Chapitre vingt-quatrième : L'amour naît des zombies et d'une chute de lampadaire
S'évertuant à concasser à grand renfort de coup de pioche une roche trop dure pour ses bras menus, Hermione Lisbeth Tinker n'avait de cesse de grommeler tout bas pour que personne ne l'entende :
"Cette sale fille March, je te jure que si je l'attrape...!"
Elle avait beau avoir essayé par tous les moyens de convaincre Hank et les autres mineurs de minerai qu'elle était la Shérif de GreenSmith, absolument personne ne l'avait crue, faute à son apparence apparemment trop juvénile pour occuper un tel poste. Et si Hermione était en temps normal fière d'occuper un poste aussi important au vu de son jeune âge, c'était aujourd'hui un attribut qu'elle maudissait chez elle. Les Shérifs étaient généralement des personnes bien plus âgées, d'anciens politiciens ou militaires pour la plupart. Le précédent Shérif de GreenSmith qui lui avait légué son titre, son bureau et son fusil, Byron Charlie Ward, avait lui-même été colonel dans la marine avant de finalement se retrouver à la tête de l'autorité en GreenSmith. Et quand ce n'était pas une ancienne carrière accomplie au service des citoyens qui permettait d'accéder au poste de Shérif, c'était l'argent qui octroyait un tel privilège; l'argent et des pots-de-vins bien versés. Hermione, elle n'avait eût ni l'un ni l'autre. Née dans une famille de modestes artisans (son père était dans la construction de pièces d'horloges, et sa mère dans l'assemblage d'horloges), elle n'était simplement pas riche. Pas pauvre pour autant. Certainement pas pauvre comme Vertiline, par exemple. Comparée à notre héroïne, la Shérif avait même profité d'une enfance tout à fait correcte! Mais quoi qu'il en soit, les pots-de-vins étaient inenvisageables. Alors bien sûr, d'aucuns diront d'Hermione qu'elle n'était pas laide du tout. Il était même raisonnable d'affirmer qu'elle était plutôt jolie, et ce n'est pas l'acolyte qui irait dire le contraire! Vous pensez donc qu'elle aurait pu user de ses charmes pour s'élever jusqu'à sa position actuelle? Que nenni! Car plus qu'une fille avec de l'honneur, Hermione était aussi ce que certains pouvaient être en mesure d'appeler une 'âme pure'.
Concernant une possible carrière militaire, il aurait été logique de penser que l'actuelle Shérif avait suivit un quelconque entraînement la préparant physiquement et mentalement à la profession qu'elle exerçait aujourd'hui. Il n'en fût rien. Hermione n'avait jamais pensé à ne serais-ce qu'envisager de devenir une simple policière avant qu'elle ne rencontre Vincent. Nan. Ce qui l'intéressait, elle, c'était de devenir boulangère. Sans exagérations ni moqueries, elle avait véritablement et très sérieusement envisagé de passer sa vie à pétrir du pain! Elle avait même appris des recettes particulières et s'était exercée, tout cela ne remontant au final qu'à quelques années de cela. Alors certes, sa vie de l'époque était fort insipide, elle-même s'en rendait compte. Se lever aux premiers sons des locomotives à vapeur près de la gare où elle habitait à l'époque, déjeuner du 'pain' qu'elle avait tenté de faire la veille, faire le même trajet dans les rues sombres et encrassées de GreenSmith pour se rendre à l'école, puis à l'école supérieure, puis à l'école hautement supérieure, rentrer chez elle, farfouiller ses livres de recette, lire un chapitre des 'Enquêtes du Détective Babel Luthier' avant de se coucher, et recommencer le lendemain; tel avait longtemps durant été son morne quotidien. Et comme dans toute bonne romance qui se respecte, c'est au moment ou elle s'y attendit le moins, au moment ou elle se confondait et se satisfaisait le plus parfaitement de sa simple et paisible existence qu'un élément perturbateur vint tout changer dans sa vie. Et pour peu qu'il fût perturbateur cet élément, puisque son nom était Vincent Théodore Archer!
Comme c'était une manie chez elle, Vincent avait déboulé un jour à GreenSmith sans se soucier du qu'en-dira-t-on. Elle n'était pas native d'ici comme beaucoup le pensaient au départ, et s'était installée comme de par hasard non-loin de la gare près de laquelle habitait Hermione. Pour faire simple, disons que celle-ci logeait à l'est, et Vincent à l'ouest. Quand bien même cette promiscuité de logement aurait été propice à la rencontre, à la naissance d'une amitié et tout ce qui pouvait suivre, sachez qu'au début, il n'en fût rien. Hermione et Vincent ne s'adressaient pas la parole. Non non non, n'allez pas croire qu'elles s'évitaient! Loin de là! C'était juste qu'elle n'avaient jamais rencontré l'occasion de se parler, voilà tout. Leur rencontre, elle s'était faîte d'une manière...peu orthodoxe, dirons-nous. Et si par 'peu orthodoxe', vous entendez 'terrible accident possiblement mortel qui rapproche les gens plus qu'ils ne le pensent', alors vous et moi sommes sur la même longueur d'onde!
Ah ça! Ce fût quelque chose! L'on était alors en 1877, soit il y a cinq ans. A une époque durant laquelle Hermione songeait à contrecoeur à reprendre l'atelier d'horlogerie de ses parents (notez qu'avec un nom de famille comme 'Tinker', c'était comme si sa profession avait été déterminée à l'avance), Vincent, elle, faisait déjà partie de la maréchaussée de GreenSmith, où elle s'était engagée dès son premier jour dans le compté . C'était durant l'un des très rares 'beaux jours' qui n'arrivaient que quelques fois dans l'année. Mais malheureusement, ce beau jour là n'eût rien de beau, au grand désarroi de tout le monde... Car en ce fameux beau jour, GreenSmith n'avait été rien d'autre que le théâtre d'un chaos des plus total. Ce fût quelque chose de complètement inexplicable et inarrêtable : sans qu'on ne sache comment, une grande usine produisant une quantité massive de gaz semi-toxique ordinairement utilisé comme composant pour des armes chimiques avait explosé, provoquant la panique générale dans toute la ville, et même tout le compté. En l'espace de quelques heures seulement, des centaines et des centaines d'habitants avaient été réduits à l'état de légumes farouches et meurtriers sous l'emprise du gaz qu'ils avaient respirés. Croyez-le ou non (et je sais qu'au fond, vous aurez bien du mal à le croire, quand bien même cela est l'exacte vérité), mais GreenSmith avait fait face en ce jour, en plus d'une catastrophe chimique...à une invasion de zombies! Oui, ceux entrés en contact avec les vapeurs toxiques étaient devenus semblables, dans leurs déplacement comme leur attitude témoignant un appétit aiguisé pour la chair fraîche, à des zombies! Heureusement, contrairement aux vrais zombies, ceux-ci retrouvaient leurs esprits quelques heures après avoir inhalé le gaz, mais il n'empêche que durant le temps de leur perte d'esprit et de contrôle sur eux-mêmes, ils ne devenaient rien d'autre que des monstres humanoïdes ayant soif de violence et de bains de sang... Et vous voulez une bonne blague? Vertiline elle-même avait fait partie de ces zombies! Mais ça n'a rien à voir avec ce qui va suivre...
La maréchaussée se retrouva donc en ce jour face à une affaire très délicate : fallait-il éliminer les habitants changés en zombies tout en sachant que ceux-ci recouvreraient leurs esprits d'ici deux ou trois heures, ou bien les laisser aller dans la ville en prenant le risque qu'ils ne s'attaquent aux citoyens non-contaminés? Hé bien, chacun y alla de sa propre interprétation. Le simple ordre du Shérif à cet époque avait été de "protéger et épargner le plus de vie possible", ce qui, vous en conviendrez, était assez vague. Byron lui-même se concentra sur l'évacuation des gens, tandis que son acolyte, Irwin Zacharias Potter (soit l'actuel Maréchal Potter quelque peu déchu de son titre) avait préféré s'occuper de l'élimination 'd'éléments trop dangereux'. Les policiers de tout le compté, dont le quartier général se situait en plein centre de GreenSmith, s'étaient répartis en petite division à travers toute la ville et ses alentours. Certains furent ainsi chargés de l'évacuation des habitants, tandis que les autres eurent pour but de repousser au maximum l'avancée des zombies, tandis qu'une unité réduite se dû d'escorter des scientifiques, mécaniciens et alchimistes au coeur de l'usine pour réparer la fuite de gaz. En ce jour là, donc, Vincent faisait partie de la brigade chargée de limiter l'avancée des zombies, guidée par Irwin. Ais-je déjà précisé que la ville faisait alors face à un chaos total? Répétons-le juste une fois, dans ce cas : la ville faisait alors face à un chaos total. Et par cela, j'entends qu'il n'était pas rare que l'organisation de la maréchaussée s'en voit quelque peu perturbée, c'est-à-dire que plusieurs éléments ne se trompent de brigade, de secteur, etc. Et comme Vincent faisait toujours passer ses muscles avant sa tête (à cette époque tout du moins), elle se retrouva ainsi à faire partie de ces glorieux agents de la paix ayant perdus de vue leur escouade, et contraints de se débrouiller seuls. Ainsi, Vincent faisait les choses à sa manière : évacuait quelques habitants tout en dézinguant du zombie à grand coup de flingue à vapeur, le tout en ayant entre temps escorté un couple de scientifiques qui s'étaient perdus en voulant se rendre à l'usine où avait eu lieu la catastrophe.
Tout cela pour dire, car je me doute bien que c'est pour en arriver à ce passage que vous avez pris sur votre temps et lut ce blabla destiné à poser le contexte de la rencontre amoureuse la plus clichée qui soit, c'est lors de cette catastrophe que Hermione et Vincent s'adressèrent la parole pour la première fois. En effet, le quartier de la gare où elles vivaient, situé loin du lieu de l'incident, avait été l'un des dernier prévenu de l'état de crise auquel la ville faisait face. Conséquence de quoi, tous les habitants avaient fuis dans la panique la plus complète, sans même se soucier des quelques policiers les sommant de rester calme (la bonne blague!). Hermione, toute ensommeillée qu'elle était ce jour là à cause d'une très mauvaise nuit, n'avait donc compris bien plus tard que tout le monde que les zombies envahissaient la ville! Tout autant paniquée que le reste de la population, elle avait quitté son habitat alors que les rues étaient déjà toutes désertées. C'est donc à ce moment que les zombies, plus organisés qu'ils n'en avaient l'air (les fourbes!), lui tendirent une embuscade!
Et là, c'est encore plus la panique pour Hermione! Car les zombies là, ils veulent lui bouffer le cerveau, zombies oblige! Donc forcément, Hermione s'inquiète, ce qui est compréhensible étant donné qu'il n'y avait pas marqué 'A faire pour aujourd'hui : mourir' dans son agenda! Mais LA, Vincent déboule! Elle charge les zombies avec son flingue à vapeur! PAN! PAN! Les balles pleuvent, Vincent est beaucoup trop classe et sûre d'elle pour s'arrêter! Mais elle ne porte pas les coups sur les zombies! Elle détourne seulement leur attention, et BAM! Une mandale dans la face! PAF! Deux torgnoles bien senties! Prends ça, zombie de mes deux! Hermione pense d'abord à s'enfuir, mais en fait NON! Parce qu'en fait, Vincent est beaucoup trop VIRILE quand elle se bat contre des zombies, donc il faut croire que ça a réveillé un truc enfoui chez Hermione (dans son bas-ventre, quoi), qui regarde la policière se défendre avec ardeur! Mais alors que les zombies commencent à perdre du terrain, CATASTROPHE CATASTROPHIQUE! Les zombies arrivent avec des LANCES-GRENADES (attends, quoi?!) BOUM! Ils détruisent tout, et même la panique panique! Et là, un bâtiment tombe en morceau sous le coup des grenades! Et le bâtiment tombe sur les zombies, mais malheur! Vincent tente de s'enfuir à toute allure, mais il est trop tard! Elle trébuche et tombe! Horreur! Dans sa chute, la bâtisse renverse un lampadaire! Et AOUCH! le lampadaire s'écrase sur le bras de Vincent!
La chute du bâtiment avait complètement barrée la rue en deux. Par chance, Hermione et Vincent s'étaient retrouvées du même côté. Le bras droit totalement immobilisé par le lampadaire, la policière avait hurlé d'un cri glaçant qui avait littéralement donné la chair de poule à Hermione au moment de l'impact. La jeune blondine se précipita vers la blessée, affolée de savoir que quelqu'un se retrouvait dans un tel état plus ou moins par sa faute. Toujours avec le lampadaire effondré sur son bras (qui maintenant ressemblait plus à une galette de bras soit dit en passant), Vincent convulsait légèrement sous l'emprise de la douleur.
"Par le Crésus!! Est-ce que vous allez bien?!" s'affola Hermione une fois agenouillée aux côtés de Vincent.
"Disons que ça pourrait aller un peu mieux." avait répondu la rouquine en s'efforçant d'esquisser un sourire.
"Ne bougez pas, je vais vous sortir de là!" s'écria Hermione en se levant et essayant de soulever tant bien que mal le lourd lampadaire. Sans succès.
"Je ne penses pas que vous y arriverez si facilement, ma jolie." dit Vincent en pouffant légèrement, à la vue des vaines tentatives d'Hermione. La future Shérif, les mains fermement agrippées au lampadaire et le dos cambré par l'effort, tourna la tête en direction de la policière, quelque peu intriguée par son flegme sans précédent face à une situation comme la sienne.
"-Dans ce cas, est-ce que je peux faire quelque chose pour vous?" demanda-t-elle.
-Pourquoi ne pas fouiller les débris des maisons et essayer de trouver quelque chose qui ferait office de levier?
-Un levier? Pour quoi faire?
-Vous allez comprendre." répondit simplement Vincent en adressant un clin d'oeil à Hermione. S'exécutant, la jeune femme s'affaira à répondre à la demande de la policière, non sans être toujours plus surprise par le calme exemplaire de Vincent, malgré ses convulsions et la douleur inimaginable qui devait la saisir actuellement.
"J'ai trouvé quelque chose qui pourrait faire l'affaire!" triompha finalement Hermione en soulevant des décombres une grande poutre en bois après quelques minutes de recherche.
"-Parfait! Essayez de la glisser sous le lampadaire." dit Vincent. Hermione obéit, faisant de son mieux pour insérer sa trouvaille sous le poids qui immobilisait la policière. Enfin, quand la poutre fût correctement installée, Hermione et Vincent poussèrent de toutes leurs forces afin de créer un effet de levier. Le lampadaire soulevé, Vincent roula immédiatement sur le côté pour se dégager, et le lampadaire retomba bruyamment au sol. Essoufflées par tant d'efforts, les deux jeunes femmes demeurèrent un instant sans rien dire en plein milieu de la rue, en ce beau jour ou la ville était en proie à une invasion de zombies. Après quelques secondes seulement, Hermione réalisa soudain que le bras droit de Vincent n'était plus qu'un souvenir... Heureusement, elle avait de quoi apaiser sa douleur : grâce à son kit de soin qu'elle trimballait toujours avec elle en prévoyance d'une invasion de zombies. Toujours.
Alors qu'elle appliquait le remède sur le bras blessé de Vincent, Hermione se sentait naître un étrange sentiment envers cette femme qui l'avait sauvée. Vous l'avez compris mes chéris : ce sentiment, c'était un amour bourgeonnant! Et c'est peu dire que ce bourgeon n'eût de cesse de gagner en croissance au fil des ans! Car depuis ce jour, Hermione Lisbeth Tinker et Vincent Théodore Archer ne se séparèrent jamais. Tout était allé sur un crescendo par la suite pour Hermione, boulangère ratée et horlogère en devenir. Convaincue par Vincent, elle s'engagea finalement dans la maréchaussée de GreenSmith, aux côtés de son amante. A force de travailler en équipe, les deux femmes multiplièrent les exploits; le cerveau d'Hermione combiné aux muscles de Vincent ayant l'avantage de faire un mélange fort pratique sur le terrain (tout du moins, c'est ce qui se laissait entendre). Et comme le vieux Byron Charlie Ward (l'ancien Shérif, je rappelle) aimait bien les mathématiques, il avait calculé que les services rendus à GreenSmith par les agents Archer et Tinker étaient tels, et que son âge était si avancé, qu'il valait peut-être mieux laisser son poste à la nouvelle génération.
Et ainsi, c'est grâce à une apocalypse zombie, à une chute de lampadaire, à un amour sulfureux et torride, et à un calcul mathématique que Hermione et Vincent devinrent en 1880 les Shérif et acolyte de la ville et du compté de GreenSmith. Comme quoi, rien de mieux qu'une bonne vieille invasion de zombies pour créer des liens uniques!
-Tu crois pas si bien dire, l'amie!
-Ha, salut Vincent. Tu viens d'arriver?
-Ouaip. ...C'était quoi ce bruit?
-Oh, ça? C'était Tim le Quatrième mur. Je devrais lui amener des pansements la prochaine fois que quelqu'un brise l'illusion narrative.
-Oups...
-Oh, ne t'en fait pas. Il a l'habitude. Quoi qu'il en soit, qu'est-ce qui amène ici l'acolyte de GreenSmith?
-Je cherchais Hermi' et j'ai trouvé pas loin de l'Orphelinat à YellowSmith un poulpe qui paraissait tout affolé. La fille March est toujours accompagnée d'une bestiole dans ce genre, à ce que j'ai entendu dire. Du coup, j'ai suivie la bête et me voilà!
-Ah, tu veux parler d'Enoch? Où est-il parti?
-Enoch? C'est le nom du poulpe? Bah, il a détalé ventre à terre dès qu'on s'est approchés des Mines. J'ai aucune idée d'où il peut être maintenant. 'Fin de toute façon, c'est pas pour ça que je suis là. Dis-moi narratrice, t'aurais pas vue Hermi' par hasard?
-Hermione? Oui, elle est...
-Vincent?! Mais qu'est-ce que tu fais là?!" s'écria soudainement la Shérif.
"Ah, Hermi'! C'est bon de te revoir!
-De même, mais encore une fois, peux-tu me dire ce que tu fais ici?
-Bin! Je te cherchais, tiens!" Il fallût un moment à Hermione pour que toutes les informations ne se connectent à son esprit.
"-Mais...comment m'as-tu retrouvée?" demanda-t-elle, sincèrement dubitative. "Et à propos de l'Orphelinat? Qu'est-il advenu des corps?
-Le problème des corps est réglé, ma puce." déclara tranquillement Vincent en lui passant sa main de chair dans les cheveux. "Les soeurs Sterling vont être enterrées côtes-à-côtes à BlueSmith.
"-Et qu'en est-il des enfants?
-Ce sont quelques volontaires qui prendront soin d'eux le temps qu'un nouveau directeur ou une nouvelle directrice ne reprenne la charge de l'Orphelinat. J'ai déjà rédigé une lettre au Shérif de YellowSmith pour lui expliquer la situation.
-Ah. Merci beaucoup." Hermione se laissa aller aux petites câlineries de sa compagne, quand une pensée soudaine traversa son esprit à la vitesse d'un éclair : "Ha! De mon côté, j'ai une autre information : la fille March est à portée de main!" Regard confus de l'acolyte.
"-...Tu ne l'avais pas capturée quand nous étions encore à l'Orphelinat?
-Les situations qui suivirent n'ont pas jouées en ma faveur!" se défendit Hermione en croisant les bras comme une enfant boudeuse l'aurait fait. "Quoi qu'il en soit, elle est ici! Il faut vite que nous la capturions à nouveau, sinon...
-Sinon au passage, qu'est-ce que tu fais dans cette tenue?" Regard penaud de la Shérif.
"-Heum...c'est une longue histoire.
-Hâte que tu me la raconte! Et diable, pourquoi est-ce que tu pioche? C'est un travail de mineur, ça!
-Je viens de te le dire : c'est une longe histoire. Une longue histoire incluant un quiproquo et un homme trop enthousiaste pour écouter les autres." Au même moment, Hank surgit sans crier gare d'une galerie, tel une taupe aux aguets. Il ne manqua pas de surprendre les deux femmes.
"Easter!" s'écria-t-il "Pourquoi tu t'es arrêtée de miner? Reprends ton boulot, ma grande! Un mineur de minerai ne s'arrête de travailler qu'une fois le soleil couché!" Soudain, il se tût. Sa bouche s'ouvrit si grand qu'il aurait été nécessaire que quelqu'un ne la lui referme pour lui, pour épargner à tout le monde la vision de ses vingt-quatres dents plombées. A son tour, Vincent afficha une expression faciale plus que curieuse. Elle aussi ouvrit grand la bouche, celle-ci dessinant un large 'O'. De plus, ses yeux arrondis sur le coup de la surprise lui donnaient l'apparence d'un poisson mort. C'était le duel de regard entre les poissons morts! Et au milieu, Hermione qui ne comprends rien, mais ce n'est pas nouveau. Il faut avouer que durant plusieurs longues secondes, Hank et Vincent demeurèrent parfaitement silencieux et immobiles, arborant leur faciès respectifs.
"POPA?!" s'exclama bruyamment Vincent après encore plusieurs longues secondes d'un silence pesant.
"VINCE'?!" s'écria tout aussi bruyamment Hank en fonçant sur Vincent. Ils restèrent encore bien trois interminables secondes à se toiser à nouveau en silence, avant de s'exclamer tous deux : "QU'EST-CE QU'EST ARRIVÉ A TON BRAS?!" dans une coordination troublante.
"Accident de lampadaire." dit Vincent.
"Accident d'explosif." répliqua Hank. Les deux échangèrent de franches accolades en riant, sous le regard toujours plus interloqué d'Hermione.
"Ça fait tellement plaisir de te revoir, Vince'!" se réjouit Hank en lui donnant une grande tape dans le dos. "Regarde comme tu t'est bonifiée en cinq ans! Avec des muscles comme ça, tu pourrais facilement exploser les roches les plus solides des Mines à main nue!
-Haha! Tu peux parler! Avec un bras comme ça, j'suis sûre que t'en ferais de même!
-Hé, si tu l'dis! Viens donc là, tu m'as manqué gamine!" Les deux se gratifièrent alors d'une chaleureuse étreinte. "Alors, qu'est-ce que ma tête brûlée préférée devient?" repris Hank en souriant.
-Oh, ça va ça vient." répliqua vaguement la tête brûlée en question. "C'est que chuis acolyte, maintenant!" renchérit-elle plus fièrement.
-Quoi? Acolyte tu dis? D'où? De GreySmith?
-Ben non, patate! De GreenSmith!" Hank écarquilla un peu les yeux et hocha la tête, visiblement agréablement surpris.
"-Je vois. C'est bien! C'est même très très bien, Vincent! Et qui est le Shérif avec qui tu fais équipe?
-Cette charmante demoiselle ici présente!" sourit Vincent en passant son bras de chair autour du cou d'Hermione. Le visage de Hank vira soudain à une expression faciale trahissant sa surprise.
"Keu-wa? Easter, tu m'avais pô dit qu' t'étais une Shérif!
-Je me suis évertuée à vous le faire comprendre au moins une bonne dizaine de fois!" se défendit Hermione, quelque peu agacée que Hank ne comprenne sa position que maintenant.
"Easter? Haha! C'est quoi ça? Ton nouveau nom de code?" s'amusa Vincent en taquinant la Shérif.
"-...Nom de code? M'enfin, qu'est-ce que c'est que cette histoire?" demanda Hank en se grattant le menton. La Shérif souffla si fort que pour peu, l'on aurait pu voir la vapeur jaillir de ses narines.
"Pour la quinzième fois monsieur Brewer, JE SUIS HERMIONE LISBETH TINKER, L'ACTUELLE SHÉRIF DE GREENSMITH!" s'énerva Hermione.
"Ha ben! J'aurais mieux mieux compris si vous me l'aviez dit clairement la première fois!" s'insurgea Hank.
"-C'est pas faute d'avoir essayé!" rouspéta Hermione tout en lançant un terrible regard au mineur. Vincent intervint entre les deux pour calmer le jeu.
"Allons, allons tous les deux! On ne pourrait pas tous se serrer la main pour cette première réunion de famille depuis plusieurs années? D'ailleurs pôpa, où sont m'man et Giselle?
-Ta mère et ta petite soeur sont plus loin dans les galeries. Attends que je leur dise que tu est là, elles ne vont pas en revenir! Reste là, j'm'en vais les chercher!" Et, tout guilleret, Hank disparût une nouvelle fois dans les sombres galeries des Mines.
"Cet homme est...ton père?" demanda finalement Hermione à Vincent une fois que Hank fût hors de leur champ de vision.
"-Et comment! Ça faisait un bout que je voulais te présenter à ma famille, ça tombe drôlement bien! Enfin, si on avait pas une voleuse à mettre sous les verrous entre temps, ce serait encore mieux. Mais bon! Mieux vaut tard que jamais, hein?
-Une vo...AH! VINCENT!
-La fille March est ici, je sais." A ce stade, la décontenance de la Shérif ne doit plus surprendre personne. D'ailleurs, elle reprends ainsi :
"-Comment...
-Tu me l'as dit il y a une minute à peine, ma grande. Et puis, y'a aussi le poulpe.
-Le poulpe?
-Elle est toujours accompagné d'un poulpe, non? Comme nous avec nos T-Rex. 'Fin bref, le poulpe a fait tout un chemin dans le noir de l'Orphelinat jusqu'à ici, alors je suis quasi-persuadée qu'il a retrouvé et suivit la trace de sa propriétaire.
-Et comment! Cette vile...gripemminaude a osé se faire passer pour ma soeur! Alors que je n'ai PAS de soeur! Puis, elle a embobiné ton père avec ses innombrables mensonges, et me voila obligée de travailler ici!" L'acolyte leva les yeux au ciel en poussant un petit soupir habitué.
"-Ah, pôpa... 'Faut pas lui en vouloir, il a souvent tendance à se faire avoir. T'en fait pas ma chérie, on va bien retrouver cette fille March et à nouveau lui passer les menottes!
-Si elle ne nous file pas entre les doigts à nouveau...
-Roh, ne recommence pas à être défaitiste! Pense à toute la paperasse en moins qu'il te faudra remplir si on boucle l'affaire March-Butler!" positiva Vincent en saisissant avec amusement les épaules de sa partenaire."
"-Ce n'est pas simplement 'l'affaire March' depuis que Zelda a été déclarée innocente?" répliqua la partenaire en question.
"-Bah, sans doute.
-Vincent?
-Hermi'?
-Embrasse-moi.
-Pour une fois que c'est toi qui ne fait pas dans la dentelle...
-Je suis sérieuse!
-Si soudainement!
-Si soudainement.
-Tu veux que je t'embrasse?
-Oui.
-Tu VEUX que je t'embrasse, Hermi'?
-Sauf si cela te pose problème...
-Mais non, j'te fais tourner en bourrique! Fait pas cette tête!" ria Vincent en décrochant un tendre baiser sur les lèvres de sa partenaire.
"HA! EN FLAGRANT DÉLIT!" s'écria soudainement une voix rauque à proximité qui fit sursauter les deux tourterelles comme si elles furent montées sur des ressorts.
"Vince', sacré tombeuse! C'est la combientième, celle-là?" s'écria Hank le guilleret en jaillissant de l'obscurité, accompagné d'une femme que Hermione situait visuellement dans la cinquantaine, et d'une jeune fille qui devait approximativement avoir une quinzaine d'années.
"Hé, je suis fidèle depuis cinq ans!" se défendit la désignée tombeuse.
"Cinq ans? Hé bien, pour une fois que c'est du sérieux!" s'exclama la plus âgée des deux femmes avant de s'avancer promptement vers Vincent pour la prendre dans ses bras.
"Alors, comment va ma policière préférée depuis qu'elle a quitté les Mines?" demanda-t-elle chaleureusement en souriant.
"Je vais bien, m'man." dit Vincent en lui rendant son sourire. "A part un petit incident qui m'a permis d'obtenir ce chouette bras métallique -qu'elle exposa-, je me porte comme un charme!" L'acolyte se tourna alors vers celle qui devait être sa soeur, qui n'avait pas prononcé un mot depuis son arrivée.
"Et toi Giselle? Comment tu vas depuis le temps?" dit-elle en passant une main dans les cheveux de la dénommée Giselle. "C'est fou c'que t'as poussé en seulement cinq ans! Un peu plus et tu me dépasse!" En seule réponse, l'adolescente leva un pouce en l'air et esquissa un maigre sourire.
"Toujours muette, hein?" soupira Vincent avec compassion en caressant les cheveux de sa cadette. Giselle secoua la tête dans un mouvement vertical.
Alors que les retrouvailles et les présentations étaient au beau fixe au sein de la famille Archer-Brewer, tous l'ignoraient encore, mais ce calme allait être de courte durée...
Révélations surprenantes, informations complémentaires, faits incroyables et événements improbables sont à suivre, chères lectrices, chers lecteurs. Vous ne voudriez pas manquer cela, n'est-ce pas? Ah si? Parceque mes chapitres sont trop longs? Boooon... Écoutez! Je vous PROMET qu'un des chapitres à venir sera plus court. Et en plus...humm... allez! Le mystère à propos de Vertiline et Cole sera enfin élucidé! Sont-ils véritablement les frères et soeurs qu'ils n'ont pas vus depuis des années? Hé bien, tout sera dévoilé au chapitre vingt-cinquième, qui se promet possiblement court! Alors, n'êtes-vous pas impatients? Dans ce cas, dépêchez-vous donc! Et...
Découvrez vite la suite au chapitre suivant : "Tout de suite, au nord"!
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