne sais quoi?" demanda Vertiline avec ennui. "Et puis... excusez-moi à nouveau, mais si des requins étaient tombés du ciel un beau jour, croyez-bien que j'aurais été au courant! Et d'ailleurs, si je m'en tiens à votre histoire, l'idée d'utiliser le feu était celle de Hatchworth, et c'est bel et bien Lapin qui a fait fuir les Requins du Ciel. Nullement vous..." Pause pause pause...

"-Ma chère Victoria, vous ne comprenez pas." Bin voyons!

"-Le degré de votre arnaque? Si si, je le comprends plutôt bien, n'ayez crainte 'Professeur'. 

-Une arnaque! Allons bon! Mademoiselle Victoria, voilà des mots bien durs venant de lèvres si douces." Oh!

-Je vous demande pardon?!

-Oh rien, je pense à voix haute.

-Cela vous arrive souvent?

-J'avoue que votre présence me fait penser à voix haute plus qu'avec mes autres clients...heum...mademoiselle." Fantastique...

"-Fantastique...

-Vous dites?

-Rien, je pense aussi à voix haute.

-Pensez-vous souvent à voix haute? 

-Depuis que je suis en votre compagnie, cela m'arrive plus que d'ordinaire.

-Fascinant!

-Je ne vous le fait pas dire..." Et comment!

-Mais reprenons!" Ah! "Les Requins du Ciel, donc!" Ah... "Tout à commencé quand...

-Et c'est reparti...

-Pardon?

-Je pense encore à voix haute, rien de plus.

-J'ai hâte d'entendre le fond de votre pensée, douce Victoria.

-Retirez tout de suite le 'douce' et peut-être vous adresserais-je encore la parole.

-Très bien, très bien...Victoria.

-C'est mieux.

-Ma tendre Victoria...?

-Très bien, je m'en vais!

-Non! Ma... je veux dire Victoria! Mademoiselle! Restez, restez donc! Et votre Otto aussi! Où en étions-nous?

-A vos fichus Requins du Ciel!

-Toute une histoire! Geoffrey! Ressert donc du café à mademoiselle Victoria, je me sens inspiré pour approfondir les détails les plus insignifiants!

-Pourvu que le café soit assez serré..." A peine! Pendant ce temps le temps passe, notons d'ailleurs qu'il est assez rare que le temps ne passe pas, qui plus est qu'il soit nécessaire de le faire remarquer. Preuve qu'il passe, oui, dans toute sa lenteur... Passe... Passe...

"Et c'est grâce à cette affirmation que je peux donc vous confirmer que non seulement les Requins du Ciel nous ont bel et bien envahis, mais également que sans mon briquet, nous aurions tous couru à notre perte! Alors! Ça vous en bouche un coin, non? Hé...mademoiselle Victoria? Mais enfin, réveillez-vous!" C'était pourtant prévisible!

"-Qu...humm?

-Oh, je n'y crois pas! Il va falloir que je vous explique tout une troisième fois! Mais en même temps, vous êtes ma seule visiteuse, alors profitons-en! Geoffrey, plus de café! Quoi?! Comment ça il n'y en a plus? Et puis, quelle idée de servir du café dans une théière?! Geoffrey, tu fais tout à l'envers! Comme toujours! 

-Oh, humm... Excusez-moi Professeur, mais j'aimerai vous poser une question.

-Faîtes donc, je vous en prie." dit un Professeur très obligé. "Je parie que c'est à propos de mon briquet!

"-Ce n'est pas à propos de votre briquet, navrée.

-Oh...

-Professeur Elemental, sauriez-vous par hasard où pourrais-je obtenir un ticket pour le Cirque Fisherman? 

-Un...ticket? Vous auriez pu demander quelque chose d'aussi trivial à n'importe quel passant, mais vous êtes entrée précisément dans ma tente pour me demander ça? Oh, mademoiselle Victoria...je ne sais guère comment le prendre de votre part... 

-Ne vous méprenez pas! Je vous le demande car...hé bien car vous êtes là. Autrement, rien ne m'empêche effectivement de demander à n'importe qui dans les rues." Et d'ailleurs, pourquoi pas...?

"-Ah...je vois... Hé bien...heum...le Cirque Fisherman, vous dite? J'avoue que je ne sais pas trop, c'est toujours compliqué d'obtenir des tickets pour ce cirque en particulier. Mais allez à la Galerie des Monstres, vous trouverez bien quelqu'un qui pourra vous renseigner. J'ai entendu dire que certains monstres travaillaient chez Fisherman avant de s'installer à la Galerie. Sans doute ont-ils eût un désaccord avec le grand Barnabas, ou quelque chose comme ça.

-Vous parlez de Barnabas Newton Fisherman? 

-Qui d'autre? Il n'y a pas deux Fisherman à PinkSmith, que je sache!

-C'était juste pour être sûre, Professeur. Merci beaucoup de vos conseils." Sur ce, Vertiline  se leva de son siège, le corps tout ankylosé après être restée assise aussi longtemps. Tiré de son état somnolent, Enoch en fit de même et sauta d'un bond de son fauteuil, manquant de bousculer Geoffrey dans son élan. 

"Oh...vous nous quittez déjà?" demanda le Professeur, quelque peu déçu de ne pas avoir pu raconter une troisième fois le récit de son héroïsme mêlé à son génie lors de l'attaque des Requins du Ciel. Et au moment même ou il se tourna pour poser l'imposante pipe qu'il fumait sur un buffet pour faire la bise à ses visiteurs, les deux hôtes avaient déjà pris leur jambe à leur cou vers l'extérieur de la tente...

Enfin hors de vue du Professeur Elemental et de ses tentacules mécaniques, Enoch et Vertiline échangèrent tout d'abord un regard complice suivit d'un fou rire avant de reprendre leur sérieux et de se diriger, comme leur avait suggéré le Professeur, vers la Galerie des Monstres. Là bas, peut-être sauraient-ils comment obtenir un ticket pour le cirque Fisherman. Le fait est que, lors de leur précédente quête à la recherche des morceaux de clé, les pérégrinations de Vertiline et Enoch les avaient conduits jusqu'au Cirque de Sir Barnabas Newton Fisherman, détenteur d'un des morceaux. Seulement, il était à ce qu'on dit plus que compliqué d'obtenir un ticket pour un spectacle au merveilleux Cirque Fisherman. Pour y accéder la dernière fois, Vertiline avait ainsi tenté de se faire passer pour une artiste itinérante voulant proposer ses talents à Sir Fisherman, mais celui-ci s'était révélé avoir des attentes bien particulières concernant ses artistes, auxquelles notre héroïne ne correspondit pas... Vertiline s'en souvenait bien, toute cette histoire avait d'ailleurs fini en course-poursuite endiablée... Mais aujourd'hui était un autre jour. Aussi, Vertiline tenterait d'obtenir un ticket pour pouvoir entrer au Cirque en toute légalité. Seulement voilà, elle n'avait aucune idée de comment, et surtout où se procurer un ticket, puisqu'apparemment, on ne pouvait pas les acheter sur place...

C'est ainsi que, résolus à obtenir des informations digne de ce nom, Vertiline et Enoch se mirent en route vers la bien nommée "Galerie des Monstres"...


Découvrez vite la suite au chapitre suivant (qui se promet plus long que tout ce que vous avez lu dans ce récit jusqu'à maintenant; vous voilà prévenu): "Accordéon, aéronef et tentacules"!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top